Franglais

Franglais
Enseignes en franglais dans le quartier historique de La Rochelle, France

Le franglais (en anglais, quelquefois : Frenglish[1]), mot-valise formé des mots « français » et « anglais », désigne l'utilisation d'une langue française fortement anglicisée, dans l'expression écrite ou orale. Plus concrètement, il s'agit d'un ensemble de mots anglais et des tournures syntaxiques calquées sur l'anglais, introduits dans la langue française[2]. Il est fréquemment évoqué comme repoussoir par les tenants de la pureté de la langue française, contre l'invasion des anglicismes[3].

L'influence de l'anglais se faisant sentir dans d'autres langues, on trouve dans certaines d’entre elles des constructions similaires : les Allemands connaissent le denglisch, les hispanophones le spanglish, etc.

Le terme « franglais » aurait été créé par le grammairien Max Rat et aurait été utilisé pour la première fois dans un article de France-Soir paru en 1959[4]. Son emploi s'est popularisé à la suite de la parution en 1964 de Parlez-vous franglais ? de René Étiemble[5]. Depuis cette date, de nouveaux anglicismes sont apparus (un dictionnaire franglais-français[6] en recense, en 1999, plus de 8 000, dont il donne des équivalents français), tandis que d'autres sont devenus inconnus ou surannés (fully fashioned, cameraman, up-to-date, cosy, etc.).

Certains anglicismes lexicaux se transforment en emprunts, d'autres voient leur usage disparaître. Ainsi tramway est d'usage courant (avec une éventuelle ébauche d'appropriation en tram), alors que software est passé de mode grâce à l'adoption du mot « logiciel » (adjectif et substantif)[7].

On inclut dans le franglais l'emploi fréquent d'anglicismes autres que lexicaux, par exemple l'anglicisme sémantique, à savoir l'attribution à un mot français du sens de son homologue anglais. Ainsi, « contrôler », employé dans l'acception anglaise de « commander » (to control), est un anglicisme. « Contrôlé par ordinateur » tend à remplacer « commandé par ordinateur » du fait de l'influence de computer-controlled.

Exemple d'utilisation de mots d'origine anglaise dans un coupon publicitaire distribué en France.

Sommaire

Origines

Diverses raisons sont avancées pour expliquer le développement du franglais : il y aurait la régression du grec et du latin dans les études, l'hégémonie de l'anglais comme langue de communication internationale, le mimétisme culturel[8]. Dans les jeunes générations, l'anglais tend à acquérir le statut de langue de prestige au détriment de la langue maternelle, de la même façon que le français jouit du statut de langue de prestige en Afrique francophone, au détriment des langues locales.

Régression du grec et du latin

Lorsqu'un millier de racines gréco-latines étaient connues des personnes ayant bénéficié d'études classiques centrées autour du grec et du latin, ces racines étaient utilisées pour créer des mots nouveaux immédiatement intelligibles, comme sociologie (créé par Auguste Comte). Le corps médical, en particulier, était féru de latin et de grec. À présent, la plupart des néologismes construits sur des racines gréco-latines sont le plus souvent, de façon significative, des emprunts ou des calques anglais.

Hégémonie de l'anglais

L'anglais est devenu le langage de référence dans la communication internationale[9], et la langue de prestige pour la jeunesse de France, détrônant ainsi l'allemand, largement délaissé après 1945. Il est présent dans la communication internationale sous ses formes élaborées mais aussi sous une forme simplifiée, respectant les règles de grammaire classiques, le globish.

Le poids économique, politique et culturel des États-Unis et des pays anglophones, qui tendent à imposer leur langue tant dans les organisations internationales que dans les relations bilatérales, se traduit par un quasi monopole de l'anglais dans des domaines de plus en plus nombreux : publications scientifiques, enseignement supérieur commercial et scientifique, enseignement des langues étrangères dans le secondaire, publicité, cinéma, musique, brevets techniques, etc.[10].

L'anglais tend parfois à coloniser totalement l'espace de travail, même en pays francophone. Dans certaines grandes entreprises et banques françaises, les réunions entre cadres se font en anglais, avec l'accent français, le jargon professionnel étant à ce point anglicisé que le pas est franchi presque insensiblement. Mais certaines entreprises ont été condamnées en justice pour avoir imposé l'anglais à leurs salariés français (GEMS[11], Europ Assistance[12], Nextiraone). Également dans certains ministères, où l'on accepte de recevoir des documents en anglais de l'Union européenne et d'y répondre dans la même langue[13]. Certaines administrations acceptent officiellement ou officieusement tels quels les documents étrangers rédigés en anglais alors qu'elles imposent la traduction certifiée conforme de tous les documents rédigés en une autre langue que le français, ce qui est assez piquant dans le cadre de la construction européenne, un même dossier étant constitué plus facilement et à moindres frais par un candidat en provenance des États-Unis d'Amérique que par un candidat en provenance d'Allemagne, par exemple.

Cet anglais dominant est plus américain que britannique. Mais surtout, les inventions récentes de techniques ou de concepts sont souvent baptisées à partir de mots de jargon technique anglais, comme dans le cas de la terminologie informatique. Dès lors, les pays non anglophones hésitent à créer des mots de la même manière que les anglophones et adoptent les mots à étymologie anglaise.

