Rattus norvegicus

Rattus norvegicus
Aide à la lecture d'une taxobox Rat brun ou surmulot
 Rat brun (Rattus norvegicus)
Rat brun (Rattus norvegicus)
Classification
Règne Animalia
Sous-règne Metazoa
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Ordre Rodentia
Sous-ordre Myomorpha
Famille Muridae
Sous-famille Murinae
Genre Rattus
Nom binominal
Rattus norvegicus
(Berkenhout, 1769)
Synonymes
  • Epimys norvegicus Miller, 1912
  • Mus decumanus Pallas, 1778
  • Mus hibernicus Thompson, 1837
  • Mus norvegicus Berkenhout, 1769
Statut de conservation UICN :

LC  : Préoccupation mineure
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'UICN.

Répartition géographique
Brown rat distribution.png

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Le Rat brun[1] ou Rat surmulot[1] (Rattus norvegicus) est aussi appelé surmulot, rat d'égout[1], rat de Norvège[1] ou encore rat gris[2] pour le distinguer du Rat noir. Cette espèce de rat est un rongeur trapu de la famille des Muridae. Il a un corps long d'environ 25 cm et une queue d'à peu près la même taille. Adulte, il pèse environ 350 g. Originaire du nord de la Chine il s'est répandu sur tous les continents, excepté l'Antarctique.

Le rat brun vit généralement là où vivent les hommes et plus particulièrement dans les espaces urbains. C'est un animal nocturne, omnivore à tendance opportuniste, qui se nourrit notamment des déchets rejetés dans les égouts, d'où le nom de « rat d'égout ». Grégaire, le rat brun vit la plupart du temps en groupe très hiérarchisé.

Extrêmement prolifique, cette espèce est connue comme vecteur possible de nombreuses maladies, ce qui fait considérer le rat brun comme un animal nuisible et potentiellement invasif, au même titre que plusieurs autres espèces de rats. Toutefois, ce rat intelligent, sociable et facile à apprivoiser, est également l'espèce souche du rat domestique d'élevage. Utilisé principalement en expérimentation comme animal de laboratoire et organisme modèle, c'est aussi un animal de compagnie dont le succès va croissant.

Sommaire

Origine du rat brun

À l'état sauvage

Le Rattus norvegicus est originaire d'Asie et aurait établi son habitat original dans les zones tempérées de ce qui est maintenant la Russie, de la mer Caspienne jusqu'au nord de la Chine et même au Japon[3]. À partir de cet habitat, le rat brun s'est répandu à travers l'Europe au cours du XVIIIe siècle. Il refoule alors le rat noir (Rattus rattus), plus petit et préférant les champs aux villes. Le rat de Norvège atteint l'Amérique du Nord vers 1775[4],[b 1].

Cependant, il n'est pas non plus exclu que de petites populations de Rattus norvegicus aient été présentes en Europe depuis plus longtemps. Du simple fait, que c'est au XVIIe siècle que les naturalistes ont été en mesure de distinguer les diverses espèces de Rattus. De plus, le caractère soudain et la forte ampleur géographique que suggère la description des naturalistes sur l'arrivée du rat brun en Europe peuvent sembler exagérés[5].

À l'état domestique

Article détaillé : L'histoire du rat domestique.

Le rat de compagnie et le rat de laboratoire partagent des origines communes. L'origine du rat domestique commence en Europe, au XVIIIe siècle et au XIXe siècle avec les attrapeurs de rats qui capturaient les rats pour les tuer ou pour les vendre afin qu'ils finissent comme les victimes d'un jeu de sang[6]. Quelques élevages de rats auraient alors vu le jour[7].

D'autre part, c'est en 1828 qu'une première expérience scientifique documentée a été faite sur un rat, sur le sujet du jeûne. Durant les trente ans qui suivent le rat fut utilisé pour plusieurs expériences et le rat de laboratoire devient l'un des premiers animaux à être domestiqué pour des raisons purement scientifiques[8].

