Rebecca Rofle

Rebecca Rofle

Pocahontas

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Pocahontas (vers 159521 mars 1617) était une Amérindienne de la confédération de tribus Powhatans. Elle était la fille de Wahunsunacock (aussi appelé chef Powhatan) qui a régné sur presque toutes les tribus voisines dans une région alors appelée Tenakomakah.

Ses vrais noms étaient Matoaka et Amonute[1], Pocahontas étant un surnom d'enfance se rapportant à sa nature espiègle (dans la langue de Powhatan cela signifie « petite dévergondée »[2]). Quand elle a été baptisée, son nom a été changé en Rebecca. Elle prendra le nom de Rebecca Rolfe après son mariage.

La vie de Pocahontas a été à l'origine de beaucoup de légendes. Comme elle n'a jamais appris à écrire, tout ce qui est maintenant connu sur elle a été communiqué de génération en génération, de sorte que les pensées et les sentiments de Pocahontas demeurent en grande partie inconnus. Son histoire est devenue la source de nombreuses adaptations littéraires et cinématographiques.

Sommaire

Sa vie

On ne connait que peu de choses de l'enfance de Pocahontas. Elle était la fille du chef Powhatan et de l'une de ses nombreuses épouses. Sa mère a été éloignée d'elle après lui avoir donné naissance, selon la tradition Powhatan[3].

Relation avec John Smith

Pocahontas / Rebecca Rolfe

Les registres des colons de Jamestown indiquent que Pocahontas a entretenu une certaine amitié avec le capitaine John Smith et l'a peut-être sauvé de la mort plusieurs fois. La nature exacte de leur relation est controversée à cause de la mauvaise qualité des archives et de leur rareté. Leur relation a été romancée avec d'importants ajouts.

En 1607, quand les colons anglais de la Virginia Company sont arrivés en Virginie et ont commencé la construction de bâtiments, Pocahontas était âgée d'environ 10 ou 12 ans. Son père était le chef de la Confédération des Powhatan. Un des colons, John Smith, a été capturé par un groupe de chasseurs Powhatan et emmené à Werowocomoco, un des principaux villages de l'empire Powhatan. Selon Smith, il a été allongé sur une grande pierre et était sur le point d'être exécuté, quand Pocahontas s'est jetée sur lui. Elle l'a défendu puis a été conduite en sécurité à Jamestown.

La version de Smith est la seule source. Et depuis les années 1860, sa véracité est donc mise en doute. Une des raisons de ce doute est qu'en dépit de l'édition de deux livres concernant la Virginie, le récit de la délivrance de Smith s'est fait en 1616, presque 10 ans après, dans une lettre suppliant la reine Anne Stuart de traiter Pocahontas avec dignité. Le temps écoulé a pu faire que Smith ait exagéré ou inventé l'événement pour améliorer l'image de Pocahontas.

Quelques experts ont suggéré que Smith avait pu prendre pour une délivrance un rituel symbolisant sa mort et sa renaissance en tant que membre de la tribu[4]. Cependant, il ne semble y avoir aucun rituel de ce genre dans d'autres tribus amérindiennes.

Quoi qu'il en soit, une relation amicale s'est établie entre Smith et Pocahontas à Jamestown. Pocahontas venait souvent jouer à la colonie[5]. Cependant, la colonie grandit et certains des indigènes estimèrent que leurs terres étaient menacées. Dès lors, des conflits commencèrent.

En 1608, Pocahontas a apparemment sauvé Smith une deuxième fois : Smith et quelques autres colons ont été invités à Werowocomoco par le Chef Powhatan en termes amicaux, mais Pocahontas est venue à la hutte où les Anglais séjournaient et les a avertis que le Chef Powhatan projetait de les tuer. Grâce à cet avertissement, les Anglais sont restés sur leurs gardes et l'attaque ne s'est jamais produite[6].

Une blessure due à une explosion de poudre a forcé Smith à retourner en Angleterre en 1609. Les Anglais ont indiqué aux indigènes que Smith était mort. Pocahontas l'a cru pendant plusieurs années jusqu’à son arrivée en Angleterre[7].

Il n'y a aucune indication dans les archives que Smith et Pocahontas aient été amants ; cette version romancée de l'histoire apparaît seulement dans les versions mettant en scène une Pocahontas plus âgée que dans les faits. Selon Smith, quand elle l'a rencontré à nouveau à Londres, Pocahontas l'appelait « Père »[8].

