Garde Prétorienne

Garde Prétorienne

Garde prétorienne

rmn-military-header.png

Monarchie romaine
753509 av. J.-C.
République romaine
50927 av. J.-C.
Empire romain
27 av. J.-C.476
Empire byzantin
3951453

Magistratures ordinaires
Consul
Proconsul
Préteur
Propréteur
Censeur
Tribun
Édile
Questeur
Magistratures extraordinaires
Dictateur
Maître de cavalerie
Tribun consulaire
Interroi
Décemvir
Triumvir
Titres et honneurs
Empereur romain
Auguste
César
Préfet du prétoire
Tétrarque
Dux
Magister militum
Princeps senatus
Pontifex maximus
Préfet de Rome
Imperator
Légat
Licteur
Institutions et lois
Constitution romaine
Sénat romain
Assemblées
Magistrats
Cursus honorum
Auctoritas
Droit romain
Mos majorum
Citoyenneté
Imperium
Potestas
Série Rome antique

Dans l'Antiquité romaine, la garde prétorienne était une unité de l'armée romaine constituée de soldats d'élite initialement recrutés en Italie. Ces unités tirent leur origine du petit groupe d’hommes dont s’entouraient les magistrats républicains connus sous le nom de préteurs et leur nom du camp des légions romaines où était dressée la tente du commandant de la légion, le prétoire (latin : prætorium), quand ils partaient en campagne. C'est l'une des unités militaires les plus célèbres de l'histoire romaine.

Sommaire

Sous la République romaine

Durant la République romaine il n'existe pas de garde permanente chargée de la protection des officiers généraux. Mais certains officiers choisirent de s'entourer d'une garde de soldats pour assurer leur sécurité, donnant naissance aux premières « gardes prétoriennes ». En cas de bataille, elles interviennent comme une ultime réserve. Les consuls étaient d'ordinaire protégés par les licteurs, qui s'installaient également près de leurs tentes à l'armée.

Au siège de Numance, Scipion Émilien s'était ainsi constitué une troupe de cinq cents hommes pour sa protection personnelle, les sorties des assiégés étant parfois très dangereuses. Cet usage se répandit ensuite, les généraux romains occupant cette fonction pour des périodes de plus en plus longues. Cette garde était alors appelée cohors prætoria.

Sous l'Empire

La garde prétorienne

Les prétoriens constituent la garde rapprochée de l'empereur et une partie de la garnison de Rome. Ils sont dirigés, suivant les époques, par un, deux, ou quatre préfet du prétoire et évidemment par l'empereur lui-même. Jusqu'à Vespasien, le préfet du Prétoire est toujours un chevalier, et cette fonction est la plus haute de l'ordre équestre.

Ils tirent plusieurs avantages de leur proximité avec l’empereur : les prétoriens sont les seuls à être admis en armes dans l'enceinte sacrée de Rome — le pomœrium — ; leur temps de service obligatoire est plus court (12 ans au lieu de 16), et leur solde est plus élevée que celle d’un légionnaire. Sous Néron, la solde d'un prétorien était trois fois et demie celle d'un légionnaire, augmentée des primes de donativum, octroyées par les nouveaux empereurs. C'était une prime équivalente à plusieurs années de solde, renouvelée lors des événements importants de l'empire, ou touchant la famille impériale : anniversaires, naissances, mariages. De grosses distributions d'argent et de nourriture renouvelaient et récompensaient la fidélité des prétoriens après l'échec de chaque complot particulièrement grave (tel celui de Messaline contre Claude en 48 ou de Pison contre Néron en 65). Craints et redoutés de la population et du Sénat, les prétoriens ne jouissaient à Rome d'aucune sympathie. Un vers célèbre de Juvénal évoque le clou que lui aurait laissé dans le pied la sandale d'un prétorien pressé… L'appellation de "prétorien" conserve en français un sens péjoratif, héritage du rôle souvent trouble du Prétoire antique.

Préfet du prétoire

Article détaillé : Préfet du prétoire.

Le préfet du prétoire est le chef de la garde prétorienne. Sa position clé (chef de toutes les troupes stationnées à Rome) en a fait un personnage incontournable de l'État romain.

Il y a habituellement deux préfets, parfois un seul (comme sous Tibère). La collégialité permet de diminuer les pouvoirs des préfets du prétoire, qui sans cela auraient été de vrais vice-rois.

