Scarface (film, 1984)

Scarface (film, 1984)

Scarface (1983)

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Scarface
Titre original Scarface
Réalisation Brian de Palma
Acteurs principaux Al Pacino
Steven Bauer
Michelle Pfeiffer
Mary Elizabeth Mastrantonio
Scénario Oliver Stone
Musique Giorgio Moroder
Décors Ferdinando Scarfiotti
Costumes Patricia Norris
Photographie Edward Richardson
Montage Gerald B. Greenberg & David Ray
Production Martin Bregman
Société de production Universal Pictures
Budget 25 millions $
Format 35 mm
Genre Drame, policier
Durée 170 minutes
Sortie États-Unis États-Unis : 1er décembre 1983
Langue(s) originale(s) Anglaise & Espagnole
Pays d’origine États-Unis États-Unis


Scarface est un film américain réalisé par Brian de Palma et sorti en 1983 avec Al Pacino et Michelle Pfeiffer, remake actualisé du Scarface de Howard Hawks.

Sommaire

Synopsis

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

En 1980, lors de l'exode de Mariel, les États-Unis de Jimmy Carter offrent l'asile politique et le rêve capitaliste américain aux immigrés opposants au communisme que Fidel Castro expulse de Cuba après les avoir dépouillés, mais il en profite également pour se débarrasser des prisonniers de droit commun, dont on estime qu'ils étaient 25 000 parmi les expulsés cubains.

Antonio Montana (Al Pacino) dit Tony et son ami Manolo "Manny" Ray (Steven Bauer), deux petits malfrats cubains issus de la rue, font partie des expulsés et profitent de cette chance pour migrer vers Miami dans l'espoir de faire fortune. À leur arrivée sur le sol américain, ils sont accueillis dans un camp de réfugiés. Manny trouve alors une combine auprès d'un caïd de Miami qui leur propose une carte verte américaine contre un contrat d'assassinat qu'ils honorent en exécutant un ressortissant communiste du camp.

Grâce à leur carte verte, ils trouvent un petit boulot dans une cabane à frites de Miami. Tony prononce alors une des phrases culte du film : « J'ai des mains faites pour l'or et elles sont dans la merde ». En effet, travailler pour quelques dollars ne correspond pas à l'idée qu'ils se font du « rêve américain ». Omar Suarez, le bras droit d'un caïd de la pègre locale, leur propose alors 500 dollars pour décharger de la marijuana d'un bateau. Tony se révolte, il désire beaucoup plus d'argent et de responsabilité. Il lui sera donc offert 5000 $ pour faire ses preuves lors d'un rendez-vous armé pour acheter de la cocaïne à un revendeur qui essaie de les doubler. Les choses tournent à la boucherie mais Tony et ses complices prennent l'avantage grâce à leur sang-froid et leur parfaite insensibilité ; ils fuient avec l'argent et la drogue du dealer. Frank Lopez, le patron de Suarez, les recrute alors, ayant surtout de l'intérêt pour Tony, qu'il utilisera comme son porte-flingue, pour protéger Omar durant des transactions avec un caïd de la drogue en Bolivie, Alejandro Sosa.

Tony apprend vite le métier de mafioso de la drogue : il monte en grade et devient l'homme de confiance des fournisseurs et des acheteurs, des policiers véreux, des banquiers blanchisseurs d'argent etc. Il a les dents beaucoup plus longues que ses collègues et de la mégalomanie, de l'ambition et une intelligence plus perverses. Il prend pour adage : The World is Yours (Le monde est à toi). Mais plus il se montre ambitieux, plus la collaboration avec Frank est difficile car ce dernier prend ombrage des initiatives de Tony.

Après que Frank l'a trahi, il décide de l'abattre et de se lancer dans l'aventure de la cocaïne à son propre compte. Le succès lui sourit rapidement dans ce business pour lequel il est très doué. Il devient vite très riche, influent, tout-puissant patron dans son propre réseau de drogue qu'il gère comme un empire commercial mondial avec des règlements de compte, des éliminations de rivaux et une cruauté froide, bestiale et sans états d'âme, comme elle s'impose dans ce business. Il épouse alors la femme qu'il avait rencontré chez Frank Lopez, nommée Elvira (Michelle Pfeiffer).

Arrivé au sommet de sa réussite et de son rêve mégalomane, il commence à accumuler quelques erreurs fatales dans un monde qui ne les pardonne pas et où l'on est vite remplacé. Il prend conscience que d'être arrivé au sommet de la mafia ne le rend pas aussi heureux qu'il l'aurait espéré, qu'il n'est pas capable de rendre heureux les gens qu'il aime à cause de son immoralité, sa méchanceté, sa perversion psychopathe, sa froideur, sa paranoïa et son avidité à tout contrôler. Sa sœur, sa mère, sa femme, ses amis, ses partenaires privilégiés finissent tous détruits mentalement, affectivement, drogués ou morts.

