- Les mauvais coups
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Les Mauvais Coups
Les mauvais coups Milan, comme le héros du roman
Auteur Roger Vailland Genre Roman Pays d'origine France Éditeur Gallimard
LGF Poche en 1969Date de parution 1948 Chronologie Drôle de jeu Bon pied, Bon œil Les Mauvais Coups est le second roman de Roger Vailland publié en 1948 après une phase de réflexion qui suit le succès de son premier roman Drôle de jeu. Roger Vailland a également adapté son roman pour le cinéma dans un film de François Leterrier avec Simone Signoret comme actrice principale en 1961.
Présentation
Un poème de Vailland, intitulé Un sale oiseau, issu du fonds Vailland consevé à la médiathèque Élisabeth & Roger Vailland de Bourg-en-Bresse (manuscrit et non daté) et paru dans la revue Europe en 1970 (p80-81, 1970) paraît particulièrement intéressant.
Il contient en effet plusieurs indices indiquant qu’il précède de peu la gestation des Mauvais coups, roman écrit entre août 1947 et février 1948, avec ses références au métro de Sceaux –Vailland habite Sceaux entre 1948 et 1950 (1)- et surtout ce sale oiseau alors que Milan, le héros au nom de rapace, est justement hanté par ces oiseaux, qu’il tue un corbeau que Roberte appelle ton sale oiseau, poème qui commence ainsi :
« Au creux de ma poitrine
Niche un oiseau d’argile.
Lorsque je brûle, il se dessèche
Comme la boue à la fin de l’été,
La flamme me rend à la poussière. »
(1) En décembre 1947, Vailland s’installe au second étage du 14 avenue de Verdun à Sceaux, chez ses amis De Meyenbourg qui lui prêtent un appartement. Il y restera jusqu’en décembre 1950.Résumé
Milan, le héros du roman au nom de prédateur, qui vit avec Roberte la fin d’un amour-passion dévorant, est sensible au charme naturel d’une jeune institutrice Hélène. Son travail l’a rendue indépendante des hommes, lui confère la dignité que recherche Milan.
Au contraire, Roberte qui au début avait brûlé comme une flamme, dépend entièrement de Milan, sur tous les plans : sur le plan matériel comme sur le plan affectif où sa jalousie insupporte de plus en plus Milan, sa dépendance empêche l’égalité nécessaire entre partenaires.
A travers Roberte, Roger Vailland dénonce la possession des amants dans l’amour-passion, les débordements de cette passion et les minauderies des amours adolescentes. Hélène, autre image de la femme avec ses talons plats, son air à la fois assuré et farouche, tout ce qui plaît à Milan, qui cependant lui fera grâce, comme le chasseur qui relâche sa proie. « Ce que j’aime en vous, lui écrit-il, la droiture, la santé, l’intégrité, est justement ce que votre amour pour moi détruirait. »
Roberte représente l’oiseau redoutable de la nuit : il la dessine d’un trait de crayon sous la forme d’un insecte monstrueux, « j’ai peur de tes mandibules » s’écrit-il. Dans un cauchemar, après une scène violente, il lutte contre un oiseau qui veut lui crever les yeux. Roberte a des pupilles de hibou qui se dilatent et se contractent, sa robe ressemble à « la toile hexagonale que l’araignée épeire suspend entre deux branches. » Roberte est une flamme de la nuit : « la jeu, l’alcool ou l’amour, dit Milan, ne lui sont que prétextes à flamber. » Mais quand vient le jour, la flamme n’est plus que cendre.
Milan ne peut supporter la vue d’un corbeau, cet oiseau qui incarne Roberte dans ses rêves, et perdant tout contrôle, il lui fracasse le crâne et jette son corps aux pieds de Roberte : « Il ressemble aux oiseaux que je vois dans mes cauchemars… c’est un sale bête. »Peu de temps après, Roberte se suicide. A la fin de sa vie, dans les Ecrits intimes, Vailland écrira : « J’ai rompu avec Roberte et pour achever de m’en délivrer, il a encore fallu écrire Les mauvais coups et puis qu’elle meure. »
Roberte a deux gros défauts qui la condamnent irrémédiablement aux yeux de Milan : - elle est d’une jalousie possessive. En 1958, Vailland confiera : « Ne croyez-vous pas indécent de considérer un être humain comme une propriété sur laquelle on a des droits ? » - elle veut vivre un amour-passion, posséder et être possédée : deux amants qui s’aiment de passion ne peuvent que se détester comme l’ivrogne déteste le vin, le drogué, la drogue.
Éditions
- Les Mauvais coups, Éditions Sagittaire, 1948, 253 p, rééditions Le livre de poche, 1970, Le club de la femme, 1971 avec une préface de René Ballet, Éditions Sagittaire, 1983,
- réédition Éditions Grasset, collection Les cahiers rouges, 10/1991, (ISBN 2-246-16634-9)
- Trois romans, Éditions Grasset, 1989, collection Aventures, (ISBN 2-246-16-633-0)
- contient : Les Mauvais Coups, Bon pied, Bon œil et Un jeune homme seul
- Les mauvais coups : le film
- Vailland et le cinéma
- Les mauvais coups : Drôlement bien !
- Les mauvais coups de François Leterrier : version DVD, Éditions Pathé, 11/2006
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Catégories : Roman français | Roman paru en 1948 - Les Mauvais coups, Éditions Sagittaire, 1948, 253 p, rééditions Le livre de poche, 1970, Le club de la femme, 1971 avec une préface de René Ballet, Éditions Sagittaire, 1983,
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