Gary Francione

Gary Francione

Gary Lawrence Francione est un américain né le 29 mai 1954 dans l’État de New York. Spécialiste Nicholas de B. Katzenbach en droit et philosophie, il est Professeur Distingué à la Faculté de droit de l’Université Rutgers[1] à Newark, New Jersey.

Francione s’est fait connaître aux États-Unis et dans le monde anglo-saxon pour sa théorie des droits des animaux et sa position radicalement abolitionniste en matière d’exploitation animale. Il est le premier universitaire à avoir enseigné cette discipline dans une faculté de droit américaine[2] . Son travail s’articule autour des trois thèmes suivants : (1) le statut de propriété des animaux, (2) les différences entre droits des animaux et bien-être animal (animal welfare), et (3) une théorie des droits des animaux basée sur la seule sensibilité (''sentience''), plutôt que sur d’autres caractéristiques déterminées.

Pionnier de la théorie abolitionniste des droits des animaux, il soutient que la réglementation sur le bien-être animal (animal welfare) est peu judicieuse sur les plans pratique et théorique, et qu’elle sert seulement à maintenir le statut de propriété des animaux en rendant le public plus à l’aise par rapport au fait de les exploiter[3]. Il affirme que les animaux nonhumains n’ont besoin que d’une seule chose : le droit de ne pas être considérés comme des biens[4], et que le principe moral de base de l’approche abolitionniste est le véganisme, c’est-à-dire le refus d’utiliser l’ensemble des produits d’origine animale. Francione reconnaît la validité des principes du jaïnisme, et particulièrement la doctrine jaïne de la non-violence, ou Ahimsa, qu’il relie au véganisme et aux droits des animaux. C’est cette croyance en la non-violence qui le désolidarise des revendications violentes. Francione pense que les droits des animaux peuvent et doivent être réalisés uniquement à travers l’action directe non-violente[5].

Parmi les auteurs qui défendent une position radicalement abolitionniste, Francione se distingue par la simplicité de sa théorie qui ne repose que sur le critère de la sensibilité et sur le principe de l’égale considération, principe que, selon lui, on ne pourra dûment respecter qu’à partir du jour où tous les animaux sensibles bénéficieront d’un statut moral et légal reflétant leur égal droit fondamental de ne pas être traités comme de simples ressources à la disposition d’autres individus.

Francione est l’auteur de The Animal Rights Debate: Abolition or Regulation? (en collaboration avec Robert Garner) (2010), Animals as Persons: Essays on the Abolition of Animal Exploitation (2008) ; Introduction to Animal Rights: Your Child or the Dog? (2000) ; Animals, Property, and the Law (1995) ; Rain Without Thunder: The Ideology of the Animal Rights Movement (1996) ; et, avec Anna E. Charlton, de Vivisection and Dissection in the Classroom: A Guide to Conscientious Objection (1992). Il est également l’auteur d’études sur le copyright, le droit des brevets, le droit et la science.

Sommaire

Formation

Francione obtient sa licence en philosophie à l’Université de Rochester, où il se voit décerner la bourse Phi Beta Kappa O'Hearn qui lui permet de poursuivre ses études de philosophie au Royaume-Uni. Il reçoit sa Maîtrise en philosophie et son Doctorat en droit à l’Université de Virginie, où il dirige par ailleurs la Virginia Law Review[1]. Après son diplôme, il occupe le poste d’assistant du juge Albert Tate de la Cour d’Appel pour le Cinquième Circuit des États-Unis, puis de la juge Sandra Day O'Connor de la Cour suprême des États-Unis. Francione est maintenant membre du Barreau de plusieurs États américains.

Après avoir pratiqué le droit à titre d’avocat associé pour la firme new-yorkaise Cravath, Swaine & Moore, il intègre la Faculté de droit de l’Université de Pennsylvanie en 1984, où il devient professeur titulaire en 1987. Il commence à enseigner le droit des animaux en 1985 dans le cadre d’un cours portant sur la jurisprudence. En 1989, il rejoint le corps professoral de la Faculté de droit de l’Université Rutgers où il fonde l’année suivante, avec sa collègue Anna E. Charlton, une clinique juridique du droit animal destinée à appuyer bénévolement des gens ou des groupes qui, dans le cadre de l’activisme animalier qu’ils menaient pacifiquement, rencontraient des obstacles à caractère légal. Pour la première fois en Amérique, des étudiants pouvaient obtenir des unités de valeur en échange de leur travail de juriste dans des dossiers réels liés aux animaux. Francione et Charlton ferment la clinique en 2000, mais continuent de dispenser un enseignement portant sur la théorie des droits des animaux, le droit animal et les liens entre droits humains et droits des animaux. Francione enseigne également le droit criminel, la procédure criminelle et la philosophie du droit[1].

