Camille Borghèse

Camille Borghèse
Page d'aide sur l'homonymie Pour les autres membres de la famille, voir : Borghese.
Camille Borghèse
Camille Borghèse.jpg
Naissance 19 juillet 1775
Rome
Décès 10 avril 1832 (à 56 ans)
Florence
Origine Papal States.gif États pontificaux
Allégeance Drapeau de l'Empire français Empire français
Arme Cavalerie
Grade Général de division
Années de service 1798 - 1814
Conflits Guerres napoléoniennes
Distinctions Prince de l'Empire
Grand collier de la Légion d'honneur
Famille Borghese,
Beau-frère de Napoléon Ier,
Frère du général de division François Borghèse.

Camille Borghèse (Camillo Filippo Ludovico Borghese), né le 19 juillet 1775 à Rome, mort le 10 avril 1832 à Florence, prince romain, prince de l'Empire, était général d'Empire et beau-frère de Napoléon Ier.

Sommaire

Biographie

Camille Borghèse, de l'illustre famille de ce nom, originaire de Sienne, alliée de plusieurs maisons souveraines et qui a fourni à l'église un pape (Paul V), et beaucoup de cardinaux, naquit à Rome, en 1775. Il était le fils aîné du prince Marcantonio IV Borghese (en), connu par son amour pour les arts, et qui avait beaucoup ajouté aux richesses de sa famille en tableaux, statues et monuments de tous les genres, accumulés par plusieurs générations dans les magnifiques galeries connues sous le nom de Villa Borghese, où ils ont formé pendant longtemps un des plus beaux ornements de l'ancienne capitale du monde. Le prince Marc-Antoine avait un second fils, François, prince Aldobrandini. Tandis que Marc-Antoine se prononçait hautement contre les principes de la Révolution française, ses deux fils, au contraire, en embrassaient la cause avec chaleur.

Portrait du prince Camillo Borghese (Bernardino Nocchi, 1799).

Lorsque les Français se furent rendus maîtres de Rome (1798), les deux Borghèse se réunirent à la population qui brûlait les titres de noblesse sur la place publique. Les princes prirent du service dans les rangs de l'armée révolutionnaire française et contribuèrent vaillamment à la défense de cette ville, qui, ensuite, fut assiégée et prise par les Napolitains. Contraints de se cacher pour se soustraire à la vengeance des vainqueurs et à la haine de leurs ennemis politiques, les deux frères n'en restèrent pas moins fidèles à la France, sur laquelle ils fondaient l'espérance de la régénération de l'Italie.

En 1803, et sur les conseils de Joachim Murat, Camille se rendit à Paris, auprès du premier Consul. Le général Bonaparte, frappé de l'enthousiasme que lui montrait le jeune prince, l'accueillit avec la plus grande faveur ; et comme il entrait déjà dans ses projets d'allier les membres de sa famille aux premières maisons de l'Europe, il maria le prince avec sa seconde sœur, Pauline, veuve du général Leclerc, mort de la fièvre jaune à Saint-Domingue. La cérémonie fut célébrée à Mortefontaine, le 14 brumaire an XII (6 novembre 1803). Cette union ne fut pas heureuse : les deux époux habitèrent rarement les mêmes lieux, et n'eurent point d'enfants.

Le 27 mars 1805, un décret du Sénat conservateur accorda au prince Camille la jouissance des droits de citoyen français. Napoléon le créa prince français et le décora du grand-cordon de la Légion d'honneur.

Lors de la reprise des hostilités avec l'Autriche, il fut d'abord nommé chef d'escadron dans la Garde impériale, ensuite colonel, puis enfin créé prince français et duc de Guastalla (30 mars 1806).

Il accompagna Napoléon pendant les campagnes d'Autriche (1805), de Prusse (1806) et de Pologne (1807), et se distingua par son courage dans la campagne contre les Prussiens et les Russes.

En 1806, c'est sur lui que Napoléon Ier jeta les yeux pour une mission aussi délicate que difficile : il fut envoyé à Varsovie pour insurger les Polonais contre l'empereur de Russie, en les séduisant par des promesses illusoires. Le négociateur ne réussit que trop bien dans une mission aussi délicate. On sait comment ce pays, qui aspirait à l'indépendance, fut détrompé, lorsque, au commencement de 1810, Napoléon, en épousant l'Impératrice Marie-Louise, sacrifia les intérêts de la Pologne à l'ambition de la maison d'Autriche.

En 1807, le prince Borghèse chargea à la tête de son régiment 8 escadrons russes qui se portaient sur Wittenberg, les mit en fuite, leur fit 100 prisonniers, dont 3 capitaines et 8 officiers.

Le Palazzina di caccia di Stupinigi, séjour du gouverneur-général des départements au-delà des Alpes.

