Chronologie de la chimie

Chronologie de la chimie

Cette chronologie de la chimie recense les travaux, idées, inventions et expériences qui ont changé de manière significative la compréhension de la composition de la matière et de ses interactions, c'est-à-dire le domaine scientifique de la chimie. On considère généralement que la chimie en tant que science moderne débute avec Robert Boyle ; cependant ses racines sont beaucoup plus anciennes.

Les idées les plus anciennes qui seront plus tard incorporées dans la chimie moderne proviennent essentiellement de deux sources. Les philosophes de la Nature tels que Aristote et Démocrite qui ont utilisé un raisonnement déductif pour tenter d'expliquer les phénomènes naturels ; et les alchimistes qui ont utilisé des techniques expérimentales dont le but principal était la transmutation des métaux vils en or et argent.

C'est au XVIIe siècle que se fera la synthèse des idées issues de ces deux disciplines ; la déduction et l'expérimentation amenant au développement d'une méthode de pensée appelée méthode scientifique. Avec l'introduction de la méthode scientifique, la chimie en tant que science moderne était née.

Parfois appelée la science centrale[1] , l'étude de la chimie est fortement influencée par les autres domaines scientifiques tout en ayant elle-même une forte influence dans ceux-ci. C'est ainsi que des évènements et découvertes considérés comme fondamentaux pour la compréhension de la chimie sont également considérés comme des découvertes clés dans de nombreux autres domaines tels que la physique, la biologie, l'astronomie, la science des matériaux,...

Sommaire

Avant le XVIIe siècle

Aristote (384-322 av. J.-C.)
Lucrèce, partisan de la vision atomiste
Geber considéré comme le "père de la chimie".
Roger Bacon, initiateur de la méthode scientifique

Avant le développement de la méthode scientifique et ses applications au domaine de la chimie, il peut prêter à controverse de considérer la plupart des personnalités décrites ci-dessous comme chimistes dans le sens moderne du terme. Cependant, les idées de certains grands penseurs et philosophes sont reprises ici en regard de leur prescience ou de l'importance qu'ont occupées leurs théories dans notre civilisation.

