Sainte-Catherine de Laval

Sainte-Catherine de Laval

Abbaye Sainte-Catherine de Laval

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Abbaye Sainte-Catherine de Laval
Latitude
Longitude
Non renseigné
(Chercher ce lieu) 
Pays France France
Région Pays de la Loire
Département Mayenne
Ville Laval
Culte Catholique romain
Type Abbaye
Rattaché à Ordre de Cîteaux
Début de la construction 1224

L'abbaye ou prieuré Sainte-Catherine de Laval est une ancienne abbaye cistercienne située sur la paroisse de Grenoux, commune rattachée en partie au XIXe siècle à Laval en Mayenne.

Sommaire

Histoire

Prieuré

Le prieuré de Sainte-Catherine est fondé le 15 septembre 1224, par Avoise de Craon, épouse de Guy VI de Laval, pour quatre chanoines réguliers prêtres ; et soumis par le titre de fondation à la juridiction de l'abbaye de la Réal en Poitou, abbaye célèbre alors, et qui compte alors plusieurs maisons de chanoines réguliers sous sa dépendance.

Abbaye

Grâce à l'influence de François Lesné, ce dernier trouve moyen de faire ériger en abbaye le prieuré de Sainte-Catherine de Laval, et de lui faire annexer les prieurés du Port-Ringeard et d'Olivet. Cet établissement, il est vrai, ne dura pas.

En 1484, le prieuré de Sainte-Catherine dont les revenus ont augmentés, jouit d'une telle réputation, qu'il est à cette époque érigé en abbaye à la réquisition de Charles VII, par Sixte IV. François Lesné obtient, il est vrai confirmation, en 1493, du pape Alexandre VI, une bulle érigeant[1] en abbaye son prieuré de Sainte-Catherine de Laval, par l'annexion des prieurés d'Olivet et du Port-Ringeard ; mais, malgré le visa donné à la bulle par le cardinal Philippe de Luxembourg, évêque de Mans, chaque maison garda son indépendance.

Différend

Un différend étant survenu entre l'abbé de la Real et le nouvel abbé de Sainte Catherine, détermine le premier à troubler celui-ci dans l'usage des honneurs et des prérogatives attribués à sa dignité.

L'abbé de la Réal prétendait n'avoir jamais consenti à l'érection du prieuré en Abbaye, et il en concluait que l'érection était nulle, parce que son consentement était indispensable pour que la bulle eut son exécution ; l'abbé de Sainte-Catherine assurait qu'il avait obtenu un consentement verbal, mais enfin qu'il avait consenti : l'affaire fut portée en parlement, qui ordonna que l'abbé de Sainte-Catherine serait reçu à serment[2]. Pendant sa vie, François Lesné jouit cependant de son titre.

Commende

L'abbé de la Real, pour éviter toute nouvelle discussion avec un successeur régulier, nomma un séculier an prieuré de Sainte-Catherine, et depuis ce temps jusqu'au commencement du XVIIe siècle, ce prieuré eut des prieurs commendataires séculiers parmi lesquels on a compté des évêques de Rennes et de Dol, comme François de Laval par exemple.

Il parait par tous les actes, que le prieur titulaire jouissait de la totalité des revenus de Sainte-Catherine , et qu'il donnait aux religieux des pensions en argent, vin, grain, cidre, bois, etc , etc.

Concordat

Il y eut en 1596 un concordat ou transaction sur un procès commencé, par lequel le prieur titulaire est maintenu dans le droit de régir et de jouir de l'universalité des revenus, à la charge par son fermier général de donner aux religieux ce qui avait été fourni jusqu'alors et toutes charges acquittées y compris les réparations; le fermier rendait au prieur titulaire qui était alors M. Duffour conseiller clerc au parlement, la somme de 2,500 francs. Ce concordat est constamment observé pendant les deux siècles où les titulaires sont séculiers ; lorsque la congrégation fut introduite dans le prieuré de Sainte-Catherine les reformés se soumettent au traitement que les anciens reçoivent du prieur titulaire, celui-ci ne consent à leur introduction et les lettres patentes ne sont demandées et octroyées par le Roi, homologuées au parlement, qu'à cette condition.