Et c'est dans les années 1980 que le rat de compagnie, déjà domestiqué, a commencé à se frayer une place au rang des animaux de compagnie. Ce sont certains « marginaux » dits punks qui en sont les principaux initiateurs, et ce parfois par provocation. Ensuite, une plus grande partie de la population a fini par s’intéresser à ces rongeurs, de là est alors né le rat de compagnie[9].

Description de l'espèce

Caractéristiques physiques

Aspects généraux des rats noir et brun et comparaison entre Rattus rattus et Rattus norvegicus.

Le rat adulte a une taille comprise entre 20 à 28 centimètres sans compter la queue. Sa queue est d'une longueur de 17 à 23 centimères[a 1],[b 2]. Chez le rat brun la queue du rat est donc plus courte que son corps avec sa tête, contrairement au rat noir qui est plus petit et a une queue plus longue que son corps.

Les différentes études consultées rapportent des masses corporelles de 150 à près de 500 g pour les rats adultes[b 2], les rats mâles étant généralement plus gros et plus grands que les femelles. Les rats bruns vivant en zone urbaine sont plus gros que les rats vivant en zone rurale[10]. De même, les rats domestiques ont une masse corporelle plus importante que les rats sauvages, le rapport taille et poids variant beaucoup selon les lignées[4].

Le rat brun à l'état sauvage a une couleur gris brunâtre sur le dos et gris blanchâtre sur le ventre, le rat domestique peut quant à lui arborer des couleurs, des marquages et des mutations différentes. On trouve aussi des animaux noirs[b 2].

Le rat brun a une tête pointue et fine, surmontée latéralement par deux oreilles assez petites, le museau porte les vibrisses qui sont très utiles au rat pour se repérer. Les yeux du rats sont assez petits et ses masséters sont assez développés. Le rat a un cou presque inexistant et un tronc longiligne relativement mince, qui devient plus important au niveau des intestins et des pattes postérieures. Le corps du rat se termine alors par une queue annelée et très peu velue[a 2].

Le nombre de doigts de chaque patte, antérieure ou postérieure, est de 5[11]. Un rat se sert d'ailleurs de ses pattes antérieures pour faire sa toilette, se nourrir... La musculature développée du rat lui permet de courir et de sauter (parfois jusqu'à 1 m de hauteur et 1,20 m de longueur)[12]. Le rat est également un très bon nageur[13].

Comparé au rat noir, le rat brun a un museau moins pointu, plus biseauté et des oreilles plus petites ainsi que des pattes postérieures plus grosses.

Durée de vie et mortalité

Le rat brun a une durée de vie de 2 à 3 ans[4]. Mais à l'état sauvage, le rat a souvent une durée de vie inférieure. Certains spécialistes donnent au rat une espérance de vie allant jusqu'à 6 ou 7 ans[14], mais, du fait de la rareté de cette information et de la discordance entre ces spécialistes, le rat ne doit atteindre les 6 ou 7 ans que de manière exceptionnelle. À l'état sauvage, les causes de mortalité chez le rat comprennent le contrôle de la population par l’homme, la prédation par des animaux comme le chien et les oiseaux de proie, la famine et plus rarement les maladies pathogènes[10].

Biologie

Perceptions sensorielles

L'odorat est, comme chez beaucoup de rongeurs, le sens prédominant. C'est ainsi à leur odeur que le rat reconnaît ses congénères ; il reconnaît son territoire par l'odeur de son urine, et peut même retrouver un chemin s'il l'a marqué de son urine. L'odorat est également essentiel pour la recherche de nourriture[a 3],[12],[b 3].

Vibrisses du rat.

L'ouïe joue également un rôle social important. Les rats communiquent avec une large panoplie de sons, y compris des ultrasons, à significations précises. Le rat a l'ouïe fine : il peut capter des sons jusqu'à 40 000 Hz[12] et selon certains jusqu'à 80 000 Hz[b 4]. Ses oreilles peuvent bouger indépendamment l'une de l'autre. Les sons graves ont tendance à le calmer alors que les sons aigus et forts retiennent plus son attention et parfois le stressent[a 3],[b 3]. L'organe de l'équilibre situé dans l'oreille interne du rat est très développé et lui permet de garder l'équilibre[b 4].

