Cornelis van Ghistele

Cornelis van Ghistele
Cornelis van Ghistele
Les missives plaintives de la princesse grecque et des demoiselles, appelées Épîtres d'Héroïdes, décrites par le savant et renommé poète Ovide en latin, et pour la première fois traduites en néerlandais, selon les conceptions des rhétoriciens, par Cornelis van Ghistele.  Nouvellement corrigées par le même traducteur et enrichies de 12 nouveaux épîtres responsives, ajoutées aux Épîtres d'Ovide.  Le nom d'Ovide apparaît sur la vignette représentant le portrait imaginaire de l'auteur latin.  Imprimé à Anvers par Hans de Laet en 1559, avec grâce et privilège.
Les missives plaintives de la princesse grecque et des demoiselles, appelées Épîtres d'Héroïdes, décrites par le savant et renommé poète Ovide en latin, et pour la première fois traduites en néerlandais, selon les conceptions des rhétoriciens, par Cornelis van Ghistele. Nouvellement corrigées par le même traducteur et enrichies de 12 nouveaux épîtres responsives, ajoutées aux Épîtres d'Ovide. Le nom d'Ovide apparaît sur la vignette représentant le portrait imaginaire de l'auteur latin. Imprimé à Anvers par Hans de Laet en 1559, avec grâce et privilège.

Autres noms Cornelius de Ghistele
Activités Poète
Rhétoricien
Dramaturge
Traducteur
Naissance vers 1510
Anvers
Flag - Low Countries - XVth Century.png  Pays-Bas des Habsbourg
Décès après le 24 juin 1573
Anvers
Flag - Low Countries - XVth Century.png  Pays-Bas espagnols
Langue d'écriture latin
néerlandais
Mouvement Style des rhétoriciens
Renaissance
Genres Poésie
Théâtre
Traduction

Cornelis van Ghistele, né à Anvers vers 1510, décédé en 1573, est un poète rhétoricien des Pays-Bas méridionaux[1], connu également sous le pseudonyme Talpa ou De Mol (taupe, respectivement en latin et en néerlandais) [2], de profession tonnelier, distillateur de vinaigre, marchand de sucre, de céréales et de produits laitiers et agent de l'accise[1].

Sommaire

Biographie

Il se peut que Van Ghistele ait appartenu à la noble famille anversoise dont est issu le fameux voyageur Joos van Ghistele, un chevalier qui était seigneur d'Axel, Maelstede, etc., ainsi que premier échevin de Gand, ville dans laquelle il était né au milieu du XVe siècle[3],[4]. Il est, sans doute, le fils aîné de Jacob van Ghistele et d'Elisabeth Weygers. Les dates exactes de sa naissance et de son baptême n'ont pas été retrouvées[5]. Le 9 août 1525, il se fait inscrire à l'Université de Louvain[6], à la faculté Artes[7].

L'inventaire de sa maison, dressé en 1548, offre assez d'indices pour avoir la confirmation que Van Ghistele professait la religion catholique : il possédait une statue de la Vierge Marie, et quatre tableaux dont trois représentant des sujets religieux. À partir des années cinquante, l'écriture devint l'occupation principale de Van Ghistele ; une situation qui fut, selon toute vraisemblance, causée par des problèmes juridiques et des dettes contractées après de désastreuses spéculations immobilières.

Il rédigea son testament le 24 juin 1573 et mourut la même année[8].

Œuvre

Remarques générales

Van Ghistele est un représentant typique de l'époque de transition entre le Moyen Âge et l'époque moderne. Dans la qualité de facteur (ou poète en titre) d'une chambre de rhétorique anversoise, De Goudbloem (Le Souci), il écrivit des pièces dramatiques de son cru, telles que Van Eneas ende Dido (vers 1551-1552)[1], et vraisemblablement aussi Leander aen Hero (vers 1552-1553)[2]. Ces deux pièces furent publiées sous une forme légèrement modifiée dans Den handel der amoureusheyt, ou Le commerce de l'amour, en 1621. Il participa également au concours du Landjuweel d'Anvers de 1561, et au festival de refrains (un genre s'apparentant à la ballade) de Bruxelles de 1562[1]. Sa devise était Laet wrueten den mol (Laissez fouiller la taupe)[9].

