- Laïc
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Est un laïc celui qui ne relève pas du clergé, notamment dans une société chrétienne. Les personnes qui n'en relèvent pas font partie du laïcat. Dans l'Église catholique romaine, on désigne comme « laïc » les personnes qui, tout en appartenant au sacerdoce commun des fidèles, n'ont pas la responsabilité du sacerdoce ministériel.
Cette simple complémentarité des genres clerc/laïc s'est finalement transformée, avec la loi de séparation des Églises et de l'État survenue en France le 9 décembre 1905, en opposition entre les deux : l'État laïque n'autorise plus aucune influence du religieux sur ses institutions comme l'école publique.
Sommaire
Étymologie
Le terme laïc vient du latin laicus qui signifie « commun, ordinaire, qui est du peuple »[1] lui-même issu du grec laikos signifiant « du peuple ». Au XIe siècle, il donne le mot « lai » (au sens d'illettré) et s'oppose à clericus (du clergé, au sens de « savant »). Le c final muet de laïc a disparu dès l'origine (contrairement à « clerc »). On retrouve la forme « lai » dans « frère lai ». Pendant longtemps, l'Académie française utilise le terme « lay », puis « lai » et « laye », puis « laie » au féminin[2]. En 1740, l'Académie utilise l'expression « les clercs et les lais ».
Sens moderne
L'adjectif laïque désigne une société, ou une partie de la société, qui n'est pas sous la responsabilité ou la domination de clercs religieux : on parlera d'enseignement laïque, de société laïque, etc., comme on pouvait parler au Moyen Âge d'abbatiat laïque pour celui qui tenait en fief les revenus d'une abbaye.
L'adjectif laïque désigne en particulier un partisan ou un militant de la laïcité, c'est-à-dire de l'indépendance de la société civile à l'égard des institutions religieuses et du domaine religieux de façon générale.
Laïc ou laïque ?
Selon la gramairienne et lexicographe Bénédicte Gaillard[3], l'adjectif s'écrit « laïque » au masculin comme au féminin. La forme « laïc » est réservée au seul nom masculin. On dira donc, sans connotation idéologique particulière, « enseignement laïque » et « école laïque ».
Le Dictionnaire historique de l'orthographe française donne la forme « laïque » pour l'adjectif dès 1549.
Le Petit Robert[4] donne la même explication et offre plusieurs exemples et citations de cet emploi :
- un tribunal laïque, l'enseignement laïque ;
- « Nous sommes des missionnaires laïques. » Voltaire ;
- « un saint laïque » Louis Pasteur à propos d'Émile Littré.
Rôle des laïcs
Le concile Vatican II a accordé aux laïcs une responsabilité importante pour l'évangélisation. Le décret sur l'apostolat des laïcs Apostolicam Actuositatem (1965) définit précisément le rôle des laïcs dans l'Église[5].
Pour Jean-Paul Montminy, dans un contexte de perte de confiance à l'égard des institutions et de sécularisation, il ne sera possible de croire ensemble que dans la mesure où l'institution ecclésiale permettra l'inclusion effective des laïcs[6].
Le 7 septembre 2008, lors d’une messe au sanctuaire de Notre Dame de Bonaria, Benoît XVI rappelait que Marie était l’Étoile de la nouvelle évangélisation et ajoutait : « Qu’Elle vous rende capables d’évangéliser le monde du travail, de l’économie, de la politique, qui a besoin d’une nouvelle génération de laïcs chrétiens engagés, capables de chercher avec compétence et rigueur morale des solutions de développement durable »[7].
Notes et références
- Gaffiot, édition 2000
- Nina Catach, Dictionnaire historique de l'orthographe française, p. 613, Larousse
- Bénédicte Gaillard, Le Français de A à Z, p.41, Hatier, 1995
- Édition 2006
- Apostolicam Actuositatem
- Lien social et Églises : inclusion ou exclusion du laïc, Laval théologique et philosophique, vol. 51, n° 1, 1995, p. 49-57
- Benoît XVI vs nouvelle évangélisation : une vingtaine d’interventions
Voir aussi
- Portail des religions et croyances
Catégories :- Église catholique et société
- Laïcité
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