Cathédrale de la sainte-trinité de laval

Cathédrale de la sainte-trinité de laval

Cathédrale de la Sainte-Trinité de Laval

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Cathédrale
de la Sainte-Trinité de Laval
Vue générale de l'édifice
Vue générale de l'édifice

Latitude
Longitude
48° 04′ 05″ Nord
       0° 46′ 25″ Ouest
/ 48.068056, -0.77361
 
Pays France France
Région Pays de la Loire
Département Mayenne
Ville Laval
Culte Catholique romain
Type Cathédrale
Rattaché à Diocèse de Laval (siège)
Début de la construction XIIe siècle
Fin des travaux XVIe siècle
Style(s) dominant(s) Gothique
Classé(e) Monument historique (1840)

La Cathédrale de la Trinité est la cathédrale de Laval, chef-lieu du département de la Mayenne.

Commencée au XIe siècle, elle subit au cours des siècles de nombreuses modifications, démolitions et agrandissements qui lui donnent son caractère riche en styles, étalé et original. En effet, à force de transformations, elle a progressivement perdu sa cohérence et son plan originel.

Tout d'abord église, elle ne devint cathédrale qu'en 1855, après avoir été choisie avec 1034 autres monuments antiques et médiévaux pour être classés Monuments historiques en 1840.

Sommaire

Histoire

La construction au XIe siècle

Dessin d'un pilier de la nef par Eugène Viollet-le-Duc, réalisé vers 1856

Une note de dépenses, écrite au XIe siècle par un moine de l'abbaye de la Couture dans un manuscrit contenant des opuscules de Rémi d'Auxerre, de saint Augustin et de saint Ambroise contient la première mention écrite de l'église de la Trinité[1]. Ce document nous renseigne sur l'époque de la construction de l'église ainsi que sur son plan primitif. La Trinité de Laval a par ailleurs toujours relevé de la Couture par son prieuré de Notre-Dame de Pritz.

Cette église fut donc fondée au cours du XIe siècle, entre les années 1040 et 1070. Il ne reste plus de la construction primitive que les deux chapelles voûtées en berceau de chaque côté de la tour et qui étaient primitivement les deux transepts, et les quatre piliers du chœur, dont l'ornementation des colonnes est évidente de cette époque.

Un de ces piliers est creux et reçoit l'escalier qui servait à monter au clocher. On voit encore une petite fenêtre servant à l'éclairer[2].

La nef devait être petite, moins élevée et moins large que celle qui existe maintenant. Le chœur et les deux transepts qui l'accompagnaient se terminaient par trois absides, qui ont subsisté jusqu'à la fin du XVe siècle, époque à laquelle on les démolit pour construire le chevet actuel de l'église.

L'église paroissiale du XIIe au XIVe siècle

Statue de terre cuite du XIIIe siècle

L'église, bien qu'achevée au XIe siècle, connut encore des travaux au XIIe siècle. Au cours de la seconde moitié de ce siècle, l'église devint paroissiale, ce qui exigea sans doute son agrandissement.

La nef actuelle, moins la fenêtre qui est au pignon au-dessus de l'orgue , est alors construite. Ses fenêtres géminées terminées en plein cintre, ses archivoltes avec dents de scie, les ogives romanes ou surbaissées de la voûte sont des marques évidentes de l'époque[1].

Le XIIIe siècle et le XIVe siècle ne sont pas témoins de grands travaux mais certains ornements, tels les statues de terre cuite, datent néanmoins de cette époque.

Laval Cathedral 2007 01.jpg

Le XVe siècle

Le mélange des styles et l'enchevêtrement des différentes constructions vus de l'extérieur

Selon l'historien manceau André René Le Paige (1699-1781), les voûtes de la nef ne furent achevées qu'en 1460. Il cite pour autorité la chronique manuscrite de Guillaume Le Doyen, du XVe siècle. Cette date est donc mentionnée par la plupart des documents relatifs à l'Histoire de l'église depuis le XVIIIe siècle.

Mais c'est une erreur manifeste et Le Doyen n'a pas dit un mot des voûtes de la nef dans sa chronique ; il n'a parlé que de la charpente et de la couverture[3],[4]. On peut néanmoins conclure que le faîte de la Trinité était beaucoup moins élevé au Moyen Âge qu'il ne l'est maintenant.

