Perte de Signal

Perte de Signal

Perte de Signal est un centre de production, de recherches et de développement de projets artistiques en arts médiatiques fondé à Montréal (Québec, Canada) en 1997.

Sommaire

Mandat

Le mandat principal de Perte de Signal est la distribution et la promotion du travail de ses membres, et il contribue au rayonnement des arts médiatiques au niveau national et international. Il agit également comme commissaire d’exposition, producteur d’œuvres et d’événements et éditeur de publications. De plus, l'organisme travaille à la défense du droit d’auteur et à l’amélioration du statut socio-économique de l’artiste.

Historique

1997. Cinq jeunes artistes (Robin Dupuis, Julie-Christine Fortier, Isabelle Hayeur, Rémi Lacoste et Sébastien Pesot) fondent Perte de Signal. Ils étaient finissants de l’École des arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), ils avaient fait partie du comité organisateur ou avaient participé aux 6e et 7e Événement interuniversitaire de création vidéo (ÉICV) en 1995 et 1996. À l’origine un collectif d’artistes émergents, Perte de Signal est devenu un organisme à but non lucratif (OBNL) en 2000 et compte aujourd’hui une quinzaine de membres. Des cinq membres fondateurs, seul Robin Dupuis y est toujours.

Travail en collectif

« La somme des parties est plus grande que la somme des parties » (Henricks, 2008)

Au départ, les artistes fondateurs de Perte de Signal se sont réunis pour prendre en main la diffusion et la promotion de leur travail en vidéo (tant au niveau national que international) parce que les structures en place ne pouvaient répondre à leur besoin. « Ils sont inspirés par des besoins individuels et par cette idée qu’il y a de la force dans le nombre. » (Henricks, 2008)

« La venue de Perte de Signal dans le paysage culturel québécois n’est pas sans rappeler l’émergence des centres d’artistes autogérés dans les années 1970. Le contexte particulier de leur apparition coïncide avec un besoin d’émancipation des individus et un rejet des institutions. Bien que moins revendicateurs aujourd’hui, les centres d’artiste ont toujours su s’adapter à la constante mouvance du milieu afin de répondre aux besoins, aux pratiques et aux questionnements des artistes. Perte de Signal adhère à cette philosophie et poursuit le même travail dans le champ des arts médiatiques. » (Tourigny, 2004)

Avènement du numérique

La fondation du collectif à la fin des années 1990 correspond à un moment charnière avec l’apparition du numérique dans le domaine de l’art vidéo. Grâce à la démocratisation des outils de production en vidéo, à la légèreté du médium et des logiciels de montage sur ordinateur, la réalisation et la postproduction ont radicalement changé. (Henricks, 2008) Les artistes avaient dorénavant la possibilité de produire leurs œuvres par leurs propres moyens, et cette nouvelle autonomie pouvait s’étendre à toute la chaîne du travail d’artiste : de la création des œuvres à leur présentation publique.

Ainsi, dans ce contexte de changements technologiques, les centres de production vidéo et les distributeurs ont dû revoir leur mode de fonctionnement. La structure de Perte de Signal s’est modelée sur cette légèreté du médium. Par exemple, il a mis en place des outils de promotion simples mais qui ont porté fruit, tels une compilation annuelle des bandes vidéo de ses membres. Cette compilation était envoyée aux festivals qui proliféraient partout dans le monde. Ainsi, l’organisme « s’est rapidement introduit dans de nombreux réseaux. » (Bélisle, 2008) « Loin des gros joueurs des arts technologiques, […] leurs efforts de diffusion se distinguent par la simplicité de leurs moyens. » (Delgado, 2004)

Installations vidéo et œuvres collectives

Ainsi, les festivals et les lieux de diffusion s’étaient multipliés, et les artistes étaient de plus en plus nombreux. Le défi principal pour Perte de Signal était de se renouveler afin de demeurer actif et se démarquer. Il a donc diversifié ses activités en ajoutant à son mandat de distributeur celui de producteur et de commissaire d’expositions destinées aux galeries et à un public plus large que celui des festivals. Il a développé également des projets d’œuvres collectives pour ses membres et a investi de nouveaux lieux de diffusion (par exemple, des œuvres en vitrine sur une rue commerciale de Montréal ou dans un bain public désaffecté, etc.)

« L’organisme Perte de Signal révèle en ce sens un type de société – pour utiliser ce mot qui autrefois qualifiait les premières associations canadiennes d’artistes – qui, par son action, cherche à repenser les modes de réalisation et de présentation du travail artistique. » (Bélisle, 2008).

