Pandion haliaetus

Pandion haliaetus

Balbuzard pêcheur

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Balbuzard pêcheur
 Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus)
Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus)
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Aves
Ordre Accipitriformes
Famille Pandionidés
Sous-famille
Pandionidae
Sclater & Salvin, 1873
Genre
Pandion
Savigny, 1809
Nom binominal
Pandion haliaetus
(Linnaeus, 1758)
Statut de conservation IUCN :

LC  : Préoccupation mineure
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'IUCN.

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Le Balbuzard pêcheur est un rapace diurne de taille moyenne ; c’est un piscivore spécialisé et cosmopolite. Ce rapace, singulier sur le plan morphologique, est assez différent des autres rapaces. Pour cette raison, son classement sur l'arbre phylogénétique est très discuté : plusieurs hypothèses ont été émises, mais l'hypothèse la plus répandue rapproche cette espèce des Accipitridae, famille formée entre autres par les aigles, les buses et les vautours de l'ancien monde.

Sommaire

Morphologie

Cet oiseau long de 54 à 58 cm pèse entre 1,4 et 2 kg. Son envergure varie de 150 à 180 cm. Ses parties inférieures sont blanches, ainsi que la tête, mais il présente sur les yeux une bande sombre, plus ou moins affirmée selon les sous-espèces. La poitrine et le dessous des ailes et de la queue présentent différentes marques sombres, variables en intensité selon les sous-espèces : une grande bande sombre au niveau de la pliure du poignet et à l'extrêmité des remiges, des taches sombres sur la poitrine et de fines stries grises et noires sur le dessous des ailes et de la queue. Le dessus de l'animal est brun brillant. Ses ailes longues et étroites ont l’extrémité digitée, ce qui lui donne un aspect caractéristique.

Il est particulièrement bien adapté à son régime alimentaire piscivore spécialisé, avec le doigt externe réversible afin de saisir ses proies avec deux orteils dirigés vers l'avant, et deux orteils dirigés vers l'arrière, des narines qu’il peut fermer afin d’éviter que l’eau n’y pénètre quand il plonge, et la plante des pattes munie de coussinets rendus rugueux par des écailles orientées vers l’arrière, qui l’aident à saisir les poissons, proies glissantes. Les serres sont fort longs et noirs. Les pattes sont grises, et le bec noir. Les yeux sont jaunes.

Il n'y a guère de dimorphisme sexuel chez cette espèce, mais la femelle peut être repérée dans un couple par le fait qu'elle est un peu plus grande que le mâle, qu'elle présente davantage de taches sombres (notamment au niveau de la poitrine) et que ses ailes sont un peu plus larges[1].

Les juvéniles sont très similaires aux adultes mais ont les yeux orange, davantage de taches sombres sur la poitrine, et des plumes de couverture plus claires mélées aux sombres sur le dos, ce qui confère à ce dernier un motif en "écailles"[1].

Comportement

Alimentation

Balbuzard pêcheur emportant un poisson

Le Balbuzard pêcheur est un piscivore presque strict, puisque les poissons représentent 99 % de son régime alimentaire[1]. Il repère ses proies lors de vols au-dessus de grands étangs ou de lacs, et souvent plane avant de plonger, d'une hauteur de 10 à 50 m[2], les pattes en avant pour capturer un poisson. Quand il reprend son essor, les poissons de grande taille sont placés tête en avant afin de réduire la résistance de l’air. Les serres sont des outils tellement efficaces pour maintenir les proies qu’il est arrivé que des balbuzards se noient parce qu’ils n’étaient pas capables de desserrer leur étreinte pour relâcher un poisson trop lourd. Les poissons capturés sont généralement des carpes, tanches, brochets, rotengles, brêmes, goujons, etc[2].

Vocalisations

Cette espèce émet des sifflements courts.