En 1686, les chanoines réguliers de Sainte-Catherine demandent à leur prieur titulaire un accroissement d'entretien, François Lefebvre de Caumartin[3], alors prieur de cette maison , les renvoie au concordat de 1596 et à l'arrêt qui les a mis en possession du prieuré conventuel, lequel arrêt les soumet aux clauses et stipulations du concordat : l'affaire n'a point de suites et le prieur claustral comme fondé de procuration de François Lefebvre de Caumartin, renouvelle le bail du prieuré à la charge par le fermier de fournir aux religieux ce qui était convenu dans le concordat.

Génovéfain

En 1706, François Lefebvre de Caumartin résigna ce prieuré à un chanoine régulier nommé Rodoger, prieur de l'abbaye de Sainte-Geneviève et assistant du supérieur général de la congrégation de France (dont les moines sont appelés les génovéfains). Alors les choses changèrent, et conformément à l'esprit de la congrégation et aux corps réguliers, tout fut confondu : les prieurs réguliers en usèrent à l'instar des Abbés réguliers qui n'admettaient aucun partage entre leur communauté et eux , avec cette différence cependant, que ceux-ci régissaient seuls et sans aucune intervention du chapitre de la communauté, les biens du prieuré, ils paraissaient seuls en nom dans tous les actes , soit en demandant, soit en défendant et ils ne rendaient point de compte à la communauté : lorsqu'ils ne résidaient pas, comme cela avait lieu quelques fois ; les prieurs claustraux avaient besoin d'une procuration de leur part pour administrer le temporel et c'était en leur nom seul qu'ils agissaient.

Bénéfice

Le prieuré de Sainte-Catherine avait tous les caractères d'un titre réel et d'un vrai bénéfice, le prieur titulaire avait un taux de décime à part, et une quittance particulière; il payait 1070 francs et la communauté 230 francs; ils administraient seuls quand ils étaient sur les lieux. A leur avènement au prieuré, ils pouvaient lorsqu'ils le jugeaient à propos résilier les baux faits par leur prédécesseur et forcer les fermiers d'en recevoir de leur part ; les bulles de cour de Rome ainsi que les sentences de l'officialité du Mans enjoignaient aux religieux de Suinte-Catherine de leur rendre l'obéissance comme à leur supérieur. L'arrêt du parlement les envoyait ni possession des revenus, droits, et émoluments du prieuré; ils prenaient possession comme les abbés et prieurs en titre, de l'autel, de la première place du chœur, de la maison pastorale qui était distincte de la communauté à raison de l'ancienne érection de ce prieuré en Abbaye.

Les prieurs de Sainte-Catherine avaient obtenu le droit et étaient dans l'usage de porter la croix pastorale et la mosette: la congrégation a constamment reconnu les droits et prérogatives соmme attachés au titre et à la personne des prieurs.

En 1734, M. Ménager résina ce prieuré à son neveu avec l'agrément de l'abbé de Sainte-Geneviève, il se réserva seulement une pension; il est dit dans l'acte, qu'il est de notoriété publique que le prieuré de Sainte-Catherine avait au moins mille écus au prieur titulaire, toutes charges acquittées; on observa qu'alors le revenu du prieuré ne s'élevait qu'à 7000 francs.

