Gilles Weinzaepflen

Gilles Weinzaepflen est un poète, musicien (sous le pseudonyme Toog) et réalisateur né à Mulhouse.

Poésie

La recherche d'une voix poétique entamée au début des années 80 le mène d'une imitation maladroite du symbolisme à un souci d'épure radical, qui passe par le comptage des signes typographiques. Le groupe de poèmes intitulé L'Égalité des signes, rédigé au milieu des années 90 et publié en 2007 aux éditions Le Quartanier (Montréal), rend compte de ce travail.

En 1993, il donne une lecture au C.I.P.M. (Centre International de Poésie Marseille) dans le cadre de la soirée Inédits aux côtés de Christophe Tarkos (1963-2004) et Stéphane Bérard. Il publie à cette occasion dans la revue du Centre Les Cahiers du Refuge . La même année, il participe à l'exposition “ Poésure et peintrie ” initiée par Julien Blaine, pour laquelle il crée des photomatons de lecture dans les anciennes cabines des bains douches Avanti Rapido . Cette installation est présentée dans le catalogue des Musées de Marseille.

En 1994, il organise la venue au Centre International de Poésie Marseille de 4 poètes de Roumanie, via son association Action Poétique Infime : Stefan Macovei, 15 ans; Alma Papadopol, 17 ans; Sorin Ghergut, 19 ans et Iustin Panta. Action Poétique Infime naît dans le contexte d'une ruche associative liée au C.I.P.M. et initiée par Julien Blaine, alors adjoint à la Culture de Marseille (1989-1995).

À partir de 1993, il publie dans les revues Coïncidences, Action poétique, Nioques, Minimum Rock'n Roll (Le Castor Astral), Chroniques Errantes (L'Atelier de l'Agneau), Petite, L'Enfance, Principauté des magiciens de l'insécurité, ainsi qu'en Roumanie (Lumea de Maine) et au Canada (revue Le Quartanier). À la fin des années 90, il fonde un fanzine poétique baptisé Timide , qui aura 4 numéros.

En novembre 2007, L'Égalité des signes paraît aux éditions Le Quartanier. L'année suivante, il est présent dans l'anthologie du Jardin Ouvrier intitulée “ Ivar Ch'Vavar et camarades, publiée par Yves di Manno chez Flammarion. Ces pages contiennent un extrait de L'Égalité des signes sous le pseudonyme G.W. Toog.

En mai 2011, les éditions Le Clou dans le fer publient Noël Jivaro dans la collection Expériences poétiques que dirige le poète Michaël Batalla. Ce recueil de 128 pages regroupe 10 années d'écriture. Extrait de la quatrième de couverture: La poétique de Gilles Weinzaepflen s'est constituée “ à distance prudente ” des enjeux formels et critiques de la poésie contemporaine. La naïveté apparente de ces poèmes provient d'un souci de renouveler le rapport à l'émotion, très décrié par les poétiques actuelles. La couverture de ce livre est illustrée par l'artiste Florence Manlik.

Gilles Weinzaepflen a lu avec le guitariste et improvisateur David Fenech, dans l'émission Studio 168 sur France Culture, le festival Poésie Rock à Marseille, la Société de Curiosités (Paris), La Java (Paris), l'Atomium (Brüxelles). Il a lu en solo à l'IMEC (Institut Mémoire de l'Édition Contemporaine à Caen), au Centre d'Études Poétiques (E.N.S, Lyon).

Depuis 2011, il livre des chroniques de poésie pour le magazine Novo dans le Grand Est.

Film

Gilles Weinzaepflen tourne un journal en super 8 dans les années 90 (Marseille), après la venue dans cette ville de Jonas Mekas et la première rétrospective française de son œuvre. En 2006, il tourne Goto , voyage filmé aux Etats-Unis (DV, 70 minutes) qui part à la rencontre d'artistes et de paysages parfois inquiétants.

En 2008, il signe Prélude au sommeil (52 minutes), portrait hommage du compositeur Jean-Jacques Perrey. Pionnier français du son électronique, il fut soutenu à ses débuts par Charles Trenet, Edith Piaf et Jean Cocteau. Aux Etats-Unis, Jean-Jacques Perrey fonde en 1965 le duo Perrey & Kingsley , qui popularise le son électronique jusqu'ici réservé aux élites. Produit par Les Films d'un Jour (Paris) et Lyon TV, avec le soutien du CNC, de la Sacem et de l'Agence Culturelle d'Alsace. Sélectionné au Festival LUFF (Lausanne, Suisse), Filmer la musique (Paris), Oscillations (Belfast), Sensoria (Sheffield), Cork Film Festival (Irlande), CIMM (Chicago). Projections à Bucarest (Institut français), Limoges (Centre John Lennon), Trianon de Paris (Qwartz), Düsseldorf (Salon des Amateurs). Présentation et extrait sur la chaîne Arte en février 2011 (émission Tracks). Avec Jean-Jacques Perrey, Angelo Badalamenti, le groupe Air, Joël Chadabe, Michel Gondry, Jean-Emmanuel Dubois.