Après la paix de Tilsitt, l'empereur le nomma gouverneur-général des départements au-delà des Alpes (grand dignitaire de l'Empire), chargé du gouvernement du Piémont, avec 1 million de traitement. Cette somme, jointe aux immenses revenus qu'il tirait de ses propres biens, lui permit de tenir à Turin un rang digne de sa haute position. Il ne tarda pas à conquérir l'affection des populations confiées à ses soins. Cette somptuosité fit aimer son administration dans cette contrée, où il donna de belles soirées et des fêtes splendides, recevant tout ce qu'il y avait de plus considérable et s'environnant d'un luxe véritablement « asiatique ». Rien de tout cela ne put séduire sa femme. Elle persista, sous prétexte de maladie ou par d'autres motifs, à rester en France, et rarement on la vit à Turin. La bonté, les manières affables, et surtout l'entier dévouement du prince Borghèse aux intérêts du pays, lui concilièrent bientôt l'affection et la confiance des habitants. La princesse Pauline n'essaya jamais de partager cette popularité en rejoignant son époux. Les formes de l'administration des départements au-delà des Alpes étaient aussi douces que le permettait la législation impériale ; mais les violences que celle-ci prescrivait souvent, n'étaient jamais imputées au prince Camille, dont l'éloignement à les faire exécuter n'était ignoré de personne.

C'est à cette époque (1810) que Napoléon avait acquis du prince Borghèse une grande partie de ses monuments de sculpture, pour huit millions de francs.

Le 19 avril 1814, le prince Camille proclama les changements survenus dans le gouvernement français. Peu de temps après, il capitula avec le général commandant les forces autrichiennes, comte de Bubna. Il dut lui remettre toutes les places du Piémont, mais en quittant ces contrées il y laissa des souvenirs qui l'honorent.

Après l'abdication de Napoléon, il cessa toute relation arec la famille Bonaparte, et se sépara de sa femme, dont il avait à se plaindre. Puis, le prince vendit sa terre de Lucedio, en Savoie, se retira d'abord à Rome, puis à Florence, dans un immense palais qu'il tenait de ses aïeux, où il fixa sa résidence. Là, ce prince généreux et sans ambition mena une vie douce et paisible, auprès du Grand-duc de Toscane, qui lui témoigna toujours une bienveillance affectueuse[1].

Il accorda cependant à la princesse son épouse la permission d'habiter son palais que ses ancêtres avaient bâti dans la capitale du monde chrétien. Il donna des ordres pour qu'on y pourvût à tous ses besoins. On sait même que quelque temps avant qu'elle mourût, il se laissa fléchir et la reçut dans son palais de Florence où elle a fini ses jours.

Pendant son séjour à Rome, en 1826, le pape Léon XII le traita avec beaucoup de distinction. En 1828, le souverain pontif le chargea d'offrir au roi Charles X une table de déjeuner en mosaïque : le prince accepta cette mission, et la remplit dignement. Il fut très bien accueilli par la cour des Tuileries, et il acheta en France beaucoup de tableaux, entre autres la Vénus du Corrège dont il enrichit encore sa belle galerie de Rome, la seule de l'Europe qui soit restée intacte au milieu des guerres et des révolutions. À son retour il alla rendre compte de sa mission à Rome, mais il ne voulut point rester dans cette capitale, et il retourna dans le magnifique palais qu'il avait fait construire à Florence, et qu'il préférait à toutes les résidences.

Borghèse était veuf depuis le 9 janvier 1825 lorsqu'il mourut, à Florence, le 10 avril 1832. Son frère Aldobrandini hérita de sa fortune.

Le prince de Borghèse eu peu d'instruction. Sa première éducation fut entièrement négligée, et lorsqu'il lui eut été permis de renoncer à la vie militaire à laquelle l'a condamné si longtemps son alliance avec Napoléon, il était trop tard pour entreprendre de s'en donner une seconde. Au reste, ce prince fut bon, brave, généreux, et doué d'un sens droit qui l'a souvent porté à déplorer les excès de l'ambition de son beau-frère et a en prévoir les résultats funestes.

La collection de la Villa Borghese

C'est en 1810 que le gouvernement français, jaloux de réunir dans le Musée impérial de Paris le plus de statues et autres antiquités qu'il lui serait possible de s'en procurer, acheta au prince Borghese 322 des objets les plus estimés qui décoraient depuis longtemps sa villa de Rome, dont les plus remarquables étaient le Gladiateur, le Sauroctone Borghèse, les deux Hermaphrodites, Bacchus, Hercule, etc...

Le prix en fut fixé à 8 millions de francs, moitié en argent comptant, et le reste en biens nationaux situés dans le Piémont, dont l'abbaye de Lucedio, près de Verceil, faisait partie.