Simultanément, la pratique personnelle des membres évoluait vers des œuvres installatives, immersives, performatives ou sonores, favorisant un type de création collective, voire une vision commune. « [Les membres de Perte de Signal] se sont donné comme mandat de revoir les modalités de perception et de réception d’œuvres vidéographiques. » (Nicastro, 2005)

Soutien à la relève

Après plus de dix ans d’existence et fort de son expérience de distributeur, de producteur, de commissaire, Perte de Signal ouvre un nouvel espace aux artistes de la relève. Il a mis sur pied des programmes de parrainage et de résidence afin de faciliter la transition entre l’université et la pratique artistique professionnelle. Il a établi dans ses nouveaux locaux du Centre-Sud de Montréal un laboratoire d’expérimentation, de recherche et de production appelé Rustine-Lab ; un lieu d’échange, de partage de connaissances et de ressources techniques. « Perte de Signal est d’ailleurs apprécié, selon les commentaires du Conseil des arts de Montréal, ‘pour son travail assidu auprès de la relève en arts médiatiques et le développement de la discipline’. » (Delgado, 2009)

Faits saillants

  • 2010 Mise sur pied du comité de réflexion et de présentation afin de soutenir la réflexion critique sur les arts médiatiques au Québec. Il a pour objectif d’étudier et d’actualiser une démarche favorisant, d'une part, le développement de la recherche théorique et la publication et, d’autre part, le développement du commissariat d'expositions en arts numériques. ♦ Février: Lancement d’un premier CD audio Chronique.
  • 2009 Nomination pour le Grand Prix du Conseil des arts de Montréal qui « vise à reconnaître annuellement l'excellence d'une production ou d'un événement réalisé sur le territoire de la Ville de Montréal. »
  • 2008 Lancement d’un nouveau programme de recherche-création Rustines | Lab. ♦ Lancement de la publication 10 : Dix ans de création numérique, qui regroupe les textes de cinq auteurs (Julie Bélisle, Marie-Ève Charron, Nicole Gingras, Nelson Henricks et Bernard Lamarche) qui posent un regard sur les enjeux du travail en collectif. ♦ Une deuxième œuvre (Trace) issue du programme de parrainage d’artistes émergents voit le jour.
  • 2007 Dixième année d’existence de Perte de Signal. ♦ Lancement du catalogue Répertoire qui regroupe une centaine d’œuvres réalisées par les membres depuis la fondation de l’organisme. ♦ Inauguration d’un laboratoire de recherche-création dans les nouveaux locaux de l’organisme situé dans le Centre-Sud à Montréal.
  • 2006 Lancement du premier titre DVD Incidences regroupant le travail d’artistes montréalais qui ont marqué le paysage de la vidéo numérique au Canada.
  • 2005 Lancement d’une exposition collective Cubicules qui circulera pendant deux ans dans six centres d’artistes, galeries et musées au Québec et en Ontario.
  • 2004 Présentation d’une première œuvre collective (Nimbus) créée dans le cadre du programme de parrainage d’artistes émergents. ♦ Une rétrospective du travail des artistes représentés par l’organisme est présentée à la Biennale de la photographie de Mexico.
  • 2003 L’organisme de Rimouski (Canada) Paraloeil invite Perte de Signal à inaugurer son programme de résidence. L’œuvre collective Ellipse y est créée.
  • 2002 Présentation de la première exposition d’arts médiatiques dans le réseau des maisons de la culture de la ville de Montréal. Hors-Ligne, à la maison de la culture Côte-des-Neiges. ♦ Première création collective des membres, Les hivernales, au bain Saint-Michel, Montréal.
  • 2001 Première rétrospective de Perte de Signal, Biennale d’Arts Médiatique de Pologne.
  • 2000 Le collectif devient un organisme à but non lucratif (OBNL) ♦ Première exposition à Chroma, festival d’arts médiatiques, Guadalajara, Mexique.
  • 1999 Première programmation vidéo internationale présentée en tournée au Canada, aux États-Unis et en France, Zone d’émergence.
  • 1998 Premier anniversaire. Pour souligner sa première année d’existence, Perte de Signal produit un projet de diffusion regroupant le travail vidéographique de jeunes artistes européens, mexicains et québécois.

Artistes membres

Jason Arsenault

Sofian Audry

Alexis Bellavance

Nicolas Bernier

Myriam Bessette

Amélie Brisson-Darveau

Ariane De Blois

Erick D'Orion

Robin Dupuis

Martine Lauzier

Claudette Lemay

Martin Messier

Nelly Ève-Rajotte

Samuel St-Aubin

Jonathan Villeneuve

Pavitra Wikramasinghe

Sources bibliographiques

CHARRON, Marie-Ève (sous la direction de), BELISLE, Julie, GINGRAS, Nicole, HENRICKS, Nelson, LAMARCHE, Bernard. (2008) 10: Dix ans de création numérique. Perte de Signal. Montréal.

CREVIER, Lyne (2004). Voir. Arts visuels : « Brise-glace ». Montréal.

DELGADO, Jérôme (2009). Le Devoir. « Perte de Signal gagne du terrain ». Montréal. p. G4.

DELGADO, Jérôme (2004). Voir. « Faire le trottoir ». Montréal.

LAMARCHE, Bernard. (2002). Le Devoir. « Arrêt par l’image ». Montréal.

LANGLOIS, Monique. (2000). Ciné-Bulles. « Être vidéaste de la relève à l’ère des nouvelles technologies ». Vol. 19 no 1. Montréal. p. 50-51

NICASTRO, Patrick. (2008). Voir. « Autrement dire ». Ottawa.

TOURIGNY, Manon. (Été 2004). Ciné-Bulles. « Les arts médiatiques et leur proximité dans l’espace public ».Vol. 22, no 3. Montréal. p. 50.

Liens externes

Wiktionnaire

Pour une définition d'une perte de signal


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