Théorie des droits des animaux

Le statut de propriété des animaux

Dans Animals, Property, and the Law (1995), Francione démontre que parce que les animaux nonhumains sont la propriété des humains, les lois visant à ce qu’ils soient traités « humainement » et qui interdisent que des souffrances « non nécessaires » leur soient infligées ne peuvent protéger leurs intérêts de manière significative. La plupart de ces lois et réglementations se limitent à exiger le respect des normes de bien-être animal qui sont nécessaires afin de maximiser le rendement de l’exploitation des animaux. Ces derniers n’ont de valeur qu’à titre de marchandises et leurs intérêts ne se voient accorder aucune pertinence morale. Ces lois échouent par conséquent à leur tâche de protéger les animaux nonhumains contre des traitements qui seraient considérés comme de la torture s’ils devaient être imposés à des êtres humains. Selon Francione, des facteurs légaux, sociaux et économiques font en sorte que le statut de propriété des êtres nonhumains représente un obstacle majeur, sinon insurmontable, à la protection sérieuse de leurs intérêts.

Comparaison entre l’approche des droits des animaux et celle du bien-être animal

Dans Rain Without Thunder: The Ideology of the Animal Rights Movement (1996), Francione démontre qu’il existe d’importantes différences théoriques et pratiques entre l’approche des droits des animaux et celle du bien-être animal (welfarism). Alors que la première revendique l’abolition de l’exploitation des animaux et la reconnaissance de leurs droits, la seconde ne cherche qu’à améliorer les conditions de cette exploitation afin de la rendre plus humaine. Francione explique que des différences essentielles séparent ces deux perspectives. L’approche abolitionniste visant à l’égalité animale se fonde sur la prémisse qu’il est impossible de justifier l’exploitation des animaux sensibles quand bien même celle-ci serait menée « humainement », tandis que l’approche réformiste visant au mieux-être des animaux repose sur la prémisse qu’il est moralement permis de les utiliser à des fins humaines du moment qu’ils sont bien traités. Alors que pour les uns le problème moral se situe au niveau de l’utilisation des êtres sensibles, il se situe plutôt pour les autres au niveau du type de traitement imposé.

Un des principaux apports de cet ouvrage est la réflexion faite autour de ceux que Francione nomme les « néowelfaristes », c’est-à-dire ceux qui, prétendant soutenir les droits des animaux, pensent que les moindres améliorations au niveau des conditions dans lesquelles ils sont exploités nous rapprochent progressivement de l’idéal abolitionniste et, partant, de la reconnaissance de leur valeur inhérente. Il explique qu’il n’y a aucune preuve factuelle plaidant en faveur de cette position : non seulement aucune mesure légale n’envisage les animaux nonhumains autrement que comme des marchandises dont la valeur est principalement extrinsèque, mais une telle position est même contre-productive en ce que les normes de bien-être donnent l’impression d’assurer aux animaux exploités un traitement « humain », déculpabilisant ainsi le public et l’encourageant à maintenir ou à augmenter sa consommation de produits d’origine animale.

Un des principes fondamentaux de la philosophie francionienne est le véganisme, considéré comme le moteur central de l’abolitionnisme. Par ailleurs, Francione soutient depuis longtemps que le mouvement des droits des animaux est le prolongement du mouvement pour la paix, et qu’il s’inscrit nécessairement dans une logique de non-violence. Il affirme qu’un mouvement abolitionniste/végan est radical par nature, et souligne le caractère réactionnaire de la violence.