Mimétisme culturel

  • de la mondanité (par exemple : « Faisons un break (une pause) et passons par la back door prendre un drink (de préférence un soft drink, sans alcool) au lounge, dont j’ai connu le barman sur le backstage d'un happening des plus in particulièrement cool, et non dans un backroom du Queen, contrairement au gossip répandu dans les forums de chat », etc. ;
  • du besoin d’être à la mode, de faire branché, souvent en cherchant à neutraliser des jugements négatifs : best-seller (succès de librairie, livre à succès ≈ littérature de gare, à deux sous, de ménagère, que même ma concierge a chez elle, etc.), best-of (compilation, les meilleurs titres de ≈ pot-pourri, reprise de toutes les vieilleries), hit-parade (palmarès, meilleures ventes [ici, c’est la notion de concurrence et de hiérarchie qui est évacuée : « tous des hits »]), making of (les coulisses du tournage ≈ les [sales] cuisines, l’arrière [glauque] du décor, les dessous [douteux] de l’affaire), serial killer (assassin multirécidiviste ≈ monstre), coming out (confession d’homosexualité ≈ culpabilité, délit), coach (entraîneur, conseiller, mentor ≈ supérieur, contremaître, maître, seigneur, sergent-chef ; « cocher » ferait rétro), un black (un Noir ≈ un nègre, pas des nôtres ; avec même euphémisation de second degré en keubla (verlan pour black)). Un avion se crashe et non plus « s’écrase » au sol (avec effet de dramatisation, grâce à la valeur d’onomatopée) ;
  • avec une valeur euphémique, sous l’influence du politically correct américain. Cette euphémisation est cependant très ambiguë, voire paradoxale, car dire « J’ai un collègue black » pour éviter le terme « noir », voire l’expression « de couleur », peut justement faire passer un message opposé à celui censé être recherché (« ... ce qui est évidemment un problème en soi, car je suis raciste » pour « ... ce qui n’est bien sûr pas un problème en soi, car je ne suis pas raciste ») ;
  • du milieu culturel multilingue, dans lequel le français est pour certains une seconde langue, impliquant donc que même entre francophones il est plus simple et aisé de glisser des mots anglais dans une phrase afin de s’épargner le besoin de chercher le vocabulaire dans sa propre langue maternelle[14].

Typologie

Fichier:A NOUS PARIS 458.JPG
Sommaire de la revue À nous Paris distribuée gratuitement dans le métro (novembre 2009)

On distingue trois grandes catégories d'anglicismes : les emprunts lexicaux, sémantiques et syntaxiques, auxquels s'ajoutent les faux anglicismes (ou faux emprunts) et les xénismes.

Franglais lexical

Informatique et monde des affaires

Les États-Unis d’Amérique étendent leur emprise dans les domaines des sciences, des techniques, des distractions, des modes alimentaires et vestimentaires. Cette mondialisation économique et cette uniformisation culturelle ont des effets dans le domaine de la langue et notamment du vocabulaire des affaires et de l'informatique. L'Association actions pour promouvoir le français des affaires (APFA[15]) recense plusieurs centaines de termes anglo-américains employés dans les domaines des affaires et de l'informatique[16].

En informatique, les termes anglais prédominent : « Je reboote (redémarre, voire Je fais un hard boot) pour que les drivers (pilotes) que je viens d'updater (de mettre à jour) soient loadés (chargés) sans que le système ne bugue (plante, déconne) », mais le vocabulaire français tend à remplacer les anglicismes initiaux dès lors que les concepts correspondants deviennent suffisamment familiers. Des mots comme logiciel (sur le modèle de « matériel ») ont été adoptés très rapidement par le grand public (sans toutefois déloger hardware et software chez les professionnels et les techniciens). Quasiment personne, à l'exception de Hubert-Félix Thiéfaine dans Une fille au rhésus négatif – « nous n’sommes que les fantasmes fous d’un computer » – ne dit computer (ou sa francisation computeur) pour « ordinateur », bien que le premier mot soit plus court (tout en étant plus long que l'abréviation « ordi »)[17].

Dans le commerce, on a vu apparaître l'expression «  booster les ventes », qui a tendance à concurrencer des formes traditionnelles comme « relancer les ventes », « promouvoir les ventes », « dynamiser les ventes » ou « stimuler les ventes ». De même, top est employé à tout bout de phrase alors que le français dispose de « sommet », « faîte », « comble », « summum », « apogée », « zénith », « cime », « pinacle », « plus haut de… », « au mieux de… » (ex. un PC au top de la technologie, « T'es au top, ma fille » (en pleine forme, magnifique, rayonnante), « Une solution tip-top » [ad hoc, idéale, parfaitement adaptée], etc.), et « ce qu'il y a de mieux », « ce qui se fait de mieux », « le meilleur de… », « le nec plus ultra », « la crème de… », « le dessus du panier » (ex. : ne vouloir que du top). Les marques de commerce, les raisons sociales et les appellations de services n’échappent pas à la tendance : FashionShopping.com, Actus People, LiveTransport, Top annonces, Top music, Must Institute, Creditmust, Best of Dordogne Périgord.

