Frances-Sarah Guidoboni-Visconti

Frances-Sarah Guidoboni-Visconti
La liseuse par Charles Louis Gratia.

La comtesse Frances-Sarah Guidoboni-Visconti, née Lovell en 1804, en Angleterre dans le Wiltshire, morte le 28 avril 1883 à Paris est une aristocrate anglaise, amante et amie d'Honoré de Balzac. L'écrivain s'est inspiré d'elle pour créer le personnage de Lady Dudley dans Le Lys dans la vallée.

Frances-Sarah, est issue d'une très ancienne famille sur laquelle ont couru les ragots les plus fous[1]. Mariée en 1825 au comte Emilio Guidoboni-Visconti, un blason de la plus illustre noblesse milanaise, elle rencontre Honoré de Balzac en 1835 au cours d'un bal à l'ambassade d'Autriche à Paris[2]. Sa beauté provocante et son tempérament enflammé séduisent immédiatement l'écrivain qui est pourtant déjà l'amant d'Ewelina Hańska.

Balzac, a l'habitude de mener de front plusieurs liaisons. Il est encore l'amant de Laure de Berny, et il vivra, dans le même temps, une passade avec Caroline Marbouty. La Contessa sait tout cela et elle s'en amuse. D'autant plus qu'elle ne cède pas immédiatement à Balzac. Sur les conseils de Lionel Bonneval qui l'a mise en garde contre le mauvais goût vestimentaire de l'écrivain, elle fait comprendre à son futur amant quelle tenue il convient d'adopter pour lui plaire[3].

Surnommée Fanny par son entourage, la contessa est à la fois généreuse, spontanée, et en admiration devant l'écrivain Balzac qu'elle sauve de situations financières désastreuses. Et elle lui apporte sans le savoir un précieux matériau : un modèle pour le personnage de Lady Dudley, sans avoir toutefois la perversité de la protagoniste du Lys dans la vallée.

Leur liaison heureuse durera longtemps. Fanny s'autorisant à son tour tous les écarts possibles. Le 16 juin 1835, Balzac passe une semaine avec elle à Boulogne sur mer, avant qu'elle n'embarque pour son pays natal, et de nouveau le 29 août.

Le Comte Emilio a, de son côté l'esprit large, et il confie même à l'amant de sa femme diverses missions en Italie. L'expérience de notaire de l'ancien saute-ruisseau est mise à profit : c'est lui qui va régler à Turin et à Milan l'affaire embrouillée de la succession de la mère du comte qui s'était remariée en deuxième noces avec un Français[4].

Les Guidoboni habitent Paris, avenue de Neuilly qui deviendra ensuite l'avenue des Champs-Élysées et ils partagent leur loge aux Italiens avec Balzac.

C'est à la contessa que Balzac offre le manuscrit de La Vieille Fille.

En 1844, Sarah est toujours en bons termes avec l'auteur de la Comédie humaine qui lui fait une totale confiance. Mais il doit affronter les protestations de Madame Hanska, fort bien renseignée depuis Saint-Pétersbourg. Il répond effrontément que sa liaison avec l'anglaise est bien finie[5]. Pourtant, en 1846 les relations de la contessa et de Balzac sont toujours au beau fixe, elle lui prête l'argent qui lui manque lors du désastre de La Chronique de Paris.

A la mort de Sarah Guidoboni, le portrait de Balzac qu'elle possédait, un pastel de Gérard Seguin, a été offert au musée de Tours.

Notes et références

  1. Selon les mémoire d'un juge versaillais, Victor Lambinet, « un de ses frères se serait tranché le cou, un autre se serait pendu, et sa sœur cadette, perpétuellement en chaleur, aurait poursuivi les garçons coiffeurs, enfin sa mère se serait noyée par peur de la vieillesse. » Ces ragots sont tous faux comme l'indique Charles Léger dans Balzac mis à nu, édition Gaillandre, Paris, 1928, p. 155.
  2. André Maurois, Prométhée ou la vie de Balzac, préface de Robert Kopp, Robert Laffont, Paris, 1993, p. 320 (ISBN 222107145X).
  3. Donald Adamson et Roger Pierrot, Quelques lueurs sur la Contessa, L'Année balzacienne, 1963, pp.107-121.
  4. André Maurois, Prométhée ou la vie de Balzac, préface de Robert Kopp, Robert Laffont, Paris, 1993, p.328.
  5. Lettres à l'étrangère, Lettres à Madame Hanska, Textes classés et annotés par Roger Pierrot, « Collection Bouquins », Paris, Robert Laffont, 1990, 2 vol. 414 lettres de Balzac à Madame Hanska [1832-1848], deux lettres de Madame Hanska à Balzac, divers autres courriers adressés à son entourage.t.II,p.105 (ISBN 9782221067901).

Adaptations à l'écran

L'actrice polonaise Ewa Wisniewska tient le rôle de FrancesSarah dans le téléfilm : Un grand amour de Balzac (téléfilm, 1973) réalisé par Jacqueline Audry et Wojciech Solarz, sorti en 1973, adapté de la biographie d'Honoré de Balzac.

Lien externe


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Frances-Sarah Guidoboni-Visconti de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужен реферат?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Comtesse Guidoboni-Visconti — Frances Sarah Guidoboni Visconti La liseuse par Charles Louis Gratia. La comtesse Frances Sarah Guidoboni Visconti, née Lovell en 1804 en Angleterre dans le Wiltshire, morte le 28 avril 1883 à Paris est une aristocrate anglaise …   Wikipédia en Français

  • Un grand amour de Balzac — Pour les articles homonymes, voir Balzac. Un grand amour de Balzac (Wielka milosc Balzaka) est une mini série franco polonaise en 7 épisodes, réalisée par Jacqueline Audry et Wojciech Solarz, diffusée en 1973. Elle raconte la biographie de Honoré …   Wikipédia en Français

  • Films basés sur l'œuvre d'Honoré de Balzac — Adaptations des œuvres de Honoré de Balzac à l écran. Sommaire 1 Au cinéma 2 À la télévision 2.1 Adaptations télévisuelles des œuvres de Balzac 2.2 …   Wikipédia en Français

  • Pyotr Kozlovsky — Infobox Person name = Prince Pyotr Borisovich Kozlovsky image size = caption = from portrait by Karl Pol, 1838 birth date = December 1783 birth place = Moscow death date = 26th October 1840 death place = Baden Baden education = occupation =… …   Wikipedia

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”