env. 3000 av. J.-C.
Les égyptiens formulent la théorie Ogdoade, ou des "forces primordiales" qui ont formé le monde. Ce sont les éléments du chaos, au nombre de huit, qui existaient avant la naissance du soleil[2].
env. 1900 av. J.-C.
Hermès Trismégiste, un prêtre égyptien, est considéré comme ayant fondé l'art de l'alchimie[3].
env. 1200 av. J.-C.
Tapputi-Belatikallim, un fabriquant de parfum, est mentionné sur des tablettes cunéiformes en Mésopotamie[4].
env. 470 av. J.-C.
Héraclite d'Éphèse découvre accidentellement et à ses dépens l'inflammabilité du pet, ce qui lui inspire sa cosmogonie :
« Ce monde a toujours été et il est et il sera un feu toujours vivant, s'alimentant avec mesure et s'éteignant avec mesure. »[5]
env. 450 av. J.-C.
Empédocle d'Agrigente affirme que toute chose est composée de quatre éléments : terre, air, feu, et eau. Ces éléments se combinent entre eux sous l'action de deux forces, amour et haine ou principe d'affinité et d'antipathie, pour former la matière sous ses formes les plus variées[6],[7].
env. 440 av. J.-C.
Leucippe et Démocrite proposent le concept de l'atome comme particule indivisible constitutive de la matière. Cette idée est largement contestée par les philosophes de la Nature qui lui préfèrent les théories d'Aristote[8],[9].
env. 360 av. J.-C.
Platon introduit le terme "élément" (stoicheia) et son dialogue Timée, qui inclut une discussion sur la composition des corps organiques et inorganiques ainsi qu'un traité rudimentaire sur la chimie ; il y décrit la forme géométrie qu'adoptent les particules constitutives des différents éléments : tétraèdre (feu), octaèdre (air), icosaèdre (eau), et cube (terre)[10] .
env. 350 av. J.-C.
Aristote, se fondant sur les thèses d'Empédocle, propose l'idée d'une substance comme la combinaison de matière et d'une forme. Il décrit la théorie des cinq éléments : feu, eau, terre, air, et éther. Cette théorie est largement acceptée à travers tous le monde occidental et restera la norme durant plus de 1000 ans[11].
env. 50 av. J.-C.
Lucrèce publie De rerum natura (De la nature des choses), une description poétique des idées de la théorie atomique[12].
env. 300
Zosimos de Panopolis écrit un des livres les plus anciens connus sur l'alchimie, qu'il définit comme l'étude de la composition des eaux, du mouvement, de la croissance, de l'emboitement et désemboitement[13].
env. 815
Jabir Ibn Hayyan (connu sous le nom de Geber), qui est parfois considéré comme le "père de la chimie"[14],[15] développe une méthode scientifique primaire pour la chimie, et isole de nombreux acides tels que : l'acide hypochloreux, l'acide nitrique, l'acide citrique, l'acide acétique, l'acide tartrique, et l'eau régale[16].
env. 900
Abu Bakr Mohammad Ibn Zakariya al-Razi (ou Rhazes) publie plusieurs traités de chimie, comprenant l'une des plus ancienne description de distillation contrôlée et de méthode d'extraction. Il a également développé une méthode de production de l'acide sulfurique[17].
env. 1220
Robert Grossetête publie plusieurs commentaires aristotéliciens où il présente un schéma primaire de méthode scientifique[18].
env. 1267
Roger Bacon publie Opus Maius, qui entre autres choses, propose une forme primitive de la méthode scientifique et contient les résultats de ses expériences sur la poudre à canon[19].
env. 1310
Pseudo-Geber, un alchimiste espagnol anonyme qui a écrit sous le pseudonyme de Geber, publie plusieurs livres qui établissent la théorie selon laquelle tous les métaux sont composés d'une proportion variable de soufre et de mercure[20].
env. 1530
Paracelse (1493-1541) développe l'étude de la iatrochimie, une sous-discipline de l'alchimie dédiée au prolongement de la vie, c'est-à-dire l'ancêtre de la pharmaceutique moderne. Il est parfois aussi considéré comme le premier à employer le mot "chimie"[13]. Par ailleurs, il est le premier à décrire la production du gaz hydrogène en versant du vitriol sur de la poudre de fer, mais il ne comprend pas la nature exacte du gaz dégagé au cours de l'expérience.


1597
Andreas Libavius publie Alchimie, considéré comme l'un des premiers livres de chimie systématique[21].

XVIIe et XVIIIe siècles

Francis Bacon
Robert Boyle (1627-1691)
Antoine Lavoisier
Jacques Charles
1605
Sir Francis Bacon publie De dignitate et augmentis scientiarum—The Advancement of Learning (Du progrès et de la promotion des savoirs), qui contient une description de ce qui sera plus tard connu sous le nom de méthode scientifique[22].
1605
Michael Sendivogius publie le traité alchimique A New Light of Alchemy qui propose l'existence de la substance de la vie présente dans l'air, découverte plus tard et connue sous le nom d'oxygène[23].
1615
Jean Béguin publie Tyrocinium Chymicum, un traité de chimie contenant la première équation chimique[24].
1637
René Descartes publie son Discours de la méthode, qui contient les grandes lignes de la méthode scientifique[25].
1648
Publication posthume du livre Ortus medicinae par Jean Baptiste van Helmont, qui est décrit par certains comme une transition majeure entre l'alchimie et la chimie moderne, et qui aura une influence majeure sur Robert Boyle. Le livre contient les résultats de nombreuses expériences et établit une version primitive de la loi de conservation de la masse[26].
1661
Robert Boyle, l'un des fondateurs de la chimie moderne et premier chimiste moderne publie The Sceptical Chymist (le Chimiste Sceptique), un traité faisant la distinction entre la chimie et l'alchimie. Il contient les plus anciennes versions "modernes" des notions d'atomes, de molécules, et de réaction chimique, et marque le début de l'histoire de la chimie moderne[27].
1662
Robert Boyle propose la Loi de Boyle-Mariotte, une description fondée sur l'expérience du comportement des gaz, plus particulièrement la relation entre la pression et le volume[27].
1754
Joseph Black isole le dioxyde de carbone, qu'il nomme "air fixe"[28].
1758
Joseph Black formule le concept de chaleur latente pour expliquer la thermochimie des changements de phases[29].
1773-1774
Carl Wilhelm Scheele et Joseph Priestley isole de manière indépendante l'oxygène, appelée par Priestly "air déphlogistiqué" et par Scheele "air du feu"[30],[31].
1778
Antoine Lavoisier, considéré comme "Le père de la chimie moderne" [32], redécouvre et donne à l'oxygène son nom actuel, et reconnait son rôle important dans la combustion[33]..
1787
Antoine Lavoisier publie Méthode de nomenclature chimique, le premier système moderne de nomenclature chimique[33].
1787
Jacques Charles propose la Loi de Charles, un corolaire de la loi de Boyle, qui décrit la relation entre la température et le volume d'un gaz (note : cette loi porte aujourd'hui le nom de Loi de Gay-Lussac, le nom de Loi de Charles a toutefois été donné à la loi décrivant la relation entre température et pression d'un gaz)[34].
1789
Antoine Lavoisier publie Traité Élémentaire de Chimie, le premier livre de chimie moderne. Il présente un panorama complet de la chimie moderne (de cette époque), et inclut la première définition concise de la loi de conservation de la masse ; ce traité représente le début de la discipline connue sous le nom de Stœchiométrie[33],[35].
1797
Joseph Louis Proust propose la loi des proportions définies, qui énonce que les éléments se combinent toujours selon un même rapport pondéral pour former un composé[36].
1800
Alessandro Volta met au point la première pile électrique, fondant la discipline de l'électrochimie[37].

