Grand corbeau

Grand corbeau

Grand Corbeau

Comment lire une taxobox
Grand Corbeau
 Corvus corax
Corvus corax
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Aves
Ordre Passeriformes
Famille Corvidae
Sous-famille Corvinae
Tribu Corvini
Genre Corvus
Nom binominal
Corvus corax
Linnaeus, 1758
Sous-espèces de rang inférieur
Entre 8 et 13 sous-espèces
sont reconnues (voir texte)
Statut de conservation IUCN :

LC  : Préoccupation mineure
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'IUCN.

Wikispecies-logo.svg Retrouvez ce taxon sur Wikispecies

Commons-logo.svg D'autres documents multimédia
sont disponibles sur Commons
Parcourez la biologie sur Wikipédia :
AlphaHelixSection (blue).svg
Symbole-faune.png
Salmobandeau.jpg
PCN-icone.png
Icone botanique01.png
P agriculture.png
Patates.jpg
Extracted pink rose.png

Le Grand Corbeau (Corvus corax) est une espèce d'oiseaux de la famille des corvidés, le plus grand de l'ordre des passériformes. Présent dans tout l'hémisphère nord, c’est l’espèce de corvidé dont l’aire de répartition est la plus étendue. Avec le Corbeau corbivau, c’est le plus gros des corvidés et probablement le passereau le plus lourd. Les Grands Corbeaux vivent généralement de 10 à 15 ans mais certains individus ont vécu 40 ans. Les juvéniles peuvent se déplacer en groupes mais les couples appariés restent ensemble pour la vie, chaque couple défendant un territoire. Huit sous-espèces ont été décrites qui varient très peu en apparence ; des études récentes montrent toutefois des différences génétiques significatives entre les populations de diverses régions.

Le Grand Corbeau coexiste avec les humains depuis des milliers d’années et dans certaines régions il est si commun qu’il est considéré comme une espèce nuisible. Une partie de son succès est due à son régime omnivore ; le Grand Corbeau est extrêmement opportuniste, se nourrissant de charognes, d’insectes, de déchets alimentaires, de céréales, de baies, de fruits, d'œufs et de petits animaux. Plusieurs cas remarquables de résolution de problèmes ont été observées chez cette espèce, ce qui laisse penser que le Grand Corbeau est extrêmement intelligent.

À travers les siècles, le Grand Corbeau a été le sujet de mythes, de folklore et de représentations dans les arts et la littérature. Dans plusieurs cultures anciennes, incluant celles de la Scandinavie, de l’Irlande, du Pays de Galles, du Bhoutan, de la côte nord-ouest de l'Amérique du Nord, de la Sibérie et de l’Asie du nord-est, le Grand Corbeau a été révéré en tant que dieu ou symbole spirituel[1].

Sommaire

Morphologie

Le plumage du Grand Corbeau peut montrer une teinte bleue ou violette au soleil.

Un Grand Corbeau mature mesure entre 52 et 69 centimètres de long avec une envergure de 115 à 160 cm (en Europe:144-160 cm pour le mâle et 124-138 cm pour la femelle[2]). Son poids varie de 0,7 à 1,7 kilogrammes[3],[2], ce qui en fait le passereau le plus lourd. Les oiseaux des régions plus froides comme l’Himalaya et le Groenland sont généralement plus grands avec un bec légèrement plus gros, tandis que les individus des régions plus chaudes sont plus petits avec un bec proportionnellement plus petit[4].
Le bec est fort, noir et légèrement courbé. La queue est relativement longue, fortement graduée et cunéiforme en vol, le cou est assez massif, et l’iris est brun foncé.
Le plumage est généralement noir mais possède des reflets iridescents bleutés et violets. Les plumes de la gorge sont allongées et pointues et la base des plumes du cou sont d’un brun gris pâle. Le plumage des juvéniles est semblable à celui des adultes mais plus terne, et leur iris est bleu gris[5].

En plus de sa grande taille, le Grand Corbeau diffère des corneilles par son bec plus fort et épais, les plumes de la gorge allongées et ébouriffées, et la queue en losange[6].

Comportement

Alimentation

Grands Corbeaux se nourrissant à une décharge.

Le Grand Corbeau est omnivore et opportuniste : son régime alimentaire varie selon le lieu, la saison et ce qu'il trouve par hasard[7]. Par exemple, les Grands Corbeaux nichant près des sources de déchets générés par les humains incluent un pourcentage plus élevé des déchets alimentaires dans leur régime, les individus nichant près des routes consomment plus de vertébrés victimes de collisions et les individus nichant loin de ces sources de nourriture consomment plus d'arthropodes et de plantes.

En certains endroits, ils sont majoritairement nécrophages, se nourrissant de carcasses et des asticots et Silphidae associés[8]. Par exemple, dans la toundra du Versant nord de l'Alaska, les corbeaux obtiennent environ la moitié de leurs besoins énergétiques grâce à la prédation (surtout de petits rongeurs Microtus) et l’autre moitié provient de nécrophagie (surtout de carcasses de caribou et de lagopèdes)[9].

Leur alimentation végétale inclut les céréales, les baies et les fruits. Ils chassent les petits invertébrés, les amphibiens, les reptiles, les petits mammifères et oiseaux[10]. Toutefois, une étude de 1984 à 1986 sur le régime des Grands Corbeaux dans le sud-ouest de l'Idaho (une région agricole) montra que les céréales étaient la composante principale des pelotes de réjection, bien que des petits mammifères, des sauterelles, des carcasses de bovins et des oiseaux aient également été consommés[11]. Ils emmagasinent les surplus de nourriture, surtout de celle contenant du gras, et les dissimulent hors de vue des autres corbeaux[12]. Ils pillent les caches de nourriture des autres espèces comme le Renard arctique[13]. En hiver, ils peuvent également s’associer avec un autre canidé, le Loup gris, en tant que cleptoparasite et le suivent pour se nourrir des carcasses[14].

Ils peuvent également consommer les parties non digérées des matières fécales animales et les déchets alimentaires provenant des humains. Le succès des nichées est plus élevé chez les individus qui utilisent des déchets humains comme source de nourriture[15].

Un comportement utilisé par les jeunes individus est le « recrutement » : de jeunes corbeaux dominants appellent à grands cris d'autres corbeaux sur les lieux de sources importantes de nourriture (habituellement une carcasse). Bernd Heinrich émet l’hypothèse que l’évolution de ce comportement aurait permis aux juvéniles d’être plus nombreux que les adultes, leur permettant ainsi de se nourrir des carcasses sans en être chassés[16]. Un explication plus conventionnelle suggère que les individus coopèrent en échangeant de l’information sur les carcasses des grands mammifères parce que ces carcasses sont trop grosses pour que seuls quelques individus s’en nourrissent[17].