Le rat utilise largement ses vibrisses pour compenser sa mauvaise vue. Ces poils, qui sont plus longs que ceux du corps, sont très sensibles et permettent d'avoir des repères tactiles. Sa queue lui permet également de localiser certains obstacles[a 3],[12].

Le surmulot possède un goût très développé et il n'hésite pas à trier sa nourriture pour trouver les aliments qui lui plaisent. Il peut parfois se montrer méfiant face à une nourriture différente de celle qu'il connaît et il enregistre même les goûts, ce qui lui permet de savoir si un aliment connu a été modifié[a 3],[12],[b 4].

Il n'a pas une très bonne vue et se fie plutôt à son odorat et à son ouïe pour interagir avec son environnement. Le rat a de ce fait une mauvaise perception de l'espace. Les rats peuvent avoir les yeux noirs ou les yeux rouges. Le rat aux yeux rouges a une vue encore plus mauvaise que le rat aux yeux noirs. Lorsque ce dernier cherche à mieux percevoir un objet, on peut le voir faire un balancement horizontal pour mieux distinguer l'objet visé. Ils perçoivent assez bien les mouvements mais très mal les objets inanimés[a 3],[12],[b 3],[b 4].

Anatomie

Squelette crânien d'un rat.

La colonne vertébrale est constituée de cinq zones : cervicale, thoracique, lombaire, sacrée et coccygienne. Chacune de ces régions comporte un nombre variable de vertèbres hormis la région cervicale, qui en compte 7 comme chez tous les mammifères. Le rat possède entre 57 et 61 vertèbres : 7 vertèbres cervicales, 13 vertèbres thoraciques, 6 vertèbres lombaires, 4 vertèbres sacrées et entre 27 et 31 vertèbres caudales[11].

Incisives d'un rat.
 v · d · m  Formule dentaire
mâchoire supérieure
3 0 0 1 1 0 0 3
3 0 0 1 1 0 0 3
mâchoire inférieure
Total : 16
Dentition du rat brun

Le rat possède 16 dents : 6 molaires inférieures, 6 molaires supérieures, 2 incisives inférieures et 2 incisives supérieures. Les incisives inférieures sont beaucoup plus longues que les supérieures[12], les incisives du rat poussent en permanence[15],[11]. Le rat a ses incisives qui deviennent orange avec le temps, la coloration de l'émail dentaire vient avec l'âge, dès 3 mois environ[16].
La mâchoire du rat brun est extrêmement puissante. Elle s'articule dans un mouvement d'avant en arrière et réciproquement, et est animée de petits mouvements latéraux[a 4].

La capacité de stockage de l'estomac du rat est importante, et celui-ci contient toujours des aliments comme c'est le cas chez les rongeurs. Les intestins chez le rat joue un rôle essentiel puisqu'ils permettent la digestion de la cellulose[11].

Le cœur d'un rat adulte de 300 grammes pèse environ 0,25 grammes [17]. Un adulte a une fréquence cardiaque de 250 à 450 battements par minute[12],[b 2].

La température du corps du rat varie de 37 à 38 °C[14].

L’appareil respiratoire du rat est constitué comme chez tous les mammifères d’une partie supérieure (narines, cavités nasales, larynx, trachée) et d’une partie inférieure (bronches et poumons)[11]. Le rat possède un volume thoracique réduit avec un volume pulmonaire de 25 mL[18] et un rythme respiratoire de 70 à 115 inspirations par minute[12].

Le rat possède un os pénien[11], et son pénis peut facilement être extériorisé du prépuce[19]. La distance ano-génitale est plus grande chez le mâle que chez la femelle[19].

Intelligence du rat brun

Article détaillé : Intelligence animale du rat.

Le rat brun est connu aujourd'hui pour être un animal intelligent[20],[21]. Les rats intéressent les chercheurs à cause de leur capacité de raisonnement. En effet, les rats sont capables d'inférence transitive[22] (intelligence temporelle et numérique), mais incapables d'inférence rétrospective[23] (vue d’ensemble permettant de tirer des conclusions par rapport aux apprentissages passés). L'inférence réfère à la capacité de tirer des conclusions, de déduire ou d'induire. Ils peuvent faire preuve de métacognition[24] (habileté à évaluer ses propres connaissances), apprennent vite et ont une bonne mémoire[25],[26].

