Dirinon

Dirinon

48° 23′ 52″ N 4° 16′ 07″ W / 48.397778, -4.268611

Dirinon
Administration
Pays France
Région Bretagne
Département Finistère
Arrondissement Brest
Canton Landerneau
Code commune 29045
Code postal 29460
Maire
Mandat en cours
Claude Bervas
2001-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Landerneau-Daoulas
Site web http://www.dirinon.fr
Démographie
Population 2 467 hab. (2008[1])
Densité 75 hab./km²
Aire urbaine 44 395 hab. ()
Gentilé Dirinonais
Géographie
Coordonnées 48° 23′ 52″ Nord
       4° 16′ 07″ Ouest
/ 48.397778, -4.268611
Altitudes mini. 1 m — maxi. 179 m
Superficie 33,02 km2

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Dirinon est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.

Ses habitants, les Dirinonais et les Dirinonaises, étaient 2 554 au recensement de 2008[2].

Sommaire

Géographie

Histoire

Origines et étymologie

Dirinon fait partie de la Cornouaille. C'est un ancien démembrement de la paroisse de Plougastel-Daoulas.

Le nom de Dirinon provient de sainte Nonne et signifie La terre de Nonne. Celle-ci aurait donné naissance à son fils saint Divy à cet endroit. « Au XVIIIe siècle, on montrait encore à Dirinon les rochers où sainte Nonne avait coutume de prier et où on croyait voir l'empreinte de ses genoux. Au bas de la pierre était la trace de ses genoux et en haut le creux où elle déposa son enfant »[3] « sur un rocher qui s'amollit comme de la cire pour former un berceau au nouveau-né »[4]. « L'eau manquant pour baptiser son fils, sainte Nonne adressa sa prière à Dieu et, peu après, elle put baptiser son fils à la belle fontaine de Dirinon » écrit encore Paul Sébillot[5].

Ce récit légendaire est une trace de l'ancienne immigration galloise en Armorique (plus précisément cambrienne) aux alentours du VIe siècle, dont on trouve de nombreuses autres traces toponymiques dans la région[6], les nombreux saints bretons d'origine galloise en étant une autre preuve, saint David ou saint Nonna ( à ne pas confondre avec sainte Nonne) par exemple.

Antiquité

Moyen Âge

Une motte féodale de forme rectangulaire, longue de 60 mètres et large de 30 mètres, entourée d'une douve de 3 mètres de largeur, se trouve dans l'angle nord-est du bois du Roual ; quelques traces de substruction se trouvent à l'intérieur dont un puits[7]

Un manoir dit de Lézuzan se trouvait près du moulin de Lézuzan : il n'en reste que quelques ruines.

Julien Maunoir, célèbre prédicateur, prêcha une Mission à Dirinon : « Il prit, outre son compagnon, neuf prêtres séculiers, qui voulurent bien se donner à lui,  pour travailler ensemble à la vigne du Seigneur. Avec ce renfort, on entendit à Dirinon plus de 8000 confessions générales, la plupart très nécessaires, et cette Mission, au sentiment du Père Maunoir, fut une de celles qui ont procuré plus de gloire à Dieuet plus d'avantages aux hommes »[8].

Révolution française

Dans le cahier de doléances qu'ils ont rédigé à la veille de la Révolution française, les paroissiens de Dirinon se plaignent des charrois militaires auxqueles ils sont astreints et de l'attitude des troupes à leur égard : « Que souvent ils sont dans le cas d'aller à Morlaix et à bien d'autres pour le charoi des troupes, bagages, etc., villes distantes de dix lieux du bas de la paroisse. Et la moitié du temps la charge passe un grand tier au delà du to de l'ordonnance de sorte que les voitures se trouvent ordinairement rompu, et si on s'en plaindrait, on ai toujours maltraité, même dans un voyage on avait tué des chevaux. »[9].

Le XXe siècle

La querelle des inventaires

La querelle des inventaires a concerné Dirinon. Le journal Le Gaulois écrit le 23 novembre 1906 : « L'inventaire de l'église de Dirinon, barricadée depuis six mois environ, a été effectué ce matin. Deux pelotons de cavaliers ont fait évacuer la foule massée au pied du tombeau de la Sainte vénérée dans la paroisse. Les ouvriers civils n'ayant pas pu enfoncer la porte, épaisse de 35 cm, on a du recourir aux sapeurs. Pendant ce temps, les fidèles chantaient le Credo »ref>Journal Le Gaulois n°10632 du 23 novembre 1906, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k533429w/f3.image.r=Daoulas.langFR</ref>.

L'entre-deux-guerres

En 1921 est créée la caisse locale de Dirinon dépendant de la caisse régionale de Bretagne des Assurances mutuelles agricoles (ancêtre de l'actuel Groupama[10]) dont le siège est à Landerneau[11].

