François-César Le Tellier de Courtanvaux

François-César Le Tellier de Courtanvaux
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François-César Le Tellier, marquis de Courtanvaux, comte de Tonnerre, duc de Doudeauville, né à Paris en 1718, mort le 7 juillet 1781, est un militaire et scientifique français

Sommaire

Biographie

Origines et jeunesse

Arrière-petit-fils du ministre François Michel Le Tellier de Louvois, Courtanvaux, dont l’éducation avait été très négligée, fit, en 1733, sa première campagne, à l’âge de quinze ans, comme aide de camp du maréchal de Noailles, son oncle.

Marié très jeune à Louise-Antoinette de Gontaut, fille du duc de Biron, il fut père à seize ans.

Nommé colonel en 1740, il servit à la tête du régiment royal pendant les campagnes de Bohême et de Bavière.

Le scientifique, membre de l'Académie des sciences

En 1745, sa santé l’obligea de quitter le service. Le repos ayant rétabli, au bout de quelques années, ses forces, il trompa son désœuvrement en s’adonnant à son goût naturel pour les sciences qui devinrent bientôt son unique occupation. Il s’appliqua successivement à l’histoire naturelle, à la chimie, à la géographie, à la physique, aux mécaniques, à l’astronomie dans lesquelles il montra un esprit juste et de la facilité sans pourtant s’y livrer avec assez de suite et de constance pour y acquérir assez de profondeur.

Son expérience personnelle l’ayant instruit des désavantages d’une éducation négligée, celle de son fils, le marquis de Montmirail fut très soignée. Joignant, au goût des sciences que lui avait donné, comme à son père, la nature, l’habitude du travail et une sorte de répugnance pour le monde, Montmirail occupait une place d’honoraire à l’Académie.

Lorsque l’Académie perdit Montmirail, elle crut devoir lui choisir son père pour successeur et offrit à Courtanvaux, moins une place d’académicien, qu’une association avec les hommes qui avaient le mieux connu son fils, et qui l’avaient le plus estimé. Courtanvaux reçut avec reconnaissance cette marque d’estime de l’Académie qu’il avait longtemps désirée, mais que le sort lui donnait après la perte de son fils.

Courtanvaux chimiste

Il s’était fait connaitre de la compagnie par deux mémoires imprimés parmi ceux des savants étrangers : l’un avait pour objet l’éther marin, et l’autre la concentration et l’inflammation du vinaigre radical. Il n’existait aucune méthode certaine de faire l’éther marin, quoique plusieurs procédés, proposés pour y parvenir, eussent prouvé la possibilité de cette opération. La difficulté de réussir paraissait tenir à celle de pouvoir employer l’acide marin dans un assez grand degré de concentration pour agir avec force sur l’esprit-de-vin. C’était à ce point que cette difficulté avait été réduite par les frères Rouelle, dont l’ainé avait été le maitre en chimie de Courtanvaux, et dont le cadet présidait avec lui aux travaux qu’il avait entrepris dans son laboratoire de Colombe. Courtanvaux choisit, parmi les préparations d’acide marin, la liqueur fumante de Libavius, et cette expérience eut un succès complet. Les faits nouveaux, présentés avec méthode et avec clarté de ces deux mémoires, qui exigèrent des expériences très coûteuses, firent regretter que le goût de Courtanvaux pour la chimie n’ait pas été plus durable.

Horlogerie de marine

L’Académie avait proposé, en 1767, pour sujet d’un prix, la construction d’une montre marine. Courtanvaux se chargea d’éprouver à la mer celles qui avaient été présentées au concours. Accompagné de Pingré et Messier et de l’horloger Le Roy, auteur de deux de ces montres, ils parcoururent, pendant trois mois et demi, les côtes de France, de Flandre et de Hollande, essuyant des coups de vent assez violents pour être sûr que les montres étaient à l’abri des dérangements que peut causer le mouvement du vaisseau. De fréquentes relâches mettaient à portée de vérifier la régularité de leur marche. Sans Courtanvaux, cette épreuve aurait été retardée de quelques années. Enfin, le temps du voyage étant suffisant pour assurer de la solidité de leur construction, l’Académie, satisfaite de cette épreuve, décerna le prix à l’une des deux montres de Le Roy, en 1769.

Le temps de cette navigation fut une des époques les plus remplies de Courtanvaux, qui ayant suivi avec exactitude tous les détails de la construction de la frégate qui fut faite sous ses yeux, apprit la théorie et la pratique de la manœuvre et du pilotage. Il remplaça quelquefois le pilote avec succès.

Le laboratoire de Colombe

Courtanvaux avait établi, à Colombe, un observatoire où il allait souvent, et dont il laissait la libre disposition à ceux de ses confrères auxquels cet observatoire, et les instruments dont il l’avait enrichi, pouvaient offrir quelque secours, soit pour de grands travaux, soit pour des observations importantes. Il fit exécuter un grand nombre d’instruments qui, peut-être, seraient restés longtemps de simples projets. Souvent, il les construisait lui-même, employant volontiers non seulement son temps, mais sa fortune à exécuter les idées d’un autre, lorsqu’il croyait ou que ces idées seraient utiles, ou même seulement qu’il était nécessaire de les exécuter pour les bien juger. Il présenta ainsi à l’Académie un de ces instruments inventés par Jeaurat, qu’il avait fait lui-même, et où il avait gravé cette inscription : Jeaurat invenit, Courtanvaux fecit.

Courtanvaux passait sa vie au milieu des amusements utiles qu’il s’était procurés, entouré des savants dont il s’était fait de véritables amis. Étranger à toute autre espèce de société, il oubliait le monde. Lorsque son tempérament s’affaiblit et le condamna à une retraite plus absolue, il cessa de paraitre à l’Académie jusqu’à ce qu’il succombe, après avoir supporté avec constance de longues infirmités.

Outre le marquis de Montmirail, Courtanvaux avait eu une fille, la duchesse de Villequier, à laquelle il survécut également. La bibliothèque Sainte-Geneviève a un buste en marbre de lui. Il était également grand d'Espagne de première classe. La place d’honoraire laissée vacante par sa mort fut remplie par Bochart-Saron.

Sources


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