Abbaye d'Anchin

Abbaye d'Anchin
Abbaye d'Anchin
L'abbaye d'Anchin au XVIe siècle (Cartulaire de l'Album de Croÿ dessiné par Adrien de Montigny)
L'abbaye d'Anchin au XVIe siècle (Cartulaire de l'Album de Croÿ dessiné par Adrien de Montigny)
Présentation
Culte Catholique romain
Type Abbaye
Début de la construction 1079
Protection  Inscrit MH (1990)
Géographie
Pays France
Région Nord-Pas-de-Calais
Département Nord (département)
Ville Pecquencourt
Coordonnées 50° 23′ 11″ N 3° 12′ 31″ E / 50.38639, 3.2086150° 23′ 11″ Nord
       3° 12′ 31″ Est
/ 50.38639, 3.20861
  

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Abbaye d'Anchin

L'abbaye de Saint-Sauveur d'Anchin est une abbaye bénédictine fondée en 1079 sur la commune de Pecquencourt dans le département du Nord. Important foyer culturel du XIe siècle au XIIIe siècle, ce monastère produisit de nombreux manuscrits et chartes[1]. En 1568, l'abbaye fonde le collège d'Anchin, le plus grand collège de l'université de Douai. L'abbaye fut supprimée à la Révolution et démolie en 1792.

Ce qu'il reste de l'abbaye fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 30 mai 1990[2].

Sommaire

Géographie

Aquicintum puis Aquacignium, Anchin (ou Enchin) est une île de 25 hectares faisant partie du territoire de Pecquencourt et baignée par des marais, par la rivière Scarpe et le ruisseau du Bouchart[3].

Légendes et histoire

Au VIIIe siècle, Gordaine (ou Gourdaine, en latin Gordianus), ermite et confesseur parfois considéré comme le fondateur de l'abbaye, aurait vécu dans cette île sauvage où il avait bâti une petite église (ecclesiola) où il aurait été inhumé avant que son corps ne soit transporté à Douai[4]. Une fontaine de Montigny-en-Ostrevent commémore son nom[5] et la source de l'Ermite (ou de l'Ermitage) dans le bois de Bugnicourt à Roucourt lui doit vraisemblablement son nom aussi[6] . La fête de Saint Gordaine se célèbre le 16 octobre[7]. Dans l'église Saint-Gilles à Pecquencourt se trouve un tableau anonyme du XVIIe siècle illustrant les miracles de saint Gordaine[8].

Selon la légende, Sohier (ou Soihier ou encore Sicher), sire de Loos et de Courcelles, et Gautier, seigneur de Montigny-en Ostrevent, étaient des ennemis héréditaires. Perdu, de nuit, Sohier frappe à la porte du château de Gautier. Ce dernier le reconnaît et l'héberge néanmoins. Ils font le même rêve dans lequel un cerf blanc[9] les entraîne dans l'île de Gordaine. Le lendemain, ils se rendent sur l'île et y revoient le cerf blanc de leur songe. Ils se réconcilient et décident d'y construire une abbaye vers 1076[10].

Selon son titre de fondation, l'abbaye, dédiée au Sauveur, fut réellement fondée en 1079 sur des terres données à cet effet par Anselme II de Bouchain, Comte d'Ostrevent[11] en 1077, et Gérard II, évêque de Cambrai lui donna la cure de Cantin.

En 1086 fut consacrée l'église Saint-Sauveur.

C'est en 1096 qu'aurait été organisé à l'abbaye le légendaire tournoi d'Anchin auquel auraient participé 300 chevaliers venus d'Ostrevent, du Hainaut, du Cambrésis et du pays d'Artois[12].

En 1109, le quatrième abbé d'Anchin érige Cantin en ville. Les dons des seigneurs successifs permettent aux abbayes d'Anchin et de Flines d'être chacune propriétaires de domaines riches et étendus sur le territoire de Cantin.

En 1182, sous Baudouin V, comte de Hainaut commence la construction d’une nouvelle église abbatiale, qui sera consacrée en 1250.

En 1562 est édifié, sous le patronage de l'abbaye, le collège d'Anchin, important collège affilié à l'université de Douai et où l'enseignement est dispensé par les Jésuites.

Supprimée à la Révolution française, l'abbaye d'Anchin est déclarée bien national par le décret du 28 octobre 1790 ; le 27 mars 1792, elle fut adjugée à François-Joseph Tassart de Douai pour la somme de 47 700 livres et démolie.

