René Dumont-Guillemet

René Dumont-Guillemet

René Dumont-Guillemet (1908-1976) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret français du Special Operations Executive.

Identités

  • État civil : René Alfred Dumont-Guillemet
  • Nom d'usage : René Dumont
  • Comme agent du SOE, section F :
    • Nom de guerre (field name) : « Armand »
    • Nom de code opérationnel : SPIRITUALIST
    • Autres pseudos : Mickey, Conte, Hercule (à Lille)

Parcours militaire : SOE, section F ; grade : lieutenant

Famille

  • Son grand-père : Guillemet, sociétaire de la Comédie française
  • Sa femme : Raymonde Rougeaux. Leur fils : Michel, né en 1941.
  • Sa sœur : Anne-Marie (1er janvier 1910). Ses enfants: Martine Victoria Sechez (5 septembre 1940), Alain Georges Sechez (21 mai 1943).

Éléments biographiques

Premières années

1908. Le 5 avril, naissance de René Dumont-Guillemet à Lyon (3e).

D'une famille très bourgeoise, il a une jeunesse aisée, mais n'achève pas ses études.

1930. Vers cette époque, il est décorateur cinématographique, notamment dans des productions de la Paramount. Passionné de sport automobile, il mène un certain train de vie et descend chaque fin de semaine sur la côte d'Azur.

Seconde Guerre mondiale

1939. Il est mobilisé dans le Jura, où il s'adonne au ski.

1940. Démobilisé, il dirige une entreprise de camionnage. Il habite 58, rue de Monceau, à Paris 8e

1942

  • Septembre. Sydney Jones est envoyé à Marseille pour monter le réseau INVENTOR. Il fait appel à René Dumont-Guillemet, un ami d’avant-guerre, et à Pierre Picard, son assistant.

1943

  • Octobre. Sur la suggestion de Sydney Jones, Dumont-Guillemet est envoyé à Londres pour suivre l’entraînement : un Lysander l'emmène dans la nuit du 16 au 17[1]. Il est enrôlé dans l’armée britannique.

1944

Mission
Définition de la mission : René Dumont-Guillemet vient établir le réseau action SPIRITUALIST. Parmi les objectifs fixés, il y a le sabotage des usines Bosch Lavalette, la reprise de contact avec le réseau FARMER de Lille, dont le chef Michael Trotobas « Sylvestre » a été tué par les Allemands le 27 novembre précédent, et la préparation d'une attaque de la prison de Fresnes.
  • Février. Dans la nuit du 5 au 6, en même temps que son opérateur radio Henri Diacono « Blaise », il est parachuté à l’aveugle en Eure-et-Loir, au lieu-dit Le Tronchay de la commune de Laons, à 25 km de Clévilliers, le point visé où il veut prendre contact avec un cousin de sa femme). Peu après son arrivée, il établit le contact avec un groupe qui est volontaire pour réaliser l’attaque de la prison de Fresnes et qui a même déjà fabriqué et essayé cinquante clés. Mais le chef du groupe est arrêté et l’opération doit être abandonnée. Il essaye ensuite de capturer Bochler, un ingénieur allemand travaillant sur des sites de fusées, et Jacquet, un concepteur de fusée. Cela n’aboutit pas, car Bochler dispose d’une protection rapprochée, et Londres renonce à la capture de Jacquet.
  • Mars. A la fin du mois, il établit le contact avec le réseau de Lille, à partir de quoi il s’occupe des deux régions, Paris et Lille.
  • L’action à Lille est forte et efficace, grâce à la fourniture des équipements par camions depuis Paris : réalisation de sabotages contre les communications allemandes, fourniture de renseignements sur les emplacements de fusées. Dans la Seine-et-Marne, Dumont-Guillemet organise cinq parachutages. À Paris et sa banlieue, il dispose de 5500 hommes[2]. Il réussit à monter un service de contre-espionnage, grâce à ses contacts avec la Gestapo, notamment avec le Dr Muller, un Français qui travaille ostensiblement pour les Allemands. Il est aussi en contact avec le deuxième bureau français et la police parisienne, mais pas avec la police judiciaire.
  • Août. Dans la nuit du 11 au 12, aidé par un comité de réception du village de Saint-Pathus, il réceptionne l'équipe Jedburgh AUBREY[3] venue aider les résistants dépendant de son réseau. Le 26, il quitte Paris pour organiser la réception de troupes parachutistes dans la région de Meaux. En allant discrètement à l’est de Paris, 500 de ses hommes sont impliqués dans un combat avec les Allemands entre Oissery et Forfry, qui dure trois heures. Ils font prisonniers 30 Allemands. Peu après, cependant, sept chars allemands Tigre et trois chars Panthers infligent de lourdes pertes aux hommes de Dumont-Guillemet. Lui-même s’échappe, en se cachant pendant six heures dans le lit d’une rivière.