Les guerres du XXe siècle

Le monument aux morts de Dirinon porte les noms de 81 habitants de la commune morts pour la France dont 64 pendant la Première guerre mondiale et 17 pendant la Seconde guerre mondiale ; une personne est indiquée comme décédée "hors conflit" sans autre précision[12].

Démographie

Voici l'évolution démographique de Dirinon entre 1793 et 2008[13] :

Évolution démographique
(Source : Cassini[14])

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1534 970 1698 1629 1670 1733 1745 1716 1766
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1650 1638 1711 1658 1656 1614 1605 1518 1504
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1503 1504 1432 1350 1311 1358 1280 1236 1120
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008  
1080 1010 1218 1799 2024 2342   2467  

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


Commentaire : Après être restée remarquablement stable tout au long du XIXe siècle (si l'on excepte le résultat de l'année 1800, douteux), la population augmente faiblement de 133 habitants entre 1793 et 1851, année où la population atteint son maximum du siècle avec 1766 habitants, pour diminuer de 263 habitants pendant la seconde moitié du XIXe siècle. Les fluctuations du XXe siècle ont été bien plus importantes, Dirinon, frappé par l'exode rural, perdant 497 habitants entre 1901 et 1968, le déclin étant quasi constant pendant ces deux premiers tiers du XXe siècle. Concernée ensuite par la périurbanisation en raison de la proximité de l'agglomération brestoise, sa population a augmenté fortement, gagnant 1457 habitants entre 1968 et 2008 ( + 144 % en 40 ans), l'augmentation la plus spectaculaire s'étant produite entre 1975 et 1982 (gain de 581 habitants en 8 ans, soit + 48 %, ou encore +5,7 % l'an)[15].

Cette forte augmentation démographique récente est certes due pour partie à un solde naturel positif (+ 0,9 % l'an entre 1999 et 2008 par exemple), mais surtout à un solde migratoire nettement positif entre 1968 et 1999, qui a culminé entre 1975 et 1982 avec + 4,9 % l'an. Toutefois ce solde migratoire a été légèrement négatif entre 1999 et 2008 ( - 0,3 % l'an). Cette ville-dortoir a une population jeune  : les 0 à 19 ans y forment en 2008 29,4 % de la population totale contre 11,1 % pour les 65 ans et plus, d'où un excédent naturel important (32 naissances pour 16 décès en 2009). La densité de population est passée de 30 habitants au km² en 1968 à 75 habitants par km² en 2008[15].

La périurbanisation explique le grand nombre des logements récents liés aux nombreux lotissements construits : le nombre des logements est passé de 287 en 1968 à 984 en 2008, soit une augmentation de 697 logements en 40 ans (+243 %), presque tous résidences principales (22 résidences secondaires seulement en 2008)[16].

Monuments

Monument aux morts de 14-18









Transports ferroviaires

La gare de Dirinon - Loperhet est desservie, par le réseau TER Bretagne, ligne Brest - Landerneau - Quimper - Savenay.

Les TER y font 4 arrêts par jour, 2 en venant de Quimper et 2 en venant de Brest, du lundi au dimanche.

Les horaires de passage sont affichés sous un abri, situé en bordure de voie. Il est possible de joindre la Gare de Landerneau, par un poste d'appel spécialement conçu, pour avertir d'un éventuel retard de train ou incident sur la voie.

Un mystère breton du Moyen-Âge : la Vie de sainte Nonne

La Vie de Sainte Nonne (Buhez santez Nonn hac ez map deuy) est l'un des rares monuments de la littérature ancienne en langue bretonne. C'est un manuscrit sur papier de la fin du XIVe siècle ou du début du XVe siècle découvert à Dirinon en 1834 par l'abbé Marzin, secrétaire de l'évêque de Quimper, et publié en 1837 par l'abbé Sionnet, accompagné d'une traduction par Legonidec[17]. Mais le texte du mystère a été composé en langue bretonne antérieurement au XIIe siècle.

Le poème, sous forme de drame et précédé d'un prologue, raconte la vie de sainte Nonne, les miracles qui s'opérèrent sur son tombeau, l'épiscopat et la mort de saint Divy, et évoque d'autres personnages comme Ambroise Merlin, saint Patrice et saint Gildas. L'auteur, anonyme, a commis des anachronismes, plaçant le récit en pleins société féodale du XIIe siècle alors que sainte Nonne a vécu à la fin du Ve siècle et au début du VIe siècle[18].

Légende

  • Le mal de Saint-Divy : en trempant dans l'eau de la fontaine de Saint-Divy la chemise des enfants qui naissent avec une barre bleue entre les yeux (le "mal de Saint-Divy"), on les sauve d'une mort prochaine. Si le linge surnage, le malade guérira ; s'il plonge, il mourra[19]. On peut aussi les mener à Dirinon à la pierre où sainte Nonne, mère de saint Divy, a laissé l'empreinte de ses genoux, afin de les sauver de la mort prématurée que ce signe annonce[20].