Après la dissolution des cohortes prétoriennes par Constantin le Grand (après la défaite des prétoriens à la bataille du pont Milvius en 312) la préfecture du prétoire n'est plus qu'une fonction administrative dans l'Empire : son titulaire dirige de vastes territoires (nommé préfecture du prétoire) regroupant des diocèses, au nom de l'empereur.

Organisation

Cohortes d’infanterie

Progressivement, avec la crise de la fin de la République et le début de l'Empire, le détachement informel devint permanent et ses effectifs s'accrurent pour constituer la garde prétorienne telle qu'on la connaît. Auguste créa 9 cohortes (soit 4500 hommes, l'équivalent d'une légion) pour maintenir la paix en Italie, trois furent stationnées à Rome, les autres à proximité. Auguste les conçoit comme des unités d’infanterie de 500 hommes chacune.(cohorte quingénaire)

De 2 après J.-C. jusqu'à 27, il y eut deux préfets du prétoire, puis un seul sous Tibère, la garde ayant entièrement installé ses quartiers à l'intérieur de la Ville. La cohorte de service au palais prend son mot de l'empereur et pas du préfet du prétoire. Leur camp était situé sur le mont Quirinal depuis Tibère, hors de Rome. C'est à Séjan, préfet du prétoire et favori de l'empereur Tibère, qu'est due la réunion des cohortes urbaines et des neuf prétoriennes jusqu'alors dispersées en Italie en un seul et vaste camp situé au-delà de la muraille servienne, sur le plateau des Esquilies, le Castra Praetoria, aux portes de Rome à partir de 26. Séjan trouvait que le logement en Ville, qui avait été le leur jusqu’alors, les amollissait; il ne devait pas avoir tout à fait tort car dans les diverses guerres entre prétendants à l'Empire, ils sont assez régulièrement battus par les légions des frontières, certainement plus aguerries; ils prennent presque toujours parti pour l'empereur installé à Rome contre le prétendant arrivant de province. Jusqu’à Tibère, pour entrer dans les cohortes prétoriennes, il faut être né dans le Latium, en Ombrie ou en Étrurie, à la rigueur dans quelque vieille colonie.

Sous Caligula, entre 37 et 41, les cohortes prétoriennes passent de 9 à 12. Par crainte et par démagogie envers les cohortes prétoriennes, Vitellius recrute et les cohortes passent au nombre de 16, soit 16 000 hommes et celles-ci deviennent milliaires. Vespasien, toujours sage, et prudent, ramène les effectifs de chaque unité à cinq cents hommes et ne conserve que neuf cohortes. Domitien en crée une dixième et ces chiffres ne changent plus.

Au début du IIe siècle, on y trouve encore 89 % d’Italiens. Sous Septime Sévère le recrutement évolue pour autoriser l'inclusion de légionnaires des armées romaines, comme ceux de l'armée du Danube, très aguerris. Septime Sévère y met ses partisans arrivés avec lui à Rome, les prétoriens étant restés fidèles à ses concurrents.

Cavalerie

Dès sa création, la garde comprend, comme une légion, un détachement de cavalerie, les equites singulares Augusti, chargé d’escorter l’empereur lors de ses déplacements ou pendant les campagnes militaires. Ces cavaliers sont principalement des provinciaux choisis pour être particulièrement fiables, portant le costume de leur peuple d’origine et équipés de leurs propres armes. Trajan augmente ses effectifs, ouvre le recrutement aux citoyens romains et en fait une unité permanente de la garde prétorienne. Ses effectifs varient autour de celui d’une ala quingenaria, soit 512 cavaliers répartis en 16 turmes. Ils sont commandés par un tribun. Sévère double ses effectifs pour lui donner les mêmes effectifs que les autres cohortes.

Elle est cantonnée au Latran[1].

Disparition

Lors de la bataille du Pont Milvius (28 octobre 312), la garde prétorienne, qui fait partie de l'armée de Maxence, est presque anéantie : elle se noie avec Maxence et beaucoup d'autres en tombant dans le Tibre.

Plutôt que de la reconstituer avec ses propres soldats, Constantin Ier préfère dissoudre la Garde prétorienne après son accession au pouvoir, mettant fin ainsi à ce qui passait pour l'une des principales sources d’instabilité du régime; réputation peut-être excessive car, hors des crises de 68-69 et 192, elle resta fidèle la plupart du temps à l'empereur en place contre les usurpateurs auto-proclamés. Il lui arriva aussi de débarrasser Rome d'empereurs insupportables comme Héliogabale, ou simplement de ne pas les défendre à l'instant décisif.