Mode de vie

Lieu de vie

Rat dans son lieu de vie.

Le rat brun est abondant dans les villes et dans les agglomérations rurales, les populations de rats se dispersent parfois en été dans les champs environnants, mais la plupart des individus reviennent s’abriter dans les bâtiments durant l’hiver[10]. Il vit essentiellement dans des lieux humides pour lesquels il a une prédilection[13],[b 5] ; il creuse des terriers et des galeries dans les sous-sols des bâtiments et aux abords des habitations, et fréquente les égouts. Le rat préfère rester près du sol[b 5]. Il garnit son nid de débris végétaux et autres éléments de récupération. La sécurité du nid est garantie par l'aménagement de plusieurs issues de sortie afin de permettre au rat une fuite plus aisée[a 5].

Comportement et vie sociale

Article détaillé : Éthologie du rat domestique.
Surmulot debout

Le rat a une activité crépusculaire voire nocturne, omnivore, en effet outre les matières animales et végétales, il ronge tout ce qui se trouve sur son passage : papier, bois, tuyaux, câbles électriques.

La vie sociale du rat brun est très hiérarchisée, contrairement à d'autres espèces de rats comme le rat noir. Les groupes familiaux se trouvent placés sous l'autorité d'un mâle dominant qui peut voir sa primauté remise en question par des rats, et cela au cours de rixes pouvant s'avérer violentes[a 6]. Les groupes se composent d'au moins 20 membres et peuvent atteindre jusqu'à 200 membres, mais ils sont généralement constitués de 40 à 60 animaux[b 6]. L'unité d'un groupe se fonde sur l'odeur, une odeur familiale exclut tout individu qui ne la possède pas[a 5]. Les membres communiquent par des attitudes corporelles, des sons et des cris qui permettent d'éviter les conflits[b 6]. Un mâle peut avoir plusieurs femelles et une femelle capable de procréer s'accouple avec plusieurs mâles. Les femelles du groupe participent souvent à l'éducation des ratons et s'occupent même des ratons orphelins. Plusieurs membres du groupe partent ensemble à la recherche de nourriture ou à la découverte de territoires inconnus[b 7]. Les rats se comprennent donc principalement grâce à des ultrasons inaudibles pour l'homme. Ainsi un rat peut prévenir les autres de dangers environnants ou bien de son état personnel. Les rats utilisent également leur corps pour communiquer et exprimer certaines émotions ; par exemple les rats se reniflent réciproquement le museau et l'anus pour se saluer[b 8].

Alimentation

Rat cherchant à se nourrir.
Article détaillé : Alimentation du rat domestique.

Le rat brun est omnivore opportuniste. Il se nourrit de tout ce qu'il parvient à dérober à d'autres animaux[b 5]. Un rat mange l'équivalent de 8 à 10 % de son poids par jour[27]. Les préférences alimentaires du rat brun sont sensiblement les mêmes que celles des hommes, puisqu’il se nourrit principalement de viande, de fruits et de différentes céréales. La disponibilité de la nourriture influence ce qui est consommé par les rats. Dans les milieux urbains, le rat s’alimente surtout de déchets domestiques et de réserves de nourriture alors que dans les milieux ruraux, il s'alimente surtout dans les récoltes emmagasinées et parfois de matière animale[10].

Le rat brun se montre extrêmement prudent lorsqu’il découvre toute nouvelle nourriture. Il peut parfois attendre plusieurs jours avant de goûter un aliment qu'il ne reconnaît pas, et il peut alors n’en consommer qu’une petite quantité pour évaluer les effets de cet aliment inconnu. Des expériences montrent d'ailleurs que le rat a la capacité d’apprendre à associer les goûts avec les conséquences qui lui sont liés, même lorsqu’elles se manifestent plusieurs heures après l’ingestion[28].

