Louis Charles d'Hervilly

Louis Charles d'Hervilly
Louis Charles d'Hervilly
Louis Charles d'Hervilly.jpg
Naissance 26 février 1756
Paris
Décès 14 novembre 1795 (à 39 ans)
Londres
Mort au combat
Origine Français
Allégeance Royaume de France Royaume de France
Flag of Royalist France.svg Armée des émigrés
Grade Maréchal de camp
Conflits Guerre d'indépendance américaine
Guerres de la Révolution
Faits d'armes Bataille des Tuileries
Bataille de Quiberon

Louis Charles, comte d'Hervilly, né le 26 février 1756 à Paris et mort le 14 novembre 1795, à Londres[1].

Sommaire

Sa famille

Louis Charles Le Cat, comte d'Hervilly, chevalier, marquis de Leschelles, est le fils de Louis-Michel César, chevalier, marquis de Leschelles, seigneur de Devise, de Hiron, de Chigny, de la Flamengie et de Dury, Lieutenant au Régiment du Roi infanterie, en 1745. Ce dernier fait reconstruire en 1767 et 1768 le château familial de Leschelles, en Picardie, par Jacques François Blondel. Sa mère est Rose Adélaïde de Castille de Chenoise. Louis Charles d'Hervilly a une sœur Adelaïde.

Louis Charles d'Hervilly se marie avec Marie Louise Augustine La Cour de Balleroy (1758-1830), le 7 octobre 1778 au château de Balleroy, le château de la famille de sa femme. Ils ont trois enfants.

Biographie

Son attitude pendant la guerre d'indépendance américaine, à Rennes et aux Tuileries

Louis Charles d'Hervilly sert d'abord au Régiment du Roi infanterie. Il se distingue pendant la guerre d'indépendance américaine, à partir de 1779. Selon Jules Michelet, il est une épée connue.

À son retour en France en 1783, Louis Charles d'Hervilly reçoit un brevet de colonel. Il commande le régiment de Rohan-Soubise en garnison à Rennes. Toutefois même s'il a participé à la guerre d'indépendance américaine, il n'est pas un partisan des idées nouvelles. Son attitude en septembre 1788 lui vaut l'amitié d'une grande partie de la noblesse bretonne. Ces nobles s'oppose aux réformes de Louis XVI et ils agressent les députés représentants les différentes villes de Bretagne. Certes, Louis Charles d'Hervilly s'oppose aux révolutionnaires qui veulent lui prendre le drapeau de son régiment, mais l'attitude de ces amis a mis le feu aux poudres.

Louis XVI traversant les rangs des troupes défendant le palais des Tuileries avec Augustin-Joseph de Mailly, maréchal de France, avant les combats de la journée du 10 août 1792.

Quand la ville de Nantes connaît des troubles, c'est d'Hervilly et son régiment de Rohan-Soubise qui rétablissent l'ordre, à la demande du maire, le 25 mai 1790 et le 10 avril 1791. Toutefois quand Louis Charles d'Hervilly refuse d'acclamer le drapeau tricolore, il est chassé de la ville[2].

Nommé Maréchal de camp, Louis Charles d'Hervilly commande les gardes à cheval de la Garde constitutionnelle du Roi. Fidèle au roi et n'ayant pas émigré, il participe à la défense du Palais des Tuileries le 20 juin 1792 avec le maréchal de France, de Mouchy (1715-1794). Il veille sur la sûreté de Louis XVI et de sa famille pendant toute cette journée révolutionnaire.

Article détaillé : Journée du 20 juin 1792.

Le 10 août 1792, Louis Charles d'Hervilly supplie en vain le Roi de l'autoriser d'aller à l'arsenal chercher les armes de ses hommes[3]. Il accompagne la famille royale à l'Assemblée. C'est Louis Charles d'Hervilly qui est chargé de porter aux Gardes suisses l'ordre de cesser le feu. Il revient ensuite dans la loge du logographe à l'Assemblée[4].