Reproduction

Couple de balbuzards à la construction du nid (Floride)

Le nid est un volumineux amas de branchages garni d'écorce, d'herbe et autres végétaux (voire de sacs plastiques), installé sur un arbre, un rebord rocheux, un poteau de téléphone ou une plate-forme artificielle. Dans quelques régions où leur densité est élevée, telles que la baie de Chesapeake aux États-Unis, la plupart des balbuzards ne commencent pas à se reproduire avant l’âge de cinq à sept ans, beaucoup des supports sur lesquels ils pourraient nicher étant déjà occupés. S’il n’y a pas de sites de nidification disponibles, les jeunes balbuzards peuvent être obligés de différer leur première reproduction. Le record de longévité chez cette espèce est de 25 ans[3].

Habituellement, les balbuzards forment des couples pour la vie. En mars, ou même plus tôt suivant la région, ils entament une période de collaboration de cinq mois afin d’élever leurs jeunes. Fin avril, la femelle pond de 1 à 4 œufs (2 ou 3 en moyenne)[1]. Les œufs, approximativement de la taille de ceux d'une poule, ont une couleur variant du blanc crème au beige rosâtre, avec des taches brun-rougeâtres sur la partie la plus large[1]. Leur couvaison dure généralement 5 semaines. Les petits naissent couverts de duvet, et ont les yeux ouverts ; ils seront capables de voler à huit semaines. Quand la nourriture est rare, le premier poussin à éclore a plus de chances de survivre.

Répartition et habitat

Le balbuzard vit près des lacs d’eau douce, et parfois près d’eaux côtières saumâtres. Ces plans d'eau doivent être peu profonds et poissonneux. Ce rapace a, parmi les oiseaux, une des plus grande aire de répartition[réf. nécessaire].

Les balbuzards qui nichent en Europe passent l’hiver en Afrique ou dans la péninsule ibérique. Ceux du Canada et des États-Unis hivernent en Amérique du Sud, bien que quelques-uns restent dans les États les plus méridionaux des États-Unis tels que la Floride et la Californie. Ceux d’Australie et des Caraïbes ont tendance à ne pas migrer.

Taxinomie

Dénomination

On le nomme parfois abusivement « aigle pêcheur » ou « aigle de mer ». Il n'y a qu'une seule espèce de balbuzard, terme attesté en français depuis le XVIIe siècle[4]. Ce terme dérive du terme anglais bald buzzard, composé de bald qui signifie dans ce cas « taché de blanc » et de buzzard, un emprunt à l'ancien français busart (busard)[4]

Le nom du genre fait référence à Pandion fils de Cécrops, roi mythique d'Athènes et de grand-père de Thésée, qui a été transformé en aigle.

Systématique

Balbuzard est le nom que la nomenclature aviaire en langue française (mise à jour) donne à cette espèce d'oiseaux qui constitue le genre monospécifique Pandion, soit de la famille des Accipitridae selon Howard & Moore et l'IOC, soit de la famille monogénérique des Pandionidae, d'après HBW et Clements. Il était autrefois placé dans l'ordre des Falconiformes.

La classification classique se base sur ces critères pour comprendre la phylogénie des espèces. A la seule analyse de ces critères morphologiques, sa position sur l'arbre phylogénique est incertaine.

Sur plusieurs aspects, le balbuzard diffère des autres oiseaux de proie diurnes, et a toujours présenté une énigme pour les taxonomistes. Selon certains auteurs, il est traité comme l’unique membre de la famille des Pandionidae, celle-ci figurant à sa place traditionnelle dans l’ordre des Falconiformes. D’autres classifications le placent aux côtés des éperviers et des aigles dans la famille des accipitridés — qui peut elle-même être considérée comme formant le gros de l’ordre des accipitriformes ou encore être réunie aux falconidés dans les falconiformes — et d’autres encore le classent avec les autres rapaces dans l’ordre très élargi des ciconiiformes.

Cette espèce unique est répartie dans le monde entier, certains auteurs définissent, non sans difficultés quelques sous-espèces, le plus souvent quatre.