Dans la gestion d'entreprises : « Le reporting (rapport d'exploitation) mensuel du service marketing (promotion des ventes) a accéléré la chute des stock-options (options d'achat ou actions optionnelles) du staff (personnel en fonction) ».

Vers la fin du XIXe siècle, où l'anglomanie était en vogue dans certains milieux, le français a fait appel à ses mots pour désigner une construction pourtant inconnue alors en France et en Europe, en fabriquant « gratte-ciel », calque de l'expression américaine sky-scraper.

Effet boomerang (ou retour à l'envoyeur)

Les langues s'enrichissent mutuellement : ainsi des mots comme bazar et choucroute sont des emprunts, le premier au persan bâzâr, « marché public », le second au dialecte alsacien sûrkrût, « herbe sure » (c.-à-d. chou aigre)[18]; de même le paquebot fut un temps le packet-boat et la redingote le riding-coat[19], pour reprendre des exemples cités par Étiemble. Si la langue française emprunte actuellement beaucoup à l'anglais pour les raisons exposées ci-dessus, le contraire a longtemps été vrai (en particulier avec l'invasion de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant en 1066 et la possession, durant le Moyen Âge, par la couronne d'Angleterre de vastes provinces sur le territoire de l'ancienne France) et la langue anglaise contient de nombreux gallicismes dont certains, par un effet linguistique, donnent naissance à de nouveaux mots employés à leur tour par les francophones, ce qu'on appelle des réemprunts :

  • challenge, qui vient de l'ancien français « chalenge », rivalise avec défi (comme dans relever un challenge et un challenge perdu d'avance), surtout en France, mais également au Québec, avec toutes les variantes de prononciation de /ʃalɑ̃ʒ/ à /tʃalɛ̃dʒə/ ;
  • e-mail / email (abrév. de electronic mail, courrier électronique ou courriel), où le mot mail vient de malle-poste ;
  • marketing, nom verbal formé sur to market, lui-même verbalisation du nom market, issu du français « marché » ;
  • management (gestion), de « ménagement », au sens, tombé en désuétude, de gestion. Manager (dont Christiane Collonge rappelle la similitude avec « ménagère », les qualités demandées – planifier, gérer un budget et des ressources... – étant bien les mêmes) vient du français des XVIIe et XVIIIe siècles « ménager » (masc.) (d'où le féminin « ménagère ») ;
  • rosbif vient de roast beef, bœuf rôti (l'anglais utilise le mot d'origine française beef pour la viande servie sur la table, et les mots anglo-saxons ox ou cow pour l'animal sur pied) ; roast vient de l'ancien français rost ; cela vient du fait que les nouveaux maîtres de l'Angleterre après 1066 imposaient leur langue à table mais laissaient leurs serviteurs libres d'utiliser la leur dans leur travail) ;
  • tennis, qui vient du français « tenez », expression employée lors du service dans le jeu de paume, ancêtre du tennis repris par les Anglais, lesquels déformèrent le mot « tenez » en tennis ;
  • mayday, des pilotes en difficulté, vient du français « m'aider » ;
  • pedigree, de l'anglo-français « pe de gru » (foot of crane), signe en forme de patte d'oiseau indiquant la filiation dans les anciens manuscrits généalogiques ;
  • pony, de l'ancien français « poulenet » qui désignait les chevaux de petite taille.

La proximité étymologique de certains mots anglais avec le français peut faciliter l'adoption de calques de néologismes. Ainsi « flexicurité » se construit de la même manière en français et en anglais, et n'est pas considéré comme un anglicisme.

Franglais sémantique

  • L'influence anglaise sur la langue est sensible dans les traductions approximatives, notamment dans les médias, entre autres à cause des faux-amis et des expressions calquées sur l'anglais : J'ai une opportunité d'emploi (opportunity) pour possibilité d'emploi. En informatique, library traduit par « librairie » au lieu de « bibliothèque », implemented traduit par « implémenté » au lieu de « appliqué », « réalisé » ou « mis en œuvre ».
  • Au Québec, ce type de franglais est plus répandu, mais « acclimaté » linguistiquement (« sac de pinottes » (sack of peanuts) = sachet d'arachides).
Exemples de franglais sémantique
Graphie française du faux-ami Graphie anglaise Sens en anglais Exemples lus sur la Toile
agenda agenda programme, ordre du jour (d’une réunion) L'examen et l'approbation du budget proposé sont inscrits à l'agenda de la réunion mensuelle.
agressive aggressive soutenue, énergique la campagne « Mieux consommer c’est urgent » a été immédiatement suivie d’une nouvelle campagne agressive sur les prix.
anthrax[20] anthrax maladie du charbon Ainsi, une deuxième maladie contagieuse, l'anthrax, a été répertoriée dans le nord du pays où elle a fait trois morts [...][21].
audience audience auditoire, public Les chargés de budget anglais qui ont l'habitude de faire leur présentation commerciale devant une audience silencieuse.
confortable comfortable à l’aise Avec des contrats de quelle ampleur êtes-vous confortable ?
confus confused déconcerté, embrouillé La méditation n'est pas du tout une technique. Vous pouvez être confus, car notre site vous propose de nombreuses techniques de méditation.
cotation quotation devis Vous souhaitez connaître le prix d’un serveur, d’un PC […] ? Utilisez notre outil de demande de cotation en ligne.
définitivement definitely certainement, absolument, assurément, sans aucun doute Si les pistes pakistanaise et afghane valent définitivement la peine d'être explorées, c'est pourtant en Grande-Bretagne qu'il convient de chercher les racines de ce terrorisme.
domestique domestic intérieur, national Le choix des boissons à bord peut varier selon la classe de service et le statut (international/ domestique) du vol.
expertise expertise savoir, savoir-faire, expérience, compétence, voire talent(s) Nous avons pu bénéficier de l'expertise de nos collègues allemands.
réaliser realise se rendre compte (de), s'apercevoir (de), percevoir, soupçonner Je n'avais sans doute pas réalisé tout le travail que représentaient les cours.
transfert transfer correspondance, changement Avec la gare à l'intérieur du terminal de l'aéroport, le transfert train-avion se fait sans problème.
typiquement typically habituellement, généralement, d'ordinaire Vous devez sécuriser vos identifiants primaires, typiquement un nom d'utilisateur et un mot de passe.
versatile versatile polyvalent, multi-usages [Produit] haute performance, léger et versatile. Vraiment maniable, compact et extra plat, il s'adapte automatiquement […].


