Le Château périlleux

Le Château périlleux
Le Château périlleux
Auteur Jedediah Cleishbotham, Schoolmaster and Parish-Clerk of Gandercleugh (Walter Scott)
Genre roman historique
Version originale
Titre original Castle Dangerous
Éditeur original • Robert Cadell (Édimbourg)
• Whittaker and Co. (Londres)
Langue originale anglais, scots des Lowlands
Pays d'origine Drapeau d'Écosse Écosse
Date de parution originale 1er décembre 1831
Version française
Traducteur Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret
Lieu de parution Paris
Éditeur Charles Gosselin
Date de parution 1832
Type de média 2 t. en 1 vol. in-12
Série Les Contes de mon hôte : quatrième série
Chronologie
Robert
comte de Paris

Le Château périlleux (Castle Dangerous), parfois intitulé Le Château dangereux, est un roman historique, le dernier roman de l’auteur écossais Walter Scott. Il paraît le 1er décembre 1831, en même temps que Robert comte de Paris, avec lequel il constitue la quatrième série des Contes de mon hôte.

L’année suivante, paraissent deux traductions en langue française : celle d’Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret, sous le titre Le Château périlleux ; et celle d’Albert Montémont, sous le titre Le Château dangereux.

Sommaire

Cadre historique

carte de situation
Le Château de Douglas se situe en Écosse, dans le South Lanarkshire.

La Première Guerre d’indépendance de l’Écosse se déroule de 1296 à 1328. Après l'exécution de William Wallace en 1305, l’Écosse paraît soumise. Mais l’année suivante Robert Bruce, comte de Carrick, assemble prélats et nobles, et se couronne roi des Écossais. Il subit d’abord une défaite, et doit se cacher jusqu’en 1307. Il remporte alors une série de victoires, jusqu’à celle de Bannockburn (1314), qui assure l'indépendance de son pays.

Le récit se passe dans le Lanarkshire, en 1306 ou 1307[1]. Le château de Douglas a réellement existé. Il n’en reste qu’une tour ruinée — du XVIIe siècle. Son propriétaire, James Douglas, compagnon de Robert Bruce, est un personnage historique, tout comme l’Anglais sir John de Walton. Le défi de ce dernier (défendre pendant un an et un jour le château de Douglas, s’il veut conserver la faveur de son amoureuse) est également présenté par l’auteur comme authentique[2].

Résumé

Le château écossais de Douglas, appelé aussi Château Périlleux, est occupé par une garnison anglaise que commande sir John de Walton. Il est menacé par les forces de James Douglas, propriétaire des lieux, et fidèle de Robert Bruce.

Bertram, ménestrel anglais, se rend dans ce château. Il voyage en compagnie de son « fils », Augustin, qui est une jeune fille déguisée. Le vieux ménestrel souhaite consulter des livres gardés dans la bibliothèque. Lui seul réussit à se faire admettre dans le château. Le prétendu Augustin doit attendre. Il s’établit tout près de là, dans l’abbaye double de Sainte-Brigitte. Mais tous deux sont vite soupçonnés d’être des espions. Sir John demande à ce qu’Augustin lui soit amené pour interrogatoire. Augustin s’enfuit.

Car il bénéficie de la complicité de sœur Ursule, une novice qui a recueilli ses confidences. Le faux Augustin est en réalité une riche héritière anglaise, Augusta de Berkely, pupille du roi. Elle ne voulait pas comme époux du mignon tyrannique auquel son tuteur la destinait. Elle aimait le vaillant sir John de Walton. Celui-ci étant de naissance et de fortune bien inférieures aux siennes, elle contourna l’obstacle en promettant sa main et l’héritage de ses pères à tout brave chevalier d’un noble lignage « qui tiendrait le château de Douglas, au nom du roi d’Angleterre, pendant un an et un jour[3] ». À sa grande joie, le seul à relever le défi — au risque de mécontenter le roi — fut sir John. Cependant, elle ne put attendre si longtemps. Impatiente de revoir sir John, elle voulut l’approcher, avec la complicité de son fidèle ménestrel Bertram.

À son tour, sœur Ursule lui a raconté sa propre histoire. Elle aussi était une riche et belle héritière. Elle était aimée d’un patriote écossais, Malcolm Fleming de Bigger, à la fureur de son propre père, partisan des Anglais. À l’issue d’une bataille entre son amoureux et les hommes de son père, elle fut victime d’un accident qui la laissa borgne et défigurée. « Malgré toutes les réflexions de la sagesse », son âme nourrit aujourd’hui un secret espoir d’être toujours aimée de Malcolm Fleming, qu’elle n’a pas revu depuis.

Lady Augusta s’enfuit donc de l’abbaye à la suite de sœur Ursule, négligeant de s’informer de leur destination. L’étourdie apprend un peu tard que sœur Ursule est une patriote écossaise qui rejoint les hommes de James Douglas. Laissée seule dans une forêt sauvage, au choix d’être prise comme otage par les Écossais ou de gagner les lignes anglaises, Lady Augusta rencontre un effrayant « chevalier du Tombeau », dont elle accepte la protection.