XIXe siècle

John Dalton (1766-1844)
Jöns Jacob Berzelius(1779-1848)
Lord Kelvin
Louis Pasteur
Kékulé
Mendeleev
Vant Hoff
Gibbs
Arrhénius
1803
John Dalton, l'un des fondateurs de la chimie moderne, propose la loi de Dalton, qui décrit la relation entre les composants d'un mélange de différents gaz et la contribution relative de ceux-ci à la pression totale[38].
1805
Louis Joseph Gay-Lussac découvre que l'eau est composée en volume de deux parts d'hydrogène pour une part d'oxygène[39].
1807
Jöns Jacob Berzelius introduit deux nouveaux noms pour classer les composés : organique pour les composés provenant d'organismes vivants et minéral pour ceux dérivés de minéraux. À cette époque, cette séparation se basait sur la théorie du vitalisme[40].
1807-1808
Sir Humphry Davy utilise le principe d'électrolyse pour isoler un grand nombre d'éléments tels que le potassium, le sodium, le calcium, le strontium, le baryum, le chlore et découvre l'aluminium[41].
1808
Joseph Louis Gay-Lussac compile et découvre de nombreuses propriétés chimiques et physiques relative à l'air et à d'autres gaz. Il fournit les preuves expérimentales des lois de Boyle et de Charles ainsi que les relations entre la densité et la composition d'un gaz[39].
1808
John Dalton publie New System of Chemical Philosophy, qui contient la première description scientifique moderne de la théorie atomique et la description claire de la loi des proportions multiples[38].
1808
Jöns Jacob Berzelius, un des fondateurs de la chimie moderne, publie Lärboki Kemien où il propose l'usage des symboles chimiques moderne ainsi que le concept de poids atomique relatif[42].
1811
Amedeo Avogadro propose la loi d'Avogadro, qui énonce que des volumes égaux de gaz, aux mêmes conditions de température et de pression, contiennent le même nombre de particules[43].
1815
William Prout fait l'hypothèse que tous les éléments sont un conglomérat d'atomes d'hydrogène[44].
1825
Michael Faraday isole le benzène, le premier composé aromatique[45]/
1825
Friedrich Wöhler et Justus von Liebig réalisent la première découverte confirmée d'isomères, dont l'existence et le nom avaient été proposés par Berzélius. En travaillant avec de l'acide cyanique et de l'acide fulminique, ils déduisent de manière correcte que l'isomérie est causée par l'arrangement différent des atomes dans la structure moléculaire[46].
1827
William Prout classe les biomolécules en divers groupes, toujours utilisés aujourd'hui : glucide, protéine et lipide[44].
1828
Friedrich Wöhler réalise la synthèse de l'urée, établissant ainsi le fait que des composés organiques pouvait être obtenus à partir des composés inorganiques et contredisant la théorie du vitalisme[40],[46].
1832
Friedrich Wöhler et Justus von Liebig découvrent et expliquent la notion de groupe fonctionnel et de radical en chimie organique[46].
1840
Germain Henri Hess propose la loi de Hess, forme primitive de la loi de conservation de l'énergie, qui établit que l'énergie échangée lors d'un processus chimique dépend uniquement des états des réactifs et des produits et pas du chemin suivi entre ces deux états[47].
1847
Hermann Kolbe obtient de l'acide acétique à partir de réactifs inorganiques, preuve supplémentaire contre la théorie du vitalisme[48].
1848
Lord Kelvin établit le concept de zéro absolu, température à laquelle cesse tout mouvement moléculaire[49].
1849
Louis Pasteur découvre que la forme racémique de l'acide tartrique est un mélange des énantiomères lévogyre et dextrogyre, clarifiant la nature de la rotation optique et apportant une contribution majeure dans le domaine de la stéréochimie[50].
1852
August Beer propose la loi de Beer, qui explique la relation entre la composition d'une substance et la quantité de lumière qu'elle absorbe. Basée partiellement sur les travaux plus anciens de Pierre Bouguer et Johann Heinrich Lambert, elle établit la technique analytique connue sous le nom despectrophotométrie[51].
1855
Benjamin Silliman Jr. introduit la méthode de craquage, qui a rendu possible l'industrie pétrochimique moderne[52].
1856
William Henry Perkin synthétise la mauvéine (ou mauve de Perkin), le premier pigment synthétique. Perkin fait cette découverte accidentellement lors d'une tentative pour obtenir de la quinine synthétique. Cette découverte est à l'origine de l'industrie des pigments et colorants synthétiques, l'une des plus anciennes industries chimiques[53].
1860
Stanislao Cannizzaro, reprenant les idées d'Avogadro sur les molécules diatomiques, compile une table des poids atomiques et la présente à la conférence de Karlsruhe de 1860, mettant fin à des dizaines d'années de conflit sur la question des poids atomiques et des formules moléculaires[54].