Les cas suivants semblent moins répandus
Mot de franglais Mot anglais Mot français Exemples lus sur la Toile
compétition competition concurrence [Cet article] n'est pas un si bon achat, [car il] n'est pas à injection, tandis que la compétition est presque toute à injection. !
consistant, consistent consistent constant, cohérent Ce ruban encreur [… offre…] un contrôle du flux de l'encrage pour une qualité de sortie consistante dans le temps. Ses propos seraient plus consistents qu'ils n'y paraissent.
encryption, encryptage encryption cryptage, chiffrement L'algorithme d'encryption […] peut générer plusieurs valeurs différentes pour l'encryptage d'une même donnée.
extension extension (numéro de) poste Les appelants peuvent toujours sortir d’une boîte vocale en choisissant un service ou un numéro d’extension particulier.

En italique : les mots n'existant pas en français.

Exemples de calques phraséologiques
Expression de franglais Expression anglaise Équivalent français Exemples lus sur la Toile
en charge de in charge of chargé de, responsable de ; tenir les rênes, mener la barque …aussi bien vis-à-vis des établissements que du ministère en charge de la recherche et de l'enseignement supérieur ; Ne t'inquiète pas, je suis en charge.
pour faire court to make it short bref Pour faire court, votre sécurité en ligne est notre première priorité.
N'y pense même pas Don't even think about it Pas la peine d'y penser, Tu peux toujours courir Sortir en amoureux ? N'y pense même pas !
Aucune chance ! No chance! Aucun risque (que ça arrive) ! C'est pas près d'arriver ! L'interdiction de la corrida ? Aucune chance !
Article détaillé : Calque (linguistique).

Franglais syntaxique

L'usage du franglais est également rendu responsable de la reprise en français de certaines formes syntaxiques anglaises :

  • l'utilisation d'adjectifs prénominaux (« la positive attitude » au lieu de « l'attitude positive ») ;
  • l'utilisation d'adjectifs à la place d'adverbes ;
  • le placement de l'adverbe en -ment avant le participe passé : « organismes génétiquement modifiés » (pour calquer le sigle anglais OGM) au lieu de « organismes modifiés génétiquement »
  • l'usage croissant de la forme passive, initialement beaucoup plus répandue en anglais qu'en français, qui supplante l'actif, régime habituel du français[22] (« des travaux ont été entrepris » au lieu de « on a entrepris des travaux ») ;
  • l'inversion du complément de nom dans les noms de magasins, de restaurants, d'hôtels, d'enseignes, de festivals, de rencontres sportives, etc. (« Alpes Hôtel » au lieu de « Hôtel des Alpes », « le Nice Jazz Festival » au lieu de « le Festival de Jazz de Nice », « la Biarritz Cup » au lieu de « la Coupe de Biarritz » (compétition de golf)) ;
  • la mise d'une majuscule à tous les composants des appellations d'organismes, d'institutions, d'associations (comme dans « Association Les Plus Beaux Villages de France ») et à des noms communs (exemples pris sur le site Internet de notrefamille.com[23] : « Que Révèle votre Prénom », « Le Bébé du Mois », etc.) (influence de la pratique anglaise dite upstyle).

Faux anglicismes

Il existe une forme particulière de franglais qui consiste en l'adoption de mots en apparence anglais mais qui n'existent pas dans la langue de Shakespeare.

Ce sont des mots comme forcing (dans faire le forcing, c'est-à-dire se démener, presser le mouvement, ne pas ménager ses efforts) ou comme bronzing (bronzage, bronzette (fam.), bains de soleil), fabriqués en ajoutant la terminaison anglaise -ing à un verbe français (respectivement « forcer » et « bronzer » dans les exemples pris). Il s'agit véritablement de faux emprunts.