Santé et reproduction

Santé

Les rats sauvages, ou errants, peuvent transmettre, comme d'autres animaux, de nombreuses maladies à l'Homme : peste, salmonellose, leptospirose aussi appelé la « maladie du rat », typhus murin, sodoku, fièvres, rages, trichinose[b 9]... Le rat sauvage est encore de nos jours un vecteur potentiel de la peste[29]. Dans les pays occidentaux il peut surtout transmettre la leptospirose[30].

En 1894, qu'Alexandre Yersin et Shibasabura Kitasao découvrent que la source de la peste est la bactérie Yersinia Pestis. Trois ans plus tard, on découvre que c'est puce du rat Xenopsylla cheopsis qui est à l'origine de la contagion de la peste[b 9]. Le rat n'est donc pas l'agent transmetteur de la peste, mais ce sont les puces (xenopsylla cheopis) que portent les rats malades qui contaminent les hommes à leur tour lorsqu'elles les piquent. Le principal hôte de ces puces était d'ailleurs le rat noir (Rattus rattus) lors des grands épisodes de peste en Europe[31],[32], le rat brun (Rattus norvegicus) étant arrivé plus tardivement en Europe, il n'était notamment pas présent durant la peste noire. De même, la peste toucha régulièrement l'Europe jusqu’en 1722 et jusqu'en 1771 pour Moscou[33], mais le rat brun est arrivé en Europe vers 1750[34].

Reproduction

Voir la reproduction contrôlée du rat sur l'article consacré aux spécimens d'élevage : Reproduction du rat domestique.

Chez le rat brun, la maturité sexuelle survient entre 50 et 60 jours après la naissance. L'ouverture du vagin se produit habituellement deux semaines plus tard mais, chez le mâle, la descente des testicules se produit avant la maturité sexuelle, généralement à l'âge du sevrage physique vers les 3 semaines du rat[4]. On en conclut donc que le rat a une maturité sexuelle à l'âge de 5 à 6 semaines seulement et ce chez les deux sexes.

Le rat brun est un animal extrêmement prolifique[a 7]. Une seule femelle peut donner naissance à une soixantaine de petits par an. À ce rythme, une femelle pourrait théoriquement avoir 1000 descendants en une année et 2500 dans sa vie entière mais une jeune femelle ne peut donner, en principe, qu'un maximum de 10 jeunes lors de sa première portée. La femelle peut être à nouveau fécondée quelques heures après la mise bas. La rate accouche en moyenne de 7 à 12 petits par portée et peut avoir 4 à 7 portées par an[35].

La durée de gestation chez le rat est de 20 à 24 jours[a 8],[b 2]. Lorsqu'elle est enceinte, la rate prend du poids et elle commence à faire un nid. C'est au 14e jour que le développement de ses mamelles devient significatif[a 8]. Il est fréquent que les signes de grossesse ne soient apparents que quelques jours avant les naissances.

La mise bas a généralement lieu la nuit et s'effectue dans un laps de temps assez court d'une demi-heure en moyenne mais cela varie en fonction du nombre de petits dans la portée. Au terme de la mise bas, la rate ingère du placenta[a 8].

Les jeunes naissent dépourvus de poils. Ils ont la peau rougeâtre et sont entièrement dépendants de leur mère. Les petits du rat sont appelés ratons. Le raton à la naissance pèse à peu près 5 grammes et est aveugle mais très actif et il atteint en trois semaines 35 à 50 grammes [4]. Physiquement, les petits sont sevrés trois semaines après la naissance[4]. À cet âge, le raton n'a pas encore appris les codes sociaux du rat brun, qui est très hiérarchisé ; c'est à l'âge de 5 à 6 semaines que le raton apprend ces codes.

Le rat brun et l'homme

Le rat brun revêt différents aspects, tant dans la vie quotidienne que dans la culture ; notamment par ses différents visages, le surmulot est souvent considéré comme nuisible ou domestique. Il peut alors être craint, critiqué, ou alors complimenté et apprécié.

Le rat comme nuisible

Rat dans un piège.

