Empire assyrien

Empire assyrien

Assyrie

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Taureau androcéphale ailé gardien du palais de Sargon II à Dur-Sharrukin, en Assyrie, musée du Louvre.

L'Assyrie est un ancien empire du nord de la Mésopotamie, dont la capitale fut d'abord la ville d'Assur, puis en 879, Kalkhu, et en 745, Ninive, sur le Tigre. L'Assyrie contrôlait des territoires qui s'étendent sur quatre pays actuels : Syrie, Turquie, Iran et Irak. Pour les Assyriens d'aujourd'hui, voir l'article Assyriens.

Sommaire

Histoire

Carte de l'empire néo-assyrien.
Article détaillé : Histoire de l'Assyrie.

L'histoire de l'Assyrie se résume en trois périodes principales :

  • Période paléo-assyrienne (?- début XVe siècle av. J.-C.)
  • Période médio-assyrienne (1365–911 av. J.-C.)
  • Période néo-assyrienne (911–609 av. J.-C.)

Durant la première période, le territoire assyrien est confiné aux alentours de la cité d'Assur. Cette phase est en fait surtout connue par l'abondante documentation cunéiforme retrouvée dans la ville de Kanesh, l'antique Kültepe, en Cappadoce, constituée par la correspondance de marchands d'Assur qui y avaient établi un comptoir commercial. Politiquement, Assur est une puissance de faible envergure. Vers 1800, elle tombe sous la coupe de Samsi-Addu, roi d'Ekallatum, puis sous celle d'Hammourabi de Babylone, puis retrouve son indépendance avant d'être soumise par les rois hourrites du Mitanni.

Le royaume assyrien connaît sa première expansion quand Assur-uballit Ier se libère de la domination du Mitanni au milieu du XIVe siècle av. J.-C., et constitue un puissant royaume qui fait jeu égal avec ses grands voisins, Babylone et les Hittites. Cette première période connaît son apogée sous les rois Salmanazar Ier et Tukulti-Ninurta Ier, avant que le royaume ne périclite après un dernier sursaut sous le règne de Teglath-Phalasar Ier, face à la pression exercée par les Araméens.

La dynastie assyrienne, bien que considérablement affaiblie, réussit à garder le pouvoir en Assyrie même, qui constitue la base de départ d'une reconquête entamée à la fin du Xe siècle av. J.-C. Sans rival à sa taille, l'Assyrie domine politiquement tout le Proche-Orient dans le courant du IXe siècle av. J.-C., avant de connaître une période de faiblesse durant la première moitié du VIIIe siècle av. J.-C. À partir de Teglath-Phalasar III, les rois assyriens vont restructurer leur empire, qui connaît alors une expansion sans précédent. Sous les grands rois sargonides, Sargon II, Sennacherib, Assarhaddon et Assurbanipal, les frontières de l'empire sont repoussées jusqu'en Anatolie, en Égypte et en Élam dans le courant du VIIe siècle av. J.-C.

Malgré cette invincibilité apparente, l'Assyrie est sans doute un royaume épuisé par toutes ces conquêtes et assez instable. Une révolte survient à l'intérieur de la dynastie assyrienne après la mort d'Assurbanipal en 627, dont profitent Babylone et les Mèdes, qui abattent l'empire assyrien après de longues années de lutte, entre 625 et 609.

Organisation politique

Le roi Assurbanipal en train d'exercer l'une des activités favorites des souverains assyriens, la chasse.

L'Assyrie est dirigée par un roi, qui est en fait considéré comme le représentant terrestre du dieu Assur, véritable maître du royaume et de ses habitants. Cela n'a pas empêché les Assyriens de pousser l'exaltation de la figure royale à l'extrême quand leur empire a connu son apogée, ce qui tranche avec le pouvoir limité que paraît avoir eu le roi à l'époque paléo-assyrienne.

La noblesse assyrienne a toujours encadré le roi dans l'expansion militaire du royaume, à laquelle elle a activement participé, et dont elle a tiré de grands bénéfices. Elle a parfois pu constituer une menace pour le souverain parfois débordé par les ambitions des grands du royaume, avant que les Sargonides ne réussissent à juguler ces tentatives.

L'emprise territoriale du royaume assyrien se bâtit à l'époque médio-assyrienne autour de sortes de grands centres provinciaux visant à dominer les territoires nouvellement conquis, essentiellement en Haute-Mésopotamie occidentale. À l'époque néo-assyrienne, la première phase de conquête se fait souvent de manière brutale, mais les Assyriens se contentent de laisser des souverains vassaux dans les territoires soumis, avec qui ils sont liés par un traité. À partir de Teglath-Phalasar III, on procède à l'annexion pure et simple des territoires rebelles, qui passent sous contrôle direct, après l'élimination ou le ralliement des élites locales.

