Créophylos de Samos

Créophylos de Samos

Créophylos de Samos (en grec ancien Κρεώφυλος / Kreốphulos, parfois francisé en Créophyle) est un poète grec archaïque, originaire de l'île de Samos, contemporain d'Homère, soit du VIIIe siècle av. J.‑C.

Il serait l'auteur de poèmes cycliques :

Et d'un poème sur le meurtre des enfants de Médée par un proche de Créon, lorsque la magicienne se fut enfuie, après avoir empoisonné le roi de Corinthe[4].


Platon se moque de son nom (qui associe viande et race[5]) et semble en faire peu de cas[6].

La tradition en fait un proche d'Homère dont il aurait été un rival, un disciple voire son gendre[5],[7],[8],[9]. Une tradition ancienne veut qu'il ait accueilli Homère chez lui[10],[7] et qu'un poème de Créophyle ait été attribué à Homère[10],[7].

Ses descendants restèrent connus à Samos, ils conservaient des textes anciens (notamment d'Homère[11]) et Pythagore aurait eu un de ses descendants ou disciple pour enseignant[8]. [12]

Notes

  1. Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Hachette, 1876, p. 560 [1].
  2. R. Pignarre, note sur la traduction française des Trachiniennes [2].
  3. « Comme il n'y a presque aucun point de l'histoire de la Grèce qui ne fournisse matière à contestation, les Thessaliens prétendent qu'Eurytion, lieu de désert, fut jadis une ville appelée Échalie ; de leur côté les Eubéens, placent Échalie dans leur île, et Créophyle dans son Héracléide est d'accord avec eux. » Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] IV, 2.
  4. Louis Séchan, « La Légende de Médée », dans Revue des études grecques, 40, 1927 [3].
  5. a et b « Le nom de Créophyle se compose des mots viande et race. Il paraît qu’il circulait dans l’antiquité des traditions peu honorables pour ce personnage, auxquelles Platon fait ici allusion. Il en est parvenu jusqu’à nous quelques-unes, fort incohérentes, sur ses relations avec Homère, soit comme son gendre ou son hôte, soit comme ayant reçu en don un de ses poèmes, qu’il aurait, après la mort de l’auteur, publié sous son propre nom. Voyez Fabricius, Bibl. Gr., I, 4. » Victor Cousin, notes sur la République de Platon, Ray et Gravier éditeurs, Paris, 1834 [4]
  6. « Non, Socrate, on ne dit rien de pareil d’Homère. Créophyle, son compagnon, a dû être encore plus ridicule pour ses mœurs que pour le nom qu’il portait. On dit en effet qu’Homère, pendant sa vie même, fut étrangement négligé par ce personnage. » Platon, La République [détail des éditions] [lire en ligne], X, 600b [5]
  7. a, b et c « Un autre Samien célèbre est ce Créophyle qui passe pour avoir donné jadis l'hospitalité à Homère, faveur que le poète aurait reconnue en mettant sous le nom de son hôte son propre poème de la Prise d'Oechalie. Disons pourtant que Callimaque dément cette tradition et qu'à l'aide d'une ingénieuse épigramme il insinue que la Prise d'Oechalie était bien réellement l'œuvre de Créophyle, et que, si elle fut attribuée à Homère, c'est à cause uniquement de l'hospitalité que Créophyle avait jadis donnée au poète. Il y a plus, à en croire certains auteurs, Homère aurait été le disciple de Créophyle ; mais, suivant d'autres, ce n'est pas Créophyle, c'est Aristée de Proconnèse qu'il aurait eu pour maître. » Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne], XIV, 1, 18 [6]
  8. a et b Pythagore « suivit les leçons (...) de Léodamas, disciple de Créophyle ; lequel Créophyle passe pour avoir été l'hôte d'Homère et son rival en poésie. » Apulée, Florides, II, 15 [7]
  9. William Smith, Dictionary of Greek and Roman Biography and mythology (1870)[8]
  10. a et b « Je suis l’œuvre du Samien qui reçut jadis dans sa maison le divin aède, et je chante Eurytos, ses malheurs, et la blonde Ioleia. Je passe pour un poème d’Homère: par Zeus, pour Créophylos, ce n’est pas un mince éloge! » Callimaque, épigrammes, 60 [9]
  11. « Ce fut là vraisemblablement qu’il (Lycurgue) connut, pour la première fois, les poèmes d’Homère, qui étaient conservés par les descendants de Créophyle » Plutarque, Vie des hommes illustres : Lycurgue, 85 [10]
  12. « Il eut pour maître, ainsi que nous l'avons dit, Phérécyde de Syros, après la mort duquel il alla à Samos entendre Hermodamas, petit-fils de Créophylus, déjà 150 vieux alors. » Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres [détail des éditions] [lire en ligne], VIII, 1 - Pythagore [11]

Voir aussi


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