Secret Intelligence Service

Secret Intelligence Service

51°29′13.9″N 0°07′26.6″O / 51.487194, -0.124056

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Secret Intelligence Service
Secret Intelligence Service

Créée le 1909
Juridiction Gouvernement du Royaume-Uni
Siège Vauxhall Cross, Londres
51°29′13″N 0°7′26″O / 51.48694, -0.12389
Ministre responsable William Hague, Secrétaire d'État des Affaires étrangères et du Commonwealth
Direction Sir Robert John Sawers, Chef
Site Web
https://www.sis.gov.uk/

Le Secret Intelligence Service (SIS), également connu sous la dénomination de MI6 (à l’origine Military Intelligence [section] 6), est le service de renseignements extérieurs du Royaume-Uni.

Il existe au Royaume-Uni deux principaux services de renseignements :

  1. le MI5 a pour mission de protéger le Royaume-Uni de toute attaque intérieure au pays ;
  2. le MI6 a pour but de protéger le pays de toute attaque terroriste extérieure au pays et de conduire des activités d’espionnage à l’extérieur du Royaume-Uni, contrairement au MI5 chargé de la sécurité à l’intérieur des frontières.

Le MI6, comme le MI5, fut créé en octobre 1909 lors de la fondation du Secret Intelligence Service, dont il est l’un des départements. Son premier directeur fut Sir Mansfield Smith-Cumming (1859-1923, KCMG, CB), qui, abandonnant fréquemment le « Smith », utilisait son initiale « C » comme nom de code. Cet usage fut perpétué par tous les directeurs du SIS qui lui succédèrent.

Sommaire

Les débuts

L'I.S aurait été fondée par Sir Francis Walsingham au XVIe siècle qui déjoua les plans de l'Armada par un réseau d'agents en Espagne. Il semble qu'ensuite il n'y ait eu d'organisation structurée que durant les périodes de conflits, notamment entre 1789 et 1815. La menace allemande, au début du XXe siècle, expliquerait la naissance d'un service permanent.

Première Guerre mondiale

Le premier test significatif pour l'organisation eut lieu avec la Première Guerre mondiale durant laquelle elle rencontra un succès mitigé. Le SIS fut incapable de pénétrer l'Allemagne, mais connut néanmoins quelques succès notables en espionnage militaire et commercial, essentiellement grâce à un réseau d’agents dans les pays neutres, les territoires occupés et la Russie.

L'entre-deux-guerres

Après la guerre, les moyens du SIS furent largement réduits et l'organisation s'appela le MI6 à partir de 1921. Celui-ci commença à opérer principalement à travers un système de coopération, parfois contrainte et forcée, avec le service diplomatique. La plupart des ambassades se virent dotées d'un Passport Control Officer, qui était en fait le responsable du SIS pour ce pays. Ceci permit aux agents du MI6 de bénéficier d'une couverture et d’une certaine immunité diplomatique, mais le système dura probablement trop longtemps et dans les années 1930 ne trompait plus personne.

Dans l'immédiat après-guerre et durant la plus grande partie des années 1920, le MI6 se souciait surtout du communisme et de la Russie soviétique en particulier. Le SIS, outre des opérations d’espionnage plus traditionnelles, soutint et encouragea à la fois les tentatives de Sidney Reilly de renversement du régime communiste (qui était vaguement associé au SIS jusqu’à sa capture), ainsi que celle de Boris Savinkov.

Cumming mourut en 1923 et fut remplacé en tant que « C » par l'amiral Sir Hugh Sinclair (1873-1939), dont les historiens s'accordent à dire qu'il fut un directeur nettement moins efficace. Il n’était pas incompétent, mais n’avait pas la force de caractère de Cumming et se révéla incapable d'imposer le respect et l'obéissance à ses troupes de manière aussi efficace que son prédécesseur.