L’armée

Bas-relief représentant le siège du ville par l'armée assyrienne sous Teglath-Phalasar III.

L'armée assyrienne devient une puissance sur laquelle il faut compter à partir du règne d'Assur-uballit Ier. Au XIIIe siècle, les Assyriens remportent de grandes victoires contre les Babyloniens et les Hittites, ce qui indique qu'ils ont sans doute dès cette période la meilleure armée du Proche-Orient. C'est pourtant la période néo-assyrienne qui reste celle durant laquelle l'armée de ce royaume est devenue une véritable machine remportant victoire sur victoire, au point de se tailler un empire d'une ampleur jamais atteinte auparavant.

archers assyriens, détail d'un bas-relief assyrien du VIIe siècle av. J.-C. représentant la prise de Lakish en 701

Les Assyriens ont mis au point à partir du IXe siècle une armée très bien organisée, très entraînée (les campagnes étant annuelles), encadrée par des troupes d'élite constituées par la noblesse du royaume. La cavalerie se développe, même si les fantassins restent la base. Si une grande partie des troupes reste constituée de conscrits, les Assyriens mettent en place une armée de métier.

La glorification des actions militaires a été poussée très loin à cette période, et les Assyriens ont laissé l'image d'une nation prédatrice, relatée par la Bible et ainsi que par les inscriptions de leurs souverains et des bas-reliefs de leurs palais vantant leurs victoires militaires et la terrible répression s'abattant sur les vaincus (massacres, déportations).

Société

La société assyrienne est scindée en deux groupes : libres et non-libres. Des divisions existent au sein de ces deux ensembles. Les hommes libres sont divisées en deux groupes par les Lois assyriennes : amēlu (« homme ») et aššurayu (« Assyrien »), les premiers ayant une condition plus honorable que les seconds. La nature exacte des deux ensembles reste débattue. Ce qui est clair, c'est que l’entourage du roi dispose de la position la plus élevée, tandis qu’après se trouvent plusieurs autres groupes, définis surtout par leur niveau économique, allant des personnes ayant un niveau assez aisé jusqu’aux dépendants travaillant pour le compte d’un grand organisme (temple, palais), ou sur le domaine d’un notable. Les esclaves sont également un groupe hétérogène : on trouve les esclaves domestiques, des artisans, des esclaves de grand domaine agricole, et aussi ceux dont les conditions de vie sont les moins enviables, chargés des grands travaux et aménagements pour le compte du roi.

Économie

Agriculture

L'Assyrie est située en zone d'agriculture sèche, ne nécessitant pas l'irrigation, bien que celle-ci soit pratiquée pour augmenter les rendements ou limiter le stress hydrique. La production de base est la culture céréalière, et on trouvait aussi des zones de cultures maraîchères, notamment aux abords des cités, et aussi arboricoles. La viticulture, qui est d'un très bon rapport, est également pratiquée sur les terres des grands propriétaires.

Les champs étaient généralement divisés en deux ensembles distincts : des terres communes, et des grandes propriétés contrôlées par le pouvoir royal, qui pouvait les redistribuer à des temples ou bien à des fonctionnaires royaux. À l'époque des grandes conquêtes médio-assyriennes, et surtout néo-assyriennes, les dignitaires de la cour assyrienne ont pu se constituer de très grands domaines agricoles, souvent constitués de parcelles se trouvant sur divers terroirs. Le pouvoir royal prend néanmoins un poids de plus en plus grand dans la première moitié du Ier millénaire, de même qu'un nombre restreint de grands nobles. Les domaines peuvent changer de mains avec les paysans qui les exploitent, sans pour autant que ceux-ci ne soient considérés comme des esclaves.

Généralement, la situation des petits exploitants assyriens est précaire. Les crises de subsistances sont fréquentes, et peuvent déboucher sur des disettes et des famines. L'endettement paysan est également important, et la pratique courante de l'antichrèse fait que les moins riches perdent souvent leurs terres au profit des notables qui sont leurs créanciers. On comprend donc que la couche basse de la population subisse de plein fouet les périodes troublées et également la conscription militaire à l'époque néo-assyrienne, entraînant un dépeuplement qui peut expliquer la chute de l'Empire assyrien.

L'élevage est également attesté en Assyrie. De nombreuses tribus de semi-nomades pratiquent le pastoralisme depuis des temps reculés. Les grands troupeaux peuvent relever des grands organismes, mais aussi de personnes privées. Les petits exploitants disposaient de quelques bêtes.