L'enlèvement

Pocahontas / Rebecca Rolfe

Selon William Strachey, Pocahontas a épousé un guerrier de Powhatan appelé Kocoum à un certain moment, avant 1612 ; rien de plus n'est connu concernant ce mariage[9].

En mars 1613, Pocahontas résidait à Passapatanzy, un village amérindien, situé sur le fleuve Potomac. Deux colons anglais ont commencé à commercer avec la tribu locale des Patawomeck et ont découvert la présence de Pocahontas. Avec l'aide du chef Patawomec, Japazeus, ils ont capturé Pocahontas. Leur but, comme ils l'ont expliqué dans une lettre, était de l'échanger contre plusieurs prisonniers anglais détenus par le Chef Powhatan ainsi que des armes et des outils que les Powhatans avaient volés[10]. Powhatan a renvoyé les prisonniers mais n'est pas parvenu à satisfaire les demandes concernant armes et outils.

Pendant une année, Pocahontas a été retenue à Henricus, une autre colonie anglaise. On en sait peu sur sa vie là-bas malgré un écrit du colon Ralph Hamor qui nous apprend qu'elle y aurait appris les usages et la courtoisie[11]. Un prêtre anglais, Alexandre Whitaker, lui a enseigné le christianisme et l'a aidée à améliorer son anglais. Elle a été baptisée et son nom a été changé en Rebecca.

En mars 1614, un conflit violent eut lieu près du fleuve Pamunkey entre des centaines d'Anglais et les Powhatan. À la ville powhatan de Matchcot, les Anglais ont rencontré un groupe dont faisaient partie des chefs aînés de Powhatan (mais pas Chef Powhatan lui-même). Les Anglais permirent à Pocahontas de parler à ses compatriotes. Cependant, selon le sous-gouverneur La Vallée de Thomas, Pocahontas en voulut à son père absent pour l'avoir estimée moins importante que des épées ou des haches et leur a indiqué qu'elle préférait vivre avec les Anglais[12]

Mariage avec John Rolfe

Pendant son séjour à Henricus, Pocahontas a rencontré John Rolfe qui est tombé amoureux d'elle. Rolfe, dont l'épouse anglaise était morte, avait avec succès cultivé une parcelle de tabac en Virginie. C'était un homme pieux qui souffrit beaucoup des répercussions morales potentielles de se marier à une païenne. Dans une longue lettre au gouverneur, il demande la permission de se marier avec elle en exprimant son amour pour elle et sa conviction qu'il sauverait son âme.

Les propres sentiments de Pocahontas au sujet de Rolfe et du mariage restent inconnus.

Le mariage a eu lieu en avril 1614 et c'est à cette occasion qu'elle prit le nom de Rebecca Rolfe. Elle s'est alors convertie au christianisme. Pendant plusieurs années le couple a vécu ensemble dans la plantation de Rolfe, Varina Farms, qui était située proche de la rivière James et de la communauté d'Henricus. Ils eurent un enfant : Thomas Rolfe.

Le mariage et la conversion au christianisme de Pocahontas amenèrent une période de relations pacifiques entre les Amérindiens Powhatan et les colons. Celle-ci ne devait malheureusement pas durer très longtemps : dès 1622 les hostilités reprirent de plus belle.

Voyage en Angleterre et sa mort

Afin d'attirer de nouveaux colons et investisseurs en Virginie, les commanditaires de la colonie envoyèrent Pocahontas la promouvoir auprès des Européens, les assurant ainsi que les indigènes du Nouveau Monde ne représentaient pas une menace et que la sécurité des colonies était assurée[13]. En 1616, les Rolfes voguèrent jusqu'en Angleterre : ils arrivèrent au port de Plymouth, puis voyagèrent jusqu’à Londres en diligence en juin 1616. Ils étaient accompagnés d'un groupe de onze autres indigènes powhatan incluant Tomocomo[14].

John Smith résidait alors à Londres. C'est à Plymouth que Pocahontas apprit qu'il était encore en vie[15]. Tous deux ne se rencontrèrent pas à ce moment-là, mais Smith écrivit à cette occasion une lettre à la reine Anne lui demandant instamment de veiller à ce que Pocahontas soit traitée avec le même respect qu'un visiteur royal et non comme un phénomène de foire, les conséquences d'un tel comportement risquant de mettre en péril l'amour qu'elle portait aux Anglais et au christianisme, susceptible de se transformer en mépris et en colère[16].

