- Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité
-
La Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) est une association loi de 1901 française agréée dans le cadre de la protection de l'environnement. Elle conduit des études et des analyses dans le domaine de la radioactivité. Elle a été créée en mai 1986 par Michèle Rivasi à la suite de l'accident deTchernobyl. Devenue depuis députée européenne d'Europe Écologie, Michèle Rivasi continue de suivre les conséquences de cette catastrophe en France et à l'étranger.
Sommaire
Présentation
La CRIIRAD a une structure bénévole (environ 4 700 adhérents) ainsi qu'une structure salariée (une douzaine de salariés).
L'assemblée générale élit un conseil d'administration qui élit en son sein un bureau.
Laboratoire
Elle comprend notamment un laboratoire d'analyse possédant un certificat de qualification technique délivré par le ministère de la Santé, équipé pour le dépistage et l'identification des pollutions radioactives (aliments, eau, gaz radon, etc.). Composée d'une équipe de scientifiques, elle effectue des interventions tant en France qu'à l'étranger. La CRIIRAD est financée par les travaux qu'elle effectue (plus de 1 000 études et analyses depuis sa création) et les cotisations de ses adhérents.
Historique
Michèle Rivasi fut sa première présidente, remplacée depuis 1997 par Roland Desbordes.
Activités
Missions
Les missions que s'est fixées la CRIIRAD sont les suivantes :
- contrôler la radioactivité dans l'environnement, en s'appuyant sur son laboratoire ;
- informer ses adhérents, et plus largement la population (publications, communiqués de presse, présence sur des salons) ;
- protéger la population en alertant les autorités (sites pollués, règlementation inadéquate), en demandant des modifications de lois ou accords par des actions militantes ou judiciaires.
Travaux
Parmi ses travaux, on peut citer :
- une étude de la contamination du territoire français par les rejets de la centrale nucléaire de Tchernobyl ;
- une étude de l'impact des rejets de l'usine de Marcoule, dans la vallée du Rhône ;
- un atlas des contaminations radioactives en France et en Europe ;
- l'enquête sur la mort d'Alexandre Litvinenko suite à la surexposition à du polonium 210[1].
Balises
En partenariat avec des collectivités locales, la CRIIRAD gère un réseau de balises de surveillance de la radioactivité dans l'air et dans l'eau dans la vallée du Rhône[2]. Ces balises permettent à la fois de lever des alertes en temps réel et de stocker des échantillons analysables en temps différé en laboratoire.
Actions en cours
Parmi les actions en cours, on peut citer :
- un recours devant le Conseil d'État contre la nomination de Marc Sanson à l'Autorité de sûreté nucléaire ;
- la demande de l'abrogation de l'accord OMS-AIEA de 1959[3]. Cette action donne lieu à une pétition[4] ainsi qu'à une action à Genève dans le cadre du collectif Independent WHO (pour l'indépendance de l'OMS) ;
- la demande[5] d’abrogation de l’arrêté du 5 mai 2009 qui déroge expressément aux lois d'interdictions du recyclage des matières radioactives dans les biens de consommations courantes[6]. Cet arrêté a été publié en dépit d’un avis défavorable[7] de l’Autorité de sûreté nucléaire ;
- le 10 juillet 2009, la CRIIRAD a adressé au Conseil d’État un recours[8] pour excès de pouvoir. La demande d’annulation de l’arrêté est basée sur des arguments de légalité interne et externe ;
- le 6 novembre 2009, sans attendre le résultat de la procédure contentieuse, la CRIIRAD adressait une lettre ouverte[9]aux trois ministres compétents : Roselyne Bachelot, ministre chargé de la santé, Christine Lagarde, ministre chargé de la consommation et Jean-Louis Borloo, ministre chargé de la construction, leur demandant d’abroger l’arrêté du 5 mai 2009 ;
- en complément de ces démarches, la CRIIRAD appelle les consommateurs et les associations à se mobiliser et à demander aux autorités le maintien des interdictions et l’abrogation de l’arrêté du 5 mai 2009. Des modèles de lettre[10] sont à la disposition de tous ceux qui souhaitent participer à la campagne. Pour la CRIIRAD, le recyclage des matériaux radioactifs doit rester confiné dans les filières nucléaires (CENTRACO et D’Hart Industrie)[11], sans possibilité de diffusion dans le domaine public ;
- en 2005 une plainte contre X a été déposée[12].
Position
La CRIIRAD est une organisation qui se dit « être indépendante des exploitants du nucléaire, de l'État et de tous partis politiques[13]. »
Elle ne fait pas partie du Réseau Sortir du nucléaire. Son expertise la fait néanmoins souvent se trouver au côté des acteurs du mouvement antinucléaire français[14].
Durant l'accident nucléaire de Fukushima du 11 mars 2011, l'IRSN, dépourvu de données en provenance du gouvernement japonais, s'est rabattu sur les mesures publiées par la CRIIRAD[15].
Michèle Rivasi, fondatrice de la CRIIRAD a été présidente de Greenpeace France de septembre 2003 à novembre 2004 ; elle voit la CRIIRAD comme le « fleuron de la contestation scientifique sur le nucléaire »[16].
Selon Roland Desbordes, actuel président de la CRIIRAD :
« Notre mission consiste à alerter nos concitoyens sur les risques associés à telle technique, telle pollution, tel déchet. Nous faisons de la recherche pour informer de manière indépendante [...] Nous voyons sur le terrain tous les pions se mettre en place discrètement en faveur des réacteurs de la 4e génération alors qu’il est évident que cette technologie nous oriente sur un modèle de société beaucoup plus dangereux que notre modèle actuel, basé sur l’uranium. La CRIIRAD, sur ce point, appelle au débat public[17]. »
Notes et références
- « Note CRIIRAD N°06-92 / Polonium 210 / Affaire Litvinenko », 5 décembre 2006.
- Balises CRIIRAD - Accueil
- CRIIRAD - Actualités - Dossiers2005
- Pétition [PDF]
- Dossier Complet ici
- Arrêté ministériel
- Avis Défavorable
- Recours auprès du Conseil d’État
- Lettre ouverte
- Modèle de lettre
- CENTRACO et D’HUART INDUSTRIE
- Les conclusions de l’expertise confirment les accusations portées par la CRIIRAD
- présentation de l'association Citation tirée de la page de
- Michel Lung and Berol Robinson, Nuclear Energy in France: Public Perception (2006), Forum on Physics & Society of The American Physical Society Octobre 2006 Vol. 35, No. 4
- Le Monde, 20 mars 2011, p4 Hervé Morin, Les experts français font les trois-huit pour décrypter la crise,
- Rêve de femmes, no 4, automne 2006, p. 6.
- Interview Roland Desbordes
Voir aussi
Articles connexes
- Énergie nucléaire
- Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN)
- Centre de recherche et d'information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (CRIIREM)
Liens externes
Catégories :- Commission française
- Science en France
- Écologie politique en France
- Association ou organisme antinucléaire
Wikimedia Foundation. 2010.