Saint-jean-vianney

Saint-jean-vianney

Saint-Jean-Vianney

48° 28′ 22″ N 71° 13′ 11″ W / 48.472794, -71.219750

Saint-Jean-Vianney
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Administration
Pays
Province
Canada Canada
Québec Québec
Ville Saguenay
Statut Village Disparu
Arrondissement Jonquière
(voir Shipshaw)
Quartiers
Fondateur
Date

Constitution
Maire
Mandat

[ Site officiel de Saint-Jean-Vianney]
Démographie
Population hab. ()
Densité hab./km2
Gentilé Viannois, Viannoises
Langue(s)
Géographie
Superficie 16.2 km2
Latitude
Longitude
48° 28′ 22″ Nord
       71° 13′ 11″ Ouest
/ 48.472794, -71.219750
Lieux d’intérêts

Saint-Jean-Vianney (en l’honneur du curé d'Ars ) est une subdivision du secteur Shipshaw de Ville de Saguenay et un ancien village de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean au Québec (Canada). Le 4 mai 1971, un glissement de terrain majeur entraîne une partie de la municipalité et cause la fermeture définitive du village.

Situé à l’est de la rivière Shipshaw, au sud de la route 172 et à l’ouest de Canton Tremblay, le hameau compte 1308 habitants lors de l’évacuation de mai 1971. On appelait ses résidents les Viannois et les Viannoises. Depuis décembre 1971, le territoire est inoccupé et un ordre d’évacuation permanente est en vigueur sur les terrains de l’ancienne municipalité; le développement résidentiel y est proscrit.

La colonisation de Saint-Jean-Vianney remonte à la seconde moitié du XIXème siècle. Ce hameau agricole se développe lentement et devient une municipalité de paroisse en 1935. Il obtient le statut de village en 1952 et croit rapidement au cours des années 60, époque où la majeure partie des infrastructures sont installés et les routes d’accès au village sont améliorées. Le glissement de terrain du 4 mai 1971 fait 31 morts en emportant 41 résidences et freine toute occupation humaine permanente du territoire.

L’économie du village, qui s’appuie sur l’agriculture et l’exploitation forestière au début du siècle, devient dépendant de l’économie d’Arvida , Kénogami et Jonquière à mesure que de plus en plus de travailleurs de ces villes y élisent domicile dans les années 60.


Sommaire

Le soir du 4 mai 1971

Il était 22 heures 50. C'était en pleines séries éliminatoires au hockey. Les Canadiens de Montréal jouaient contre les Blackhawks de Chicago. Télédiffusée tard le soir, cette série a gardé plusieurs personnes éveillées, ce qui a sauvé quelques vies.

Tout à coup, un bruit bizarre se fit entendre et les gens sortirent dehors par curiosité. Ils constatèrent le fait que la terre bougeait sous leurs pieds. Une partie du village de Saint-Jean-Vianney était en train de s'effondrer. La population, dans la noirceur de la nuit et ne sachant même pas ce qui se passait, fut prise de panique. Durant la nuit, une quarantaine de maisons et une trentaine d'autos furent engouffrés dans un énorme trou de boue.

Le cratère couvrait une superficie d'environ quatre-vingts acres et sa profondeur variait entre cinquante et cent pieds. Quinze millions de tonnes d'argile et de sable furent emportés jusque dans la rivière Saguenay. Une seule victime du glissement fut retrouvée durant la nuit, sur le toit d'une automobile. Le torrent de boue alla même jusqu'à emporter le pont de la ville allant vers Chicoutimi Nord. Cette nuit passa à l'histoire du Saguenay et du Québec.

Des signes annonciateurs ?

Environ un an avant le glissement de terrain, plusieurs signes pouvaient laisser présager un problème. Un de ces problèmes concernait les camionneurs. Les conducteurs de poids lourds avaient remarqué un phénomène plutôt bizarre. Lorsqu'ils traversaient le village, et plus particulièrement le quartier résidentiel, ils avaient de la difficulté à maintenir la vitesse de leur camion même s'il n'y avait aucune pente apparente. Ils avaient de la difficulté à avancer comme s'ils montaient une côte. Après leur passage, le sol reprenait sa forme d'avant.

Le 20 avril 1971 à 17h, chez un citoyen du village, un premier glissement de terrain se produisit. Il avait une superficie de 200 000 pieds carrés et une profondeur de 300 pieds. Après ce premier glissement, il n'y eut pas de réaction de la part des dirigeants du village.