Intelligence

Le Grand Corbeau possède l’un des plus gros cerveaux de toutes les espèces d’oiseau. Plus spécifiquement, son pallium est volumineux. Il montre également plusieurs habiletés telles que la résolution de problème ainsi que d’autres processus cognitifs comme l’imitation et l’intuition[18].

Une expérience conçue pour évaluer l’intuition et la résolution de problème présentait un morceau de viande attaché à une corde qui pendait d’un perchoir horizontal. Pour atteindre la viande, l’oiseau devait se tenir sur le perchoir, tirer la corde en plusieurs étapes et tenir la corde à chaque étape afin de la raccourcir. Quatre des cinq Grands Corbeaux réussirent effectivement l’épreuve, et la transition depuis l’absence de succès (ignorer la nourriture ou simplement tirer sur la corde) jusqu’à un succès constant et prévisible (amener la viande jusqu’au perchoir) se fit sans apprentissage apparent[19].

Les Grands Corbeaux ont été observés manipulant d’autres animaux pour qu'ils travaillent pour eux, par exemple en appelant des loups et des coyotes sur le site d’une carcasse. Les canidés ouvrent alors la carcasse, ce qui la rend plus accessible aux corbeaux[18]. Les corbeaux observent l’endroit où d’autres Grands Corbeaux cachent leur nourriture et se souviennent de ces endroits, ce qui leur permet d’y voler la nourriture. Ce type de vol se rencontre si régulièrement que les individus parcourent de plus grandes distances pour trouver de meilleures caches pour leur propre nourriture[20]. Il a également été noté que les Grands Corbeaux font semblant de construire des caches sans pour autant y déposer de nourriture, probablement pour tromper les autres corbeaux[21].

Le Grand Corbeau est reconnu pour voler et cacher des objets brillants comme des galets, des morceaux de métal et des balles de golf. Une hypothèse est que ce comportement servirait à impressionner les autres corbeaux[22]. D’autres études indiquent que les juvéniles sont curieux envers toute chose nouvelle et que l’attraction pour les objets ronds et brillants serait basée sur leur similarité avec des œufs. Les adultes perdent cet intérêt intense pour l’inhabituel et deviennent néophobes[23].

Récemment, les chercheurs ont reconnu que les oiseaux jouent. Les jeunes Grands Corbeaux sont parmi les plus joueurs des espèces d’oiseaux. Ils ont été observés glissant le long des bancs de neige, apparemment pour le simple plaisir. Ils jouent même avec d’autres espèces, par exemple en jouant à chat avec des loups et des chiens[24]. Le Grand Corbeau est reconnu pour ses acrobaties aériennes spectaculaires, comme les loopings[25].

Vocalisations

Cette espèce possède un cri caractéristique « rrok-rrok », profond et caverneux, qui diffère de celui des autres corvidés selon les observateurs expérimentés. Son vocabulaire complexe inclus un « toc-toc-toc », un « kraa » sec et rocailleux, un croassement guttural et bas ainsi que plusieurs cris de nature presque musicale[26],[27].

Grand Corbeau

Tout comme les autres corvidés, le Grand Corbeau peut imiter les sons de son environnement, incluant la voix humaine. Il possède un large éventail de vocalisations qui continuent d’intéresser les ornithologues. Gwinner a conduit plusieurs études au début des années 1960, enregistrant et photographiant ses résultats de façon détaillée[26].

De 15 à 30 catégories de vocalisation ont été notées chez cette espèce, la plupart étant utilisée lors des interactions sociales. Les cris observés incluent les cris d’alarme, les cris de vol et les cris de poursuite. Le Grand Corbeau produit également des sons non vocaux dont des sifflements d’ailes et des claquements de bec. Les clappements et les claquements ont été observés plus souvent chez les femelles que chez les mâles. Si le membre d’un couple est perdu, son partenaire reproduit ses cris pour encourager son retour[28].

Reproduction

Jeunes au nid - Hvítserkur, Islande

Les juvéniles commencent les rituels d’appariement à un jeune âge, mais ne s’apparieront pas avant deux ou trois ans. Les acrobaties aériennes, les comportements démontrant l'intelligence et les capacités à obtenir la nourriture sont des comportements clés de la parade nuptiale. Une fois appariés, les membres d’un couple ont tendance à nicher ensemble pour la vie, généralement dans le même lieu[29]. L’infidélité a été observée chez le Grand Corbeau lorsque des mâles ont visité le nid de femelles dont le partenaire était absent[30].

Les couples doivent posséder un territoire avant de commencer la construction du nid et la reproduction, ils défendent donc avec acharnement un territoire et ses ressources. La taille des territoires de nidification varient selon la densité des sources de nourriture de la région[3]. Le nid est une coupe profonde faite de branches et de brindilles maintenues ensemble grâce à une couche interne de racines, de boue et d’écorce. L’intérieur est recouvert de matériaux plus doux comme la fourrure de cerf. Le nid est habituellement placé dans un grand arbre, sur une saillie rocheuse ou, moins fréquemment, sur de vieux immeubles ou des poteaux électriques[31].

Les femelles pondent de 3 à 7 œufs d’un bleu vert pâle, tachetés de brun et de noir, de manière plus dense vers le gros bout[6]. Il sont de forme allongée, légèrement piriforme, et leur taille a pour valeurs extrêmes : 42,5-63,0 mm × 29,0-42,5 mm[32]. Sur la plupart de leur aire de répartition, la ponte commence fin février. Dans les climats plus froids, les œufs sont pondus plus tard, c'est-à-dire en avril au Groenland et au Tibet. Au Pakistan, la ponte a lieu en décembre[33]. Seule la femelle incube et l’incubation dure de 18 à 21 jours. Cependant, le mâle peut se placer ou s’accroupir au-dessus des oisillons, les abritant sans toutefois les couver[34]. Les juvéniles quittent le nid de 35 à 42 jours après l’éclosion et sont nourris par les deux parents. Ils demeurent avec leurs parents six mois après l’envol initial[35].

Le Grand Corbeau peut vivre longtemps, surtout en captivité ou lorsque protégé ; des individus de la Tour de Londres ont vécu plus de 40 ans[3]. La durée de vie en milieu naturel est considérablement plus courte : généralement de 10 à 15 ans. L’individu sauvage bagué le plus âgé avait 13 ans[36].

Répartition et habitat

Habitat

Deux juvéniles en Islande.