  • P. H. haliaetus, Eurasie[5]
  • P. H. carolinensis, Amérique du Nord. Cette forme est la plus grande, a un plumage plus sombre au niveau du dos et a une poitrine plus pâle que P. H. haliaetus[5]
  • P. H. ridgwayi, îles des Caraïbes. Cette forme est très pâle au niveau de la tête et de la poitrine par rapport à P. H. haliaetus[5]. Elle n'est pas migratrice. Son nom scientifique commémore américain ornithologue Robert Ridgway[6].
  • P. H. cristatus, il vit sur les côtes et le long de quelques grands fleuves d'Australie et de Tasmanie. C'est la plus petite des sous-espèces, également non migratrice[5].

Le plus ancien fossile découvert appartenant à cette famille a été daté de 10 à 13 Ma[7].

Le Balbuzard pêcheur et l'homme

Le balbuzard est l’oiseau officiel de Nouvelle-Écosse au Canada et de Sudermannia en Suède.

Statut de l'espèce

Dans les années 1950-1970, le balbuzard a été menacé d’extinction dans plusieurs régions du monde, l’espèce n’étant pas capable de produire assez de jeunes pour maintenir ses populations. Ceci était dû à la fragilisation des oeufs à cause d'un accumulation de DDT dans l'environnement. Depuis l’interdiction du DDT dans de nombreux pays au début des années 1970, jointe à la diminution des persécutions, le balbuzard, tout comme d’autres espèces menacées d’oiseaux de proie, est en train de reconstituer ses populations.

En France

Disparu de France au cours du XIXe siècle, le rapace avait trouvé un dernier refuge en Corse, où il ne subsistait que 3 couples en 1974. La forêt d'Orléans au Nord de la ville d'Orléans, dans le département du Loiret, accueille depuis les années 1980 la nidification du Balbuzard pêcheur, marquant le retour du rapace en France après des décennies de déclin[8].

Les deux noyaux de populations sont désormais suivis par la mission Rapaces de la Ligue pour la protection des oiseaux. Le noyau en région Centre compte une vingtaine de couples reproducteurs et en moyenne 25 couples reproducteurs pour la population Corse[9]. La population continentale commence très lentement à essayer de reconquérir certains secteurs. En 2005, un couple de balbuzards a réussi une première nidification en Île-de-France dans l'Essonne, soit à 85 km du noyau de la région Centre. Le couple, toujours présent en 2006, a déjà produit cinq jeunes à l'envol en deux saisons[10]. D'autres essais d'installation se sont pour le moment soldés par des échecs, par exemple en Maine-et-Loire, Bretagne, Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Galerie de photos

Voir aussi

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Photos et vidéos

Notes et références

  1. a , b , c , d  et e (en) Cornell Lab of Ornithology, « Osprey », 2003, All About Birds. Consulté le novembre 2008
  2. a  et b Collectif, Grande encyclopédie alpha des sciences et techniques, Zoologie tome II p15 (1974), Grange Batelière, Paris
  3. Poole A. (1989) Ospreys: a natural and unnatural history Cambridge University Press, Cambridge, New York
  4. a  et b (fr) Définitions lexicographiques et étymologiques de balbuzard du CNRTL.
  5. a , b , c  et d (en)Tesky Julie L., « Pandion haliaetus  », 1993, U.S. Department of Agriculture, Forest Service
  6. Barrow, M. V. (1998). A passion for Birds: American ornithology after Audubon. Princeton, NJ: Princeton University Press. ISBN 0-691-04402-3.
  7. (TPBD, 2008)
  8. Conseil Général du Loiret, « À la rencontre du balbuzard pêcheur ». Consulté le 14 janvier 2008
  9. Mission LPO Balbuzard pêcheur
  10. Balbuzard info n°12-13, p. 4


Références taxonomiques

Famille
Sous-famille
Genre
Espèce

Références

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