De même que le reste de la communauté de l'espionnage et plus généralement du gouvernement, le MI6 tourna son attention durant les années 1930 vers l'Allemagne nazie. Son succès fut de nouveau relativement modeste. Bien qu'il parvint à établir des sources relativement fiables au sein du gouvernement et de l’amirauté allemande, ses informations étaient probablement moins complètes que celles fournies par le réseau rival de Robert Vansittart, le sous-secrétaire permanent du Foreign Office.

Hugh Sinclair mourut en 1939 et fut remplacé par le lieutenant-colonel Sir Stewart Menzies (1890-1968, KCMG, CB, DSO, MC) qui fut de l'avis général[Qui ?] un directeur très ordinaire. Le MI6 ne retrouva pas de directeur à la mesure d’un Cumming avant Sir Dick White (1906-1993, KCMG, KBE), après la guerre.

Seconde Guerre mondiale

Durant la Seconde Guerre mondiale, le MI6 fut surpassé par plusieurs autres initiatives, dont l’effort de cryptographie entrepris par le GC&CS (le bureau responsable de l’interception et le déchiffrage des communications étrangères) à Bletchley Park, le système de « double-jeu » mis au point par le MI5 afin de fournir des informations erronées aux Allemands, ainsi que les travaux de l’unité de reconnaissance photographique. Il fut également affecté par les activités du Special Operations Executive (SOE), ce qui tendait à accroître le danger pour ses propres agents.

L’opération la plus célèbre durant la guerre fut un échec spectaculaire connu sous le nom d'incident de Venlo, durant lequel le MI6 fut complètement trompé par des agents de l’Abwehr prétendant être des officiers haut placés de l’armée impliqués dans un complot contre Adolf Hitler. À la suite d’une série de rencontres entre les agents du SIS et les « conspirateurs », durant lesquels les plans des SS d’enlever les agents britanniques furent contrariés par la présence de la police néerlandaise, un rendez-vous fut organisé sans policiers et deux agents du MI6 furent capturés par les SS. Cet échec ternit considérablement la réputation du service.

La Guerre froide

« Legoland », le siège du MI6 à Vauxhall Cross, Londres

En 1946, le MI6 absorba ce qui restait de la Special Operations Executive, répartissant son personnel et le matériel entre les différentes divisions opérationnelles et le nouveau Directoire de l'entraînement et du développement pour la préparation à la guerre (DEWP). L'accord de 1921 a été adapté aux unités géographiques et opérationnelles sous le nom de « Sections de production », régulées par des contrôleurs, eux-mêmes sous l'égide d'un directeur de la production. Les sections en mouvement devinrent des « Sections logistiques » et furent placées sous le commandement d'un Directoire logistique.

Les actions menées par le MI6 envers l'URSS furent fortement compromises par la Section de contre-espionnage R5 (Post-War Counter-Espionage Section) dirigée pendant deux ans par Kim Philby. Bien que les dégâts occasionnés par Philby aient été atténués par son transfert à la direction d'une station de Turquie, il retourna au Royaume-Uni et devint officier le liaison à l'ambassade américaine. Il dénonce au régime de Enver Hoxha les opérations de déstabilisation de l'Albanie (projet Valuable) menées conjointement par le Royaume-Uni et les États-Unis sous forme de commandos (les Pixies) infiltrés de 1949 à 1951[1]. Philby quitta le bureau et prit sa retraite en 1953 après l'échec de ses amis et camarades des Cinq de Cambridge.

Le MI6 fit également les frais d'un officier impliqué dans des opérations à Vienne et à Berlin, qui se « retourna » et rejoignit les forces soviétiques, après avoir été détenu par la Chine durant la guerre de Corée. George Blake simula une évasion depuis la prison chinoise et rentra au pays, où il devint un peu comme un héros au sein du bureau. Ses autorisations de sécurité furent réactivées, puis il reprit son poste en 1953 à Vienne. Il participa à l'Operation Gold des Britanniques (construction d'un tunnel à Berlin). Il fut finalement identifié après avoir fait échouer la construction du tunnel, traduit en justice pour espionnage puis envoyé en prison. Il s'en échappa en 1964 et s'enfuit en URSS.