1862
Alexander Parkes présente la Parkesine, l'un des plus anciens polymères synthétiques, lors de l'Exposition International Exhibition de Londres. Cette découverte est à la base de l'industrie plastique moderne[55].
1857
Friedrich Kekulé von Stradonitz propose l'idée de la tétravalence du carbone, c'est-à-dire la possibilité pour le carbone de former quatre liaisons chimiques. C'est toutefois à Archibald Scott Couper que revient la paternité de cette découverte[56].
1859-1860
Gustav Kirchhoff et Robert Bunsen fondent la disciple de la spectroscopie comme technique d'analyse chimique, ce qui les amène à la découverte du césium et du rubidium. D'autres expérimentateurs découvriront l'indium, le thallium, et l'hélium en utilisant le même procédé[57].
1862
Alexandre-Émile Béguyer de Chancourtois publie son hélice téllurique, une version tridimensionnelle du tableau périodique des éléments[58].
1864
John Newlands propose la loi des octaves, précurseur de la loi périodique des éléments[58].
1864
Lothar Meyer développe une ancienne version du tableau périodique composés de 28 éléments classés en fonction de leur valence[59].
1865
Johann Josef Loschmidt détermine le nombre exact de molécules contenues dans une mole qui sera plus tard appelé nombre d'Avogadro[60].
1865
Friedrich Kekulé von Stradonitz, se fondant en partie sur les travaux de Loschmidt, établit la structure du benzène comme étant un cycle à six atomes de carbone comportant une alternance de simples et doubles liaisons[56].
1865
Adolf von Baeyer commence ses travaux sur le pigment indigo, une référence dans l'industrie de la chimie organique moderne, qui a révolutionné l'industrie des colorants[61].
1869
Dimitri Mendeleïev publie le premier tableau périodique moderne, comprenant les 66 éléments connus à cette époque organisés selon leur poids atomiques. L'étrangeté (et l'originalité) de ce tableau est sa capacité à prédire correctement certaines propriétés d'éléments encore inconnus[58],[59].
1873
Jacobus Henricus van 't Hoff et Joseph Achille Le Bel développent de manière indépendante un modèle de liaison chimique pour expliquer les expériences de chiralité de Pasteur. Cette théorie fournit une cause physique à l'activité optique des composés chiraux[62].
1876
Josiah Willard Gibbs publie On the Equilibrium of Heterogeneous Substances, une compilation de ses travaux sur la thermodynamique et la chimie-physique qui développe le concept d'énergie libre pour expliquer les notions d'équilibre chimique[63].
1877
Ludwig Boltzmann établit le formalisme statistique de nombreux concepts physicochimiques comme l'entropie et la loi de distribution de vitesse moléculaire dans un gaz[64].
1883
Svante Arrhenius développe la théorie des ions pour expliquer la conductivité dans les électrolytes[65].
1884
Jacobus Henricus van 't Hoff publie Études de Dynamique chimique, une étude sur la cinétique chimique[66].
1884
Hermann Emil Fischer propose la structure de la purine, structure clé dans la plupart des biomolécules, qu'il synthétisera plus tard en 1898. C'est également à cette époque que débute les travaux sur la chimie du glucose et de ses dérivés[67].
1884
Henry Le Chatelier développe le principe de Le Chatelier, qui décrit l'évolution de l'équilibre chimique d'un système en réponse à une contrainte externe[68]/
1885
Eugene Goldstein propose les noms de rayon cathodique, dont on découvrira plus tard qu'il s'agit d'un faisceau d'électrons, et rayon anodique, dont on découvrira qu'il s'agit d'ions hydrogène (plus tard appelé protons)[69]/
1893
Alfred Werner prouve la structure octaédrique des complexes de cobalt(III), et par extension celle de la majorité des autres métaux de transition d'après des raisonnements basés sur l'isomérie. Ces avancées sont à l'origine d'une nouvelle discipline : la chimie de coordination[70].
1894-1898
William Ramsay découvre les gaz rares, ajoutant au tableau périodique une dernière colonne insoupçonnée[71].
1897
Joseph John Thomson découvre l'électron[72]/
1898
Wilhelm Wien démontre qu'un flux d'ions positifs peut être déflecté par des champs magnétiques et que cette déflection est proportionnelle au rapport masse/charge. Cette découverte sera à la base de la spectrométrie de masse[73].
1898
Maria Sklodowska-Curie et Pierre Curie isolent le radium et le polonium à partir de pechblende[74].
c. 1900
Ernest Rutherford découvre l'origine de la radioactivité ; une émission de rayonnement ou de particules à partir du noyau atomique[75].