La plupart des Grands Corbeaux préfèrent les zones côtières ou les zones boisées avec de grandes étendues adjacentes de milieux ouverts pour nicher et se nourrir. Dans certaines régions avec de fortes concentrations de populations humaines comme la Californie aux États-Unis, ils ont tiré avantage des sources abondantes de nourriture et leur nombre a augmenté[37].

Répartition

Distribution géographique du Grand Corbeau.

Le Grand Corbeau est capable de prospérer sous de nombreux climats : son aire de répartition est la plus étendue des membres de son genre[38],[33]. Son aire de répartition s’étend sur toute la zone Holarctique, de l’Arctique et habitats tempérés de l'Amérique du Nord et de l’Europe jusqu’aux déserts de l'Afrique du Nord, et aux îles du Pacifique. Dans les Îles Britanniques, il est plus commun en Écosse, au nord de l’Angleterre et à l’ouest de l’Irlande[6]. Au Tibet, il a été observé à des altitudes de 5 000 mètres et même jusqu’à 6 350 m sur l'Everest[33].

Migration

Le Grand Corbeau est généralement un résident permanent dans toute son aire de répartition excepté en Arctique[39]. Les jeunes individus peuvent se disperser localement[12].

Systématique

Le Grand Corbeau a été l’une des nombreuses espèces décrites par Linné au XVIIIe siècle dans Systema Naturae. D’ailleurs, il porte encore le nom d’origine Corvus corax[40]. C’est l’espèce type du genre Corvus, dérivé du mot latin pour corbeau[41]. Le nom de l’espèce, κοραξ (corax), est le mot grec pour corneille ou corbeau[42]. Le nom corbeau a été utilisé pour décrire plusieurs espèces (souvent de grande taille) du genre Corvus, bien que celles-ci ne soient pas nécessairement proche parentes de Corvus corax. Certaines, telles que le Corbeau d'Australie et le Corbeau de Tasmanie, sont plus proches des autres corneilles australiennes[43]. Le corbeau décrit par Linné est maintenant nommé Grand Corbeau[44]. La femelle est aussi appelée « corbeau ».

Liste des sous-espèces

Les plus proches parents du Grand Corbeau sont le Corbeau brun (C. ruficollis) et le Corbeau pie (C. albus) en Afrique ainsi que le Corbeau à cou blanc (C. cryptoleucus) au sud-ouest de l'Amérique du Nord[45]. Huit sous-espèces sont reconnues:

  • Corvus corax corax Linnaeus, 1758 (type pour l’espèce). Son aire de répartition s’étend de l’Europe jusqu’au Lac Baïkal vers l’est et vers le sud jusqu’au nord de l’Iran et à la région du Caucase. Il possède un bec relativement court et arqué.
  • Corvus corax kamtschaticus Dybowski, 1883 est présent au nord-est de l’Asie et s’intègre à C. c. corax dans la région du Lac Baïkal. La taille est intermédiaire entre C. c. principalis et C. c. corax. Le bec est plus grand et plus épais que celui de la sous-espèce type.
  • Corvus corax principalis Ridgway, 1887 est présent au nord de l'Amérique du Nord et au Groenland. Le corps est grand et il possède le plus grand bec, le plumage est fortement lustré et les plumes de la gorge sont bien développées.
  • Corvus corax sinuatus Wagler, 1829 est présent dans les régions sud et centrale des États-Unis et en Amérique centrale. Il est plus petit avec un bec plus petit et plus étroit que C. c. principalis. La population des îles Revillagigedo a été considéré comme une sous-espèce (clarionensis) mais cela n’est habituellement pas accepté.
  • Corvus corax subcorax Severtsov, 1873. Son aire de répartition s’étend de la Grèce vers l’est jusqu’au nord-ouest de l’Inde, de l'Asie centrale et de l’ouest de la Chine sans toutefois occuper la région de l’Himalaya. Cette sous-espèce est plus grande que C. c. corax mais possède des plumes relativement courtes à la gorge. Le plumage est généralement noir, bien que le cou et la poitrine montrent une teinte brune semblable au plumage du Corbeau brun; cette teinte est plus visible lorsque les plumes sont usées. La base des plumes du cou, bien que de couleur variable, sont souvent presque blanchâtres.
  • Corvus corax tibetanus Hodgson, 1849 est présent en Himalaya. C’est la plus grande et la plus lustrée des sous-espèces avec les plus longues plumes à la gorge. Le bec est grand mais moins imposant que celui de C. c. principalis et la base des plumes du cou sont grises.
Grand Corbeau (C. c. varius) sur un timbre postal des îles Féroé FR 276.
  • Corvus corax tingitanus Irby, 1874 est présent en Afrique du Nord et aux îles Canaries. C’est la plus petite sous-espèce avec les plus courtes plumes à la gorge et un plumage lustré caractéristique. Le bec est court mais épais et le culmen est fortement arqué. Avec l’usure, le plumage devient brun foncé sur la tête et le corps.
  • Corvus corax varius Brünnich, 1764. Cette sous-espèce est présente en Islande et aux îles Féroé. Le plumage est moins lustré que C. c. corax, la taille est intermédiaire et la base des plumes du cou sont blanchâtres (non visible à distance). Une forme polymorphe éteinte présentait un plumage en partie blanc, se trouvait uniquement aux îles Féroé et y était connue sous le nom de Pied Raven[46].

D'autres sous-espèces ont été suggérées dont:

  • Corvus corax canariensis Hartert & Kleinschmidt, 1901
  • Corvus corax clarionensis Rothschild & Hartert, 1902
  • Corvus corax hispanus Hartert & Kleinschmidt, 1901
  • Corvus corax laurencei Hume, 1873
  • Corvus corax sardus Kleinschmidt, date à préciser ; comparé à la sous-espèce type C. c. corax, il a le bec plus gros, comprimé et recourbé, est légèrement plus petit et vit en Corse et en Sardaigne[47].

Histoire évolutive

Article détaillé : Histoire évolutive des oiseaux.
Grand Corbeau en Colombie-Britannique.

Le Grand Corbeau a évolué dans l'ancien Monde pour traverser le pont terrestre de la Béringie jusqu’en Amérique du Nord[48]. Des analyses génétiques récentes ont examiné l’ADN de grands corbeaux provenant de différentes régions du monde et ont déterminé que les oiseaux pouvaient être classifiés en au moins deux clades : un clade californien, présent uniquement au sud-ouest des États-Unis, et un clade holarctique, présent dans le reste de l'hémisphère nord. Les individus des deux clades se ressemblent physiquement mais les groupes sont génétiquement distincts et ont commencé à diverger il y a environ deux millions d’années[49],[50].