Quand on est placé sur les voûtes, on voit encore le long de la muraille de la tour du clocher les traces de l'accord de l'ancienne charpente et de la couverture avec cette muraille. Vers 1482 ou 1483, on voulut élever le faîte pour avoir un toit plus élancé selon le goût du temps[5]. A l'origine, le chœur était accompagné de deux transepts ; ce sont les deux voûtes en berceau qui existent encore[6].

Vers la fin du XVe siècle on fit beaucoup de travaux à l'église et on construisit notamment la sacristie. Jehan Bodard, l'un des curés de la Trinité, avait vendu, le 22 avril 1462, moyennant une rente de 30 sous, un appentis joignant l'église, pour faire ce bâtiment. On fit aussi la porte et le portique de la rue des Curés[7] Ce fut vers le même temps que disparurent les absides qui terminaient l'église et qu'on fit le chevet actuel, c'est-à-dire la chapelle de la communion, le sanctuaire du maître-autel et les deux latéraux C. D.

Un peu après fut faite la chapelle de Saint-Tugal ; et les cinq voûtes de toutes ces parties ont été évidemment faites en même temps[8].

Du XVIe au XVIIIe siècle

Triptyque du peintre hollandais Pieter Aertzen, du XVIe siècle

La partie où est l'autel Saint-Joseph est d'une époque postérieure au XVe siècle. Du moins la voûte en a été faite en même temps que celle qui est au-dessus de l'autel du Sacré-Cœur. Leur ressemblance et la liaison de leurs ornements démontrent évidemment leur contemporanéité[9].

On voit quel était l'état de l'église de la Trinité en 1522[10] L'église présentait une forme régulière et ne méritait aucunement les reproches de bizarrerie qui lui sont aujourd'hui si souvent adressés.

Les trois styles d'architecture qui y étaient employés, c'est-à-dire, celui du XIe siècle dans le chœur, du XIIe siècle dans la nef et du XVe siècle au chevet, se trouvaient agencés de manière à ne point produire à l'œil un effet disparate choquant. Mais les additions qu'on ne tarda pas à faire détruisirent cette ordonnance satisfaisante et firent de la Trinité un édifice incohérent dans son plan, et présentant un amalgame de styles opposés.

À partir du XVIe siècle, on voulut agrandir l'église et on résolut de placer les nouvelles constructions au côté nord-est contre lequel se trouvait l'ancien cimetière de la paroisse, abandonné depuis 1459, et dont on pouvait disposer pour les nouveaux bâtiments. Mais ce terrain ne s'étendait pas jusqu'au chevet de l'église, et il y avait plusieurs maisons dont l'emplacement était nécessaire, sans que maintenant rien n'indique précisément où elles étaient placées. Ces maisons furent achetées par la fabrique[11], et le 14 septembre 1537 un marché fut conclu avec Jamet Neveu[12], maître maçon, pour construire deux chapelles à l'église de la Trinité, à raison de six sous quatre deniers par jour pour lui, et quatre sous pour chacun maçon qu'il mènerait.

Selon toutes les apparences, ce qu'on entend par ces deux chapelles, c'est la partie où est l'autel du Sacré-Cœur. Le 16 janvier 1541, par acte devant Guillaume Martin, notaire, le même Jamet Neveu s'obligea de voûter les trois chapelles neuves , et de faire les fermements des trois vitres desdites chapelles pour la somme de 250 livres[11]. Il est question ici de trois chapelles tandis que dans le premier acte, il n'était question que de deux[13]

Au XVIIe siècle puis au XVIIIe siècle, l'église ne connu pas de changement important ; seules les tapisseries d'Aubusson et la porte tambour en bois furent ajoutés alors.

De la Révolution à aujourd'hui

La nef et le chœur de la cathédrale

L'église n'échappa pas aux manifestations anticléricales de la Révolution française. Les destructions furent néanmoins peu importantes et seules quelques décorations, comme les blasons sculptés, disparurent.

Lors du rétablissement du culte en 1800, il ne pouvait être aucunement question ni du rétablissement du chapitre ni de celui de la paroisse de Saint-Tugal qui se trouva réuni tout naturellement à celle de la Trinité.

Article détaillé : Collégiale Saint-Tugal de Laval.