En 1790, la prieur possède ce bénéfice par la résignation du sieur Lasnier. Le résignant s'est réservé une pension de 4000 francs ; c'est avec l'abbé de Sainte-Geneviève qu'il a traité des conditions de la résignation. Les bulles de Rome revêtues de lettres patentes sont homologuées au parlement, ainsi que la pension d'après un certificat signé de douze à quinze notables habitants de Laval, qui attestent qu'ils ont connaissance que le prieuré de Sainte-Catherine vaut au titulaire au moins 8000 francs de revenu par an. Il résulte donc de l'exposé ci-dessus que l'on peut justifier par des titres et des actes authentiques, que le prieuré de Sainte-Catherine était un vrai titre, un bénéfice réel qui en avait tous les caractères, et qu'on ne peut l'assimiler à ces bénéfices claustraux, qui étaient des dépendances des maisons, et dont les titulaires selon les lois de la Congrégation sanctionnées par des édits et arrêts du conseil, n'avaient jamais joui et même en la faculté d'administrer.

Les prieurs de Sainte-Catherine ont toujours eu le droit et l'ont constamment exercé d'habiter leur maison, de la gouverner, de l'administrer au temporel, sans aucune intervention du chapitre de la communauté. Le prieur titulaire en 1706, étant assistant du supérieur général de la congrégation fut obligé d'attendre l'époque d'un chapitre pour se retirer dans son prieuré.

Abbaye en commende ?

On pouvait considérer le prieuré de Sainte-Catherine, comme un bénéfice en commende, ou comme une Abbaye, régulière, puis qu'il a été possédé pendant deux cents ans en commende , et que ce n'est qu'au commencement du XVIIe siècle, qu'il est rentré dans les mains des réguliers ; M. Lasnier, dernier prieur titulaire, avait le droit de le résigner à un séculier : le collecteur, s'il eut vaqué par décès, pouvait également y nommer un ecclésiastique séculier.

Ce prieuré fut érigé en Abbaye sur la fin du XVe siècle : les titres en existaient à Sainte-Catherine, mais ils furent brûlés en 1776, le procès-verbal d'incendie consigné dans le registre capitulaire de cette maison en fait mention ; il existait beaucoup d'actes qui donnaient ce titre au prieuré de Sainte-Catherine. Il est dit dans ces actes et titres, qu'un prieur de Sainte-Catherine avait obtenu pour lui et ses successeurs, l'usage de la croix et de l'anneau pastoral ainsi que de la mozette.

Le prieuré de Sainte-Catherine avait en 1789, un revenu d'environ 15 000 francs, y compris les subsides et les clauses ménagères : il y avait en outre des profits de fiefs ou lots et rentes ; quelques parties de bois, qui n'étaient pas en assez grande quantité dans chaque lieu , pour être mises en coupes réglées, mais qui étaient dans le cours de dix ans une ressource assez importante. Les charges du prieuré consistaient dans une redevance de 103 boisseaux de seigle envers l'hôpital de Laval. Cette maison ne devait rien. En 1789, elle était en bon état de réparation ; sa situation est agréable, ses jardins sont vastes et très bien plantés.

Révolution française

Lors de la révolution en 1790, toutes les propriétés qui dépendaient de ce prieuré furent confisquées et vendues au profit de l'État ; les bâtiments et jardins devinrent également propriétés particulières et furent affermés à différents locataires jusque vers 1820 que Mademoiselle Letourneur de Laborde fonda dans cette maison une communauté religieuse de femmes sous le titre de monastère de Sainte-Catherine, de Notre-Dame de la Trappe de l'ordre de Citeaux.

Notes et références

  1. Les titres qui constataient cette érection, furent brûlés dans l'incendie qui arriva à Sainte-Catherine en 1776 ; ce qui est prouvé par le procès-verbal des officiers de justice de Laval rédigé le lendemain de ce sinistre et qui est pareillement consigné dans le registre des actes capitulaires de cette maison.
  2. Mais celui-ci qui était très-âgé et fort infirme et que cette contestation tourmentait beaucoup, mourut d'une attaque d'apoplexie au moment où il se disposait à partir pour satisfaire à l'injonction du parlement.
  3. Mort évèque de Blois.

Voir aussi

Source partielle

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