Ces résultats indiquent que, en se basant sur l'ADN mitochondrial, les Grands Corbeaux du reste des États-Unis sont plus apparentés aux individus de l’Europe et de l’Asie qu’à ceux du clade californien. De plus, les individus du clade californien sont plus apparentés au Corbeau à cou blanc (C. cryptoleucus) qu’aux Grands Corbeaux du clade holarctique[49]. Par contre, les corbeaux du clade holarctique sont plus proches parents du Corbeau pie (C. albus) que des individus du clade californien[51]. Ainsi, l’espèce Grand Corbeau telle que traditionnellement définie est considérée comme paraphylétique[51].

Une hypothèse avancée pour expliquer ces résultats surprenants est que les Grands Corbeaux se seraient établis en Californie il y a au moins deux millions d’années et auraient divergés des individus d’Europe et d’Asie pendant une ère glaciaire. Il y a un million d’années, un groupe du clade californien aurait évolué en une autre espèce, le Corbeau à cou blanc. D’autres individus du clade holarctique auraient recolonisé plus tard l’Amérique du Nord à partir de l’Asie, peut-être en même temps que les humains[52]. Une solution taxonomique serait de considérer au moins C. c. sinuatus comme une espèce distincte. En fait, cette sous-espèce est intermédiaire en de nombreux points entre le Grand Corbeau et le Corbeau à cou blanc. De plus, elle a déjà été considéré assez distincte pour avoir un nom vernaculaire à elle au début du XXe siècle. La question de savoir si sinuatus devrait être incluse avec le Corbeau à cou blanc pourrait être résolue par des études sur le transfert génétique et sur le déplacement écologique.

Une étude récente de l’ADN du Grand Corbeau montre que les individus de la sous-espèce C. c. tingitanus diffèrent significativement au niveau génétique du reste du clade holarctique. Cette sous-espèce est présente uniquement en Afrique du Nord et aux îles Canaries. Cette étude montre également que les individus C. c. tingitanus ne se reproduisent pas avec les autres sous-espèces[53].

Il est notable que le Corbeau brun et le Corbeau d’Édith en Afrique semblent être les descendants du groupe Grand Corbeau - Corbeau pie. Ce groupe semble avoir évolué de façon parallèle en plusieurs aspects (surtout écologiques) avec les Corbeaux à cou blanc et les individus de la sous-espèce C. c. sinuatus. Ainsi, indépendamment de l’éventuel statut taxonomique utilisé, il semble que le groupe ancestral du Grand Corbeau (et, dans une plus faible mesure, du Corbeau pie) ait tendance à s’étendre vers des climats plus arides et subtropicaux à partir des régions humides et tempérées, cette situation résultant en des lignées distinctes. Si on considère la spécificité de C. c. tingitanus, une telle évolution parallèle des corbeaux adaptés à un climat méditerranéen se serait produite quatre fois à partir du moment où le Grand Corbeau et le Corbeau pie n’étaient pas encore distincts jusqu’à aujourd’hui.

Le Grand Corbeau et l'homme

Conservation et gestion des populations

Grand Corbeau et Half Dome.

L’aire de répartition du Grand Corbeau est étendue et l’espèce n’est pas en danger d’extinction. Dans certaines régions, il y a eu des déclins localisés causés par la perte d’habitat et les persécutions. Ailleurs, les populations ont augmenté de façon dramatique et ils sont devenus nuisibles pour l’agriculture. Le Grand Corbeau peut causer des dommages aux cultures de noix et de céréales et peut nuire au bétail. En particulier, il peut tuer les chevreaux, les agneaux et les veaux[54]. Les corbeaux attaquent généralement la tête du jeune bétail mais leur comportement charognard, plus commun, peut être identifié à tort comme de la prédation par les propriétaires de ranch[55].

À l’ouest du désert des Mojaves, la colonisation humaine et le développement des terres ont mené à une multiplication des populations de Grand Corbeau par un facteur estimé de 16 en 25 ans. Les villes, les décharges, les lacs artificiels et les stations d’épuration créent des sources de nourriture et d’eau pour les oiseaux. Les corbeaux utilisent également les poteaux électriques et les arbres ornementaux comme sites de nidification et sont attirés par les animaux victimes de collision sur les autoroutes. L’explosion de la population du désert des Mojaves a augmenté les préoccupations concernant la Tortue du désert, une espèce menacée. Le Grand Corbeau est un prédateur des juvéniles de cette espèce qui possède une carapace molle et se déplace lentement[37].

Le contrôle des populations de grands corbeaux inclut le trappage, la chasse ainsi que l’établissement de contacts avec les gestionnaires des décharges afin que ceux-ci réduisent la quantité de déchets exposés[56]. Historiquement, des primes de chasse étaient utilisées comme méthode de contrôle en Finlande du milieu du XVIIIe siècle jusqu’en 1923[57]. L’abattage a eu lieu de façon limitée en Alaska, où l’augmentation de la population des Grands Corbeaux menace l'Eider de Steller (Polysticta stelleri), une espèce vulnérable[58].

Références culturelles

Contexte

Il y a de nombreuses mentions des « corbeaux » dans les légendes et la littérature. La plupart font référence à l’espèce commune Grand Corbeau. Les corbeaux sont des personnages fréquents dans les mythes et contes traditionnels nord-américains, sibériens et nordiques. En plus de représenter les esprits des corbeaux réels, les corbeaux sont souvent dépeints comme le Trickster, un héros ou encore le créateur des humains.

Depuis longtemps, le corbeau est considéré comme un oiseau de mauvais augure à cause de son plumage noir, de son cri rauque et de sa nécrophagie. Il intéresse également les auteurs de mythes et de légendes. Claude Lévi-Strauss, un anthropologue français, suggéra une hypothèse structuraliste selon laquelle le corbeau, tout comme le coyote, a obtenu un statut mythique parce qu’il était considéré comme un médiateur entre la vie et la mort[59].

Europe

Mythologie nordique

Les deux corbeaux Hugin et Munin sur les épaules d'Odin.

Les Vikings utilisaient beaucoup l’image du corbeau. Ils le mettaient en symbole sur leurs voiles. Ragnar Lodbrok avait une bannière nommée « Reafan » et brodée de l’image d’un corbeau. Selon la légende, si la bannière flottait au vent, Lodbrok serait victorieux mais si le drapeau pendait sans mouvement, la bataille serait perdue. Le roi Harald Hardrada possédait aussi une bannière illustrant un corbeau appelée « Landeythan »[60]. De telles bannières étaient également utilisées par de nombreux Vikings comme les comtes des Orcades[61] et le roi Knut II de Danemark[62].