Les reliques de Saint-Tugal avaient été soustraites par des personnes favorables à la religion quand on s'était emparé de la châsse ainsi que du reste de l'argenterie, lors de la Révolution. Ce précieux dépôt fut remis à l'église de la Trinité après que l'identité en eut été valablement constatée[14].

La paroisse de la Trinité avait donc des motifs graves pour honorer Saint-Tugal d'une manière spéciale. Étant placée sous l'invocation d'un mystère, il eût été très convenable qu'elle eût un patron secondaire, et cependant elle n'en avait jamais eu. Depuis la Révolution française, on y avait conservé l'usage d'honorer Saint-Tugal, non point comme le reste du diocèse, le 16 novembre, mais le dimanche, selon l'ordre établi par M. de Tressan , avec cette différence, que la fête de la Dédicace établie depuis le Concordat, forçait quelquefois de transférer la solennité à un dimanche autre que celui qui précède la Trinité. On en faisait l'office du rit solennel mineur. Mais c'était un simple usage qui n'avait rien de bien fixe, et qui même n'était généralement suivi que pour l'office public.

Par ordonnance du 16 juin 1837, Mgr l'évêque du Mans a déclaré définitivement Saint-Tugal, patron secondaire de la Trinité ; depuis lors il n'y a plus d'incertitude, et il est honoré en cette qualité, conformément aux rubriques du diocèse. Quand la fabrique fit fondre en 1841 quatre nouvelles cloches, une d'elles fut dédiée à Saint-Tugal, et reçut son nom. En 1842, un nouveau règlement fut rédigé pour la confrérie des Prêtres, et envoyé à Rome, pour recevoir l'approbation du Saint Père. Par un induit du 5 avril 1842, sa Sainteté ordonna, de son propre mouvement, qu'il serait donné un patron titulaire à cette confrérie, par l'Évèque diocésain. Par une ordonnance du 22 mai suivant, Mgr l'Évèque du Mans désigna Saint-Tugal ; c'était bien évidemment à lui que ce titre devait être attribué, puisqu'il était patron de l'église dans laquelle cette confrérie avait été autrefois érigée et si long-temps desservie.

En 1840, l'église est classée Monument historique. Elle fait partie des 1034 premiers édifices classés de France, au même titre que les alignements mégalithiques de Carnac, le château de Roquetaillade, l'abbatiale de Vézelay, la basilique de Saint-Denis, la cathédrale Notre-Dame de Reims, l'église Saint-Jean de Montierneuf, la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais...

En 1855, le diocèse de Laval est créé et l'église de la Trinité, en temps que principal édifice religieux de la ville, choisie pour devenir cathédrale[15].

Description

Un vitrail

La cathédrale de la Trinité, telle que nous la voyons maintenant, est bien différente de ce qu'elle était à l'origine. Cet édifice n'est point l'œuvre d'un architecte qui en ait conçu et fait exécuter le plan ; c'est un composé de diverses constructions, ajoutées successivement les unes aux autres et portant chacune les caractères de l'époque à laquelle elle fut faite. Il n'est donc pas étonnant qu'elle manque d'ensemble et qu'elle offre des détails appartenant à tous les styles architectoniques du Moyen Âge et de la Renaissance.

La tour centrale date de 1110; la nef (deux travées en ogives naissantes), et le portail méridional de 1180-1185 ; le chœur avec déambulatoire date de la Renaissance. Elle possède des statues de terre cuite sur son portail du XIIIe siècle protégé à l'intérieur par un tambour de 1709.

la cathédrale referme aussi six tapisseries d'Aubusson du XVIIe siècle de la manufacture de Felletin, un triptyque de Saint Jean-Baptiste du peintre hollandais Pierre Aertzen (1505-1573), un orgue et une statue tumulaire en marbre de Guillaume Ouvrouin, évêque de Rennes en 1329.

Voir aussi

Liens internes

Bibliographie

  • Abbé Angot, L'église de la Trinité de Laval : sa construction et son plan primitif, in La Province du Maine, 1898, p. 42-50 ; tiré-à-part, Laval, Goupil, 1898, 11 pages. [1] ;
  • Mémorial de la Mayenne, Godbert, Laval, 1845, p. 119-123 ; p. 168-188.