En dehors de ces coups bas, le MI6 redevint efficace au cours des années 1960, grâce à une meilleure sécurité et des infiltrations réussies. Oleg Penkovsky photographia pendant deux ans plusieurs milliers de documents soviétiques, dont les manuels des missiles de l'Armée rouge qui permirent aux analystes du NPIC de reconnaître le déploiement des SS4 MRBM et des SS5 IRBM à Cuba en octobre 1962. D'autres opérations suivirent.

Dans les années 1970, le MI6 recrute Oleg Sergeivich Gordievsky, exfiltré de Moscou en 1984. L'impact réel des opérations du MI6 durant la seconde partie de la Guerre froide reste inconnu. On ne peut cependant ignorer l'efficacité de leurs infiltrations, notamment au Politburo, et de leurs informateurs, dont un membre du Second Directoire en chef du KGB qui leur envoya des informations sur la mobilisation des Forces alpha de 1991, qui leur assura une victoire.

Dans le même temps, le MI6 participe à la structure ad hoc de coopération policière européenne TREVI, fondée en 1976 à l'initiative du ministre des Affaires étrangères britannique, James Callaghan.

Le MI6 participa à des opérations politiques, renversant le gouvernement de Mohammad Mossadegh (qui voulait nationaliser le pétrole) en Iran en 1953 (avec la collaboration de la CIA, Opération Ajax), la mise à l'écart de Patrice Lumumba au Congo en 1961, et le déclenchement d'un conflit interne entre les groupes paramilitaires Libanais vers la fin des années 1980, ce qui les occupa assez pour que les otages soient libérés.

Nombre d'espions ont quitté le MI6. Ils ont pour la plupart retrouvé un travail dans le civil, ou ont été mutés à l'étranger. Vers la fin des années 1990, un ancien espion nommé Richard Tomlinson écrivit l'histoire de sa vie. Le MI6 tenta d'empêcher la publication, mais le livre est toujours disponible en ligne, gratuitement.

De la fin de la Guerre froide à aujourd'hui

Depuis 1994, les activités du MI6 sont l’objet de l’attention du Comité parlementaire de renseignement et de sécurité (Parliament's Intelligence and Security Committee).

Le 6 mai 2004, John Scarlett (KCMG-2007, OBE-1987), précédemment directeur du Joint Intelligence Committee, remplaçait Sir Richard Dearlove KCMG, OBE à la tête du MI6. Scarlett est une personne habituée des écrans de télévision au Royaume-Uni suite à son témoignage dans l'enquête Hutton (relative au décès de l'expert en armement accusant le gouvernement britannique d'avoir falsifié le rapport sur les armes de destruction massive en Irak). Sa nomination est inhabituelle, car ce rôle demande une exposition médiatique faible pour des raisons de sécurité. Par exemple, aucune photographie de son prédécesseur n’est connue en dehors de la photographie de sa remise de diplôme universitaire.

Depuis le 12 octobre 2005, le MI6 possède un site web officiel, lequel donne un historique du service, ainsi que des offres de carrière. Les futurs agents sont formés au Fort de Monkton près de Porton Down.