Un autre type de faux anglicisme provient de l'abréviation d'un nom composé anglais en ne gardant que le mot de gauche (alors que le mot important pour les anglophones est le mot de droite, impossible à supprimer). Par exemple, pour désigner un costume de soirée, le mot smoking est employé par les Français (mais aussi dans de nombreuses autres langues). Pourtant, les Britanniques utilisent dinner jacket et les Américains tuxedo ou son abréviation tux, car smoking n'existe pas en anglais autrement que comme forme du verbe to smoke (fumer) : c'est que le franglais smoking est en fait l'abréviation, propre aux Français, de l'anglais smoking jacket. On peut citer également les abréviations suivantes : un clap (pour clapboard ou clapstick, ardoise de tournage, claquoir, claquette), des dreads (pour dreadlocks, cadenettes de rasta), etc.

Ce sont soit des constructions françaises mimant des règles anglaises, soit des glissements de sens affectant des emprunts.

Xénismes

Un type d'emprunt particulier est le xénisme, locution étrangère (parfois réduite à un seul mot) perçue comme non intégrée mais évoquant fréquemment la culture étrangère, et distinguée typographiquement par des italiques ou des guillemets, ainsi Happy birthday to you, To be or not to be, Time is money. Ces petites phrases, salutations, proverbes, interjections, etc., « en anglais dans le texte », de la langue française sont bien répertoriées :

  • All right = C'est tout bon, tout est bien (cf. le « tutto bene » des Italiens)
  • Business is business = Les affaires sont les affaires
  • Damned! = Nom de Dieu !, Bon sang !, Maudit !
  • Darling = Chéri(e)
  • Fuck! = Putain !
  • Fuck off! = Va te faire foutre ! Fiche le camp !
  • Fuck you! = Va te faire voir (chez les Grecs) / mettre / enculer !
  • Go! = C'est parti !, En avant !, Allez !, Allez-y!, Vas-y !, On y va !, Départ !, Partez !, Saut !
  • Last but not least = Dernier point, et non des moindres
  • Make love, not war! = Faites l'amour, pas la guerre !
  • Peace and love! = Aimez-vous, mes frères et mes sœurs !
  • My tailor is rich (phrase tirée de la méthode Assimil d'apprentissage de l'anglais et citée pour signaler la possession de quelques rudiments de cette langue, également célèbre car utilisée dans le film Le Gendarme à New York)
  • Nobody's perfect! (réplique finale du film « Some Like it Hot » de Billy Wilder (1959)) = Nul n'est parfait !, La perfection n'est pas de ce monde !
  • No comment! = Sans commentaire !, Passons !
  • No problem! = C'est d'accord ! Ça marche !
  • Of course! = Bien entendu !, Bien sûr !, Évidemment !
  • Oh my God = (Oh) mon Dieu !
  • Shit! = Merde !
  • Shocking! = Scandaleux !, Oh ! (angl. brit. This is outrageous!)
  • The end! = C’est fini !, Rideau !
  • The show must go on = 1/ (sens littéral) Que le spectacle continue; 2/ (sens dérivé) Les affaires continuent
  • Time is money = Le temps, c'est de l'argent
  • Wait and see! = Attendons voir !
  • Yes! = Ouais ! (cri de joie, de victoire)

Il existe même de faux xénismes, ainsi :

  • Fingers in the nose! (pseudo anglais (angl. Hands down) popularisé par le titre d'un manuel de vocabulaire) = Les doigts dans le nez !
  • It's in the pocket! (pseudo anglais (angl. You've got it made!)) = C'est dans la poche !, C'est comme si c’était fait !

Franglais francisé

Dans les domaines de l'informatique logicielle, de la réseautique et des jeux sur écran, nombre de verbes anglais se retrouvent francisés par l'adjonction de la désinence -er propre aux verbes du 1er groupe :

  • to blast donne blaster comme dans « blaster les ennemis avec des tonnes d'armes »
  • to download donne downloader comme dans « downloader un logiciel depuis le site de son auteur »
  • to mail donne mailer comme dans « passer son temps au bureau à mailer des photos à ses collègues[24] ».

L'acclimatation se fait également par l'adjonction de la terminaison -eur, indiquant par qui l'action est faite, à une base anglaise (nom ou verbe) :

  • un bikeur est un adepte de la moto ou du vélo tout terrain (bike)
  • un longboardeur est un pratiquant de la planche à voile lourde ou de la grande planche à roulettes (longboard)
  • un tuneur est celui qui tune (personnalise) son automobile

La francisation peut être phonétique, souvent dans un but humoristique comme dans

  • le Ouèbe (pour le Web),
  • le foute (pour foot, abréviation française du jeu de football),
  • travelingue (pour travelling, abréviation française de travelling shot, un panoramique)

Lutte contre le franglais

Si l'emprunt de termes anglais est vu par certains comme le signe d'un enrichissement de la langue française au contact de la langue dominante, il est considéré par d'autres comme la marque d'une incapacité culturelle à créer les mots idoines et à les populariser. Pour les ennemis du franglais, le laisser-faire linguistique doit être combattu.