Dans la législation française, le rat ne fait pas partie de la liste des animaux susceptibles d'être classés nuisibles ; il fait cependant parties des espèces invasives. Le député Patrick Roy a interpelé en 2006 le ministère de l'écologie, s'étonnant de l'absence dans cette liste du rat d'égoût (rattus norvegicus) qui d'après lui est bien plus nuisible que le putois (Mustela putorius putorius), qui, lui, pourtant figure sur cette liste[36].

Le ministère de l'écologie a répondu en résumé que légalement « les taupes, campagnols, rats et souris ne sont pas du gibier » et que par conséquent ils n'ont pas de statut juridique particulier. Chacune de ces espèces peut donc « faire l'objet de mesures de lutte pour prévenir les dégâts dont elle est à l'origine sans encadrement réglementaire particulier » à condition toutefois que ce soit des « méthodes de lutte sélectives, proportionnées aux dégâts commis et ne constituant pas des mauvais traitements ou actes de cruauté ». En ce qui concerne le putois chaque Préfet est à même d'apprécier s'ils sont en surnombre ou non dans un département donné, comme pour chacun des animaux de la liste[37].

Son caractère éventuellement nuisible pour l'homme provient des dégâts qu'il cause (aux greniers pour un grain dévoré, 10 à 15 grains sont souillés et rendus inconsommables, les fils électriques sont parfois rongés par les rats...) et par les maladies qu'ils contribuent à propager (peste, leptospirose, salmonellose...). De même, du fait de son introduction (avec le rat noir et le rat polynésien) dans 82 % des archipels mondiaux et au vu de son caractère invasif, le rattus norvegicus occasionne de nombreux bouleversements dans les écosystèmes insulaires et contribue également à l'éradication de certaines espèces animales[38],[39].

D'un autre côté, bien que considéré par l'homme comme nuisible, les rats d'égout jouent un rôle important dans le traitement des déchets humains. Sans les rats, les égouts et canalisations seraient en permanence bouchés. À Paris, les rats dévorent ainsi près de 800 tonnes d'ordures par jour[40].

Le rat comme animal domestique

Article détaillé : Rat domestique.
Rat de laboratoire.

Le rat domestique est un rat élevé en captivité. Il est le fruit de la sélection au sein d'élevages de rats bruns (Rattus norvegicus). Comme l'espèce souche, c'est un rongeur de la famille des Muridés. Il n'y a pas à proprement parler des « races » différentes de Rattus norvegicus, seulement des souches ou lignées de laboratoires, ou différents « types » de rats : types de couleur, poil, oreilles, etc. Ils peuvent être alors légalement considérés comme domestiques, c'est le cas par exemple dans la législation française. Ce rat, élevé à l'origine en captivité comme rat de combat, puis par les laboratoires, est de plus en plus en vogue dans les foyers en tant que NAC. Pâtissant trop souvent de l'image négative du rat sauvage, c'est pourtant un véritable animal de compagnie pour un maître qui s'en occupe convenablement. Par sa domestication et sa captivité le rat domestique diffère en de nombreux points (autant physiques que psychologiques) du rat brun sauvage. Il arbore en effet d'autres couleurs et d'autres marquages mais aussi un comportement plus calme[a 9].

Rats sur une épaule.

Le rat est connu pour son intelligence[41]. Il est capable de modifier son comportement pour échapper aux pièges ou trouver de la nourriture. C'est donc un candidat idéal aux tests de comportement. De même, le rat est un petit animal résistant bien aux opérations, et extrêmement prolifique, entre autres. Ces qualités-ci sont appréciées des chercheurs. Très étudié, on dit que c'est un organisme modèle. Après la souris de laboratoire, le rat est le mammifère d'expérimentation le plus utilisé et compte pour à peu près 20 % du nombre total de mammifères utilisés dans la recherche[4].