Il n'y a aucune preuve qu'elle ait été formellement présentée à la cour de Jacques Ier d'Angleterre, mais le 5 janvier 1617, elle et Tomocomo comptèrent parmi les invités du roi lors d'une représentation du poète Ben Jonson, qui eut lieu à la Maison des banquets dans le Palais de Whitehall. Selon Smith, le roi impressionna fort peu les ambassadeurs du Nouveau Monde, qui ne réalisèrent l'avoir rencontré qu'une fois qu'on le leur eut expliqué[17].

Par la suite, Pocahontas et Rolfe vécurent à Brentford pendant quelques mois. Smith leur rendit visite au début de 1617.

En mars 1617, Rolfe et Pocahontas embarquèrent pour retourner en Virginie. Mais leur bateau n'avait pas dépassé Gravesend (Kent) que Pocahontas tomba malade. La nature de la maladie est aujourd'hui inconnue. Cependant, Pocahontas ayant été décrite comme sensible à l'air pollué de Londres, il semble qu'elle ait succombé à une pneumonie ou à la tuberculose[18]. Débarquée à terre, elle mourut peu après. Son enterrement eut lieu le 21 mars 1617 dans la paroisse de Saint George à Gravesend. Rolfe retourna seul en Virginie, avec leur fils.

Descendance

Pocahontas / Rebecca Rolfe

Rebecca et John Rolfe ont eu un seul un enfant, Thomas Rolfe, né à la ferme de Varina avant que ses parents partent pour l'Angleterre. Par ce fils, elle a des descendants. Beaucoup de vieilles familles de Virginie font remonter leurs racines à Pocahontas et Wahunsunacock, par son fils et ses descendants. Par exemple Edith Wilson, épouse de Woodrow Wilson.

Adaptations

Sa vie est devenu sujet de légende et a fait l’objet de nombreuses adaptations littéraires et cinématographiques :

Sources

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Pocahontas ».
  1. David A. Price, Love and Hate in Jamestown, p. 66.
  2. William Strachey, The Historie of Travaile into Virginia Brittania, p. 111
  3. David A. Price, Love and Hate in Jamestown, p. 154
  4. Gleach, Powhatan's World, pp. 118-21. ; Kupperman, Indians and English, pp. 114, 174.
  5. William Strachey, The Historie of Travaile into Virginia Brittania, p. 65
  6. Symonds, Proceedings, pp. 251-2; John Smith, The Generall Historie of Virginia, New-England, and the Summer Isles, pp. 198-9, 259.
  7. John Smith, The Generall Historie of Virginia, New-England, and the Summer Isles, p. 261.
  8. John Smith, The Generall Historie of Virginia, New-England, and the Summer Isles, p. 261.
  9. William Strachey, The Historie of Travaile into Virginia Brittania, p. 54.
  10. Argall, Letter to Nicholas Hawes, p. 754.
  11. Hamor, True Discourse, p. 804.
  12. Dale, Letter to 'D.M.', p. 843-44.
  13. David A. Price, Love and Hate in Jamestown, p. 163.
  14. Dale. Letter to Sir Ralph Winwood. p. 878.
  15. John Smith, The Generall Historie of Virginia, New-England, and the Summer Isles, p. 261.
  16. John Smith, Letter to Queen Anne.
  17. John Smith, The Generall Historie of Virginia, New-England, and the Summer Isles, p. 261.
  18. David A. Price, Love and Hate in Jamestown, p. 182.

Bibliographie

  • Philip L. Barbour, Pocahontas and Her World. Boston: Houghton Mifflin Company, 1970. (ISBN 0709121881)
  • Rev. Edward D. Neill, Pocahontas and Her Companions. Albany: Joel Munsell, 1869.
  • David A. Price, Love and Hate in Jamestown. Alfred A. Knopf, 2003 (ISBN 0375415416)
  • Helen C. Rountree, Pocahontas's People: The Powhatan Indians of Virginia Through Four Centuries. Norman: University of Oklahoma Press, 1990. (ISBN 0806122803)
  • Roger Sandall, 2001 The Culture Cult: Designer Tribalism and Other Essays (ISBN 0813338638)
  • Grace Steele Woodward, Pocahontas. Norman: University of Oklahoma Press, 1969. (ISBN 0806108355) ou (ISBN 0806116420)
  • Karen Ordahl Kupperman ed., John Smith: A Select Edition of His Writings, University of North Carolina Press, 1988
  • Frederic W. Gleach Powhatan's World and Colonial Virginia. Lincoln: University of Nebraska Press, 1997.
  • John Smith, The Generall Historie of Virginia, New-England, and the Summer Isles.

Liens externes

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