Directeurs

Nom Date d'entrée en fonction Date de cessation de fonctions
Sir Mansfield Smith-Cumming 1909 1923
Amiral Hugh Sinclair 1923 1939
Lieutenant-colonel Stewart Menzies 1939 1952
Sir John Sinclair 1953 1956
Sir Richard White 1956 1968
Sir John Rennie 1968 1973
Sir Maurice Oldfield 1973 1978
Sir Dick Franks 1979 1982
Sir Colin Figures 1982 1985
Sir Christopher Curwen 1985 1989
Sir Colin McColl 1989 1994
Sir David Spedding 1994 1999
Sir Richard Dearlove 1999 2004
Sir John Scarlett 2004 2009
Sir John Sawers[2],[3] 2009 -

Dans la fiction

James Bond

L'espion imaginaire James Bond est censé travailler pour le MI6 : l’immeuble du MI6 figure en effet dans certains des films mettant en vedette Pierce Brosnan. Wilfred Dunderdale véritable espion du MI6 passe pour avoir en partie inspiré le personnage de James Bond du fait de son amitié avec Ian Fleming le créateur du personnage de fiction (même si en réalité, il s'inspirait beaucoup plus d'un triple agent, Dusko Popov)

Le QG du MI6 dans les films de la série a changé de nombreuses fois :

Alex Rider

Alex Rider, imaginé par l'écrivain américain Anthony Horowitz, est un jeune garçon de 14 ans travaillant à la solde du MI6.

À la mort de ses parents, il est adopté par son oncle, Ian Rider, un agent du MI6. Celui-ci le forme au métier d'espion par des jeux, jusqu'à ce que Ian soit assassiné dans l'exercice de ses fonctions (ce qui est caché à Alex). Par la suite Alex est engagé au MI6. C'est Alan Blunt qui dirige cette section et Alex est envoyé en mission par Mrs Jones, la chef des opérations spéciales.

Richard Blade

Richard Blade, imaginé par l'écrivain Jeffrey Lord (collectif d'auteurs franco américains) est un agent du MI-6 aux exceptionnelles facultés physiques et intellectuelles. Il a été recruté par son chef, J, pour participer à un invraisemblable projet, le Programme DX, mis au point par le savant britannique Archibald Leighton.

CHERUB

CHERUB, écrit par Robert Muchamore est un département des services secret travaillant en collaboration avec le MI5, n'employant que des enfants âgé de 10 à 17 ans.

Notes et références

  1. Au coeur de l’action clandestine. Des Commandos au MI6, Guerres secrètes de la CIA et Ma guerre silencieuse
  2. (en) « MI6: Sir John Sawers named as new intelligence chief », The Telegraph, 16 juin 2009.
  3. Julie Connan, « La vie du futur chef du MI 6 étalée sur Facebook », Le Figaro, 6 juillet 2009.

Bibliographie

  • Roger Faligot Les services spéciaux de sa Majesté, Messidor/ Temps Actuels, 1982
  • Kim Philby, Ma guerre silencieuse, Editions Robert Laffont, 1968. Les mémoires du célèbre agent double (MI6-KGB).
  • Robert Boucard, Les dessous de l'espionnage anglais, 1929.
  • Colonel David Smiley, Au cœur de l’action clandestine. Des Commandos au MI6, L’Esprit du Livre Editions, 2008 (traduction de Irregular Regular - 1994). Les mémoires d'un officier du SOE en Albanie en 1943-44 puis du SOE en Asie du Sud-Est et enfin du MI6 après guerre (Pologne, Albanie, Oman, Yémen). Le colonel David Smiley assura la formation militaire à Malte des commandos albanais (les Pixies) infiltrés soit par la côte, soit par le Nord de l'Albanie.
  • Anthony Cave Brown, La guerre secrète (titre original : Bodyguard of Lies), éditions Famot 1975.
  • John Prados, Guerres secrètes de la CIA, Editions du Toucan, 2008. (traduction de Safe for Democracy: The Secret Wars of the CIA - 2006). Les opérations conjointes de déstabilisation de l'Albanie par le MI6 et la CIA y sont détaillées dans le chapître 4.
  • (en) Stephen Dorril, MI6 : Inside the Covert World of Her Majesty's Secret Intelligence Service, The Free Press, New York, 2000. La référence sur le MI6. Toutes les opérations clandestines du service sont détaillées. Index en ligne

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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