Liens externes

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Notes et références

  1. a  et b L'église de la Trinité de Laval : sa construction et son plan primitif, in La Province du Maine, Abbé Angot, 1898, p. 42-50
  2. La porte qui y donnait entrée, était en dessous de cette fenêtre; les ornements que l'on voit au-dessus d'un placard de l'autre côté du pilier, n'indiquent nullement que la porte ait été en cet endroit ; ils sont contemporains de la nef, c'est-à-dire, postérieurs de beaucoup à l'époque où l'on se servait de cet escalier ; d'ailleurs c'est précisément là que le mur rentrant de la petite abside latérale, venait se relier au pilier.
  3. Voici le passage qui a été faussement interprété. Après avoir dit qu'en 1489, les religieux Dominicains commencèrent les fondements de leur église , Le Doyen ajoute : Item, quelque peu de temps auparavant, cinq ou six ans, ou environ, Messeigneurs de la Trinité avaient fait haulser de charpenterie neufve et ardoise la nef de leur église, de six à sept pieds de hauteur, plus qu'elle n'était, ou environ.
  4. Par conséquent vers 1482 ou 1483. Cette expression de Messeigneurs paraît maintenant singulière ; mais à cette époque Monseigneur et Monsieur s'employaient indifféremment, l'un pour l'autre.
  5. On rallongea les pièces de la charpente; il fallut aussi élever le grand pignon qui est au nord-ouest; on le décora des crochets qu'on y voit encore, on fit cette fenêtre en rosé qui éclaire le dessus des voûtes, et c'est très probablement alors que fut faite cette fenêtre ogivale au-dessus de la tribune de l'orgue, qui n'a aucune ressemblance avec les autres fenêtres de la nef.
  6. On doit reconnaître aussi que les deux arcades plein cintre servaient d'entrée aux deux absides qui accompagnaient le sanctuaire. Probablement que deux petites portes servaient à communiquer de la nef dans chaque transept sans passer sous la tour; mais celles qu'on voit aujourd'hui ont remplacé les premières au XIIe siècle.
  7. Isidore Boullier indique qu'alors fut fait aussi l'escalier qui conduit actuellement au clocher.
  8. Car toutes les colonnes se ressemblent, les nervures des voûtes ont le même profil et toutes les clefs offrent des médaillons qui ont dû être sculptés, ou des écussons actuellement mutilés.
  9. La chronique de Guillaume Le Doyen ajoute: « Et depuis, à la dicte Trinité abattu et démoli les croppcs de leur dicte église , auquel lieu firent leur chef d'église ainsi qu'il est de présent; par laquelle chose ils décorèrent leur église. » Par les croppes ou croupes, Le Doyen entend les absides. Isidore Boullier a peine à croire, avec lui, que leur démolition ait décoré l'église ; elle eût plutôt pour cause son agrandissement. L'époque de ces changements n'est pas indiquée ; mais elle n'a pas dû s'éloigner beaucoup de celle où fut élevée la charpente et au surplus assez long-temps avant 1522, année pendant laquelle écrivait Le Doyen ; car , si alors ces constructions eussent été récentes, il aurait employé quelque expression qui l'eût indiqué.
  10. La nef, le chœur, les parties qui les longent des deux côtés, enfin l'espace où sont au chevet de l'église, les autels de la Communion, de Saint-Tugal et de Saint-Joseph , (moins sa voûte) étaient telles qu'elles sont maintenant, avec ces différences que la travée la plus voisine du chœur était fermée du côté du portail actuel, par un mur semblable à celui qui est en face, du côté de la sacristie.
  11. a  et b Inventaire Jardrin.
  12. II est dit dans Guillaume Le Doyen que c'était lui qui avait fait le clocher d'Avesnières.
  13. Ces trois chapelles sont évidemment les deux évoquées et en outre l'espace où est maintenant l'autel de Saint-Joseph. Au premier coup d'oeil, il est facile de voir que ces trois parties de l'église ont été faites ensemble. Les voûtes en sont semblables, les nervures forment une suite et se prolongent les unes dans les autres, ce qui prouve l'unité du travail.
  14. De la même façon, la cloche Luanne de Luce-Anne fut transportée dans le clocher de la Trinité après la Révolution française. Elle y avait été conservée suite à une souscription effectuée par les paroissiens lors de l'achat de 4 cloches. Elle fut fondue vers la fin du XVe siècle
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