François Marcantoni

François Marcantoni
François Marcantoni
Portrait de François Marcantoni
Portrait de François Marcantoni

Surnom Monsieur François
Commandant
Naissance 28 mai 1920
Alzi Corse (France)
Décès 17 août 2010 (à 90 ans)
Paris (hôpital du Val-de-Grâce)
Nationalité Drapeau de la France Française,
Profession
- Artificier
- Tenancier du cabaret « Les Calanques »
- Vendeur de tableaux
Autres activités ancien gangster (racket, vols, braquages)
Famille Marie-Anne Bernardi (mère), Pierre-Louis Marcantoni (père)

François Marcantoni, né le 28 mai 1920 et mort le 17 août 2010[1], est un résistant, puis une figure du Milieu de Pigalle dès les années 1950, avant d'alimenter l'actualité judiciaire à partir de janvier 1969 pour sa prétendue implication dans l'affaire Markovic. Il est surnommé « Monsieur François » ou « Commandant ».

Sommaire

Jeunesse et Seconde Guerre mondiale

François Marcantoni est né le 28 mai 1920 à Alzi (Corse) de Pierre-Louis Marcantoni et de Marie-Anne Bernardi.

Il réussit le concours d'entrée de l’Arsenal de Toulon juste avant la défaite française de 1940. Il deviendra artificier. Le 27 novembre 1942, il participera au sabordage de la flotte française immobilisée en rade de Toulon. Quand il reçoit sa convocation au service du travail obligatoire (STO), il décide d’entrer dans la clandestinité. Il rejoint la Résistance. Son passé de résistant sera par la suite reconnu, notamment son adhésion aux Forces Françaises de l'intérieur (FFI) entre janvier 1943 et mai 1944, mois où il est interpellé par la police parisienne au volant d'une voiture volée. Sans doute pour se dédouaner, il raconte qu'il est en mission pour la Gestapo (après la guerre, il dira que c'était pour la Résistance). Une histoire peu claire pour laquelle il écopera de dix mois de prison, sa première condamnation.

Il sera capturé et torturé par la Gestapo. Dans ses mémoires, à la Libération, Marcantoni raconte qu'il vole et arnaque d’anciens collaborateurs, animé conjointement par la haine des profiteurs et le souvenir des tortures subies lorsque, résistant, il avait été livré à la Gestapo. C’est l’époque où il noue ses premiers liens avec les malfrats[2].

Carrière dans le milieu

Il monte avec le frère de Tino Rossi le cabaret « Les Calanques », rue Quentin-Bauchart[3]. Puis, dans les années qui suivent, sa vie est parsemée d'arrestations, de contrôles et de petites peines de prison. Jusqu'en 1951. Année où l'un de ses amis, Leybus Schlimer, dit Léon le Juif, est arrêté par la 1re brigade mobile pour un braquage à la Banque Algérienne de Paris. À l'époque, ce service de police judiciaire de la sureté nationale est particulièrement redouté du milieu, car bien peu de truands ont su résister aux interrogatoires du groupe chargé de la répression du banditisme. En tous cas, Léon le Juif balance Marcantoni aux policiers. Il sera condamné à cinq ans mais n'en purgera que trois. Léon mourra une semaine après que Marcantoni sera sorti de prison. Son assassin ne sera jamais identifié.

En 1953, Marcantoni fait la connaissance dans un bar de Toulon tenu par son frère, d'un jeune soldat de retour d'Indochine : Alain Delon. Ils resteront amis. Et plus tard, devenu une star, Delon lui fera découvrir le monde du show-business. Mais même s'il se dit producteur, Marcantoni reste dans le milieu du banditisme. On le dit très proche de la bande des Trois Canards (où entre autres un certain Tany Zampa fera ses premières armes), du nom d'un bar du même nom, spécialisé dans le racket et les braquages. Il se spécialise bientôt dans le braquage de banques, ce qui lui vaut d’être fiché au grand banditisme en 1959. Il fut un temps au SAC (Service d’action civique) et assure le service d'ordre pour Robert Hersant dans l'Oise[2]. Il est par ailleurs cousin de Jean-Charles Marchiani[2]. En prenant de la bouteille, le personnage devient cependant plus prudent. Et même si son nom apparaît dans des enquêtes concernant des règlements de comptes, des vols, des histoires de fausse monnaie, il parvient le plus souvent à passer à travers les mailles du filet[2]. Politiquement, comme beaucoup de Corses, on dit aussi qu'il a été partisan de l'Algérie française et proche de l'OAS, mais il s'est toujours défendu d'être une barbouze.

