Olivier Gloux

Olivier Gloux

Gustave Aimard

Gustave Aimard

Aimard est né à Paris en 1818 de parents inconnus. Son nom officiel est Olivier Aimard, mais plus tard il s’appelle Gustave lui-même. Ce n’est qu’après sa mort qu’on découvre que son père s’appelle Sébastiani, d’abord général, ensuite ambassadeur et même ministre. Comme il a dit lui-meme: “Mes parents était mariés, mais pas avec lui-mêmes.” Selon le New York Times de 9 juli 1883, sa mere etait Mme. De Faudoas, mariée avec Anne Jean Marie René de Savary, duc de Rovigo (177401833).

Abandonné par ses parents, il s'enfuit à 9 ans du domicile de sa famille adoptive, les Lugox, et s'engage comme mousse sur un bateau. Il débarque en Patagonie, puis se rend en Amérique du Nord où il mène une vie aventureuse, notamment comme chercheur d'or et trappeur[1]. Il s’enrôle dans la marine en 1835 avant de déserter quatre ans plus tard lors d'une escale au Chili. Il épouse une Comanche, puis entame des voyages en Europe et dans le Caucase. En 1847, Aimard retourne de plus en France. En cette année, sa demi-soeur, Fanny Sebastiani de Praslin, est assassinée par son époux, le duc Théobald de Praslin. Théobald se suicide peu après. Pendant plusieurs mois, Henriette Desportes, la gouvernante de la famille, est interrogée à la Conciergerie, la prison pour femmes de Paris, au sujet de son éventuelle complicité : avait-elle incité Théobald à commettre cet acte cruel ? La justice ne pouvait rien prouver – il semblerait que je m’écarte de mon sujet, mais ce n’est pas le cas – et Henriette a été remise en liberté. Avec l’aide d’un pasteur Français, elle a pu partir en Amérique, où elle était d’abord enseignante. Ensuite, elle s’est mariée avec un pasteur Américain et elle tenait un cour littéraire dans un milieu presbytérien. Cette gouvernante a fait l’objet d’un film classique intitulé All this, And heaven Too, de Warner Bros, avec dans les rôles principaux Bette Davis et Charles Boyer.

A travers l’oeuvre d’Aimard, l’on trouve ses notes autobiographiques. Un grand nombre de notes traitent de sa vie et de son périple sur le continent américain. A travers toutes les séries qu’il a écrites, comme un fil rouge, dans la plupart des cas par la voix de son alter ego, il témoigne de la recherche de sa famille biologique. Presque dans tous les livres, l’on trouve le thème de l’enfant abandonné ou adopté. Dans sa série parisienne, Les Invisibles de Paris, il fait allusion à la mort de quelqu’un à la prison du Luxembourg. Il s’agissait du duc, du mari et de l’assassin de sa demi-soeur. En Par Mer et par Terre, Le Corsaire et Le Batâr il recontre l’histoire de l’meurtre sur son demi-soeur.

En 1851, on le retrouve au Mexique. Il fait partie d’un groupe de mineurs. Le chef du groupe, le comte Raousset-de-Boulbon (pour des raisons de sécurité, certains Bourbons s’appelaient Boulbon) n’a toutefois pas réussi à obtenir les permissions promises et a décidé de « libérer le pauvre peuple ». Les aspirants mineurs se transforment en « conquérants » et réussissent même à occuper la petite ville de Hermosillo dans la province de Sonora. Cette nuit, cependant, le comte tombe victime de diarrhée, ses soldats s’enfuient et les Mexicains reprennent la petite ville.

De retour en France, en 1852 Dans Curumilla Aimard décrit cette ‘conquête’ et dans l’épilogue, il commente le contexte de ce livre. Un historiographie contemporaine de 1856 et l’historiographie officielle de 1935, The French in Sonora laissent aucun doute qu’Aimard a participé à cette conquête de 1852.

En 1854, Aimard est de retour à Paris. Il se marie avec Adèle Lucie Damoreau, ‘artiste lyrique’ et commence à écrire. Sa spécialité : les récits consacrés à l'Ouest américain. Aussi populaire, en son temps, qu'Eugène Sue et Paul Féval, il a écrit une soixantaine de romans. Il est l'auteur, notamment, de Les Trappeurs de l'Arkansas en 1858 et Les bandits de l'Arizona en 1882.