Article détaillé : Journée du 10 août 1792.

Louis XVI ayant été conduit à la prison du Temple, Louis Charles d'Hervilly passe en Grande-Bretagne.

Émigration, Débarquement des émigrés à Quiberon

Louis Charles d’Hervilly passe en Grande-Bretagne et obtient l’autorisation de lever un régiment, l’une des unités de l’armée des émigrés. La plupart des hommes sont des vétérans des guerres du continent venant de Brême ou de Toulon. Des émigrés bretons, des prisonniers français et des canonniers toulonnais font que son régiment compte rapidement 1 500 hommes[5]. Les officiers sont d’anciens officiers de l’émigration et de nombreux officiers de marine[6] L’ensemble des régiments est divisé en 4 brigades, mais se sont de faibles bandes composées de trop d’anciens officiers et de prisonniers venant des armées de la république ou de sa marine.

En 1795, Louis Charles d’Hervilly est nommé commandant de la première division du corps d’émigrés, destinée à opérer à une descente en Bretagne.

1re Division : d’Hervilly

  • Régiment Royal-Marine (ou d’Hector) : 700 hommes
  • Régiment d’Hervilly : 1318
  • Régiment Loyal-Émigrants : 200
  • Régiment du Dresnay : 560
  • Rotalier - Artillerie : 566
  • Ingénieurs : 18

Joseph de Puisaye prétend être le commandant en chef de l’Armée catholique et royale de Bretagne. C’est un proche du futur Charles X et surtout il a la confiance de Pitt[7]. Louis Charles d’Hervilly et le Régent, futur Louis XVIII, pensent à tort que Joseph de Puisaye est orléaniste[8] et qu’il veut attirer dans un piège de l’armée des émigrés.

Pitt remet à Louis Charles d’Hervilly une lettre cachetée qui lui confie la responsabilité des troupes britanniques et qu’il ne doit ouvrir que devant Quiberon[5]. Louis Charles d’Hervilly, agent de l’abbé Brotier, et donc du futur Louis XVIII, a certainement aussi des lettres de l’agence royaliste de Paris[9]. Il est hostile au projet de Quiberon, comme son prince et veut débarquer en Vendée.

Régiment d'Hervilly.

Le 26 juin 1795, les Britanniques mouillent l’ancre devant Quiberon. Le débarquement peut commencer. C’est alors que le comte Louis Charles d’Hervilly sort sa lettre de nomination et revendique le commandement suprême. Une journée entière est perdue en discussions orageuses, en négociation entre les deux chefs. Agit-il pour l’agence royaliste de Paris et du futur Louis XVIII[8] ? Peut-être, mais son idée est moins aventureuse que celle de Puisaye. Il veut faire de la presqu’île de Quiberon une place-forte ravitaillée par la mer. Ce qui est possible du fait de la maîtrise britannique des mers.

Le 28 juin, les Blancs assistent à deux offices religieux, l’un sur une plage avec Joseph de Puisaye, l’autre à Carnac avec Louis Charles d’Hervilly. Tout cela fait que cette bataille va tourner rapidement à l’avantage de Hoche. Certes, les Blancs progressent vers Quiberon et Louis Charles d’Hervilly s’empare de Fort Penthièvre[5]. Une partie de la garnison, soit 450 prisonniers, se déclarent volontaires pour être enrôlés dans le régiment d’Hervilly. Il va en faire une compagnie de chasseurs qui va se battre avec bravoure. Il laisse une forte garnison dans le fort.

Les divisions chouannes attaquent malgré les conseils de d’Hervilly. Or, les paysans bretons, animés d’un fort bon esprit, n’ont aucune expérience militaire. Placées en avant du dispositif de Joseph de Puisaye, elles sont toutes balayées.