Drogué par sa propre cocaïne pour tenir le coup, détruit mentalement autant qu'intellectuellement, et socialement pris au piège du monde dangereux, glauque, pervers, immoral et sordide au sommet duquel il est arrivé, Tony montre néanmoins un côté humain quand il refuse de participer à un attentat à la voiture piégée visant un homme accompagné de sa femme et de ses deux enfants. L'homme en question s'apprêtait à prononcer devant l'ONU un discours virulent à l'encontre du crime organisé et de la corruption, visant particulièrement les amis boliviens de Tony qui avaient donc demandé à celui-ci de participer à son élimination. En refusant de prendre part à l'attentat et en assassinant le bras droit de Sosa, celui-ci signe son arrêt de mort et les commanditaires du meurtre lui déclarent une guerre qui se conclura par un bain de sang, dans sa vaste demeure, lors de la scène finale du film.

Fiche technique

Distribution

Images d'archives

Autour du film

  • Avec ce film, Al Pacino renouvelle une excellente prestation après la célèbre trilogie Le Parrain de Francis Ford Coppola avec Marlon Brando où il interprète un rôle de mafioso.
  • Scarface raconte avant tout l'autre vision du rêve américain, dont la lumière se ternit tout au long du film, à mesure que le spectateur observe la lente déchéance du petit voyou cubain devenu trop vite roi des dealers à Miami.
  • Le slogan The World Is Yours apparaît d'abord comme une provocation, une invitation, puis se transforme en une raillerie envers Tony Montana, qui a voulu y croire, en prenant même comme devise The World Is Yours.
  • Le film a coûté environ 25 millions de dollars et a rapporté environ 65,9 millions $, dont 45,6 millions $ aux États-Unis[1]. En France, le film fait un score de 770 544 entrées[2] et connaîtra un succès sur le marché vidéo et en devenant un film culte.
  • Tony Montana n'est pas un Mafioso au sens originel du terme puisqu'il ne travaille pour aucune Famille. Son organisation ne fait pas partie de la pègre et n'a rien à voir avec la Mafia.
  • Le Scarface de Brian de Palma est un remake d'un film de 1932 également intitulé Scarface, qui relate l'histoire d'un immigré bâtissant un empire sur le trafic d'alcool, alors illégal (Prohibition). Brian de Palma a réactualisé l'histoire en changeant l'origine du héros et les trafics auxquels il est lié, cependant Antonio Montana se fait appeler "Tony" comme le héros de 1932 d'origine Italienne. Le film de 1932 décrit de manière indirecte Al Capone qui était autrefois surnommé Scarface.
  • Durant la scène de comptage des billets où Tony est pris en flagrant délit d'infraction à la loi RICO (par Seidelbaum), Chi-Chi et le collègue cubain de Seidelbaum parlent de cinéma. Le policier cubain raconte à Chi-Chi qu'il était le chauffeur de Marlon Brando. 11 ans avant la sortie de Scarface, en 1972, Al Pacino interprétait le rôle d'un des fils du Don dans Le Parrain, ce même Don ayant justement été joué par Marlon Brando.
  • Sidney Lumet était pressenti pour réaliser le film, mais se désista finalement en raison du ton très violent du projet[3].
  • Le film a échappé de peu à être classé X (interdit au moins du 18 ans) aux états unis. De Palma se mobilisa et finit par obtenir un R (interdit au moins de 17 ans non accompagnés). Car la scène de la tronçonneuse fut jugé trop violente.

Brian De Palma est perceptible dans l'utilisation des couleurs et plus particulièrement pour ce film, du rouge. Dans le film il y a une invasion progressive de rouge:

  • Le bandeau qu'il noue a sa tête.
  • Lors de la scène sanguinaire avec les colombiens.
  • Il porte une chemise rouge.
  • Quand il vient a la rencontre de Lopez, la voiture stationne devant un bâtiment aux colonnes peintes en rouge.
  • Dans le salon de Lopez, il y a une pièce immaculée, blanche, et au milieu se situe un tapis rouge évoquant une mare de sang.
  • Sur une poubelle se situe une pomme rouge.
  • Lors de l'ultime affrontement, la villa de Montana est recouverte de tapisseries rouges et annonciatrice du bain de sang final.
  • L'action de ce remake devait se dérouler a Chicago, comme dans l'original mais l'équipe ne la pas pu pour des raisons du budget.
  • Al Pacino se prénomme dans le film Tony Montana, ce nom est une référence à Joe Montana, un joueur de football américain dont Oliver Stone est un fan.
  • Al Pacino et Michelle Peiffer se retrouveront en 1991 pour le drame sentimental Frankie et Johnnie.