Les raisons de la catastrophe

Le territoire de Saint-Jean-Vianney est composé de quatre cours d'eaux importants. Il y a la rivière aux Vases à l'est, à l'ouest, il y a la rivière Shipshaw. Elle se situe à cinq ou six kilomètres. Au sud, il y a la rivière Saguenay. Finalement, il y a le ruisseau Petit Bras. Selon la plupart des théories, ce dernier serait à l'origine de tout le phénomène.

Première théorie

Lauréat Lavoie, ancien maire de Saint-Jean-Vianney, croyait, comme la plupart des spécialistes, que le site était à l'origine un marécage. Des anciens disaient qu'on y trouvait plein d'étangs à castors et d'autres affirmaient même que, dans leur jeunesse, ils y allaient pêcher la truite. Puis, en voyant qu'on persistait à développer ce secteur, ces mêmes gens avaient prévenu en ces termes les nouveaux arrivants : "Vous allez vous perdre dans l'eau et la boue !" Mais ces messages n'avaient pas eu d'influence sur les entrepreneurs car, estimait-on, toutes les précautions étaient prises au moment de l'implantation des infrastructures et des services municipaux.

Les spécialistes ne croient pas que le cataclysme du 4 mai 1971 ait été provoqué par l'aménagement du quartier domiciliaire. Il est plutôt attribuable, selon eux, aux travaux exécutés quelques années plus tôt sur le ruisseau du Petit-Bras, dont le rôle était surtout de drainer les terres avoisinantes. Il avait été creusé et élargi parce qu'on craignait qu'il ne suffise pas à la tâche. En creusant le cours d'eau pour en grossir le débit, on lui a enlevé la perméabilité de son lit qui était constitué d'un matériau sablonneux. L'érosion du sol a ensuite eu raison du sable d'autant plus facilement que la pente du cours d'eau, non modifiée, n'était pas suffisante et que son lit n'était plus pourvu de cette membrane qui le rendait imperméable. Avec l'infiltration de l'eau, l'argile du sous-sol s'est désagrégée graduellement et il s'est formé un immense bassin souterrain qui s'est étendu jusque sous le quartier résidentiel du village.

À force de vibrations causées par les activités du village, le sous-sol, qui n'avait plus de point d'appui, s'est affaissé complètement. Les débris se sont déversés dans le Petit Bras, qui lui se déverse dans la rivière aux Vases, qui se déverse dans le Saguenay.

Deuxième théorie

Une autre théorie existe à propos du glissement de terrain de Saint-Jean-Vianney. Elle vient de Camille Gagné, ingénieur. Il s'agirait d'un phénomène physique que l'on reproduit en laboratoire en vérifiant les sols. La terre glaise, avec l'eau et la vibration, se désagrège (voire se liquéfie) et la surface s'affaisse subitement, créant un raz-de-marée quand la nappe d'eau souterraine peut s'échapper dans un ruisseau ou une rivière avoisinante.

Ce phénomène est le même que dans la théorie précédente. La différence, c'est l'origine de l'expansion de la nappe d'eau souterraine. Dans la théorie précédente, l'eau viendrait de réparations effectuées sur le ruisseau Petit Bras. Dans cette nouvelle théorie, l'origine serait la fonte des neiges. Le glissement de terrain s'est passé le 4 mai 1971, soit moins d'un mois après la disparition de la dernière neige. Le sol n'aurait pas été assez imperméable, ce qui aurait augmenté la nappe d'eau souterraine et enlevé tout appui au sol. C'est ce manque d'appui qui serait la cause de la catastrophe.

Relocalisation

Dès le lendemain, et ce jusqu'à décembre, on procéda à la relocalisation des citoyens de Saint-Jean Vianney. La plupart des gens sont parti vivre à Arvida sur des anciens terrains appartenant à Alcan[1]. On y transporta les maisons une par une jusqu’à leur futur emplacement. L'hôpital d'Arvida fut même fondé pour subvenir aux besoins des 198 familles nouvellement implantées. D'autres familles seront déménagées à Chicoutimi-Nord ainsi qu'à Shipshaw. L'église sera également déménagée à Shipshaw.

En mémoire

Pour les disparus de cette tragédie, un monument fût érigé en face du cimetière de Shipshaw .






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Liens externes

Notes et références

  1. Soit sur la rue Deschênes, Fay, le Boulevard Saguenay, la route du pont et la rue du roi George.
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