Dans la mythologie nordique, les corbeaux Hugin et Munin sont assis sur les épaules du dieu Odin et lui rapportent tout ce qu’ils voient et entendent[63]. Hugin représente la réflexion (au sens pensée et miroir), tandis que Munin représente la mémoire. Odin les envoient voler autour du monde chaque jour afin de pouvoir savoir tout ce qui s’y passe.

Le corbeau apparaît également sur le côté droit des armoiries de l'Île de Man[64], une ancienne colonie viking, et dans le folklore de l’île. « Hraefn » était un mot du vieil anglais signifiant corbeau ; c’était le terme « hrafn » qui était utilisé en vieux norrois. Ce mot était utilisé fréquemment dans les périphrases des kennings célébrant les batailles et les effusions de sang. De plus, le nom norrois de plusieurs personnes en dérivait, comme « Hrafn »[65], « Hrafnkel »[66] et « Hrafnhild »[67].

Puisque les corbeaux sont des charognards qui consommaient, entre autres, les êtres humains (exécutés ou victimes de la guerre), ils ont souvent été associés aux morts et aux âmes perdues. De plus, dans plusieurs cultures occidentales, les corbeaux ont souvent été considérés comme des oiseaux de mauvais augure, en partie à cause du symbolisme négatif de leur plumage noir. Ainsi, en Suède, les corbeaux représentent les fantômes des personnes assassinées et en Allemagne ils représentent les âmes des damnés[68].

Mythologie celtique

Dans la mythologie celtique irlandaise, les corbeaux sont associés à la guerre et aux champs de bataille sous les représentations de Badb et Morrigan. La déesse Morrígan (sous la forme d’un corbeau) se serait posée sur l’épaule du héros Cúchulainn après sa mort[69].

D’autres mythes celtiques des Îles Britanniques rapportent que les corbeaux étaient associés au dieu gallois Bran le Béni (le frère de Branwen) dont le nom se traduit par « corbeau ». Il est représenté comme un géant et le roi des Bretons dans les récits des Mabinogion. Selon ces récits, la tête de Bran fut enterrée sur la Colline Blanche de Londres comme talisman contre les invasions[70]. Plusieurs autres personnages de la mythologie celtique galloise partagent son nom.

Les corbeaux occupent une place importante dans le texte du XIIe siècle ou XIIIe siècle « Le Songe de Rhonabwy » en tant qu’armée de Owain mab Urien, un chevalier du roi Arthur.

Paganisme germanique

Frédéric Barberousse est le sujet d'une légende de héros endormi, qui dit qu'il n'est pas mort, mais endormi avec ses chevaliers dans une cave dans les montagnes de Kyffhäuser en Thuringe, en Allemagne, et que lorsque les corbeaux cesseront de voler autour de la montagne, il se réveillera et rétablira l'Allemagne dans son ancienne grandeur. En accord avec l'histoire sa barbe rousse a poussé à travers la table auprès de laquelle il est assis. Ses yeux sont à demi clos dans son sommeil, mais, de temps en temps, il lève la main et envoie un jeune serviteur voir si les corbeaux ont cessé de voler.

Mythologie grecque

Dans la mythologie grecque, Apollon fut un jour si amoureux de la princesse Coronis fille du roi Phlégias, qu'il confia à un corbeau blanc le soin de veiller sur elle. Un jour que le corbeau relâcha son attention, Coronis se laissa séduire par un mortel nommé Ischys. Lorsque Apollon apprit cela, il devint si jaloux, qu'il tua la jeune fille d'une flèche en pleine poitrine. Mais bien qu'elle fût sur le point de mourir, Coronis lui avoua attendre un enfant de lui. Sauvé de justesse par Apollon, Asclépios fut confié au centaure Chiron, chargé de l'éduquer. Comme punition pour sa négligence, Apollon vêtit le corbeau d'un sombre plumage noir.

Mythologie romaine

Selon Tite-Live, un corbeau se posa sur le casque du général romain Marcus Valerius Corvus (ca -370 jusqu’à -270) pendant un combat avec un Gaulois gigantesque, distrayant ce dernier en volant vers son visage[71].

Grande-Bretagne

Grands Corbeaux à la Tour de Londres.

Selon une légende, l'Angleterre ne succombera pas à une invasion étrangère tant qu'il y aura des corbeaux à la tour de Londres ; le gouvernement en maintient plusieurs en résidence, tant comme assurance que pour faire plaisir aux touristes[72]. Cela est souvent considéré comme un ancien mythe, mais des études récentes n’ont trouvé aucune trace de cette légende avant le XIXe siècle et il semble s’agir d’une invention romantique de l’époque victorienne basée sur le récit de Bran le Béni (voir ci-haut). En effet, la tour de Londres a connu de longues périodes sans corbeaux et ceux-ci ont été réintroduits pour la dernière fois après la Seconde Guerre mondiale. Les pennes des individus de la tour de Londres sont taillées périodiquement pour s’assurer que les oiseaux ne quittent pas les lieux.

France

Selon la légende de la fondation de la ville de Lyon, lorsque les deux princes eurent fini de tracer l'enceinte de leur future cité une nuée de corbeaux vint se poser à l'intérieur du cercle donnant ainsi la bénédiction du dieu Lug à cette ville qui fut appelée, en hommage aux corbeaux, Lugdunum c’est-à-dire La colline aux corbeaux.

Religions abrahamiques

Judaïsme et Christianisme

Dans la Bible, les corbeaux sont mentionnés à plusieurs occasions dans l'Ancien Testament. Dans le premier livre des Rois 17 :4, Dieu commande aux corbeaux de nourrir le prophète Élie. Job se demande qui nourrit les corbeaux dans le livre de Job 38 :41. Le roi Salomon est décrit comme ayant des cheveux noirs comme le corbeau dans le Cantique des cantiques 5 :11.

Dans le Nouveau Testament, les corbeaux sont utilisés par Jésus pour montrer la prévoyance de Dieu dans l'Évangile selon Luc 12 :24.

Il est raconté qu’un corbeau protégea Benoît de Nursie en emportant une miche de pain qu’il avait bénie, celle-ci ayant été empoisonnée par des moines jaloux.

Islam

Dans le Coran, le corbeau est mentionné dans l’histoire de Caïn et Abel, les deux fils d’Adam, comme étant la créature qui montra à Caïn comment enterrer son frère assassiné (al-mā'ida 5:31).

Asie

Le Grand Corbeau est l’oiseau emblème du Bhoutan puisqu’il orne le chapeau royal. Il représente le dieu Gonpo Jarodonchen (Mahakala avec une tête de corbeau), un des plus importants gardiens divins de la culture du Bhoutan[73].