Artisanat

L'artisanat est uniquement documenté dans le cadre urbain. Pour l'époque paléo-assyrienne, on dispose d'informations sur la production textile effectuée dans des ateliers d'Assur, dans le but de les exporter en Anatolie. Il s'agit là d'industries privées. Mais la majeure partie de la production artisanale se faisait dans le cadre des grands organismes, le temple et surtout le palais. Les artisans sont payés par des rations. À l'époque néo-assyrienne est mis au point un système permettant à l'artisan de se procurer auprès du palais la matière première dont il a besoin contre une somme en argent.

Commerce

À l'époque paléo-assyrienne, la ville d'Assur est avant tout une puissante ville marchande. Les marchands assyriens entretiennent un commerce à longue distance avec la Cappadoce, qui peut être très fructueux puisqu'au cours d'un voyage aller-retour on triplait en moyenne sa mise de départ. On sécurisait les routes en passant des accords avec les royaumes se situant sur les axes commerciaux. En Cappadoce même, le commerce était organisé autour d'un centre principal, Kanesh, où a été retrouvé un lot de plus de 20000 fragments de tablettes cunéiformes, qui mettent au jour toute l'organisation de ce commerce. Les Assyriens acheminaient en Anatolie de l'étain venu d'Iran, mais aussi des textiles confectionnés à Assur, et ils s'y procuraient divers métaux, avant tout le cuivre, qui avec l'étain servait à la fabrication d'ojets en bronze. Les marchands assyriens pouvaient organiser divers types d'associations commerciales, sur court ou long terme, et entraînant des implications diverses pour le(s) bailleur(s) de fonds, ou le(s) marchand(s).

Le commerce est assez peu documenté pour les époques ultérieures. On sait que le palais royal assyrien devient le centre d'un commerce acheminant une quantité importante de produits divers provenant des territoires vassaux et des provinces, surtout à l'époque impériale. Mais il s'agit là plus d'une forme de tribut ou d'impôt que d'un véritable commerce.

Justice et droit

De nombreux membres de l’administration assyrienne disposent de prérogatives judiciaires. Les juges à part entière n’apparaissent que très rarement dans les sources, et sont même absents des documents juridiques de l’époque néo-assyrienne.

Le premier juge du royaume est d’abord le roi, à qui on a recours dans les affaires les plus graves. Dans d’autres cas complexes, on peut aussi s’en remettre directement aux dieux par le biais de l’ordalie. À l’époque paléo-assyrienne, on connaît essentiellement des affaires de litiges commerciaux entre les marchands qui font des affaires en Cappadoce. C’est alors le conseil de la Ville d’Assur qui règle les affaires. D’une manière générale, les autorités municipales gardent toujours un rôle judiciaire important, notamment le conseil de la Ville, mais aussi le maire. Certains membres de l’administration royale peuvent aussi procéder à des jugements. Avec le temps, le personnel judiciaire s’étoffe, et des avoués, ou des accusateurs (des sortes de procureurs au service du roi) apparaissent.

Un code de lois assyriennes a été rédigé sous le règne de Teglath-Phalasar Ier au XIIe siècle. Il s’agit en fait d’une compilation d’anciennes décisions prises par des rois précédents, rangées par thème (mariage, propriété, esclavage). Comme pour les autres codes mésopotamiens, il s’agit en fait d’une sorte de traité visant à servir d’exemples pour les jugements à venir, et non d’un code à appliquer systématiquement comme nos Codes. Ces jugements apparaissent plus rudes que ceux des autres régions de Mésopotamie.

Religion

Assur, le dieu national

La divinité principale de l’Assyrie était Assur, dieu éponyme de la ville à partir de laquelle s’est formé ce royaume, où se trouve son grand temple, l’Esharra. Dans la théologie assyrienne, il est le véritable maître du royaume, et le roi n’est que son « vicaire », et son « grand-prêtre ». C’est le dieu qui lui ordonne ce qu’il doit faire, et le souverain doit lui rendre des comptes, comme en témoignent les rapports de campagnes qui lui sont parfois adressés par des rois. Assur prend une dimension de plus en plus importante au fur et à mesure que son royaume grandit, jusqu’à devenir une sorte de « divinité impérialiste ». Sur le modèle de ce qui se passe à Babylone pour Mardouk, le clergé d’Assur fait de lui le Roi des Dieux.

Les autres divinités importantes

D’autres divinités ont une certaine importance en Assyrie. Le grand dieu traditionnel de Haute-Mésopotamie est le dieu de l’Orage, Adad pour les Assyriens (mais Addu pour les Amorrites, Teshub pour les Hourrites et Hadad pour les Araméens). Il occupe une place importante en Assyrie. Mention doit être aussi faite de la déesse Ishtar, qui dispose de deux grands lieux de culte en Assyrie, à Ninive et à Arbélès.