A partir de 1858, les feuilletons parus dans les journaux sont publiés sous forme de livre. La pression que les éditeurs exercent sur lui pour qu’il produise, contribue largement à l’une des caractéristiques de son oeuvre : l’auto-plagiat. Il est probable qu’en raison de son manque d’éducation formelle, il a de la misère à jongler avec les différents rôles (romancier, historien, anthropologue de sauvetage) qu’il s’assigne. Voici un exemple de ce qu’il écrit quand il change de rôle : le privilège du romancier…, qui écrit l’histoire…, ces coutumes disparaîtront bientôt. A plusieurs reprises, il sort du récit pour défendre les Indiens. Selon Aimard, malgré ce qu’on écrit à leur sujet, ils ne sont pas barbares, puis il continue à les décrire avec acharnement comme des « diables rouges ».

En 1870, il fait parler de lui à nouveau, parce qu’il attire l’attention d’une bande de journalistes et que pendant la guerre franco-prussienne il obtient son premier succès modeste. Cet événement se trouve aussi dans les livres d’histoire : l’affaire Bourget. Le livre qu’il produit sur cette guerre, Les Aventures de Michel Hartmann, a été censuré par le gouvernement français, qui dans le temps ne voulait pas plus de problèmes avec les Allemands.

En 1879, paraît sous la double signature de Gustave Aimard et Jules Berlioz d’Auriac, Jim l’Indien, comme onze autres romans publiés chez l'éditeur Degorce-Cadot. Ces romans étaient pourtant parus une première fois chez l'éditeur Brunet, sous la seule signature de Jules Berlioz d’Auriac. Il y aurait donc eu accaparement des œuvres par Aimard, offrant en échange sa célébrité à un Jules Berlioz d’Auriac qui n’avait pas la sienne. Selon Simon Jeune, spécialiste de ces questions, les romans de Jules Berlioz d’Auriac seraient sans doute des traductions et des adaptations de dime novels peu connus d’auteurs américains.

Ensuite, en 1879, il part pour Rio de Janeiro. Les journaux annoncent l’arrivée du célèbre français. Il y loue une chambre et le “beau monde de presse “ de Rio y défile. « J’étais heureux, » écrit-il au sujet de la soirée de départ. L’un des invités de la réception d’adieu était Alfredo Escragnolle de Taunay, militaire, écrivain et ami de l’empereur Pedro II. Aimard rendait souvent visite à cet ami (Pedro II). D’après ce qu’il écrit. Ce n’est pas tout à fait étrange. Cet empereur restait souvent à Paris, adorait la littérature, les sciences et la technologie, et connaissait bien certains membres de la Société des Gens de Lettres. Aimard a écrit un journal sur son voyage à Rio, soit Mon Dernier Voyage, Le Brésil Nouveau.

A la fin, Aimard dit qu’il ira d’abord à Buenos Aires avant de se rendre à l’intérieur du pays. Le Museu Impériale en Petropolis, Brasil, a une copie d’une lettre qu’Aimard avait envoyée de Buenos Aires à l’empereur Pedro II. Il lui y donne un aperçu de ce qu’il a fait pour satisfaire à sa demande d’organiser une représentation de la Comédie française à Rio. Au début de ce récit, Aimard dit qu’il avait peur de devenir fou et qu’il devenait de moins en moins sociable (sa demi-soeur l’était aussi; le duc n’était tout simplement plus capable de la supporter). A la fin de sa vie, 1883, à peine deux ans après son retour de l’Amérique latine, Aimard est devenu fou. Du moins, il a été admis à l’hôpital Ste-Anne de Paris. Diagnostic : il avait non seulement un érysipèle et de l’eczéma (ce qui en soi est suffisamment affolant), mais encore folie de grandeu. C’est qu’on dit.