En France

Magasin de téléphonie à Paris
  • Depuis les années 1970, le gouvernement s'est employé à fixer par voie réglementaire la terminologie officielle après consultation des commissions ministérielles de terminologie, en précisant le cas échéant les termes étrangers à éviter[25]. C'est ainsi que le mot « logiciel », proposé à la commission de l'informatique par Philippe Renard en 1970, a supplanté en moins de dix ans le terme anglais software et que « baladeur », conçu en 1983 par la commission de l'audiovisuel et de la publicité, a remplacé walkman[26]. Le mot informatique lui-même est un néologisme créé en 1962 par Philippe Dreyfus, contraction des termes « information » et « automatique[27] », qui ne possède pas d'équivalent exact en anglais (il existe des concepts proches, comme information technology, computer science ou data processing).
  • Jacques Toubon, ministre français de la Culture de mars 1993 à mai 1995, a en revanche échoué en proposant une liste complète de mots à utiliser à la place des mots anglais. Sa proposition fut même l'objet de moqueries en son temps — et l'est encore — et la loi Toubon (n° 94-88) pour la promotion de la francophonie fut ironiquement surnommée « loi AllGood » (exemple d'échec à l'usage : vacancelle n'a jamais pu rivaliser avec week-end, qui s'est fixé en franco-français pour désigner le samedi-dimanche, alors que le calque « fin de semaine », utilisé au Canada français, désigne en Europe plutôt le jeudi-vendredi, c’est-à-dire la fin de la semaine de travail[réf. nécessaire]).
  • Chaque année, l'association « Défense de la langue française », une académie parodique, décerne le Prix de la carpette anglaise à un membre de l'élite française qui, selon son jury, s’est distingué par une initiative visant à promouvoir l’anglais en France et dans les institutions européennes au détriment du français.

Au Québec

Charte de la langue française

La loi sur la langue officielle (loi 22) a été adoptée en 1974. La Charte de la langue française (loi 101), adoptée le 26 août 1977, a institué le Conseil supérieur de la langue française et la Commission de toponymie du Québec. La Commission de protection de la langue française a pour mission d'assurer le respect de la Charte de la langue française. La Charte de la langue française a été modifiée le 1er octobre 2002 (loi 104).

Rôle de l’Office québécois de la langue française

L’Office de la langue française (OLF) et le ministère des Affaires culturelles du Québec sont créés le 24 mars 1961. Le 1er octobre 2002, l'OLF devient l’Office québécois de la langue française (OQLF). Son rôle est de veiller à ce que le français soit la langue du travail, des communications, du commerce et des affaires dans l'Administration et les entreprises[28]. Il rédige un dictionnaire en ligne, le Grand dictionnaire terminologique, donnant les équivalents français de termes anglais ou latins dans 200 domaines d'activité. Il propose également les alternatives à l'utilisation de plus de 150 anglicismes employés couramment et signale les faux-amis.

Le Québec se montre souvent plus réticent que l'Europe francophone à utiliser des mots franglais, ce à quoi les annonceurs publicitaires s'adaptent. Par exemple l'ordinateur portable MacBook d'octobre 2008 est vanté par Apple pour sa « coque unibody » en France, mais pour son « boîtier monocorps » au Canada francophone.

Champs particuliers du franglais

Musiques

Films

Internet

  • newsletter (et sa francisation partielle newslettre) = lettre d'information, bulletin d'information, infolettre, cyberlettre
  • e-mail / email = courriel
  • spam = pourriel
  • spamming = pollupostage
  • messenger = messager, messagerie instantanée
  • chatroom = salon, bavardoire, salle de clavardage, clavardoire
  • chat [tʃat] = tchatche, dialogue en ligne, bavardage-clavier, clavardage
  • chatter [tʃaˌte] = tchatcher, dialoguer, clavarder, jaser (qc)
  • shopping = achats, magasinage (faire du shopping = faire les boutiques)
  • news = nouvelles, infos, actualités, actus (à ne pas confondre avec New! = Nouveauté(s) !)
  • webmaster = webmestre, administrateur de site
  • home = accueil
  • home page = page d'accueil
  • phishing = hameçonnage
  • podcast = balado
  • podcasting = (tronc. de pod broadcasting, litt. « diffusion de capsules ») diffusion pour baladeur, baladodiffusion, baladiffusion, livraison de pizzas audio (humoristique)

La plupart des sites français proposent des menus en franglais. Toutefois, sur les sites personnels québécois, l’utilisation des termes courriel, clavardage et de webmestre est de plus en plus fréquente, mais ce n’est pas le cas pour les termes pourriel et baladodiffusion. En ce qui concerne les sites professionnels (chaînes de télévision, radios, compagnies, etc.), ils utilisent ces termes officiellement.

Télévision, radio et presse écrite

Un exemple de l'intrusion de la langue anglaise dans le français européen : people pour personnalités, célébrités, vedettes.

L'information télévisée, radiophonique et écrite utilise aussi souvent le franglais.