Pertinence du critère de sensibilité

Dans son livre Introduction to Animal Rights: Your Child or the Dog? (2000), Francione présente sa théorie des droits des animaux fondée sur l’idée qu’il n’est nullement nécessaire de posséder des capacités cognitives autres que celles qu’implique nécessairement la sensibilité (sentience) pour être membre à part entière de la communauté morale et jouir du droit fondamental et « pré-légal » de ne pas être la propriété des êtres humains. Il rejette l’idée selon laquelle les animaux doivent posséder certaines des caractéristiques cognitives typiquement humaines, comme une forme sophistiquée de conscience de soi ou des capacités langagières évoluées par exemple, pour mériter le droit de ne pas être utilisés comme des ressources à la disposition des êtres humains. Francione juge que la reconnaissance de ce droit est exigée par le principe de l’égale considération en ce que, tant que les animaux seront assimilés à des biens que les humains peuvent s’approprier, leurs intérêts ne pourront jamais recevoir une considération égale.

Dans le cadre de cette discussion, l’auteur diagnostique ce qu’il appelle notre « schizophrénie morale » (moral schizophrenia) à l’égard des animaux nonhumains. D’une part, nous disons accorder de l’importance aux intérêts des animaux – plusieurs d’entre nous vivons d’ailleurs avec des compagnons nonhumains que nous considérons comme des membres de la famille ayant leur personnalité propre, et dont la valeur morale intrinsèque ne fait aucun doute. D’autre part, nous sommes prêts à sacrifier les intérêts fondamentaux de centaines de milliards d’animaux chaque année pour le moindre de nos caprices : parce que les animaux sont des biens, ils restent des choses qui n’ont d’autre valeur que celle que nous choisissons de leur accorder, et dont nous protégeons les intérêts seulement lorsque nous en tirons un bénéfice – généralement économique. Selon Francione, si nous croyons que les animaux ont un tant soit peu de valeur morale et qu’ils se distinguent des objets inanimés, alors nous ne pouvons les traiter comme de simples propriétés.

Le mouvement des droits des animaux

La position de Francione diffère sensiblement de celle de Peter Singer, auteur du livre Animal Liberation (1975). En effet, bien que tous deux considèrent la sensibilité (sentience) comme une condition suffisante pour faire partie de la communauté morale, Singer, qui est utilitariste, rejette la notion de droit moral. Il ne s’oppose pas aussi catégoriquement que le fait Francione à la mise à mort des animaux (humains ou nonhumains) qui n’ont, par exemple, pas conscience de la continuité de leur existence dans le temps, ou qui ne possèdent pas un niveau de conscience très sophistiqué. Il est, selon lui, raisonnable de croire que la vie de certains êtres sensibles a plus de valeur que celle d’autres. Si la vie d’animaux sensibles mais inconscients de leur continuité dans le temps est plaisante, si leur mort est indolore et ne cause pas de peine à des tiers, et s’ils sont remplacés par d’autres animaux menant une existence également plaisante, alors il est possible que nous soyons moralement autorisés à les tuer. Par conséquent, pour Singer, l’utilisation des animaux ne soulève pas un problème moral en soi. Dans l’optique de Francione en revanche, le fait qu’un être soit sensible signifie nécessairement que cet être a un intérêt à poursuivre son existence. Aussi rejette-t-il l’idée selon laquelle les animaux ne se soucieraient que de la manière dont on les exploite, et pas du fait d’être exploités.

L’approche de Francione se distingue également de celle présentée par Tom Regan dans son livre The Case for Animal Rights (1983). Si Regan propose une théorie abolitionniste, il limite toutefois son application aux animaux possédant des caractéristiques cognitives qui dépassent la seule sensibilité ; de tels animaux sont alors « sujets-d’une-vie » (subjects-of-a-life). En outre, bien que Regan affirme que la valeur inhérente des sujets-d’une-vie n’admet aucun degré et ne varie pas en fonction de l’appartenance à l’espèce, il pose pourtant que la mort constitue toujours un plus grand dommage pour les humains que pour les nonhumains. Selon Francione, bien que Regan prenne lui-même ses distances avec la position de Singer, la proximité de cet aspect de sa théorie avec la vision singerienne (selon laquelle la mort ne constitue pas un mal en soi pour la plupart des nonhumains) est inquiétante : si Regan a raison, alors s’établit une distinction qualitative entre les humains et les animaux pouvant servir de point d’appui à la discrimination faite en fonction de l’espèce. Francione juge que Regan, comme Singer, se trompe en associant la valeur de la vie au niveau de complexité des capacités cognitives. Il estime qu’en dépit de nos limitations épistémologiques qui font que nous n’avons aucune certitude quant à ce qui se passe dans la tête des personnes autres que nous-mêmes, nous n’avons aucune raison valable de présumer que l’intérêt à vivre des animaux nonhumains est moins grand que celui des animaux humains, et que la vie des premiers a moins de valeur que la vie des seconds. Notre incapacité à comprendre le sens de la mort pour les nonhumains ne veut pas dire qu’un nonhumain sensible n’a pas intérêt à la poursuite de son existence.