Rôle militaire

Rôle politique

Les cohortes intervinrent à plusieurs reprises dans les luttes pour la succession impériale. En 41, conduit au castra prætoria depuis le Palatin, Claude y est le premier empereur proclamé par les prétoriens, et le premier à leur promettre en échange un donativum (cela en janvier 41).

À la mort de Néron, en 68-69, elles soutiennent Galba, un personnage austère et traditionaliste, parce que leur préfet leur a promis une forte somme d’argent. Mais lorsque Galba refuse de leur payer la somme due parce que, dit-il, « il avait l’habitude de recruter des soldats et non pas de les acheter », les prétoriens l’abandonnent. ils proclamèrent empereur Othon, sur le forum et égorgèrent au même endroit le vieil empereur Galba et son successeur désigné, le jeune Pison (15 janvier 69). Après la défaite et le suicide d’Othon, ils suivent le vainqueur, un autre néronien, Vitellius, qu’ils ont pourtant combattu auparavant.

Lors de l'assassinat de Domitien en 96, ils exigèrent du nouvel empereur Nerva le châtiment des coupables ; devant leur menace de recourir à la violence, ce dernier dut leur céder malgré lui, et les tyrannicides furent mis à mort. En l'an 193, après les assassinats de Commode et de Pertinax, les prétoriens mirent littéralement l'empire aux enchères : ce fut le plus gros payeur, le sénateur Didius Julianus, qui emporta le lot et fut proclamé empereur, pour un bref règne d'ailleurs.

Privé de troupes propres, le Sénat n'avait chaque fois pas d'autre solution que de s'incliner devant le choix des prétoriens, comme celui des légions. Le nouvel empereur était toujours acclamé par les prétoriens avant d'être ratifié par le Sénat et les légions des provinces. Celui qui refusait ou négligeait de verser le donativum consistant risquait fort de le payer de sa vie, comme Galba ou Pertinax. Le fondateur de la dynastie antonine, Nerva, ne calma les réticences des prétoriens qu'au prix d'un donativum particulièrement important.

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Notes

  1. François Bérard Jean Leclant dir. Dictionnaire de l’Antiquité, PUF, Paris, 2005, collection Quadrige, 2464 pages, (ISBN 2-13-055018-5).
  • Portail de la Rome antique Portail de la Rome antique
  • Portail de l’histoire militaire Portail de l’histoire militaire
Ce document provient de « Garde pr%C3%A9torienne ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Garde Prétorienne de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужно сделать НИР?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Garde pretorienne — Garde prétorienne Monarchie romaine 753 – 509 av. J. C. République romaine 509 – 27 av. J. C. Empire romain 27 av. J. C. – 476 Empire byzantin 395 – 1453 …   Wikipédia en Français

  • Garde prétorienne — Monarchie romaine 753 – 509 av. J. C. République romaine 509 – 27 av. J. C. Empire romain 27 av. J. C. – 476 Empire byzantin …   Wikipédia en Français

  • Caserne de la Garde prétorienne — La Porta Praetoria murée Lieu de construction Viminal Date de construction 26 ap. J. C. Ordonné par Tibère et …   Wikipédia en Français

  • Camp de la Garde Prétorienne — Caserne de la Garde prétorienne Caserne de la Garde Prétorienne …   Wikipédia en Français

  • Caserne De La Garde Prétorienne — Caserne de la Garde Prétorienne …   Wikipédia en Français

  • Caserne de la Garde Prétorienne — Caserne de la Garde Prétorienne …   Wikipédia en Français

  • Caserne de la Garde pretorienne — Caserne de la Garde prétorienne Caserne de la Garde Prétorienne …   Wikipédia en Français

  • Caserne de la garde prétorienne — Caserne de la Garde Prétorienne …   Wikipédia en Français

  • Garde Du Corps —  Ne doit pas être confondu avec Garde corps. Représentation des gardes du corps sous Louis XVI …   Wikipédia en Français

  • Garde imperiale (Premier Empire) — Garde impériale (Premier Empire) Pour les articles homonymes, voir Garde impériale. Napoléon passant la garde en revue à la bataille d Iéna le 14 octobre 1806: il s avère que s …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”