  • prime time (en France) = première partie de soirée, début de soirée, heures de grande écoute, plage/tranche horaire très écoutée, plage/tranche horaire très regardée (Télé.) (de 20 h à 23 h en semaine, de 19 h à 23 h le dimanche)
  • access prime time (en France) = tout début de soirée; (selon le cas) tranche horaire 18h30-20h, créneau horaire du 19-20 heures (Télé.)
  • timing (en France) = 1/ minutage (faire une erreur de timing : mal calculer son coup); 2/ synchronisation; 3/ programmation; 4/ échéancier, calendrier (un timing serré : un calendrier serré)
  • pitch (en France) = bref résumé d'un film, d'un roman
  • one man show (en France) = spectacle (en) solo, solo (se produire dans des one-man shows : se produire en solo) (s'il d'agit d'une femme : one-woman show)
  • jingle = musiquette ou ritournelle publicitaire
  • senior, sénior = aîné, ancien. Le mot senior a supplanté troisième âge, qui avait occulté personnes âgées, qui lui-même avait évincé vieux
  • la génération de l'après-guerre (1945-1964) devient baby-boomers
  • people (abr. de l'anglais famous people ou beautiful people) (en France) = 1/ (les/des people) (la) gent fortunée et célèbre, (le) gratin / beau monde / gotha, (les) gens en vue / célèbres / riches et célèbres, (les) célébrités, (les) personnalités, (les) vedettes; 2/ / (le/du people) (la) presse des vedettes / du gotha, (les) nouvelles des vedettes / du gotha)
  • week-end = Au Québec, le terme est surtout utilisé par les médias, les gens disent « fin de semaine »
  • show = spectacle, concert, représentation, récital
  • live = en direct. Diffusion d'un spectacle en direct. Enregistrement live = en concert, en spectacle, en public. Il y a aussi le pléonasme : direct live.
  • Tout le High Tech, Nouvel Observateur, 2 octobre 2008 [1]. L'Express, 3 octobre 2008 [2]
  • Buzz sur le web, Nouvel Observateur, 2 octobre 2008 [3] (buzz : 1/ battage, bruit fait autour de quelque chose, 2/ premiers frémissements, bouche-à-oreille suscité(s) par une nouveauté musicale, outre 3/ un pétard de cannabis)
  • Le zapping politique de la semaine, Le Figaro, 3 octobre 2008 [4] (dans le jargon de la chaîne câblée Canal+, florilège des meilleurs moments de télévision d'une période écoulée)
  • À la fin d'une vidéo, on vous invite à « rejouer » (replay) pour « repasser », « réécouter », « réentendre »
  • Breaking News, La Dépêche, 4 octobre 2008 [5] (en français : « Sur les téléscripteurs » « Toutes dernières nouvelles » — breaking : (en parlant d'une nouvelle) qui éclate, qui s'ébruite)
  • + de Playmates, Playboy, 2 octobre 2008 [6] (playmate : 1/ égérie (du mois), 2/ (sens dérivé) belle plante)
  • Les podcasts audio Europe 1 [7] (podcast, contraction de pod broadcast = émission de radio, fichier audio, téléchargeable depuis l’Internet sur lecteur audio ou ordinateur) émission radio à la carte, balado (Q), pizza audio (hum.))
  • Concept-cars, auto news.fr [8] (concept car = automobile réalisée selon une formule toute faite et servant souvent d’étude à un modèle de série; en français : voiture-concept (calque), voiture expérimentale)
  • Physical Supply ChainS. Magazine des expertises et actus Supply ChainS [9] (supply chain : chaîne d’approvisionnement, chaîne logistique)

Sport

Les nouveaux sports utilisent généralement l’anglais pour se décrire.

Le skater ou skateur (pratiquant de la planche à roulettes) réalise dans un skatepark (aire de planche à roulettes) des tricks (figures acrobatiques, acrobaties), comme l’Ollie (mouvement pour décoller la planche du sol sans les mains, saut), le boneless (élévation de la planche en tapant de la main sur le sol), le no comply (idem mais avec le pied), le shove-it, le heelflip et le kickflip. Les modules de skatepark sont le curb, le ledge, le kink rail, le quarter-pipe (quart de cylindre) et le bowl (bol). Le skater utilise aussi la longskate (planche à roulettes de grande taille).

Dans le snowboard (glisse de neige), on adopte la position regular (pied gauche en pied d'appel) ou goofy (pied droit en pied d'appel) et l’on switche (passe) en position backside (appui sur les talons) sur les pistes freeride (pour pratique libre).

Le surf (la glisse sur vague déferlante) se pratique dans des spots (coins à vagues); le shape (la forme) de la planche se compose du nose (bout avant, nez), du bottom (sous-face, ventre) et du widepoint. On surfe avec un fish (planche courte et large), un gun (planche très effilée), un shortboard (petite planche) et un longboard (grande planche).

On pratique le ski freestyle (ski libre) et le snowboard (planche sur neige) dans le big air (tremplin pour figures en l'air) du snowpark (parc aménagé) avec ses hips, ses step-ups et ses half-pipes (aires en U, demi-cylindres).

Il y a aussi le skicross (variété de ski acrobatique), le X Games (compétition de jeux extrêmes), le boardercross (parcours d'obstacles) et la streetluge (luge urbaine).

