Chateau de Maisons-Laffitte

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Château de Maisons-Laffitte

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Château de Maisons-Laffitte
Château de Maisons-Laffitte

Présentation
Période ou style
Type château
Architecte François Mansart
Date de construction XVIIe siècle
Classement Monument historique
Géographie
Latitude
Longitude
Non renseigné
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Pays France
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Monument - Monuments par pays

Le château de Maisons-Laffitte, à l'origine château de Maisons, est un château situé à Maisons-Laffitte dans les Yvelines, chef-d'œuvre de l'architecture civile française du XVIIe siècle, qui constitue une référence majeure dans l'histoire de l'architecture.

Le château est ouvert au public et géré par le Centre des monuments nationaux[1].

Sommaire

Histoire

Les Longueil, ancienne famille de parlementaires, possédaient pour partie la seigneurie de Maisons depuis 1460, et en pleine propriété à partir de 1602. À partir de 1630, et pendant sans doute vingt à trente ans, René de Longueil, premier président de la Cour des aides puis président à mortier au Parlement de Paris, consacre la fortune héritée de sa femme, Madeleine Boulenc de Crévecœur (décédée en 1636), à la construction d'un magnifique château. Il peut passer l'été dans son château en 1649, mais les travaux des dépendances se poursuivent bien au-delà de cette date.

Sur la foi des témoignages des contemporains, le bâtiment est attribué à l'architecte François Mansart. Aucun document ne corrobore cette attribution, en dehors d'un paiement de 26.000 livres effectué par René de Longueil au profit de François Mansart en 1657, a priori après l'achèvement du château. Néanmoins, elle est affirmée par un pamphlet intitulé « La Mansarade » qui accuse l'architecte d'avoir réalisé, après avoir fait élever le premier étage, qu'il avait commis une erreur dans ses plans et d'avoir fait abattre tout ce qui avait été construit pour tout recommencer.

Charles Perrault attribue également Maisons à Mansart : « Le château de Maisons, dont Mansart a fait tous les bâtiments et les jardinages, est d'une beauté si singulière qu'il n'est point d'étranger qui ne l'aille voir comme l'une des plus belles choses que nous ayons en France. » Perrault souligne que l'architecte avait l'habitude de faire refaire parfois plusieurs fois certaines parties de ses bâtiments, à la recherche de la perfection. Ceci pourrait expliquer la durée anormalement longue de la construction, étalée sur plusieurs décennies.

À la mort de René de Longueil, en 1677, le château reste dans sa descendance jusqu'en 1732, puis passe par succession à la marquise de Belleforière puis au marquis de Soyécourt. Il devient en 1777 la propriété du comte d'Artois, frère de Louis XVI et futur roi sous le nom de Charles X, qui y fait faire d'importantes transformations intérieures par son architecte, François-Joseph Bélanger. Ces travaux sont interrompus en 1782 en raison du manque d'argent. Le château n'est plus entretenu et se délabre.

Confisqué comme bien national sous la Révolution, il est vendu en 1798 à un fournisseur aux armées, M. Lauchère, puis, en 1804, au maréchal Lannes et enfin, en 1818, au banquier parisien Jacques Laffitte. Celui-ci procède, à partir de 1834, à l'urbanisation du parc sous forme d'un lotissement et détruit les magnifiques écuries pour fournir aux acheteurs des matériaux de construction. En 1844, le château lui-même passe à sa fille, la princesse de la Moskowa qui le cède en 1850 à Charles Xavier Thomas de Colmar, inventeur de la première machine à calculer industrielle : l'arithmomètre Thomas. En 1877, les héritiers de Thomas de Colmar, cèdent le château au peintre Tilman Grommé qui lotit le petit parc et démolit le portail d'entrée de l'avant-cour qui, sévèrement réduite, est close par une grille en fer forgé qui proviendrait du château de Mailly en Picardie.

En 1905, l'État rachète le château pour le sauver de la démolition ; il est classé Monument historique en avril 1914[2].

Architecture

Château de Maisons.jpg

Extérieurs

Le château de Maisons a été construit entre la Seine et la forêt de Saint-Germain-en-Laye, avec une façade sur jardin orientée sud-est. Originellement, il comportait un jardin, un petit parc de 33 hectares et un grand parc de 300 hectares. On y accédait par deux avenues se croisant en T devant le portail de l'avant-cour (avenue Eglé et avenue Albine) : l'axe principal conduisait à la forêt, l'axe transversal à la Seine, qu'on franchissait par un bac en direction de Paris, en traversant le village situé au sud-ouest du château. Trois portails (outre celui de l'avant-cour) étaient disposés aux extrémités des avenues comprenant chacun deux portes encadrant un saut-de-loup, dispositif appelé « ahah » très caractéristique de l'architecture de François Mansart.

De part et d'autre du fond de l'avant-cour, Mansart avait édifié les écuries, chef-d'œuvre d'architecture qui ne nous est malheureusement connu que par des relevés, et une fausse façade, ou « renard », destinée à créer un effet de symétrie. Le parti monumental des écuries annonçait Versailles et Chantilly. De ce magnifique ensemble ne subsiste qu'une grotte, qui était sans doute l'abreuvoir des chevaux.

