Élections législatives portugaises de 1987

Les élections législatives portugaises de 1987 (Eleições legislativas portuguesas de 1987) se sont tenues au Portugal le 19 juillet 1987, afin d'élire les deux cent cinquante députés de la cinquième législature de l'Assemblée de la République, pour un mandat de quatre ans. Elles ont été remportées par le Parti social-démocrate (PPD/PSD), avec la première majorité absolue pour un parti depuis la révolution des Œillets.

Contexte

Aux élections législatives anticipées du 6 octobre 1985, le PPD/PSD avait remporté 29,9 % des voix. Son président, Aníbal Cavaco Silva, avait alors été nommé Premier ministre par le président António Ramalho Eanes et avait pris la tête d'un gouvernement minoritaire disposant du soutien du Centre démocratique et social (CDS) et de la tolérance du nouveau Parti rénovateur démocratique (PRD), formation centriste proche du président Eanes qui avait recueilli près de 18 % des voix.

Alors qu'il s'était effondré à seulement 20,8 % aux législatives, ce qui reste encore son plus mauvais score depuis 1975, le Parti socialiste (PS) était parvenu à remporter, de justesse et au second tour, l'élection présidentielle de 1986, son candidat et secrétaire général Mário Soares l'emportant avec un peu plus de 51 % des suffrages exprimés sur le chrétien-démocrate Diogo Freitas do Amaral.

Prenant prétexte d'un incident lors d'une visite à l'étranger d'une délégation parlementaire emmenée par le président social-démocrate du Parlement, le PRD dépose, en mars 1987, une motion de censure qui, moyennant le soutien du PS et du Parti communiste portugais (PCP), est adoptée le 3 avril suivant. Alors que les trois partis se disaient prêts à gouverner ensemble, le président Soares décide finalement de convoquer des élections anticipées, accédant à une requête de Cavaco Silva. À cette occasion, le PCP changea de partenaire de coalition politique, s'alliant avec le Parti écologiste « Les Verts » (PEV) dans la Coalition démocratique unitaire (CDU).

Mode de scrutin

Le mode de scrutin retenu prévoit l'élection des députés au scrutin proportionnel suivant la méthode d'Hondt, connue pour avantager les partis arrivés en tête. La loi électorale, conformément aux dispositions constitutionnelles, établissait le nombre de députés à 250, nombre maximum autorisé. Les députés sont élus dans vingt-deux circonscriptions électorales, à savoir les dix-huit districts du Portugal, les Açores, l'île de Madère, le continent européen et le reste du monde.

Principaux partis et chefs de file

Résultats

Scores

Analyse

Dans un contexte de baisse continue de la participation électorale, le PPD/PSD remporte une éclatante victoire avec plus de 50 % des voix et 59 % des députés. C'est la première fois depuis la révolution des Œillets qu'un seul parti contrôle plus de la moitié des sièges de parlementaires. Bien que le PS progresse très modérément, les libéraux triplent leur avance sur le principal parti de l'opposition et profitent pleinement de l'effondrement du PRD, révélation du précédent scrutin, tout en causant celui du CDS, qui obtient le pire score de sa récente histoire. Malgré le fait qu'elle constitue toujours la première force dans l'extrême-sud du pays, la CDU doit, elle aussi, se contenter du plus mauvais score de la gauche communiste depuis 1975. Son principal succès est de permettre, avec l'élection de deux députés Verts, l'entrée des écologistes au Parlement.

Comme à l'époque de l'Alliance démocratique (AD) de Francisco Sá Carneiro, le PPD/PSD d'Aníbal Cavaco Silva s'impose dans la quasi-totalité du pays, remportant dix-neuf des vingt-deux circonscriptions électorales, dont l'ensemble de celles situées hors métropole, et arrive en tête aussi bien en ville qu'en campagne. Maigre consolation pour les socialistes, ils se hissent à la deuxième place dans le district de Lisbonne, alors qu'ils avaient dû se contenter, deux ans plus tôt, d'une humiliante quatrième position.

Conséquences

Le 18 août, soit presque un mois après la large victoire des sociaux-démocrates, le président Mário Soares a reconduit le Premier ministre Cavaco Silva dans ses fonctions, et celui-ci a alors formé un nouveau gouvernement de quinze ministres, deux de plus qu'en 1985.

Annexes

Articles connexes

• XI^e gouvernement constitutionnel
• Assemblée de la République

Liens externes

• (pt) Index des résultats sur le site de la commission nationale des élections (CNE)
• (fr) Analyse et résumé des élections sur le site de l'Union interparlementaire

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