Spécificités de la religion assyrienne

La religion assyrienne reprend les aspects traditionnels de la religion mésopotamienne. La théologie assyrienne du pouvoir est issue de cette matrice, et le panthéon de l’Assyrie est le même que celui de Babylonie, exception faite d’Assur. Le Sud mésopotamien exerce d’ailleurs une forte influence sur l’Assyrie dans le domaine culturel, et dans la religion. L’Assyrie dispose pourtant de particularités, outre la présence d’Assur, en particulier dans le domaine du clergé, dont les titres et sans doute les fonctions varient par rapport à la Babylonie.

Architecture

Urbanisme

Plan simplifié de la ville de Ninive au VIIe siècle.

L'urbanisme assyrien est difficile à étudier étant donnée la longue histoire des villes assyriennes, et par conséquent du fait de la complexité des stratigraphies. Les villes de Kar-Tukulti-Ninurta et Dur-Sharrukin, construites ex-nihilo, sont exemplaires de l'urbanisme programmé par les souverains assyriens.

Selon la tradition des villes de haute Mésopotamie, les cités assyriennes sont divisées entre une ville basse et une ville haute. Le cas le plus exemplaire est Assur, dont le centre ancien est bâti sur un éperon rocheux, mais c'est aussi le cas de Ninive, dont le centre est sur le tell de Quyundjik (avec un deuxième tell sur Nebi Yunus) et Kalkhu (Nimrud, et aussi Tell 'Azar comportant l'arsenal). La ville haute comporte les résidences royales, ou celles du pouvoir en général, ainsi que les principaux temples de la cité, et elle est défendue par une muraille interne. La ville basse est plus résidentielle, artisanale et aussi commerçante, avec le kāru, quartier des marchands, le long du fleuve avec un port, et entourée par l'enceinte extérieure.

Peu de quartiers d'habitation ont été fouillés dans les villes assyriennes. Seule Assur fait figure d'exception, puisque plusieurs résidences y ont été dégagées. Les maisons suivent le plan traditionnel des résidences mésopotamiennes : organisation autour d'un espace central, qui ouvre sur plusieurs salles. Les rues sont souvent étroites et tortueuses, sauf dans les cas de villes construites d'un coup, où le plan est organisé le long d'artères principales qui sont vaguement perpendiculaires, et aussi quand on procède à des aménagements urbains et qu'on crée de grandes avenues, comme lorsque Sennacherib rénove Ninive.

Les palais assyriens

Article détaillé : Palais assyriens.
Plan du palais nord-ouest de Kalkhu

Le plus ancien palais assyrien est le « Vieux Palais » d'Assur, construit à l'époque paléo-assyrienne. Ce bâtiment se présente alors selon le même plan qu'une résidence normale, seule sa taille confirme sa fonction de résidence royale.

À l'époque médio-assyrienne, Tukulti-Ninurta Ier fait construire à Assur le « Nouveau Palais », situé dans l'angle nord-ouest de la citadelle. Il n'a pas pu être fouillé, mais on sait par les textes qu'il s'agit du précurseur des grands palais royaux de l'époque néo-assyrienne. On y trouve déjà la division entre espace public (babānu) et espace privé (bītānu), et sans doute aussi les premiers bas-reliefs sculptés sur des orthostates.

Le premier grand palais royal de l'époque néo-assyrienne est bâti à Kalkhu par Assurnasirpal II. À sa suite, d'autres souverains vont construire ou restaurer des palais dans la citadelle de cette ville : Adad-Nerari III, Teglath-Phalasar III, Sargon II et Assarhaddon. Sargon II construit à son tour un grand palais dans sa capitale, Dur-Sharrukin. Cette construction est vite supplantée par le grand « Palais Nord-Est » construit par Sennacherib dans la nouvelle capitale assyrienne, Ninive. C'est sans doute le plus grand palais royal néo-assyrien. Assurbanipal fait à son tour restaurer un palais à l'angle opposé de la citadelle de Ninive. Un exemple de palais de province a été retrouvé à Til-Barsip, dans la région du Khabur.

Les palais royaux assyriens suivent tous un même plan. On entre par une porte monumentale qui dirige vers une première cour autour de laquelle s'organise l'espace public du palais (babānu) : magasins, ateliers, bureaux de l'administration palatiale. La salle du trône sépare cette zone de l'espace privé (bītānu), comprenant les appartements royaux et le harem, lui aussi organisé autour d'un grand espace central. La décoration des palais royaux consistait en de longs bas-reliefs sculptés sur des orthostates. À Til-Barsip, palais provincial, on leur avait substitué des fresques peintes. D'une manière générale les sujets avaient un but identique : glorifier la personne du roi.