Amérique du Nord

Le corbeau créateur et Trickster

Sculpture de Bill Reid The Raven and The First Men, présentant le mythe créateur Haïda. University of British Columbia.

Le corbeau occupe également une place importante dans la culture des peuples de la côte nord-ouest de l’Amérique du Nord, entre autres les cultures Tsimshian, Haïda, Heiltsuk, Tlingit, Kwakwaka'wakw, Salish, Koyukon et Inuit. Le corbeau de ces mythes est souvent à la fois le créateur du monde et le Trickster. Par exemple, dans les cultures Tlingit et Haïda, il y a deux personnages qui peuvent être identifiés même s’ils ne sont pas toujours bien différenciés. Le premier est le corbeau créateur, responsable de la création du monde. Le second est le corbeau infantile, toujours égoïste, rusé, et affamé. D’autres mythes parlent du corbeau volant et relâchant le soleil et du corbeau menant les premiers humains hors de coquilles de mollusques.

Dans certains récits, le corbeau est le protecteur des humains, leur apportant le soleil, la lune, les étoiles, l’eau et le feu[74]. Quelques légendes racontent comment le corbeau acquit son plumage noir.

Des mythes et croyances semblables sont communs chez les peuples de la Sibérie et du nord-est de l’Asie[75]. La péninsule du Kamtchatka, par exemple, a supposément été créée par le dieu corbeau Kutkh[76].

Emblème

Le corbeau est aussi l'emblème officiel de la ville de Yellowknife et du territoire du Yukon au Canada[77].

Le lutteur professionnel Scott Levy utilise le nom de ring « Raven » depuis plus d'une décennie.

Les Ravens de Baltimore est le nom d'une franchise de la National Football League localisée à Baltimore au Maryland.

Dans la littérature

"Les Trois Corbeaux", illustration de Arthur Rackham.
  • William Shakespeare mentionne le corbeau plus souvent que n’importe quel oiseau, entre autres dans ses pièces Othello et Macbeth ;
  • Dans la ballade Les Trois Corbeaux, un chevalier occis est décrit du point de vue des corbeaux qui veulent le manger mais en sont empêchés par la loyauté de ses faucons, de ses chiens et de sa dulcinée ;
  • Le corbeau « Grip » est un personnage important dans le récit Barnabé Rudge de Charles Dickens ;
  • Edgar Allan Poe a utilisé le corbeau comme messager surnaturel dans son poème Le Corbeau. La capacité du corbeau à communiquer est importante pour le poème, tout comme dans les ouvrages de Dickens ;
  • Les Corbeaux est une poésie d'Arthur Rimbaud, dans laquelle il présente ce noir volatile comme un sinistre charognard ;
  • Les pièces Le Juif de Malte de Christopher Marlowe et The Faerie Queene de Edmund Spencer utilisent également l’image de mauvais augure du corbeau ;
  • Le corbeau occupe une place privilégiée dans le récit Jonathan Strange & Mr Norrell de Susanna Clarke; dans cette uchronie de l’Angleterre, la magie est pratiquée et les légendes parlent du « Roi Corbeau », l’ancien roi du nord de l’Angleterre ;
  • Stephen King décrit un corbeau du nom de « Zoltan » qui appartient à un fermier dans Le Pistolero ;
  • The Lost Kings de Andrew Reimann décrit d’innombrables corbeaux dans une ville infernale. Dans ce récit, les corbeaux sont les seules créatures de l'Au-delà avec la capacité de mourir ou de retourner sur la terre ;
  • Dans Bilbo le Hobbit de J. R. R. Tolkien, « Roäc » fils de « Carc » est le chef des Corbeaux[78] ;
  • Dans la série fantastique Le Trône de fer de George R. R. Martin, les corbeaux sont utilisés par les mæsters comme moyen de communication à longue distance. Les corbeaux noirs sont surtout employés pour envoyer des mauvaises nouvelles, tandis que les corbeaux blancs portent des messages urgents. Le commandant Jeor Mormont porte un corbeau sur l’épaule ;
  • Neil Gaiman dépeint plusieurs corbeaux dans ses romans graphiques de la série Sandman, notamment les corbeaux « Matthew » et « Tethys » ;
  • Dans la série littéraire Harry Potter, la maison Ravenclaw (Serdaigle dans la version française) de Poudlard est représentée par un corbeau. En anglais, « raven's claw » signifie serre de corbeau, cet animal ayant été choisi car cette maison est celle des plus malins et que l'animal est très intelligent [réf. nécessaire] ;
  • Le corbeau est présent dans la série Cycle de Fondation de Isaac Asimov ;
  • Émile Nelligan a écrit un poème intitulé Les Corbeaux ;
  • Dans les livres de Disque-Monde, par Terry Pratchett, un corbeau qui s'appelle « Quoth » (en référence au poème d'Edgar Allan Poe) est la monture de La Mort aux rats dans Accros du roc, Le Père Porcher, et Procrastination. Il apprécie le goût des globes oculaires ;
  • Le corbeau est présent dans plusieurs livres de Joan Aiken[79],[80],[81],[82] ;
  • Dans un roman animalier La Saga du Grand Corbeau écrit par Sharon Stewart, les corbeaux font office de personnages principaux, offrant une nouvelle image sur le monde des corvidés.

Philatélie

La sous-espèce Corvus corax varius apparait sur un timbre des Îles Féroé de 1995.

Voir aussi

Commons-logo.svg

Bibliographie

  • Goodwin D., Crows of the World, Queensland University Press, St Lucia, Qld, 1983 .
  • Madge S. & Burn H. (1996) Corbeaux et Geais. Guide des Corbeaux, Geais et Pies du monde entier. Vigot, Paris, 184 p.
  • John M. Marzluff, In the Company of Crows and Ravens, 2005 (ISBN 0-300-10076-0) 
  • Bird Brains: The Intelligence of Crows, Ravens, Magpies and Jays, 1995 (ISBN 1-55054-189-7) 
  • Heinrich, B. (1999). Mind of the Raven: Investigations and Adventures with Wolf-Birds. New York: Cliff Street Books. ISBN 978-0-06-093063-9
  • Lévi-Strauss, C. Structural Anthropology. Trans. Claire Jacobson. New York: Basic Books, 1963.

Références taxonomiques

Liens internes

Liens externes

Source

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Common Raven ».
  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Raven in mythology ».