Personnalités liées à la commune

  • Charles-Marc Du Bois Guéhenneuc[21], né le 20 janvier 1740 au manoir de Kerguern en Dirinon, commanda la gabare "le Gros Ventre" en 1771, devint lieutenant de vaisseau en 1773, aide-major d'artillerie en 1774 et fut tué à l'ennemi sur le Robuste alors commandé par La Motte-Picquet le 6 mars 1778 dans le cadre des combats de la guerre d'indépendance américaine. Pendant qu'il était enseigne de vaisseau sur Le Gros Ventre, alors commandé par son cousin Louis de Saint-Alouarn[22], gabare qui accompagnait le navire la Fortune commandé par Yves de Kerguélen, il fut la première personne à accoster le 14 février 1772 sur les îles Kerguelen: « J'ai fait arborer le pavillon et pris possession au nom du roy, mon maître, en faisant crier trois fois "Vive le Roy" et tirer trois décharges de mousqueterie ». Son récit de la prise de possession des îles Kerguelen a été publié[23]. Il était marié depuis 1767 à Châteaulin avec Anne-Marie Le Moyne de Préfontaine. Il était chevalier de l'Ordre de Saint-Louis[24].
  • Frañsez Kervella, linguiste et écrivain de langue bretonne, né en 1913.

Liens externes

Notes et Références

  1. Populations légales 2008 de la commune : Dirinon sur le site de l'Insee
  2. populations légales 2008 sur le site de l’INSEE
  3. Paul Sébillot, " Le folklore de la France. Le ciel et la terre", 1904, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k123017g/f382.image.r=Divy.langFR
  4. Hippolyte Sarton, "Cinq jours en Basse-Bretagne", 1899, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57771390/f11.image.r=Divy.langFR
  5. Paul Sébillot, " Le folklore de la France. La mer et les eaux douces", 1904, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k123018v/f190.image.r=Divy.langFR
  6. E. Morin, "La vie de sainte Nonne", Revue des sociétés savantes de la France et de l'étranger, janvier 1861, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35871h/f652.image.r=Daoulas.langFR
  7. Flagelle, "Les curiosités archéologiques du canton de Landerneau", Bulletin de la Société Académique de Brest, 1869, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2075318/f600.image.r=Divy.langFR
  8. Dom Guy Alexis Lobineau, "Les vies des saints de Bretagne", 1725, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k114592x/f571.image.r=Daoulas.langFR
  9. Henri Sée, "Les classes rurales en Bretagne du XVIe siècle à la Révolution", 1908, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k115319g/f569.image.r=Divy.langFR
  10. http://www.corporate.groupama.com/groupe/histoire-du-groupe/histoire-du-groupe-@/article.jspz?id=295
  11. Bulletin trimestriel de l'Union des syndicats agricoles du département du Morbihan, 15 août 1922, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5698925b/f12.image.r=Henvic.langFR
  12. http://www.memorial-genweb.org/~memorial2/html/fr/resultcommune.php?act=view&insee=29045&pays=France&dpt=29&idsource=19094&table=bp03&lettre=&debut=0
  13. http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html/fiche.php?select_resultat=11868
  14. EHESS – Cassini - Population avant le recensement de 1962
  15. a et b http://www.recensement.insee.fr/chiffresCles.action?codeMessage=6&plusieursReponses=true&zoneSearchField=DIRINON&codeZone=29045-COM&idTheme=3&rechercher=Rechercher
  16. http://www.recensement.insee.fr/chiffresCles.action?zoneSearchField=DIRINON&codeZone=29045-COM&idTheme=6&rechercher=Rechercher
  17. "Buhez santez Nonn" ou "Vie de sainte Nonne et de son fils saint Divy, archevêque de Ménevie en 519" avec une introduction de l'abbé Sionnet et accompagné d'une traduction littérale de Legonidec et d'un fac-similé du manuscrit, Paris, Merlin, 1837
  18. E. Morin, "La vie de sainte Nonne", Revue des sociétés savantes de la France et de l'étranger, janvier 1861, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35871h/f645.image.r=Daoulas.langFR
  19. La Médecine internationale illustrée, n° de juillet 1930, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5759474j/f26.image.r=Divy.langFR
  20. Revue mensuelle de l'École d'anthropologie de Paris, 1902, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4425755/f214.image.r=Divy.langFR
  21. Pour sa généalogie, consulter http://jose.chapalain.free.fr/pageprin707.htm
  22. http://www.guengat.com/4/SaintAlouarn3.html
  23. Philippe Godard et Tugdual de Kerros, "Louis de Saint Aloüarn, lieutenant des vaisseaux du Roy : un marin breton à la conquête des terres australes", éditions Les Portes du Large, 2002. Un extrait est disponible sur internet :http://www.kerguelen-voyages.com/consulter/PagePerso.asp?LangueID=1&IsMenuHaut=1&PagePersoID=1260
  24. http://www.lemarois.com/jlm/tableaux/a13.pdf

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