Art assyrien

Article détaillé : Art assyrien.

Sculpture

Serviteurs portant le trône roulant du roi. Bas-relief du palais bâti par Sargon II à Dur Sharrukin, en Assyrie.

Les Assyriens ont surtout manifesté leur goût pour les bas-reliefs, retrouvés en grande quantité dans les palais royaux néo-assyriens. Assez peu d'exemples de ronde-bosse nous sont parvenus.

Les bas-reliefs des palais assyriens étaient sculptés sur des orthostates, de grandes pierres placées contre les murs du bâtiment. Les sujets étaient représentés de profil. On peut observer l'évolution artistique des sculpteurs assyriens entre le palais d'Assurnasirpal II à Kalkhu et ceux de Sennacherib et d'Assurbanipal à Ninive, qui constituent le summum de l'art des bas-reliefs assyriens, impressionnants de réalisme (notamment dans la représentation des mouvements).

Les sujets représentés sur les bas-reliefs sont essentiellement profanes. Les célèbres taureaux-ailés protégeant les entrées du palais contre les démons, ainsi que quelques représentations de génies et de scènes cultuelles constituent les rares exemples de sujets proprement religieux. Le reste des bas-reliefs est tout dédié à la gloire du souverain, et consacre ses actes pacifiques (constructions de monuments, de jardins, scènes de banquet) et surtout ses victoires militaires. Les scultpeurs ont représenté le déroulement de nombreuses batailles, rajoutant parfois des inscriptions expliquant ce qui est représenté (à la manière de bulles de bande-dessinées). Souvent on peut comparer les représentations de batailles sur les bas-reliefs aux récits qu'on en a fait dans les Annales des souverains. Ces représentations n'épargnent aucun détail quant au châtiment qu'encourrent les personnes récalcitrantes à l'autorité assyrienne, et sonne comme un avertissement aux ambassadeurs étrangers séjournant dans le palais.

Peinture

Les bas-reliefs des palais-assyriens étaient peints, mais cela fait bien longtemps qu'ils ont perdu toutes leurs couleurs. On a retrouvé quelques exemples de murs peints à Assur ou à Kalkhu. Mais la plus impressionnante série de peintures assyriennes a été retrouvée dans le palais de Til-Barsip dans les années 1930. Malheureusement, une grande partie a été dégradée et a disparu, et n'est connue que par les copies qui en ont été faites à l'époque. Le style et le sujet étaient les mêmes que ceux des bas-reliefs des grands palais royaux. L'usage de la peinture devait avoir été privilégié car cette technique était moins coûteuse que la sculpture sur orthostate, jugée superflue pour un simple palais provincial.

Ivoire

De nombreux objets en ivoire sculptés ont été retrouvés dans les grandes capitales néo-assyriennes, surtout Kalkhu. Ce sont sans doute parmi les plus belles œuvres d'art retrouvées dans ces sites. L'ivoire était celui de dents d'hippopotame ou de défenses d'éléphant alors toujours présents dans leurs contrées.

Les objets en ivoire sculpté présentent pour la plupart des caractéristiques artistiques propres à la Syrie et à la Phénicie, et non à l'Assyrie, que ce soit par leur style ou par les sujets représentés. Il s'agit donc de réalisations faites par des artistes venant de ces pays, qui ont peut-être travaillé dans les ateliers royaux d'Assyrie. La quantité d'objets en ivoire retrouvés en Assyrie même montre qu'ils étaient très appréciés par l'élite de ce pays.

Les objets en ivoire sont de divers types : boîtes à fard, éléments de mobilier, plaquettes décoratives.

Langues et écriture

Les Assyriens ont utilisé deux langages au cours de leur histoire : d'abord une variante de l'akkadien, l'assyrien, écrit en cunéiforme, puis l'araméen, introduit à l'époque néo-assyrienne.

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

  • (en) A. K. Grayson (dir.), The Royal inscriptions of Mesopotamia. Assyrian periods, 3 volumes publiés, University of Toronto Press, 1987- ;
  • (en) State archives of Assyria (SAA), Helsinky University Press, 1987- ;
  • F. Joannès :
    • (dir.), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Robert Laffont, 2001,
    • La Mésopotamie au Ier millénaire avant J.-C., Armand Colin, 2000 ;
  • (de) E. Cancik-Kirschbaum, Die Assyrer, Geschichte, Gesellschaft, Kultur, Munich, 2003.



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