Notes et références

  1. Noragh Jones, Power of Raven, Wisdom of Serpent, Floris Books, 1995 (ISBN 0-9402-6266-5) 
  2. a  et b Gguide heinzel des oiseaux d'Europe
  3. a , b  et c W.I.Boarman & B. Heinrich, « Common Raven (Corvus corax) », dans Birds of North America, vol. 476, 1999, p. 1-32 [lien DOI] 
  4. Goodwin. p138-139
  5. Goodwin. p138
  6. a , b  et c S. Vere Benson, The Observer's Book of Birds, Frederick Warne & Co. Ltd, 1972 (ISBN 0-7232-1513-8) 
  7. Manuel Nogales & Elizabeth C. Hernández, « Diet of Common Ravens on El Hierro, Canary Islands », dans Journal of Field Ornithology, vol. 68, no 3, 1997, p. 382-391 [texte intégral (page consultée le 2007-05-16)] 
  8. A.L. Nelson, « Some early summer food preferences of the American Raven in southeastern Oregon », dans Condor, vol. 36, no 1, 1934, p. 10-15 [texte intégral (page consultée le 2007-05-16)] 
  9. Stanley A. Temple, « Winter food habits of Ravens on the Arctic Slope of Alaska », dans Arctic, vol. 27, no 1, 1974, p. 41-46 [texte intégral (page consultée le 1007-05-16)] 
  10. A.J. Gaston & R.D. Elliot, « Predation by Ravens Corvus corax on Brunnich's Guillemot Uria lomvia eggs and chicks and its possible impact on breeding site selection », dans Ibis, vol. 138, 1996, p. 742-748 
  11. Kathleen A. Engel & Leonard S. Young, « Spatial and temporal patterns in the diet of Common Ravens in southwestern Idaho. », dans Condor, vol. 91, no 2, May 1989, p. 372-378 [texte intégral (page consultée le 2005-05-16)] 
  12. a  et b Goodwin. p139
  13. Vincent Careau, Nicolas Lecomte, Jean-François Giroux & Dominique Berteaux, « Common ravens raid arctic fox food caches », dans Journal of Ethology, vol. 25, no 1, janvier 2007, p. 79-82 [lien DOI] 
  14. Daniel Stahler, Bernd Heinrich & Douglas Smith, « Common ravens, Corvus corax, preferentially associate with grey wolves, Canis lupus, as a foraging strategy in winter », dans Animal Behaviour, vol. 64, no 2, août 2002, p. 283-290 [lien DOI] 
  15. William B. Kristan, William I. Boarman & John J. Crayon, « Diet composition of common ravens across the urban-wildland interface of the West Mojave Desert », dans Wildlife Society Bulletin, vol. 32, no 1, mars 2004, p. 244-253 [lien DOI] 
  16. Bernd Heinrich, Ravens in Winter, Summit Books, 1989 (ISBN 0-671-67809-4) 
  17. Gareth Huw Davies, « Bird Brains », PBS. Consulté le 2007-05-11
  18. a  et b PBS Nature: The Bird in Black, Public Broadcasting Service. Consulté le 2007-05-07
  19. Bernd Heinrich, « An Experimental Investigation of Insight in Common Ravens (Corvus Corax) », dans The Auk, vol. 112, no 4, 1995, p. 994-1003 [texte intégral (page consultée le 2007-05-16)] 
  20. Ned Rozell, « The Raven's Game of Hide and Seek », Geophysical Institute, University of Alaska Fairbanks. Consulté le 2007-05-07
  21. Marzluff and Angell p230
  22. Marzluff and Angell p232
  23. Kijne M & Kotrschal K (2002) "Neophobia affects choice of food-item size in group-foraging common ravens (Corvus corax)". Acta ethologica 5(1): 13-18
  24. Savage pp70 - 71
  25. Savage p76
  26. a  et b (de) E. Gwinner, « Untersuchungen über das ausdrucks und Sozialverhalten des Kolkraben (Corvus corax L.) », dans Zeitschrift für Tierpsychologie, vol. 21, no 6, 1964, p. 657-748 
  27. (Oiseaux.net 2008)
  28. Goodwin. p142
  29. Oregon Zoo Animals: Common Raven. Consulté le 2007-05-19
  30. Heinrich, B. (1999). Mind of the Raven: Investigations and Adventures with Wolf-Birds pp 119-120. New York: Cliff Street Books. ISBN 978-0-06-093063-9
  31. Savage p35
  32. Jiří Félix, Oiseaux des Pays d'Europe, Gründ, 1986, 22 cm × 30 cm, 320 p. (ISBN 2-700-01504-5), p. 312 
  33. a , b  et c Steve Madge, Crows and jays : a guide to the crows, jays and magpies of the world, Christopher Helm, 1999 (ISBN 0-7136-3999-7) 
  34. (de) Eberhard Gwinner, « Beobachtungen über Nestbau und Brutpflege des Kolkraben (Corvus corax L.) in Gefangenschaft », dans Journal of Ornithology, vol. 106, no 2, avril 1965, p. 145-178 [lien DOI] 
  35. Goodwin. p141
  36. Roger B. Clapp, M. Kathleen Klimkiewicz & Anthony G. Futcher, « Longevity records of North American birds: Columbidae through Paridae », dans Journal of Field Ornithology, vol. 54, no 2, 1983, p. 123–137 [texte intégral (page consultée le 2007-05-16)] 
  37. a  et b U.S. Geological Survey, « Scientists Estimate Risk of Raven Predation on Desert Tortoises in the Western Mojave Desert ». Consulté le 2007-05-11
  38. Goodwin. p70
  39. <span class="ouvrage" id="(LCCN a+51)">Finn Salomonsen, Gronlands Fugle = Birds of Greenland, Munksgaard, 1950 
  40. (la) C von Linné, Systema naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Tomus I. Editio decima, reformata., Holmiae. (Laurentii Salvii)., 1758, 105 p..
    C. ater, dorso caerulescente, cauda subrotundata.
     