Œuvres

  • Le Chercheur de piste, 1e éd., Amyot, 1858
  • Les Bandits de l'Arizona : scènes de la vie sauvage, 3e éd., Gautier, 1889
  • Les Bois-brulés, Dentu, 1875-1876
  • L'Oiseau noir, histoire américaine, Dentu, 1893
  • Les Outlaws du Missouri, 2e éd., Amyot, 1876
  • Le Fils du soleil, A. Degorce-Cadot, publié en feuilleton du 20 octobre au 1er décembre 1879 dans le quotidien canadien La Patrie (Texte en ligne sur le projet Gutenberg)
  • Les Pirates de l'Arizona : scènes de la vie sauvage, Ardant, 1891.
  • Les Trappeurs de l'Arkansas : et autres romans de l'Ouest, éd. établie et présentée par Matthieu Letourneux, Laffont, coll. Bouquins, 2001
  • Le Trouveur de sentiers : scènes de la vie sauvage. 3e éd., Dentu, 1888.
  • Une Goutte de sang noir : épisode de la guerre civile aux Etats-Unis, Dubuisson, 1878 (paru en feuilleton dans le journal Le Télégraphe)

A la librairie Artheme Fayard :

  • La belle rivière T5
  • Les Trappeurs de L'Arkansas T1
  • Les rodeurs de frontière T2
  • Les francs tireurs T3
  • Le coeur loyal T4
  • Le souriquet T6
  • Le grand chef des Aucas T7
  • Le chercheur de pistes T8
  • Les pirates des prairies T9
  • La loi de Lynch T10
  • La grande flibuste T11
  • La fièvre d'or T12
  • Curumilla T13
  • Valentin Guillois T14
  • Les bois-brulés T15
  • Balle-franche T16
  • La forêt vierge
  • L'Eclaireur T17
  • Les outlaws du missouri T18
  • Les chasseurs d'abeilles T19
  • Le coeur de pierre T20
  • Le guaranis T21
  • Le montonero T22
  • Cornelio d'armor T24
  • Les coupeurs de route T25
  • Une vengeance de peau-rouge T26
  • Les Gambucinos T27
  • Sacramenta T28

Avec Jules Berlioz d’Auriac :

  • L'Aigle noir des Dacotahs, Degorce-Cadot, 1878
  • Le Mangeur de poudre, Degorce-Cadot, 1878
  • Les Pieds-fourchus, Degorce-Cadot, 1878
  • Les Terres d'or, Degorce-Cadot, 1879
  • Cœur-de-panthère, Degorce-Cadot, 1879
  • Les Forestiers du Michigan, Bardin, 1879
  • Jim l'Indien, Degorce-Cadot, 1879 (Texte en ligne sur le projet Gutenberg)
Zeno Cabral. 1864 Paris: Amyot (Fayard 24).

Les Invisables de Paris, avec Henri Xavier Francois Pierre Crisafulli. 1867. Paris: Amyot Par Mer et par Terre, I Le Corsaire, II Le Bâtard. 1879. Paris: Ollendorf. Curumila. 1861. Paris: Amyot (Fayard 13). L' Araucan. 1864. Paris: A. Cadot Aventures de Michel Hartmann. 1873. Paris: Les Marquards. Paris. Mon Dernier Voyage. Le Brésil Nouveau. 1886.E. Dentu, éditeur. Paris.

  • de la Chapelle. A. 1859. Le comte de Raousset-Boulbon et l'expédition de la Sonore. Correspondance, souveniers et oeuvres inéditetés. Paris: e. Dentu.

Eggermont-Molenaar, Mary. Om gek van te worden. Leven, werk en receptie van Gustave Aimard (1818-1883) [La vie l’a rendu foul la vie, l’oeuvre et l’accueil de Gustave Aimard (1818-1883). En: Boekenpost. No. 54. Juli/august 2001.

  • Eggermont-Molenaar, Mary. 2009. Gustave Aimard: Feiten, Fictie, Frictie. Calgary: Special Snowflake Inc.
  • Sieverling, R. 1982. Die Abenteurromane Gustave Aimard’s. Freiburg: Inaugural Dissertation.
  • Soulié, Marice. 1927. The Wolf Cub, the Great Adventure of Count Gaston de Raousset-Boulbon in California and Sonora, 1850-1854. Tr. Farrell Symons. Indianapolis: The Bobbs-Merrill Company.

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Notes et références

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