Tchernenko

Tchernenko

Konstantin Tchernenko

Konstantin Tchernenko
Nom de naissance Konstantin Tchernenko
Naissance 24 Septembre 1911
Bolchaïa-Tes, Sibérie
Flag of Russia.svg Empire russe
Décès 10 Mars 1985 (à 73 ans)
Moscou, RSFS de Russie
Flag of the Soviet Union.svg Union soviétique
Nationalité Russe, puis Soviétique

Konstantin Oustinovitch Tchernenko (24 septembre 191110 mars 1985) était un homme politique et un chef d'Etat soviétique ayant exercé les fonctions de Secrétaire général du PCUS du 13 février 1984 jusqu’à sa mort, treize mois plus tard.

Après la parenthèse "libérale" (toutes proportions gardées) d'Andropov, Tchernenko représente un retour au communisme orthodoxe des années Brejnev.

Sommaire

Carrière

Il fait son service militaire dans les troupes de la GPOU. Avant la Seconde Guerre mondiale, il fait ses débuts comme fonctionnaire régional.

Sa rencontre avec Brejnev en 1950 en Moldavie transforma sa carrière. Il devint son secrétaire personnel, le suivant dans tous ses postes à partir de 1956, d'abord dans l'appareil du Comité Central, puis dans celui du Soviet Suprême en 1960 et enfin de nouveau au CC où il prit la tête du département général 1965.

À partir de 1976, en devenant successivement secrétaire du Comité Central, membre suppléant du Politburo 1977, puis titulaire 1978, il passa du rôle de simple exécutant à celui d'acteur politique principal et fut désigné comme dauphin par Leonid Brejnev. Mais en novembre 1982, à la mort de Brejnev, c’est Iouri Andropov qui est choisi comme premier secrétaire du parti. Tchernenko doit attendre la mort brutale d’Andropov, en février 1984 pour lui succéder[1].

En avril 1984, il devint chef de l'État. Tchernenko passa l'essentiel de son court règne à la tête de l'Etat à l'hôpital et donna ainsi de lui l'image d'un « fantôme à l'article de la mort »[2]. Il décéda à Moscou le 10 mars 1985.

À la tête de l'Union soviétique

Andropov mourut en février 1984, n'étant resté en fonction que 15 mois. Tchernenko fut alors élu pour le remplacer, malgré les inquiétudes pour sa santé et contre les vœux d'Andropov (il avait déclaré vouloir Gorbatchev pour successeur). Yegor Ligatchev écrit dans ses mémoires que Tchernenko fut élu secrétaire général sans problème. À la session plénière du Comité central, le 13 février 1984, quatre jours après la mort d'Andropov, le président du Conseil des ministres de l'URSS et membre du Politburo Nikolai Tikhonov proposa que Tchernenko fût élu secrétaire général et le Comité vota pour lui dans les règles.

Arkady Volsky, un adjoint d'Andropov et d'autres secrétaires généraux racontent un épisode qui se produisit après une réunion du Politburo, le jour qui suivit la disparition d'Andropov: Comme les membres du Politburo, sortaient de la salle de conférence, Andrei Gromyko, (d'autres dirent par la suite Dmitriy Ustinov) aurait passé son bras autour des épaules de Nikolai Tikhonov et lui aurait dit : « C'est parfait, Kostya est le gars qu'il nous faut (pokladisty muzhik), avec lui on peut faire des affaires... » Bien plus gênante était la difficulté pour le Politburo de prendre lui-même la décision de se réunir en l'absence de Tchernenko, qui comme on pouvait le prévoir commença à faire faux bond à ces réunions avec une fréquence croissante. Nikolai Ryzhkov en parle dans ses mémoires : « Tous les jeudis matin, [Mikhail Gorbachev] s'asseyait dans son bureau comme un petit orphelin – j'ai souvent assisté à ce triste spectacle – il attendait nerveusement un appel téléphonique de Tchernenko malade : viendrait-il au Politburo ou demanderait-il à Gorbatchev de le remplacer encore une fois ? "