Après la guerre

  • Septembre. René Dumont-Guillemet regagne le Royaume-Uni, avec le captain Godfrey Marchant et le sergeant Ivor Hoocker, de la mission Jedburgh AUBREY. Il y fait ses rapports et règle sa situation.
  • Octobre. Il est réintégré dans l'armée française avec le grade de lieutenant-colonel de réserve.

Il mène des activités politiques, en même temps qu'une carrière d'homme d'affaires. Dans les années 1950, il dirige une entreprise de céramique industrielle.

1955-1958. Proche collaborateur de Jacques Soustelle, René Dumont-Guillemet agit en faveur du retour au pouvoir du général de Gaulle.

1959. Il se retire de la vie politique.

1976. René Dumont-Guillemet meurt le 21 janvier 1976[5], à Neuilly-sur-Seine.

Reconnaissance

René Dumont-Guillemet a reçu les distinctions suivantes :

Annexes

Notes

  1. Source : Verity, p. 282.
  2. Effectif : Créteil 450 ; Maison-Alfort : 200 ; Bonneuil-sur-Marne : 400 ; Saint-Maur-des-Fossés : 150 ; Charenton : 475 ; Sucy Bonneuil [?] : 75 ; Boissy-Saint-Léger : 50 ; Valenton : 50 ; Villefresne [?] : 30 ; Champigny : 100 ; Noisy-le-Grand : 45 ; Nogent-sur-Marne : 150 ; Rosny : 200 ; Le Raincy : 700 ; Villemomble : 200 ; Bondy : 150 ; Montfermeil : 70 ; Drancy : 400 ; Gagny : 600 ; Chelles : 400 ; Saint-Soupplets : 500. Total : 5695. [Source : Boxshall]
  3. L'équipe AUBREY comprend captain Godfrey Marchant (Britannique, chef de l'équipe), le capitaine A. Chaigneau (Français, assistant), et sergeant Ivor Hooker (Britannique, opérateur radio). Elle est parachutée sur une DZ située près de Le Plessis-Belleville.
  4. Source : témoignage de Jeannine Pernette relaté à un journaliste de la Tribune Républicaine de Seine-et-Oise en décembre 1944 et repris dans Libre Résistance, n° 7, p. 3-4
  5. Cumont, p. 148.

Sources et liens externes

  • Fiche René Dumont-Guillemet,: voir le site Special Forces Roll of Honour.
  • Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8) / (EAN 9782847343298). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
    Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur le sujet du SOE en France.
  • Hugh Verity, Nous atterrissions de nuit..., préface de Jacques Mallet, 5e édition française, Éditions Vario, 2004.
  • Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographié (exemplaire en provenance de la bibliothèque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable à la bibliothèque de Valençay). Voir sheet 4, SPIRITUALIST CIRCUIT.
  • Récit des combats d'Oissery
  • Jacques Cumont, Les Volontaires de Neuilly-sur-Marne du groupe Hildevert et le réseau Armand SPIRITUALIST, 158 p., Lys Éditions Amattéis, 1991 ; rééd. 2008. (ISBN 978 2 86849 108 4)
  • Libre Résistance, bulletin d’information et de liaison, anciens des Réseaux de la Section F du S.O.E. (Special Operations Executive), Amicale BUCK, numéro 7, novembre 2002.
  • Photographie de l'équipe Jedburgh AUBREY

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article René Dumont-Guillemet de Wikipédia en français (auteurs)

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