Bibliographie

  • Bernard Cerquiglini, La révolte des clercs. Estienne, Gourmont, Etiemble contre l’’invasion’ lexicale, In : Le Point sur la langue française, Bruxelles : Timperman, 2006
  • Pierre-Valentin Berthier, La pratique du style, Bruxelles, De Boeck Université, 2006, 4e éd. (ISBN 978-2-8011-1386-8) [lire en ligne] 
  • Michel Chansou, L’aménagement lexical en France pendant la période contemporaine (1950-1994). Etude de sociolexicologie, Paris : Champion, 2003
  • Philippe de Saint Robert, Guide du français pour tous, Paris, Harmattan, 1999 (ISBN 978-2-7384-8452-9) [lire en ligne] 
  • Jean Tournier, Les mots anglais du français, Paris, Belin, 1998 (ISBN 978-2-7011-2304-2) 
  • Loïc Depecker, La mesure des mots. Cinq études d’implantation terminologique, Rouen : Publications de l’Université de Rouen, 1997
  • René Etiemble, Parlez-vous franglais ?, Flammarion, collection Folio, 1991
  • Michel Chansou, Politique de la langue et idéologie en français contemporain, Mots, n° 6, 1983, pp. 59-77

Notes et références

  1. Ce qualificatif est généralement réservé aux emprunts faits au français que l'on rencontre dans la langue anglaise, par exemple touche, coup de grâce, nom de plume, fiancee, etc.
  2. Marie-Éva de Villers, Le Multidictionnaire de la langue française : Franglais, vol. 5, Montréal, Québec Amérique, 2009, 5e éd., 1736 p. (ISBN 978-2-7644-0623-6), p. 745 .
  3. Dans son livre Les mots anglais du français, paru aux éditions Belin en 1998, Jean Tournier fustige les « puristes (qui) n'hésitent pas à ameuter les populations aux cris de 'Sus à l'anglais!', et à risquer le ridicule en refusant systématiquement tout emprunt à cette langue, sous le prétexte que le français a suffisamment de ressources ».
  4. (Claudine Zevaco 1999, p. 61).
  5. (Jean-Pierre Colignon 2006, p. 31).
  6. Alfred Gilder, En vrai français dans le texte. Dictionnaire franglais-français, éditions Le Cherche-Midi, 1999.
  7. Software, et surtout son ersatz pseudo-anglais soft, continuent à être employés dans les milieux professionnels.
  8. Certains auteurs évoquent également la situation de faiblesse de la langue française, dont la maîtrise n'est plus assurée chez les jeunes générations du fait de l'inadéquation de l'enseignement du français et de l'influence linguistique négative des médias, cf Yves Tournier, Les mots anglais du français, op. cit., en part. Introduction, pp. 14-15.
  9. (en) David Crystal, English as a Global Language, Cambridge University Press, 2003.
  10. Écrivant en 1989, Maurice Pergnier, dans son livre Les anglicismes, paru aux Presses universitaires de France, évoque cette situation en ces termes : « La suprématie socio-économique des États-Unis, d'où découle une puissante hégémonie culturelle, a fait de l'anglais, en quelques décennies, la langue de communication universelle incontestée. Il n'y a guère de précédents (...) si on excepte le cas (...) du latin, de la fin de l'Antiquité à la Renaissance ».
  11. Rodolphe Helderlé, 570 000 euros d'amende pour refus de traduction, site Novethic, 3 mars 2006].
  12. La justice ordonne à Europ Assistance de traduire un logiciel en français, AFP, 5 décembre 2008.
  13. Cf Commentaire à la suite de l'article Sauvons le français ! publié le 1er décembre 2008 sur le site Agoravox.
  14. Dans Les mots anglais du français (op. cit.), Jean Tournier « distingue les mots dont l’emploi est motivé par la facilité, c’est-à-dire souvent par le refus de se donner la peine de chercher ou de créer un équivalent français, et ceux dont l’emploi participe du snobisme »
  15. Page de l'APFA sur le site de la presse francophone
  16. Présentation du lexique
  17. On trouvera bien d'autres exemples de ce type dans l'article terminologie informatique.
  18. Cf Henriette Walter et Gérard Walter, Dictionnaire des mots d'origine étrangère, Larousse, 1991.
  19. Pour le terme « redingote », fabriqué au début du XVIIIe siècle, il faut savoir qu'il avait repassé la Manche à la fin de ce même siècle pour désigner divers habits à la mode, cf. The New Fowler's, Modern English Usage, third edition, edited by R. W. Burchfield, Oxford, 1996, p. 661).
  20. Le Nouveau Petit Robert de la langue française, 2007, Dictionnaires Le Robert, Paris, s.v. anthrax.
  21. « Zimbabwe: 565 morts du choléra, selon l'ONU », AFP, 3 décembre 2008.
  22. (en) P. Rowlett, Franglais, Encyclopedia of Language & Linguistics (Second Edition), pp. 624-626.
  23. Site Internet notrefamille.com.
  24. Exemples tirés de Christian Lassure, Quelques verbes anglais francisés, sur le site English-for-Techies.
  25. Cf Les grandes lignes du dispositif (mis en place pour l'enrichissement de la langue française).
  26. Cf Ces mots, aujourd'hui courants, ont été créés par les commissions ministérielles de terminologie.
  27. Cf Christian Lassure, Tech - Vocabulaire anglais-français de la haute technologie, Ellipses, 1991, en part. « French neologisms ending in 'ique' and their English counterparts », p. 19.
  28. Office québécois de la langue française.

Annexes

Articles connexes

Lien externe

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