Rejetant l'identification traditionnelle de la rhétorique avec la poésie, Van Ghistele se tournait plutôt vers De Oratore de Cicéron lorsqu'il voulut définir la rhétorique, et il passe par la description de la poésie comme un genre musical produit par inspiration divine. Dans aucun regard, il fut un interprète de l'emphase mise sur la forme, caractéristique de la littérature de la Renaissance[10].

Œuvres latines

Son éducation humaniste apparaît de la façon la plus claire dans ses écrits latins[1], Iphigeniae Immolationis libri duo, en vers élégiaques, de 1554, et Carmen Gratulatorium voor Filips ii, poème de circonstance et de gratitude en hexamètres en commémoration de l'avènement de Philippe II, de 1556[11].

Dans ce dernier poème, son auteur s'adresse au roi d'Espagne en l'appelant roi d'Angleterre, bien que Philippe II ne fût jamais accepté tel quel par le parlement anglais, et qu'il dût quitter l'Angleterre en septembre 1555 - sans avoir engendré une progéniture chez sa femme, la reine Marie Tudor - pour se diriger vers Bruxelles où son père, l'empereur Charles Quint, alla transmettre, le 25 octobre 1555, la gestion des Pays-Bas à son fils. Il s'agit ici donc d'une flatterie, car Philippe II n'a jamais été autre que prince consort de la reine de l'Angleterre[12].

Traductions d'œuvres latines

Avant tout, Van Ghistele doit sa signification culturelle et historique à un nombre de traductions comme celle, la première en néerlandais, de l'Héroïdes d'Ovide, publiée en 1553, ainsi que de l'Énéide de Virgile en 1554-1556. En outre, il traduisit les Comédies de Térence et Lingua d'Érasme, de 1555, Antigone de Sophocle, de 1556, et les Satires de Horace, de 1559[1].

Van Ghistele est un rhétoricien orienté vers l'humanisme qui, avec peu d'outils auxiliaires à sa disposition, dans un enthousiasme juvénile, rendit accessible les chefs-d'œuvre de l'Antiquité à ses contemporains ignorants. Aussi introduisit-il, en portant l'attention sur la tragédie antique ainsi que sur la distinction entre tragédie et comédie, ces notions, les établissant de manière définitive[13]. Si, dans ses préfaces, Van Ghistele reproche aux humanistes de n'écrire qu'en latin, d'autre part il exprime son mépris pour les romans médiévaux sans valeur et autres œuvres littéraires divertissantes. Il justifie son propre travail en soulignant non seulement le mérite intrinsèque de ses originaux, mais aussi celui des traductions publiées dans d'autres langues modernes. Typique pour le traducteur de la Renaissance est son sens aigu de l'imperfection de la langue maternelle par rapport à la pureté, la souplesse et l'abondance des langues classiques[14].

La façon dont il mena ses lecteurs dans l'imaginaire et le monde des pensées de l'Antiquité, rompit avec celle de l'artiste du Moyen Âge, qui y vit surtout un trésor de sagesse et qui incorpora toujours cet imaginaire de l'Antiquité dans sa propre vision du monde. Van Ghistele est le premier en lettres néerlandaises à ouvrir les yeux pour l'imaginaire et l'univers spirituel d'une Antiquité qui représente une civilisation en elle-même, avec ses propres qualités, bien qu'elle soit perçue et défendue comme subordonnée au christianisme[15]. Van Ghistele traduisit selon les convictions de l'époque : il ne cherchait pas à s'introduire dans la peau de l'auteur original pour exprimer en néerlandais les pensées et émotions de celui-ci de manière aussi efficace que possible. Par contre, il essaya de pénétrer, pour autant qu'on pût le faire, dans les pensées et sentiments d'un tel auteur, pour, par la suite, versifier dans l'esprit, le style et la forme de son propre temps, celui des rhétoriciens[16]. Pour ses travaux, Van Ghistele tenta d'éviter le plus que possible l'emploi de mots d'emprunt[17].

Influence

Ses traductions, imprimées à plusieurs reprises, ont été lues durant tout le XVIe siècle, et encore dans les premières décennies du XVIIe siècle aux Pays-Bas septentrionaux, apparemment aussi par Coornhert et Van Mander, et incontestablement par Bredero puisque ce dernier porta un jugement très sévère sur les prestations de Van Ghistele, même s'il employa l'adaptation de Térence de ce dernier, ainsi qu'une autre en français de 1566[18], de Jean Bourlier, lorsqu'il conçut sa propre pièce Moortje[19].

Lien externe

Sources

Références


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Cornelis van Ghistele de Wikipédia en français (auteurs)

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