Envers l'humain, le rat domestique a depuis perdu toute agressivité significative contrairement à son ancêtre le rat brun. De plus, le rat de compagnie sait reconnaître ses maîtres, il se montre très social avec eux, et même complice. L’existence d'une multitude de marquages, de couleurs de pelage et autres sont aussi un facteur très important au niveau psychologique et font naître en lui un intérêt encore plus grand de la part du public[9]. C’est un animal de compagnie agréable, attachant et ne cherchant pas à fuir. Lorsqu’il s’échappe ou lorsqu'on le sort il retourne volontiers dans sa cage. Il se bat rarement avec ses congénères et vit assez mal la solitude ; c'est un animal grégaire[14].

Le rat comme nourriture pour animaux

Le rat brun est un petit mammifère ; par sa domestication et par sa nature prolifique, il est souvent élevé afin de nourrir certaines espèces d'animaux comme les reptiles au même titre que la souris[42].

Différents points de vue existent sur le sujet des rats élevés pour être donnés vivants à d'autres espèces animales. Certaines personnes pensent qu'il est dangereux de donner un animal vivant à son reptile puisque le reptile qui ne tue pas le rat assez rapidement risque bien souvent d'être blessé (par griffure ou morsure)[43]. D'autres personnes voient elles dans cette pratique de la cruauté envers les animaux élevés pour alimenter ces animaux[44].

Aspects culturels

Article détaillé : Rat dans la culture.
Dessin de rat dans un conte.

Depuis la préhistoire, le « rat » a toujours accompagné l'Homme[b 10] et, de ce fait, c'est un animal qui occupe une très forte symbolique et qui est fortement présent dans les domaines folkloriques et artistiques. Cependant la symbolique n'est pas la même selon les époques et selon les différents continents : alors qu'en Orient le rat est généralement le symbole de l'intelligence, de l'ambition et même de la chance[a 10],[b 11], en Occident, et ce depuis le Moyen Âge, sa valeur symbolique est généralement négative, certainement du fait qu'il est destructeur de récoltes et propagateur d'épidémies. Cependant la symbolique du rat est bien plus complexe, et il reste un animal lourd de symbole, indissociable de l'Homme[a 10].

De manière plus spécifique, le Rattus norvegicus a inspiré le titre du premier album du groupe britannique The Stranglers, qui s'appelle Rattus Norvegicus[45].

Compléments

Bibliographie

Articles connexes

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Autres articles :

Liens externes

Taxinomie :

Autres liens externes :