Après les désastres de 1814 et 1815, l'ancien roi de Sardaigne demanda la restitution de cette terre qui était un de ses apanages (1814). Rentré en possession de ses états, en 1815, il fit séquestrer aussitôt ces propriétés. Le prince Borghèse était en droit, faute de paiement, de reprendre une moitié des objets qu'il avait cédés à la France. La question fut décidée par les ambassadeurs des puissances alliées qui étaient à Paris. En vertu du traité de paix conclu à Paris, le 20 novembre de la même année, avec l'Autriche, la Grande-Bretagne, la Prusse et la Russie, le prince Camille recouvra tous ceux de ces précieux monuments de la villa Borghèse dont on ne lui avait pas payé la valeur. Les autres restèrent au musée de Paris, où ils se trouvent encore.

État de service

Campagnes

Faits d'armes

Blessures

Autres fonctions

Titres


Décorations

Armoiries

Figure Blasonnement
Blason de la famille Borghèse.svg Armes des Borghese :

D'azur, à un dragon ailé d'or (Borghesi), au chef du même, chargé d'une aigle de sable, becquée, membrée et couronnée du second (Saint-Empire).[2]

Coat of Arms of Camillo Borghese.svg Armes du prince de Guastalla Parti : au I, d'azur, à un dragon ailé d'or (Borghesi), au chef du même, chargé d'une aigle de sable, becquée, membrée et couronnée d'or (Saint-Empire) ; au II, de gueules à l’ombrelle à galons de gueules et d'or, sommée d'un globe crucifère d’or, la tige en forme de lance chargée de deux clefs en sautoir avec les pannetons tournés vers l'extérieur et vers le haut, l'une d’or et l'autre d’argent, liées de gueules (gonfalonnier de l'Église) ; au chef de prince souverain brochant.[3]


Vie familiale

Camille Borghèse était le fils de Marcantonio IV Borghese (en) (14 septembre 1730 - Rome18 mars 1800 - Rome), prince Borghese, 5e prince de Sulmona (1800), prince Rossano, sénateur de la République romaine et de Anna Maria Salviati (9 octobre 1752 - Rome29 juin 1809 - Rome).

Il épousa, le 6 novembre 1803 à Mortefontaine, Pauline Bonaparte (17801825), duchesse de Guastalla, mariage resté sans postérité.

Camille Borghèse était le frère aîné de François Borghèse (17761839), prince Aldobrandini.

Annexes

Bibliographie

  • Gerrit van Lennep, Pierre Louis Pascal Jullian et Philippe Lesbroussart, Galerie historique des contemporains : ou Nouvelle biographie dans laquelle se trouvent réunis les hommes morts ou vivans, de toutes les nations, qui se sont fait remarquer à la fin du XVIIIe siècle et au commencement du XIXe, par leurs écrits, leurs talens, leurs vertus ou leurs crimes,, vol. 2, Le Roux, 1827, 3e éd. [lire en ligne (page consultée le 4 janv. 2010)]  ;
  • Antoine-Vincent Arnault Arnault, Antoine Jay, Étienne de Jouy et Jacques Marquet de Norvins, baron de Montbreton, Biographie nouvelle des contemporains : ou Dictionnaire historique et raisonné de tous les hommes qui, depuis la révolution française, ont acquis de la célébrité par leurs actions, leurs écrits, leurs erreurs ou leurs crimes, soit en France, soit dans les pays étrangers; précédée d'un tableau par ordre chronologique des époques célèbres et des événemens remarquables, tant en France qu'à l'étranger, depuis 1787 jusqu'à ce jour, et d'une table alphabétique des assemblées législatives, à partir de l'assemblée constituante jusqu'aux dernières chambres des pairs et des députés, vol. 3, Librairie historique, 1821 [lire en ligne (page consultée le 4 janv. 2010)]  ;
  • Joseph-François Michaud et Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, : ou Histoire, par ordre alphabétique, de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, vol. 59, chez Michaud frères, 1835 [lire en ligne (page consultée le 4 janvier 2010)]  ;
  • A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur : biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, vol. 1, Bureau de l'administration, 1842 [lire en ligne (page consultée le 16 nov. 2009)]  ;
  • William Duckett, Dictionnaire de la conversation et de la lecture : inventaire raisonné des notions générale les plus indispensable à tous, vol. 3, Aux comptoirs de la direction, 1856, 2e éd. [lire en ligne (page consultée le 4 janv. 2010)]  ;
  • Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.

Notes et références

  1. La meilleure intelligence régnait entre le Grand-duc de Toscane et M. le prince Borghèse, qui, pendant le séjour de ce souverain à Pise, lui rendait de fréquentes visites, et y recevait toujours le plus aimable accueil.
  2. Armorial de J.B. RIETSTAP - et ses Compléments
  3. Borghese Sulmona sur www.heraldique-europeenne.org

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Camille Borghèse de Wikipédia en français (auteurs)

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