XXe siècle

Peter Debye
Louis de Broglie
Wolfgang Pauli
Erwin Schrödinger
Werner Heisenberg
Linus Pauling
Francis Crick
1903
Mikhail Semenovich Tswett invente la chromatographie[76].
1904
Hantaro Nagaoka propose un modèle de la structure de l'atome, où les électrons orbitent autour d'un noyau dense[77].
1905
Albert Einstein explique le mouvement brownien et prouve définitivement l'existence des atomes[78].
1907
Leo Hendrik Baekeland invente la bakélite, l'un des premiers plastiques commercialisés à grand succès[79].
1909
Ernest Rutherford, Hans Geiger, et Ernest Marsden réalisent l'expérience de la feuille d'or, qui prouve que l'atome est composé d'un noyau positif extrêmement dense entouré d'un nuage électronique diffus[75].
1909
Robert Millikan mesure la charge élémentaire de l'électron avec une précision inégalée grâce à son expérience de la goutte d'huile, qui confirme que tous les électrons ont la même charge et masse[80].
1909
Søren Sørensen introduit le concept de pH et développe une méthode de mesure de l'acidité[81].
1909
Fritz Haber met au point le procédé Haber pour la synthèse de l'ammoniac à partir d'hydrogène et d'azote, ce qui provoquera une révolution dans l'industrie chimique[82].
1911
Antonius Van den Broek propose l'idée que les éléments sur le tableau périodique sont mieux organisés en les classant par la charge nucléaire positive que par la masse atomique[83].
1911
Le premier congrès Solvay est tenu à Bruxelles, réunissant les scientifiques les plus renommés de l'époque. Des conférences en chimie et physique continuent à ce jour à être tenues régulièrement[84].
1912
William Henry Bragg et William Lawrence Bragg proposent la loi de Bragg et créent la discipline de la diffractométrie de rayons X, un outil important dans la détermination des structures cristallines de substances[85].
1912
Peter Debye développe le concept de dipôle moléculaire pour décrire des distributions de charge asymétriques dans certaines molécules[86].
1913
Niels Bohr présente le modèle de Bohr, un modèle de la structure atomique utilisant la mécanique quantique et où les électrons ne peuvent se trouver que sur certaines orbitales bien définies[87].
1913
Henry Moseley, travaillant sur l'idée de Van den Broek (cf. supra), introduit le concept de numéro atomique pour corriger des inconsistances dans le tableau périodique proposé par Mendeleev, qui était lui basé sur la masse atomique des éléments[88].
1913
Frederick Soddy propose le concept d'isotopes, que des éléments ayant les mêmes propriétés chimiques pouvaient avoir des masses différentes[89].
1913
Joseph John Thomson démontre que des particules subatomiques chargées peuvent être séparées par leur rapport masse/charge, ce qui est connu sous le nom de spectrométrie de masse[90].
1913
Carl Bosch et ses collaborateurs complètent l'industrialisation du procédé Haber (également appelé procédé Haber-Bosch), ce qui amènera une révolution dans l'industrie chimique et aura d'importantes conséquences en agriculture[82].
1916
Gilbert N. Lewis publie The Atom and the Molecule, qui contient les fondations de la théorie de la liaison de valence[91].
1921
Otto Stern et Walther Gerlach établissent le concept du spin[92].
1923
Gilbert N. Lewis et Merle Randall publient Thermodynamics and the Free Energy of Chemical Substances, premier traité moderne de thermodynamique chimique[93]. La même année, Gilbert N. Lewis développe la théorie de paire électronique dans la théorie des réactions acide/base [91].
1924
Louis de Broglie introduit le modèle ondulatoire en mécanique quantique en se basant sur les idées de la Dualité onde-particule[94].
1925
Wolfgang Pauli développe le principe d'exclusion, qui énonce que deux électrons d'un atome ne peuvent se trouver dans le même état quantique, décrit par quatre nombres quantiques[95].
1926
Erwin Schrödinger propose l'équation de Schrödinger, qui fournit une base mathématique pour le modèle ondulatoire[96].
1927
Werner Heisenberg développe le principe d'incertitude qui explique le mécanisme du mouvement de l'électron autour du noyau atomique[97], tandis que Fritz London et Walter Heitler appliquent les principes de la mécanique quantique pour expliquer la liaison covalente de la molécule d"hydrogène[98] marquant le début de la chimie quantique[99].
1930
Linus Pauling propose les règles de Pauling, qui sont les principes clés pour l'utilisation de la cristallographie à rayons X pour déduire la structure moléculaire[100].