Musique

  • L'album "Music Inspired by Scarface", sorti en 2003 sur Def Jam Recordings, reprend les morceaux hiphop qui ont samplé ou évoqué du film.
  • Les groupes de rap français IAM et Fonky Family, ainsi leurs membres dans leurs albums solo, font souvent référence à Scarface et utilisent parfois des répliques du film ou des samples.

Adaptations en jeux vidéo

  • Un jeu vidéo, Scarface: The World is Yours est sorti en octobre 2006 sur consoles de jeux vidéo. Il repose sur une histoire alternative où Tony aurait échappé à la mort en abattant le tueur qui lui donnait le coup de grâce. Le joueur doit alors aider Tony à reconquérir Miami.
  • Le jeu vidéo Vice City, de la saga Grand Theft Auto, reprend énormément d'éléments du film (bande originale - déjà reprise dans Grand Theft Auto 3 – dont le morceau Scarface (Push It to the Limit), décors, costumes, armes) à qui il ressemble d'ailleurs beaucoup au niveau du scénario, les développeurs du jeu étant de grands fans de Scarface. Le manoir de Diaz dans le jeu ressemble à s'y méprendre au manoir de Tony Montana, en particulier le bureau où les caméras montrent clairement le bassin du manoir de Tony avec le globe The World is Yours, alors que ce bassin n'apparaît nulle part dans le jeu. De plus, les initiales de Tommy Vercetti, le personnage principal de Vice City apparaissent sur les fauteuils comme celles de Tony Montana dans Scarface. On peut retrouver la réplique de l'appartement dans lequel se déroule le massacre au début du film, notamment la salle de bain éclaboussée de sang dans laquelle se trouve une tronçonneuse. On peut aussi remarquer la ressemblance quasi-parfaite entre la rue où se trouve le premier point de sauvegarde du jeu et celle de l'hôtel où Tony effectue son premier deal.

Bande originale

MCA Records, 1983

  1. Scarface (Push It to the Limit) - Paul Engemann - (Musique: Giorgio Moroder / Paroles: Pete Bellotte)
  2. Rush Rush - Debbie Harry - (Musique: Giorgio Moroder / Paroles: Debbie Harry)
  3. Turn Out the Light - Amy Holland - (Musique: Giorgio Moroder / Paroles: Pete Bellotte)
  4. Vamos a Bailar - Maria Conchita Alonso - (Musique: Giorgio Moroder / Paroles: Maria Conchita Alonso)
  5. Tony's Theme - Giorgio Moroder - (Musique et Paroles: Giorgio Moroder)
  6. She's on Fire - Amy Holland - (Musique: Giorgio Moroder / Paroles: Pete Bellotte)
  7. Shake It Up - Elizabeth Daily - (Musique: Giorgio Moroder / Paroles: Giorgio Moroder et Arthur Barrow)
  8. Dance Dance Dance - Beth Anderson - (Musique: Giorgio Moroder / Paroles: Giorgio Moroder et Arthur Barrow)
  9. I'm Hot Tonight - Elizabeth Daily - (Musique: Giorgio Moroder / Paroles: Giorgio Moroder et Arthur Barrow)
  10. Gina's and Elvira's Theme - Giorgio Moroder et Helen St. John (Musique: Giorgio Moroder)

Bande dessinée

La maison d'édition Indeez Urban Éditions[4], spécialisée dans la BD traitant des cultures urbaines et du Hip Hop, a lancé le 13 novembre 2008 la commercialisation de la BD du film culte, intitulée Scarface : marqué à vie[5],[6]. Suite du film Scarface, par John Layman et Dave Crosland, la BD raconte le retour de Tony Montana aux affaires. Scarface sera prêt à tout pour retrouver tout ce qu'il a perdu...

Notes et références

  1. Voir à ce sujet la base de données en ligne : imdb.com
  2. Box office et nominations sur Briandepalmaonline. Consulté le 22 juillet 2009.
  3. Gangsters, les plus grands chefs d'œuvres en DVD n°1(page 4 du fasicule)
  4. Site de Indeez
  5. Couverture de la BD
  6. Édition Collector en français tirée à 2 000 exemplaires, 124 pages (ISBN 2-9532-9600-X)

Voir aussi

Lien externe


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