La théorie des droits des animaux développée par Francione fait l’objet de vives controverses, mais c’est surtout la critique que l’auteur adresse au mouvement « welfariste » et « néowelfariste » qui lui vaut le plus de réactions négatives de la part de certaines franges du mouvement de protection animale, qui estime que les réglementations sur le bien-être fournissent une protection significative aux intérêts des animaux. De plus, beaucoup de gens à l’intérieur du mouvement soutiennent que certains animaux, tels que les primates et les dauphins, doivent se voir accorder une plus grande protection eu égard à la similarité de leurs capacités cognitives avec celles des humains dits « normaux » — la soi-disant « théorie de la similitude des esprits » (similar minds position) — théorie à laquelle Francione est opposé :

« Je suis certainement d’accord sur le fait qu’il est mal d’utiliser des grands singes anthropoïdes dans le cadre de la recherche, des cirques, des zoos, ou pour quelque autre motif que ce soit. Mais je rejette ce que j’appelle la "théorie de la similitude des esprits", laquelle relie le statut moral des nonhumains à leur possession de caractéristiques cognitives propres à l’espèce humaine. L’exploitation des grands singes anthropoïdes est immorale pour la même raison qu’il est immoral d’exploiter les centaines de millions de souris et de rats utilisés régulièrement dans les laboratoires ou les milliards de nonhumains que nous tuons et mangeons : les grands singes anthropoïdes et tous ces autres nonhumains sont, comme nous, sensibles. Ils sont conscients ; ils sont subjectivement conscients ; ils ont des intérêts ; ils peuvent souffrir. Nulle autre caractéristique autre que la sensibilité est requise pour être une personne[6]. »

Bibliographie

The Animal Rights Debate: Abolition or Regulation. Columbia University Press, 2010. ISBN 978-0-231-14955-6

• "Animal Welfare and the Moral Value of Nonhuman Animals." Law, Culture and the Humanities 6(1), 2009: 24-36.

Animals As Persons: Essays on the Abolition of Animal Exploitation. Columbia University Press, 2008. ISBN 978-0-231-13950-2

• "Taking Sentience Seriously." Journal of Animal Law & Ethics 1, 2006.

• "Animal Rights Theory and Utilitarianism: Relative Normative Guidance." Between the Species 3, 2003.

Introduction to Animal Rights: Your Child or the Dog?. Philadelphie, Temple University Press, 2000. ISBN 1-56639-692-1

Rain without Thunder: The Ideology of the Animal Rights Movement. Philadelphie, Temple University Press, 1996. ISBN 1-56639-461-9

Animals, Property and the Law. Philadelphie, Temple University Press, 1995, ISBN 1-56639-284-5

• "Personhood, Property and Legal Competence", in Paola Cavalieri & Peter Singer (éd.), The Great Ape Project. New York, St. Martin's Griffin, 1993, p. 248-257.

• (avec Anna E. Charlton) Vivisection and Dissection in the Classroom: A Guide to Conscientious Objection. Jenkintown, American Anti-Vivisection Society, 1992.

Notes

  1. a, b et c "Gary L. Francione", Rutgers School of Law Newark, accessed February 25, 2008.
  2. Francione, Gary (2008). Animals as Persons: Essays on the Abolition of Animal Exploitation. Columbia University Press, back cover.
  3. Hall, Lee. "An Interview with Professor Gary L. Francione", Friends of Animals, accessed February 25, 2008.
  4. Francione, Gary. Rain Without thunder: the Ideology of the Animal Rights Movement, 1996.
  5. Francione, Gary. "Ahimsa and Veganism", Jain Digest, Winter 2009, pp. 9–10.
  6. Francione, Gary (2006). "The Great Ape Project: Not so Great", Animal Rights: the Abolitionist Approach, accessed June 23, 2009.

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Gary Francione de Wikipédia en français (auteurs)

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