Croix de fer (film)

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Croix de fer (Cross of Iron) est un film anglo-germano-yougoslave réalisé par Sam Peckinpah sorti en 1977, avec notamment James Coburn, James Mason, Maximilian Schell, et David Warner. Comme dans la plupart des films de Peckinpah, l'action à l'écran comporte bon nombre de scènes de combat très réalistes, utilisant notamment les scènes de fusillades filmées au ralenti qui lui sont chères.

Le film est basé sur le livre La Peau des hommes (Das geduldige Fleisch) de Willi Heinrich publié en 1956. L'ouvrage se baserait partiellement sur l'histoire vraie de Johann Schwerdfeger. Des rééditions plus récentes ont pour titre Croix de fer pour faciliter le rapprochement avec le film.

Synopsis

En 1943 sur le front russe, pendant la Seconde Guerre mondiale, lors de la retraite de la péninsule de Kouban. L'histoire raconte le conflit entre un officier allemand, d'ascendance prussienne, fraîchement débarqué et convoitant la croix de fer, et un chef de peloton aguerri, cynique mais compatissant et apprécié de ses hommes. L'histoire se déroule plus spécifiquement peu après Stalingrad lors de la retraite allemande de la péninsule du Kouban vers la Crimée.

Arrière-plan

Contrairement à bon nombre de productions américaines, Croix de fer n'est pas un film patriotique, mais tente de clarifier comment, du point de vue allemand, des personnages radicalement différents ne se battent plus « pour le Führer, le peuple et la patrie » et tentent simplement de survivre à la guerre.

Ce film possède de plus la particularité d'utiliser un armement très réaliste, ce qui est rarissime. Notons notamment la présence d'authentiques chars soviétiques T-34 (mais d'un modèle postérieur à l'année 1943, le T-34/85), habituellement remplacés dans les films de guerre par des Sherman ou des chars plus récents. Les armes portatives sont également bien représentées, notamment le MP 40 allemand et le PPSh-41 soviétique, que le sergent Steiner utilise. On notera toutefois l'utilisation d'Halftrack M3 américains en lieu et place des Sd.Kfz. 251 allemands. On peut aussi noter l'utilisation de caméra à l'épaule durant des scènes de combat, qui apporte un style documentaire non vu depuis Dr Folamour de Kubrick ou Attaque de Aldrich.

Film de Peckinpah oblige, le film joue sur la mélancolie, mais aussi sur la lassitude d'une époque perdue (le générique de fin avec sa citation apocalyptique et ses photos d'archives sur la déportation et les génocides perpétrés depuis en est le parfait exemple, diaporama défilant sur le fond musical mêlant Hänschen klein et une variation de la Horst-Wessel-Lied), Peckinpah nous livre ici un de ses films les plus forts et un des films de guerre les plus modernes, d'un réalisme technique étonnant et d'une violence inattendue pour l'époque, mais aussi d'une émotion peu connue dans le cinéma de guerre - scène des femmes russes, de l'anniversaire et de l'hôpital des blessés de guerre, ce dialogue très expressif :

Eva : "Tu devais retourner chez toi ?"

Steiner : "Chez moi, je n'ai plus de chez moi. Le monde n'est plus pour nous, comment pourrions-nous vivre après ce que nous avons fait."

-et le thème de la responsabilité des survivants incarnée par l'adjoint de James Mason, le capitaine Kiesel, artiste dont l'Allemagne aura besoin, "si elle survit".

Le film est en revanche desservi par ses dérives caricaturales et invraisemblables, comme celles de l'officier prussien lâche et manipulateur, qui ne sait pas comment on utilise un pistolet-mitrailleur, ce qui est totalement impossible pour le commandant d'une unité de mêlée (infanterie ou cavalerie) voire pour tout officier de la Wehrmacht. Le général inspectant l'hôpital situé près du front est présenté comme affichant publiquement son mépris pour les blessés, et leur enlevant le vin et la viande du buffet pour aller se gaver avec son entourage, au mépris de toute réalité historique. C'est d'autant plus regrettable que par la qualité de sa réalisation cette œuvre aurait pu rentrer dans l'histoire du cinéma comme un des plus aboutis du genre.

Fiche technique

• Réalisation : Sam Peckinpah
• Scénario : Julius J. Epstein, James Hamilton, d'après l'œuvre de Willi Heinrich
• Musique : Ernest Gold, Peter Thomas
• Prise de vue : John Coquillon
• Montage : Michael Ellis, Murray Jordan, Tony Lawson
• Titre : Croix de fer
• Titre original : Cross of Iron
• Titre alternatif : Steiner - Das Eiserne Kreuz (de)
• Sous-titre original : Men on the front line of Hell (Des hommes sur le front de l'Enfer)
• Date de sortie :
  •  : 28 janvier 1977
  •  : 11 mai 1977
  •  : 18 janvier 1978
• Film britanno-allemand /
• Genre : film de guerre
• Durée : 133 minutes ;  : 119 minutes

Distribution

• James Coburn : Sergent / Feldwebel Rolf Steiner
• Maximilian Schell : Capitaine / Hauptmann Stransky
• James Mason : Colonel / Oberst Brandt
• David Warner : Capitaine / Hauptmann Kiesel
• Klaus Löwitsch : Unteroffizier Krüger
• Vadim Glowna - Kern
• Roger Fritz : Lieutenant / Leutnant Triebig
• Dieter Schidor : Gefreiter Anselm
• Burkhard Driest - Maag
• Fred Stillkrauth : Obergefreiter Reisenauer alias Schnurrbart
• Michael Nowka : Soldat / Schütze Dietz
• Véronique Vendell - Marga
• Arthur Brauss - Zoll
• Senta Berger - Eva
• Igor Galo : Lieutenant / Leutnant Meyer
• Slavko Stimac - Le jeune russe

Note : Les grades de certains soldats changent entre les versions anglophone / francophone d'une part et germanophone d'autre part. Dans la version française, Steiner commence le film avec le grade de caporal.

Liens externes

• (fr) Croix de Fer sur MadMovies
• Cross of Iron sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
• la médaille

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