1930
Une équipe de chimistes dirigée par Wallace Carothers à DuPont développe le nylon, l'un des polymères synthétiques les plus commercialisés de l'histoire[101].
1931
Erich Hückel propose la règle de Hückel, qui explique les propriétés aromatiques d'une molécule cyclique plane[102].
1931
Harold Urey découvre le deutérium par distillation fractionnée d'hydrogène liquide[103].
1932
James Chadwick découvre le neutron[104].
1932
Linus Pauling est le premier à décrire les propriétés de l'électronégativité comme un moyen de prédire le moment dipolaire d'un lien chimique[100].
1937
Carlo Perrier et Emilio Segrè réalisent la première synthèse confirmée de technétium-97, le premier élément artificiel produit, complétant ainsi une case manquante du tableau périodique[105].
1937
Eugène Houdry développe une méthode pour le craquage catalyique du pétrole, ce qui aboutit au développement de la première raffinerie de pétrole[106].
1937
Pyotr Kapitsa, John Allen et Don Misener obtiennent de l'hélium à l'état superfluide (de viscosité nulle). Les propriétés macroscopiques de cette phase de l'hélium peuvent être expliquées par la mécanique quantique[107].
1938
Otto Hahn découvre la fission nucléaire de l'uranium et du thorium[108].
1939
Linus Pauling a publié The Nature of the Chemical Bond une somme de décennies de travail sur la liaison chimique. Il s'agit d'un des textes chimiques modernes les plus importants. Il détaille la théorie de l'hybridation des orbitales, les liaisons covalentes et ioniques expliquées en fonction de l'électronégativité, ainsi que la mésomérie[100].
1940
Edwin McMillan et Philip H. Abelson découvrent le neptunium, le plus léger et le premier synthétisé des transuraniens, produit de la fission de l'uranium. McMillan fonde un laboratoire à Berkley où seront découvert plusieurs nouveaux éléments et isotopes[109].
1941
Glenn T. Seaborg poursuit les travaux de McMillan en créant des nouveaux noyaux d'atomes grâce à la méthode de capture des neutrons puis ensuite par des réactions nucléaires[109].
1945
Jacob A. Marinsky, Lawrence E. Glendenin, et Charles D. Coryell réalisent la première synthèse du prométhium, comblant un " vide" dans la classification périodique des éléments[110].
1945-1946
Felix Bloch et Edward Mills Purcell développent le procédé de résonance magnétique nucléaire, une technique importante d'analyse des structures des molécules en chimie organique[111].
1951
Linus Pauling utilise la cristallographie par rayon X pour déduire la structure secondaire des protéines[100].
1952
Alan Walsh pionnier dans le domaine de la spectroscopie d'absorption, une importante méthode quantitative qui permet de mesurer la concentration spécifique d'un composant dans un corps[112].
1952
Robert Burns Woodward, Geoffrey Wilkinson, et Ernst Otto Fischer découvrent la structure du ferrocène, une des premières découvertes qui marque le début de la chimie organométallique[113].
1953
James D. Watson et Francis Crick proposent une structure de l'ADN, début de la biologie moléculaire[114].
1958
Max Perutz et Sir John Cowdery Kendrew utilisent la cristallographie par rayons X pour élucider la structure d'une protéine, la myoglobine du Grand Cachalot[115].
1962
Neil Bartlett synthétise l'hexafluoroplatinate de xénon, prouvant pour la première fois que les gaz nobles peuvent former des composés chimiques[116].
1964
Richard R. Ernst réalise des expériences qui vont mener au développement de la RMN par transformée de Fourier, augmentant la sensibilité de cette technique et ouvrant la porte à l'imagerie par résonance magnétique RMI[117].
1965
Robert Burns Woodward et Roald Hoffmann établissent les règles de Woodward-Hoffmann, qui utilisent la symétrie des orbitales moléculaires pour expliquer la stéréochimie des réactions chimiques[113].
Buckminsterfullerene, C60
1985
Harold Kroto, Robert Curl et Richard Smalley découvrent les fullerènes, une large classe de molécules carbonés ressemblant aux dômes géodésiques de l'architecte Richard Buckminster Fuller[118].
1991
Sumio Iijima utilise la microscopie électronique pour découvrir un type de fullerène cylindrique appelé nanotube de carbone, bien que des études dans ce domaine avaient été effectuées en 1951. Ce composé est très utilisé dans la nanotechnologie[119].
1995
Eric Cornell et Carl Wieman produisent le premier condensat de Bose-Einstein, une substance qui possède des propriétés de la mécanique quantique à une échelle macroscopique[120].