  41. D.P. Simpson, Cassell's Latin Dictionary, Cassell Ltd., 1979, 883 p. 
  42. (en) Henry Liddell & Robert Scott, A Greek-English Lexicon (Abridged Edition), Oxford University Press, 1980 (ISBN 0-19-910207-4) 
  43. (Goodwin)
  44. (en) Monroe B.L. Jr & C.G. Sibley, A World Checklist of Birds, Yale University Press, 1993, 400 p. [présentation en ligne] 
  45. Goodwin. p70-72
  46. (de)Ferdinand Baron von Droste, « Vogelfauna der Färöer (Färöernes Fuglefauna af Sysselmaand Müller 1862.) Aus dem Dänischen übersetzt und mit Anmerkungen versehen. Teil 1. », dans J. Ornithol., vol. 17, no 2, 1869, p. 107-118 [lien DOI] 
  47. Paul Paris, Faune de France, vol. 2 : Oiseaux, Paul Lechevalier, Paris, 1921, 16 cm × 24,5 cm, 473 p., p. 65 
  48. Marzluff and Angell p86
  49. a  et b U.S. Geological Survey, « California Ravens Are a Breed Apart ». Consulté le 2007-05-11
  50. K.E. Omland, C.L. Tarr, W.I. Boarman, J.M. Marzluff & R.C. Fleischer, « Cryptic genetic variation and paraphyly in ravens. », dans Proceedings of the Royal Society Biological Sciences, vol. Series B, no 267, 2000, p. 2475-82 
  51. a  et b Christopher R. Feldman & Kevin E. Omland, « Phylogenetics of the common raven complex (Corvus: Corvidae) and the utility of ND4, COI and intron 7 of the β-fibrinogen gene in avian molecular systematics », dans Zoologica Scripta, vol. 34, no 2, mars 2005, p. 145 [lien DOI] 
  52. Marzluff and Angell p86-87
  53. Jason M. Baker & Kevin E. Omland, « Canary Island Ravens Corvus corax tingitanus have distinct mtDNA », dans Ibis, vol. 148, no 1, janvier 2006, p. 174 [lien DOI] 
  54. Kenneth H. Larsen & John H. Dietrich, « Reduction of a raven population on lambing grounds with DRC-1339 », dans Journal of Wildlife Management, vol. 34, no 1, janvier 1970, p. 200–204 
  55. «  »
  56. "{{{title}}}". : 113-117. 
  57. M. Pohja-Mykrä, T. Vuorisalo & S. Mykrä, « Hunting bounties as a key measure of historical wildlife management and game conservation: Finnish bounty schemes 1647–1975 », dans Oryx, vol. 39, no 3, 2005, p. 284-291 [lien DOI] 
  58. Minerals Management Service, Alaska, « Foraging Ecology of Common Ravens (Corvus corax) on Alaska’s Coastal Plain (AK-93-48-51) », 2007, Minerals Management Service. Consulté le 2007-05-24
  59. Structural Anthropology, p. 224
  60. Snorri Sturluson, King Harald's Saga: Harald Hardradi of Norway: From Snorri Sturluson's Heimskringla, Penguin, 2005 (ISBN 0-14-044183-2) 
  61. Hermann Trans. Pálsson & Paul Edwards, Orkneyinga Saga: The History of the Earls of Orkney, Hogarth Press, 1978 (ISBN 0-7012-0431-1) 
  62. Alistair Campbell & Simon Keynes, Encomium Emmae Reginae, Cambridge University Press, 1998 (ISBN 0-521-62655-2) 
  63. R.B. Anderson, « Prose Edda », 1897, Northvegr foundation. Consulté le 2007-05-05
  64. Isle of Man Government, « Island Facts - Isle of Man Government », Isle of Man Government. Consulté le 2007-05-19
  65. E.g., Gunnlaugs saga passim; Reykdaela saga §13.
  66. E.g., Hrafnkels saga passim.
  67. E.g., Ketils saga hœngs § 3.
  68. Mark Schwan, « Raven: The Northern Bird of Paradox », janvier 1990, Alaska Fish and Game. Consulté le 2007-02-12
  69. M. Jones, « The Death of Cu Chulainn », Academy for Ancient Texts. Consulté le 2007-05-19
  70. Les Quatre Branches du Mabinogi, traduit du moyen gallois, présenté et annoté par Pierre-Yves Lambert, Gallimard, coll. « L'aube des peuples », Paris, 1993, (ISBN 2-07-073201-0).
  71. Titus Livius. Periochae. Book 7:10.
  72. The Tower of London. Consulté le 2007-03-03
  73. Bhutan Tourism Corporation, « The Himalaya Kingdom », Bhutan Tourism Corporation. Consulté le 2007-05-17
  74. Ella E. Clark : Indian Legends of the Pacific Northwest, University of California Press, 1953.
  75. W. Bogoras. (1902) The Folklore of Northeastern Asia, as Compared with That of Northwestern America. American Anthropologist, 4:4, pp. 577-683.
  76. D.D. Worth (1961). Kamchadal Texts Collected by W. Jochelson, ’s-Gravenhage, Mouton.
  77. Yukon Territorial Bird, Government of Yukon. Consulté le 2007-05-16
  78. J.R.R. Tolkien, The Hobbit, Ballantine Books, 1985 
  79. Joan Aiken, Tales of Arabel's Raven, Cape, 1974, 160 p. 
  80. Joan Aiken, Arabel and Mortimer, Cape, 1980, 144 p. 
  81. Joan Aiken, Mortimer's Cross, Cape, 1983, 141 p. 
  82. Joan Aiken, Mortimer Says Nothing and other stories, Cape, 1985, 181 p. 
  • Portail de l’ornithologie Portail de l’ornithologie

Ce document provient de « Grand Corbeau ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Grand corbeau de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем сделать НИР

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Grand Corbeau —  Pour le groupe de rock, voir Corvus Corax Pour les articles homonymes, voir Corvus corax (homonymie) …   Wikipédia en Français

  • grand corbeau — paprastasis kranklys statusas T sritis zoologija | vardynas atitikmenys: lot. Corvus corax angl. common raven vok. Kolkrabe, m rus. ворон, m pranc. grand corbeau, m ryšiai: platesnis terminas – varnos sinonimas – kranklys …   Paukščių pavadinimų žodynas

  • corbeau — [ kɔrbo ] n. m. • corbiaus XIIe; dér. en ellus de l a. fr. corp; lat. corvus 1 ♦ Oiseau d Europe au plumage noir ou gris (passériformes), omnivore, criard et souvent agressif. Les diverses espèces de corbeaux (⇒ choucas, corneille, freux) forment …   Encyclopédie Universelle

  • Corbeau dans la culture — Sous article d un taxon biologique The Raven, Illustration …   Wikipédia en Français

  • Corbeau australien — Corbeau d Australie Corbeau d’Australie …   Wikipédia en Français

  • Corbeau d'australie — Corbeau d’Australie …   Wikipédia en Français

  • Corbeau (Oiseau) — Pour les articles homonymes, voir Corbeau. Nom vernaculaire ou nom normalisé ambigu : Le terme « Corbeau » s applique, en français, à plusieurs taxons distincts …   Wikipédia en Français

  • Corbeau (oiseau) — Pour les articles homonymes, voir Corbeau. Nom vernaculaire ou nom normalisé ambigu : Le terme « Corbeau » s applique, en français, à plusieurs taxons distincts …   Wikipédia en Français

  • Corbeau Freux — Pour les articles homonymes, voir Freux …   Wikipédia en Français

  • Corbeau freu — Corbeau freux Pour les articles homonymes, voir Freux …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”