Personnalités liées à l'abbaye

par ordre chronologique

Tabernacle de l'abbaye d'Anchin en l'Hôpital-Général de Douai

Patrimoine

Galerie

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Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Jean-Pierre Gerzaguet, éditeur, Les Chartes de l'abbaye d'Anchin (1079-1201), Brepols, Turnhout (Belgique), 2005, collection ARTEM, numéro 6, 511 p. (ISBN 978-2-503-52172-5)
  2. Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00107914 » sur www.culture.gouv.fr.
  3. Enée-Aimé Escalier, L'Abbaye d'Anchin, 1079-1792, L. Lefort, Lille, 1852, p. 13 (Google Books)
  4. Charles Mériaux, Gallia irradiata : saints et sanctuaires dans le Nord de la Gaule du haut Moyen Âge. Dans : Beiträge zur Hagiographie 4, 2006, Stuttgart, F. Steiner, Annexe I : Églises et communautés religieuses, p. 243, Anchin, église Saint-Sauveur (Google Books).
  5. Enée-Aimé Escalier, L'Abbaye d'Anchin, 1079-1792, L. Lefort, Lille, 1852, p. 14 (Google Books)
  6. Résurgences Senséennes
  7. forum - orthodoxe .com : saints pour le 16 octobre du calendrier ecclésiastique
  8. Ministère de la Culture - Palissy
  9. L'épisode du « cerf » se retrouve dans la légende de la fondation de plusieurs autres abbayes, notamment celle de la Trinité de Fécamp.
  10. Edward le Glay, Spicilège ou recueil de documens pour servir à l'histoire des fait … : Petite chronique de Flandre et de Hainaut : Comment Anchins fu estorée. Dans : Nouvelle série des Archives historiques et littéraires du nord de la France et du midi de la Belgique, t. 3, 1837, p. 388-389. (Google Books)
  11. Alexandre-Joseph Namèche, Cours d'Histoire nationale, Bruxelles, 1854, Tome 3, p. 36 (Google Books)
  12. Paul André Roger, Archives historiques et ecclésiastiques de la Picardie et de l'Artois, Duval & Herment, Amiens, 1842, p. 265-268 (Google Books)
  13. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte ; aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Henri_Platelle_1982.2C_pp._151-160.
  14. Henri Platelle, Présence de l'au-delà: une vision médiévale du monde, Presses Univ. Septentrion, 2004, p. 246-247 (ISBN 978-2-85939-852-1), (ISBN 978-2-85939-852-1) (Google Books)
  15. A. Van Lokeren et alii, Messager des sciences historiques, ou archives des arts et de la bibliographie de la Belgique, vol. 25, 1857, Gand, L. Hebbelink, Page 354. (Google Books)
  16. J. Leclercq, Poèmes à la louange de S. Gossuin d'Anchin, in : Mélanges offerts à Baudouin de Gaiffier et François Halkin, Analecta Bollandiana Bruxelles, 1982, vol. 100, pp. 619-635.
  17. Henri Platelle, La mort Précieuse. La mort des moines d'après quelques sources des Pays-Bas du Sud, Revue Mabillon Ligugé, 1982, vol. 60, n°288, p. 151-160
  18. Henri Platelle, Présence de l'au-delà: une vision médiévale du monde, Presses Univ. Septentrion, 2004, p. 247-248 (ISBN 978-2-85939-852-1), (ISBN 978-2-85939-852-1) (Google Books)
  19. photo Réunion des musées nationaux
  20. Ph. Beaussart, Une crosse limousine trouvée à l'abbaye d'Anchin dans les collections du musée de Valenciennes, dans Valentiana, n° 4 (1989), p. 41-45.
  21. Musenor
  22. Les primitifs flamands du musée de Douai
  23. Philippe Gain, Joseph Wamps, dans : Les Amis de Douai, revue de l'Office du Tourisme de Douai, janvier-mars 1989, p. 131-133.

Bibliographie

  • Jean-Pierre Gerzaguet, L'Abbaye d'Anchin de sa fondation (1079) au XIVe siècle : essor, vie et rayonnement d'une grande communauté bénédictine, Septentrion, 1998, (ISBN 978-2-85939-522-3) (Google Books)
  • Galerie douaisienne, ou Biographie des hommes remarquables de la ville de Douai, par Hippolyte Romain Joseph Duthillœul, Publié par A. d'Aubers, Impr., 1844, 409 p. (Google Books)
  • Monique Pelade-Olivier, Étude iconographique du polyptyque d'Anchin de Jean Bellegambe, Maîtrise, université de Nanterre Paris-X, mai 1997.
  • Mgr Chrétien Dehaisnes, Étude sur le retable d'Anchin, Arras, Rousseau, 1960. In-8°, 64 p., 1 grav.

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Abbaye d'Anchin de Wikipédia en français (auteurs)

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