XXIe siècle

Voir aussi

Ouvrages historiques

Plusieurs des ouvrages historiques ayant contribué de manière importante au développement de la chimie sont librement consultables et téléchargeables. En voici une liste non exhaustive

Références

  1. (en) Theodore L. Brown Chemistry: The Central Science. Prentice Hall, 1977. ISBN 0-13-128769-9.
  2. (en) J. Gwyn Griffiths, « The Orders of Gods in Greece and Egypt (According to Herodotus) », dans The Journal of Hellenic Studies, vol. 75, 1955, p. 21-23 [lien DOI] 
  3. (en) A. Stefan Hoeller, « On the Trail of the Winged God: Hermes and Hermeticism Throughout the Ages », 1996. Consulté le 1er septembre 2007
  4. (en) Patsy Ann Giese, « Women in Science: 5000 Years of Obstacles and Achievements » sur http://www1.umn.edu/ships/. Consulté le 1er septembre 2007
  5. Fragment 30, Clément d'Alexandrie, Stromates, V, 105.
  6. (sous la direction de), Dictionnaire d'histoire et philosophie des sciences, Paris, PUF/Quadrige, septembre 2003, 1056 p. (ISBN 213052866X)(ISSN 0291-0489), p. 327 
  7. (en) Richard Party, « Empedocles » sur http://plato.stanford.edu/ Stanford Encyclopedia of Philosophy, 2005. Consulté le 1er septembre 2007
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