Le chevalier n’est autre que James Douglas. Il est déjà informé par sœur Ursule du nom et de la situation amoureuse de la fugitive. Il garde lady Augusta en otage tant que sir John ne lui aura rendu son château ou, à défaut, n’aura accepté une rencontre en combat singulier. Sir John refuse de compromettre son honneur ou celui de son pays. Il accepte le combat, mais avec Augusta pour seul enjeu.

Le combat est interrompu par les cloches de l’église de Douglas appelant à l’office du dimanche des Rameaux. Les deux adversaires conviennent d’une trêve d’une heure. L’office réunit de nombreux Écossais et de nombreux Anglais. Les Écossais en profitent pour lancer un nouveau défi, collectif cette fois. Tout comme leur chef, les Anglais acceptent le défi pour ce qui concerne lady Augusta, mais refusent de mettre en jeu le château. Dans l’engagement général, sir John et James Douglas se retrouvent face à face et reprennent leur duel.

Le combat est stoppé par un messager qui annonce aux Anglais qu’ils ne peuvent compter sur le renfort attendu du comte de Pembroke[4]. Celui-ci, défait par Robert Bruce, a subi des pertes considérables. Il est encerclé dans Ayr. Il ordonne de cesser le combat et de restituer le château.

Sir John tend donc son épée à James Douglas. Lequel, contre toute attente, impressionné par la bravoure de son adversaire, choisit de transmettre ses droits sur la personne du vaincu à lady Augusta.

Personnages

  • Bertram aux lais inépuisables, ménestrel anglais.
  • Augustin, quatorze ans, prétendu fils de Bertram. En réalité, lady Augusta de Berkely, riche héritière anglaise.
  • Tom Dickson d’Hazelside, fermier écossais. Préfère laisser les loups enlever ses plus beaux moutons plutôt que réclamer l’aide des soldats anglais.
  • Charles Dickson, fils de Tom.
  • Bend-the-Bow, archer anglais.
  • Antoine, archer anglais.
  • Sir Aymer de Valence, Anglais, lieutenant de sir John de Walton.
  • Fabien Harbothel, Anglais, écuyer de sir Aymer.
  • Gilbert Greenleaf, vieil archer anglais.
  • Sir John de Walton, gouverneur anglais du château de Douglas, personnage historique.
  • Michel Turnbull, Écossais des frontières, chasseur de taureaux, compagnon de James Douglas.
  • Jérôme, abbé du monastère écossais de Sainte-Brigitte. Mis en place par les Anglais, il affecte un zèle énergique pour les intérêts du roi d’Angleterre. Soigne la peste et la folie par un régime de pain et d’eau, par les courroies, par les cilices et, au besoin, par les houssines et par les fouets. Sa sotte présomption lui fait voir de la présomption chez les autres : il ne peut admettre que sœur Ursule, borgne, se prétende capable de lire un manuscrit que lui-même ne peut déchiffrer avec ses deux yeux et le secours de lunettes.
  • Lazare Powheid, Écossais, vieux fossoyeur de l’église de Douglas.
  • Sœur Ursule, novice de Sainte-Brigitte, borgne et défigurée. Autrefois, la belle et noble Marguerite de Hautlieu. Fille d’un Normand établi en Écosse, devenu un partisan de John Baliol, puis du roi d’Angleterre[5].
  • Malcolm Fleming de Bigger, patriote écossais, fiancé de sœur Ursule.
  • Le chevalier du Tombeau, James Douglas, dit aussi Douglas le Noir, personnage historique (1286-1330). Écossais, partisan de Robert Bruce, et propriétaire du château de Douglas.
  • L’archevêque de Glasgow.

Accueil

Robert comte de Paris et Le Château périlleux connurent un grand succès auprès des lecteurs. Les critiques, lents à réagir, estimèrent finalement que le succès des deux livres était immérité[6].

Certains ont reproché à lady Augusta de n’être qu’une écervelée semeuse de désordre, et à Scott de ne pas l’en avoir blâmée[7]. Henri Suhamy déplore cette attitude moralisatrice des critiques. Il préfère voir dans ce roman une histoire d’amour fou à la Antoine et Cléopâtre[7].

Notes et références

  1. Walter Scott, Le Château périlleux, coll. « L’Aube poche », L’Aube, 2009, p. 374.
  2. « Introduction », Le Château périlleux, éd. cit., p. 8-10. L’histoire du défi de sir John de Walton est racontée en détail dans David Hume de Godscroft, Histoire des maisons de Douglas et d’Angus. On la trouve également dans Walter Scott, « La chevalerie », Essais historiques et littéraires, Charles Gosselin, 1825-1826.
  3. Le Château périlleux, éd. cit., p. 229.
  4. Le personnage historique défait par Robert Bruce en 1307 (comme dans le roman) est Aymar Ier de Valence, devenu comte de Pembroke la même année. Scott lui attribue un neveu portant le même nom : Aymer de Valence.
  5. Le Château périlleux, éd. cit., p. 233 et 234.
  6. (en) « Castle Dangerous », sur walterscott.lib.ed.ac.uk.
  7. a et b Henri Suhamy, Sir Walter Scott, Fallois,1993, p. 419.



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Le Château périlleux de Wikipédia en français (auteurs)

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