Le château lui-même a été édifié sur une plateforme rectangulaire bordée d'un fossé sec. La cour d'honneur était délimitée par des terrasses qui la faisaient apparaître décaissée et créaient une virtualité du château traditionnel de plan fermé. Le logis ne comporte que de courtes ailes. Il comprend plusieurs corps ayant chacun leur comble, avec des toits écrêtés et pourvus de hautes souches de cheminées, et des avant-corps marqués par des ressauts de façade, selon une disposition qui rappelle les œuvres de Pierre Lescot et de Philibert Delorme au siècle précédent. À cette époque se rattache également la disposition du logis simple en profondeur, avec trois étages de sous-sols, un premier étage noble sur rez-de-chaussée et trois étages de combles.

Intérieurs

Vestibule

On entre dans le château par un grand vestibule central qui n'était primitivement fermé que par des grilles. Ces grilles, ouvrages exceptionnels de ferronnerie, sont aujourd'hui au musée du Louvre ; elles illustrent l'utilisation extensive de la ferronnerie d'art à Maisons. Le mariage de la pierre et de la sculpture donne un sentiment de grandeur et de noblesse qui en fait l'un des morceaux d'architecture les plus caractéristiques du XVIIe siècle français en général, et de l'art de François Mansart en particulier. Les huit colonnes de styles doriques sont cannelées, rudentées et légèrement fuselées. Quatre aigles aux ailes déployées (symbole des Longueil) apparaissent aux angles de la pièce. Sur les quatre lunettes de la voûte sont visibles des bas-reliefs de Gilles Guérin, sur des dessins de Jacques Sarazin, illustrant les quatre éléments à travers des figures mythologiques romaines : Cybèle (la terre), Junon (l'air), Neptune (l'eau) et Jupiter (le feu). Ce vestibule distribue deux appartements.

Appartement de René de Longueil

L'appartement de gauche, dit « appartement des Captifs », était sans doute celui de René de Longueuil et a conservé son décor d'origine. Une antichambre mène à une pièce d'angle, ancienne chambre d'apparat dite aussi "salon des captifs". La cheminée représente Louis XIII (sur un médaillon au centre de la partie supérieure) entouré de captifs (sculpture de Gilles Guérin), d'où le nom donné à l'appartement. Ces deux prisonniers symbolisent les deux victoires qu'a remporté le roi pendant la Guerre de trente ans. La partie centrale, un bas-relief, représente le triomphe de Louis XIII sur un char suivi de captifs enchaînés. La plaque de fonte de la cheminée est aux armes des Longueil. Le salon des captif conserve également plusieurs peintures dont Le paysage en cascade de Hubert Robert réalisée en 1779 et L'éruption du mont Vésuve par Pierre-Jacques Volaire, réalisée en 1774 et qui illustre l'un des sujet de prédilection du peintre.

Appartement du comte d'Artois

L'appartement de droite, dit « appartement de la Renommée », a été entièrement refait par Bélanger pour le comte d'Artois dans le style néo-classique. L'intervention de Bélanger à Maisons a été relativement discrète et remarquablement respectueuse du style général de l'édifice.

Appartement du maréchal Lannes

Chambre de Lannes

À l'étage, l'appartement de droite, dit « des aigles », doit son nom à la décoration réalisée au temps du maréchal Lannes.

Appartement à l'italienne

L'appartement de gauche, dit « appartement du roi » ou « appartement à l'italienne » parce que toutes les pièces sont à l'italienne, c'est-à-dire couvertes en fausses voûtes. Il comprend une vaste salle des fêtes, dite aussi salle des gardes, avec une tribune pour les musiciens. Elle ouvre sur un salon appelé salon d'Hercule, par référence au tableau d'Hercule terrassant l'hydre du Guide qui ornait autrefois la cheminée monumentale, décorée de sculptures par Guérin. Dans le pavillon est, une pièce couverte en dôme orné de termes annonce le grand salon de Vaux-le-Vicomte. Un petit cabinet ovale, dit « cabinet des miroirs », comporte une décoration d'un grand raffinement, et a notamment conservé un précieux parquet incrusté d'étain et d'os.

Postérité

Le château de Franconville à Saint-Martin-du-Tertre (Val-d'Oise), construit par Gabriel-Hippolyte Destailleur pour le duc de Massa en 1876, est étroitement inspiré du château de Maisons-Laffitte.

Un « clone » du château de Maisons-Laffitte a été construit à trente kilomètres de Pékin (Chine) sur un domaine de 300 hectares, par le milliardaire chinois Zhang Yuchen. Il est utilisé comme hôtel et centre de séminaires sous le nom de Zhang-Laffitte, le propriétaire s'étant toutefois réservé plusieurs pièces pour son usage personnel. La construction du bâtiment a nécessité un budget de 40 millions d'euros et l'intervention de mille ouvriers, sur trois ans de travaux. Il a été inauguré en 2004. Un reportage lui a été consacré le 29 novembre 2006 par France 3.

Œuvres

Liste des œuvres exposées.[3]

Personnages liés au Château

Films et téléfilms tournés au Château de Maisons-Laffitte

Références

  1. Monuments nationaux : Château de Maisons
  2. Notice no PA00087491, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
  3. Larousse Mensuel 1911-1913 pg 614

Bibliographie

  • Claude Mignot, Le Château de Maisons, Éditions du patrimoine, coll. "Itinéraire du patrimoine", 1998.
  • Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Le guide du patrimoine, Île-de-France, Hachette, 1992.

Liens externes

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48°56′50″N 2°9′14″E / 48.94722, 2.15389

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