Le documentaire La Poésie s'appelle reviens (56 minutes, 2011), est une tentative de portrait collectif de la sphère poétique contemporaine en France. Dévoilant la diversité des pratiques (poésie sonore, théâtre, vidéo, art, radio, place du livre), le film pose la question d'un engagement et de la résistance en poésie. Produit par Les Films d'un Jour (Paris) et Lyon TV, avec le soutien du CNC et de la PROCIREP. Sélectionné au Festival de Lasalle (Cévennes). Projections à La Réunion (La Lanterne Magique), Caen (IMEC), festival de poésie Bipval (Les Voûtes, Paris). Avec Nathalie Quintane, Rudy Ricciotti, Christophe Manon, Jean-Pierre Balpe, Charles Pennequin, La librairie Le Comptoir des Mots, Éric Pesty (Éric Pesty éditeur), Paul Otchakovsky-Laurens (P.O.L.), Yves di Manno (Flammarion), Julien Blaine, Noura Wedell, Jean-Marie Gleize (Centre d'études Poétiques, E.N.S., Lyon), Anne-James Chaton, Lucien Suel, Ivar Ch'Vavar.

Musique

Gilles Weinzaepflen compose dès l'adolescence et joue du synthétiseur dans différents groupes mulhousiens. Deux de ses camarades de cette époque ont sorti des disques par la suite: Pierre Goldbach (Crusher sur Fnac music) et Denis Scheubel (Big Mini chez Saravah). Il donne son premier concert solo en 1991 au festival Bêtes de Scène à Mulhouse. En 1995, il enregistre une démo en studio à Marseille. La revue Magic compare son style minimaliste et dépouillé à Dominique A et Philippe Katerine.

Le musicien anglais Momus l'entraîne en tournée à partir de décembre 1997 (une centaine de dates en Europe, Etats-Unis, Japon, Canada). En 1998, Momus et Toog sont au Japon pour accompagner Kahimi Karie, figure populaire de la Shibuya-Kei. Momus publie le premier album de Toog, 6633, sur son label Analog Baroque chez Cherry Red (Angleterre). Il sort ensuite sur Le Grand Magistery, label basé à Detroit, en licence chez BMG/Wasabi. Ce lien avec une major américaine permet à cet opus mêlant piano minimaliste, sons électroniques et paroles surréalistes en français, une exposition exceptionnelle. Le disque sort au Japon la même année sur le label Flavour of Sound.

En 2001, le second album Easy Toog for Beginners livre quelques chansons en anglais. Des collaborations ont lieu avec le chanteur français Flòp, avec le saxophoniste Etienne Jaumet qui signera en 2009 sur le label Domino USA. Aux Etats-Unis, Le Grand Magistery (en) poursuit sa collaboration avec Toog tandis qu'au Japon, l'album sort chez L'Appareil-Photo Bis.

Le 11 septembre 2001, alors que Toog répète en vue de sa participation au festival CMJ à New York, il apprend que les tours s'effondrent. Pour lutter contre le traumatisme que lui cause cet événement, il propose à l'actrice et réalisatrice Asia Argento de collaborer à un disque hommage aux victimes de l'attentat. Intitulé Lou étendue, ce disque s'inspire aussi de la relation entre Apollinaire et Louise de Coligny-Châtillon (Lou), dans un temps de guerre. Co-produit avec le musicien parisien Digiki, Lou étendue sort en 2004 sur le label berlinois Karaoke Kalk.

Toog est sollicité par l'écrivain français Ivan Améry pour composer la bande son qui accompagne son roman Âme-sœur, sorti en 2005 chez l'éditeur La Volte (cet éditeur publie en 2009 la version française du premier ouvrage de Momus, Le Livre des blagues ). En 2008, Toog participe à l'émission Zone de Libre échange sur France Culture, pour laquelle il crée plus de trente chansons chantées en direct. Il compose la musique du spectacle United emmerdements of coût de la main d'œuvre (Jean-Charles Masséra) pour la metteur en scène Myriam Marzouki (2008), puis Hélène Mode d'emploi sur le texte de Véronique Pittolo (2010), ainsi que Laissez-nous juste le temps de vous détruire , d'après une création poétique d'Emmanuelle Pireyre (2011).

Toog crée l'éphémère label Beaubrun en 2007 et réalise I love machine , unique album d'un oiseau nommé Cagesan (†). Ce disque est produit par Felix Kubin (Allemagne), Olamm (France), Reznicek (Allemagne), Olga (Argentine), Montag (Canada), Digiki (France), Momus (Angleterre), MC Cat Genius (USA), Davide Balula (France)). C'est le seul album au monde dans lequel un oiseau est reconnu dans l'unicité de son chant.

En 2010, le 6ème disque de Toog intitulé Goto sort chez Karaoke Kalk (Allemagne). La chanson titre est chantée par le musicien et improvisateur David Fenech. Toog se produit à Düsseldorf, Hambourg et Berlin. En septembre 2011, il chante au Phono Festival (Danemark).

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