Notes et références

  1. a, b, c et d Nom vernaculaire en français d’après Termium plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada
  2. Faune en Isère le rat gris (rattus norvegicus)
  3. (en)UICN : espèce Rattus norvegicus (Berkenhout, 1769)
  4. a, b, c, d, e, f et g Manuel sur le soin et l'utilisation des animaux d'expérimentation, Conseil canadien de protection des animaux, 1984. Consulté le 13 juillet 2011
  5. Le Rat surmulot : Rattus norvegicus (Berkenhout, 1769), 2003. Consulté le 2010
  6. (en) Jerry Langton, Rat: How the World's Most Notorious Rodent Clawed Its Way to the Top, New York, Macmillan, 2007, 1re éd. (ISBN 978-0-312-36384-0) (OCLC 122309381) (LCCN 2007012961) 
  7. (en)The History of Fancy Rats sur American Fancy Rat and Mouse Association. Consulté le 1 Novembre 2010
  8. (en) George J. Krinke, The Laboratory Rat (Handbook of Experimental Animals), San Diego, Academic Press, 2000, 3–16 p. (ISBN 978-0-12-426400-7) (LCCN 99063118) 
  9. a et b Association de Promotion du Rat comme Animal de Compagnie
  10. a, b, c et d Centre d'Expertise en Analyse Environnementale du Québec, « Paramètre d'exposition chez les mammifères : Rat surmulot [PDF] »
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  12. a, b, c, d, e, f, g, h et i Anatomie du rat sur le rat des villes
  13. a et b Rats, souris et dératisation. LIVRET D’INFORMATION EN DIRECTION DES ÉCOLES
  14. a, b et c Catherine Solau Poissonnet, Principales maladies du lapin, du cobaye, du chinchilla, du hamster et du rat de compagnie, Maison-Alfort, Thèse de médecine vétérinaire [lire en ligne (page consultée le 31 mars 2010)] 
  15. Ratoupédia, la dentition sur Ratoupédia, l'encyclopédie du rat
  16. la dentition du rat sur ratounette.free.fr
  17. Hervé Guénard, Physiologie humaine, Paris, Pradel, 2001, 3e éd., 606 p. (ISBN 978-2-913996-04-5) [lire en ligne (page consultée le 16 novembre 2010)], p. 193 
  18. Thierry Roger, « L'appareil respiratoire » sur www2.vet-lyon.fr. Consulté le 3 mars 2010
  19. a et b École vétérinaire de Toulouse, APPROCHE EPIDEMIOLOGIQUE ET CLINIQUE DES TUMEURSMAMMAIRES CHEZ LE RAT DOMESTIQUE (Rattus norvegicus) : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE ET EXPERIMENTALE SUR UNE POPULATION DE RATS EN CLIENTELE, 2007 [[PDF] lire en ligne (page consultée le 6 novembre 2010)] 
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  28. Protéger l’environnement et la santé dans les centres de la petite enfance et les écoles. Les organismes indésirables : comment les contrôler efficacement. Souris et rat
  29. Institut pasteur : Surveillance bactériologique et sérologique de la peste murine dans la ville d'Antananarivo (quartier d'Isotry) en 1995[PDF]
  30. Avis du conseil supérieur d'hygiène publique de France section maladies transmissibles relatif aux recommandations pour la prévention de la leptospirose en cas d'activité professionnelle à risque (séance du 18 mars 2005).[PDF]
  31. Ratoupédia, le rat sur Ratoupédia, l'encyclopédie du rat
  32. La peste, épidémiologie sur Doctissimo, l'encyclopédie médicale
  33. F. Audoin-Rouzeau, « Le rat noir (Rattus rattus) et la peste dans l’occident antique et médieval. ». Consulté le 2010 [PDF]
  34. Faune et flore terrestres : Le rat, Encyclopédie de la Polynésie, 1990. Consulté le 2010 [PDF]
  35. Reproduction sur Ratoupédia, l'encyclopédie du rat domestique
  36. Question N° : 104031 publiée au JO. le 19/09/2006 p.9710
  37. Réponse publiée au JO le : 26/12/2006, page 13620
  38. Corinne BENSIMON, « Des scientifiques chassent «Rattus norvegicus» d'un archipel breton. Les îles sont le cimetière de trois espèces sur quatre, et les rats qui y prolifèrent n'y sont pas pour rien. Dans l'île de Trielen, une équipe de biologistes tente de les faire disparaître: objectif zéro rat… Une manière radicale d'en étudier les mœurs et les méfaits. », dans Libération, 15 octobre 1996 
  39. Les espèces invasives en Bretagne : Le Rat surmulot (Rattus Norvegicus), Réseau Bretagne Environnement. Consulté le 10 novembre 2010
  40. Le rat sur www.protection-animaux.ch
  41. Le Rat sur Terra Nova
  42. Nourrir un serpent
  43. (en)Melissa Kaplan, « Feeding Prekilled vs. Live Prey », Melissa Kaplan's Herp Care Collection, 1995
  44. Des proies pour serpent
  45. (en)Rattus norvegicus The Stranglers sur www.discogs.com. Consulté le 18 juillet 2011
  • Olivier Laurent, Les rats, Collection : NAC, Éditeur : De Vecchi, 2006. 94 pages.
  1. p. 18
  2. p.16
  3. a, b, c, d et e p.27
  4. p.17
  5. a et b p.25
  6. pp.25-26
  7. pp.64-65
  8. a, b et c p.65
  9. p. 26
  10. a et b p.10
  • Gerd Ludwig, Le guide du rat domestique, Editeur : Marabout, 2010. 142 pages.
  1. p.10
  2. a, b, c, d et e p.11
  3. a, b et c pp.16-17
  4. a, b, c et d pp.18-19
  5. a, b et c p.9
  6. a et b p.20
  7. p.21
  8. p.21
  9. a et b p.13
  10. p.12
  11. p.14

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