Dans les années 1960, peu à peu, il se retire des affaires. S'il ne devient pas un parrain, dans le milieu, il est considéré comme un juge de paix. On le gratifie du surnom de « Commandant »

L'affaire Markovic

Mais c'est l’assassinat en octobre 1968 de Stephan Markovic, un proche garde du corps yougoslave d’Alain Delon, qui lui vaudra la une des journaux. Ce fait divers se transformera vite en une affaire d'État visant à discréditer l’ancien Premier ministre Georges Pompidou, alors prétendant à l’Élysée. C'est l’affaire Markovic[3]. François Marcantoni, truand reconnu, ami d’Alain Delon et habitant près du lieu où fut découvert le cadavre de Markovic, est le coupable idéal, du fait d'une correspondance interceptée. Markovic avait écrit : « Si je suis assassiné, ce sera à 100 % la faute d’Alain Delon et de son parrain François Marcantoni. » Peu de temps après, des photos circulent sous le manteau représentant des personnalités politiques, des média, du spectacle et autres en pleine action lors de soirées fines. Partouzes dont Markovic est supposé être l'un des organisateurs. Parmi les participants, on peut y voir l'épouse de Georges Pompidou, qui vient à l'époque d'être remercié par le général de Gaulle. Les enquêteurs font le lien entre Marcantoni et Markovic par le matelas retrouvé sur le lieu du meurtre. Parmi les sept noms des acheteurs qui se sont procuré un matelas : Marcantoni. Il passera onze mois en prison avant d’être libéré sous contrôle judiciaire en décembre 1969, et n’obtiendra un non-lieu qu’en 1976, faute de preuves grâce à Jacques Isorni, son avocat et Marchiani, son cousin. Au sujet de cette affaire, il déclare cette phrase devenue célébre : « Nous ne sommes que trois à savoir la vérité : Delon, moi et Dieu, or ce dernier ne balance jamais »[4].

L'après-Markovic

Son activité de vente de tableaux, à cause d’un intermédiaire indélicat, lui vaudra à nouveau un passage à la prison de la Santé en 1994. Bandit médiatique, les téléspectateurs l'ont vu dans les émissions de Philippe Bouvard ou Mireille Dumas[2]. Il continuait de côtoyer ses amis Alain Delon et Jean-Paul Belmondo[5].

Après s'être consacré à l’écriture d’ouvrages largement autobiographiques, François Marcantoni est mort à 90 ans à l'hôpital du Val-de-Grâce, à Paris, le 17 août 2010.

Il a été inhumé à Toulon devant 2000 personnes.

Œuvres

  • avec Christian Chatillon, Strass et voyous, Les Portes du Soleil, 2009 (ISBN 978-2358080132)
  • avec Serge Garde, Monsieur François (Le milieu et moi de A à Z), Le Cherche-midi, Paris, 2006 (ISBN 978-2749105918)
  • Un Homme d’honneur (De la Résistance au milieu), Balland, Paris, 2001 (ISBN 978-2715813793)
  • Mais qui a tué Markovic ?, P. M. Favre, Lausanne, 1985 (ISBN 978-2828901905)
  • La Conjuration (L’affaire qui a fait trembler la Ve République), O. Orban Paris, 1976 (pas de code ISBN connu)

Filmographie

Non-lieu

Non-Lieu, c'est le nom du singe macaque que Marcantoni posséda un temps.

Références


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article François Marcantoni de Wikipédia en français (auteurs)

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