Lors des funérailles d'Andropov, c'est à peine s'il put lire son éloge funèbre. Ceux qui étaient présents devaient faire effort pour saisir le sens de ce qu'il voulait dire. Il parlait vite, avalait ses mots, toussait continuellement et il dut s'arrêter à plusieurs reprises pour s'essuyer les lèvres et le front. Il monta au Mausolée de Lénine grâce à un escalier mécanique qu'on venait d'installer et en descendit avec l'aide de deux gardes du corps. Tchernenko représenta un retour à la politique de la fin de l'ère Brejnev. Il apporta tout de même son appui à un rôle accru pour les syndicats, et à la réforme de l'éducation et de la propagande. Le plus grand changement dans le personnel que fit Tchernenko fut la disgrâce du commandant en chef de l'Etat-major, Nikolay Ogarkov, qui avait recommandé qu'on dépensât moins pour les biens de consommation et davantage pour la recherche et le développement des armes.

En politique étrangère, il négocia un accord commercial avec la République populaire de Chine. En dépit des appels pour revenir à la détente, Tchernenko fit peu pour empêcher l'escalade de la guerre froide avec les États-Unis. Par exemple, en 1984, l'Union soviétique empêcha Erich Honecker, leader de l'Allemagne de l'Est, de se rendre en Allemagne de l'Ouest. Toutefois, à la fin de l'automne 1984, les États-Unis et l'Union soviétique convinrent de reprendre les discussions sur le contrôle des armements au début de 1985. En Novembre 1984 Tchernenko rencontra le chef du Parti travailliste de Grande-Bretagne, Neil Kinnock.

Comme les États-Unis en 1980 avaient boycotté les Jeux olympiques d'été qui avaient eu lieu à Moscou, l'URSS, sous la présidence de Tchernenko, boycotta les Jeux olympiques d'été 1984 à Los Angeles. Elle entraîna dans son boycott 14 pays de l'Est et des alliés, y compris Cuba et l'Allemagne de l'Est (mais non la Roumanie). C'est le 8 mai 1984 que l'URSS fit savoir son intention de ne pas participer, invoquant des soucis de sécurité et précisant que « les sentiments chauvins et l'hystérie anti-soviétique sont en train de balayer les Etats-Unis », mais certains y voyaient une vengeance pour le boycott des Jeux de Moscou. Parmi les personnes qui souscrivaient à cette hypothèse figurait Peter Ueberroth, l'organisateur en chef des Jeux : il donna cette explication à la conférence de presse qui suivit l'annonce du boycott. L'Iran fut le seul pays qui ne participa ni aux Jeux de Moscou ni aux Jeux de Los Angeles. La République populaire de Chine fut présente au contraire à Los Angeles après avoir boycotté Moscou. Pour différentes raisons, l'Iran et la Libye les boycottèrent également. Le boycott fut annoncé le même jour que le relais de la flamme olympique à travers les États-Unis commençait à New York.

Le boycott se fit sentir dans un grand nombre d'épreuves dominées en temps normal par les pays absent. Ces derniers organisèrent en juillet-août 1984 une autre manifestation importante que l'on nomma Jeux de l'Amitié.

Précédé par Konstantin Tchernenko Suivi par
Iouri Andropov
Flag of the Soviet Union.svg
Secrétaire général du PCUS
1984-1985
Mikhaïl Gorbatchev
Vassili Kouznetsov
Flag of the Soviet Union.svg
Président du Præsidium du Soviet suprême
1984-1985
Vassili Kouznetsov

Voir aussi

Notes et références

  1. www.sciences-sociales.ens.fr document (.RTF) consulté le 28/11/2007
  2. Site encarta consulté le 28/11/2007

Sources

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Konstantin Chernenko ».

Articles connexes

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