Le 15 juillet, 2.000 hommes arrivent commandée par Charles François de Virot de Sombreuil. Devant Puisaye et d’Hervilly, Charles Eugène Gabriel de Sombreuil demande à participer aux attaques prévues. Louis Charles d’Hervilly veut dans un premier temps attendre d’autres chouans, d’autres unités, d’émigrés et des vivres[5] et Puisaye attaquer avant que les renforts soient débarqués. Toutefois, d’Hervilly se rendant compte du renforcement rapide des troupes républicaines, change d’avis et attaque à Sainte-Barbe, en direction de Carnac. Après un affrontement mortel pour beaucoup d’émigrés, ceux-ci sont contraints de battre en retraite. Des chouans débarqués derrière les troupes d’Hoche, rembarquent, car effrayés par la puissance de feu des Bleus[5].

Lazare Hoche

La puissance de feu de l’artillerie des républicains et leur habitude des combats provoquent la déroute des émigrés et des chouans. D’Hervilly est considéré comme le seul responsable de cette défaite, même s’il n’est pas le seul à commettre des erreurs de commandement. Joseph de Puisaye qui voulait au départ tout régenter, va à la fin des combats ne plus donner un seul ordre pendant toute une journée.

Les mésententes entre les émigrés et les 15 000 chouans ont des résultats catastrophiques. Ces derniers sont des paysans qui sont mal armés et indisciplinés[10]. Puysaye avait conservé de son éducation par l’Église un ton dominateur. Cela convient aux chouans, mais pas aux officiers émigrés[11], qui arrivent sous le couvert de l'Union Jack.

Il ne faut non plus oublier que 1 600 des 5 500 soldats émigrés sont en réalité des prisonniers républicains qui se sont engagés pour la solde, ne pas croupir dans les prisons de Southampton et retourner en France[12]. Les 400 soldats carmagnole[13] du Fort Penthièvre vont parfois déserter et renseigner Hoche[14].

Louis Charles d’Hervilly, grièvement blessé à la poitrine, meurt à Londres des suites de ses blessures le 4 novembre 1795[15]. Le régiment d’Hervilly est licencié le 24 décembre 1795. Louis Charles d’Hervilly sera inhumé au cimetière de la vieille église à Saint-Pancrace.

Notes et références de l'article

  1. Correspondance de Buffon, édition électronique, Lettre L148
  2. Dumouriez : Héros et proscrit, de Jean-Pierre Bois, p.165
  3. Charette, de Anne Bernet, p. 43
  4. The Life Of Marie Antoinette, Charles Duke Yonge, p. 311
  5. a, b, c, d et e M. Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, t. 19, p. 362 et 363.
  6. Forneron, Henri (1834-1886). Histoire générale des émigrés, t. II, p. 104.
  7. La France foutue : tragédie lubrique et royaliste en trois actes et en vers : à Barbe-en-Con, en foutro-manie, l’an des fouteurs, 1796, p. 12.
  8. a et b Charette, de Anne Bernet, p. 395.
  9. Duc de Castrie, Les émigrés, p. 186
  10. La plupart sont là car ils refusaient d’aller combattre pour défendre la France.
  11. Henri Forneron (1834-1886), Histoire générale des émigrés', t. II, p. 99. Il n’est même pas du tout certain que cela convienne aux paysans bretons.
  12. Greg Dening, Beach Crossings: Voyaging Across Times, Cultures, And Self, p. 125.
  13. Surnom des soldats républicains
  14. Duc de Castrie, Les Émigrés, p. 187.
  15. Pierre Dominique, Le 10 août 1792, p. 40n

Bibliographie

  • Annuaire de la noblesse de France, 1880, 1881, B.n.F. : 8° Lc35. 10
  • H. Jougla de Morenas (puis Comte Raoul de Warren), Grand armorial de France, Paris, 1934-1949, tome : 2, Cote B.n.F. : Fol. Lm1. 209.
  • M. Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, T. 19, p. 362 et 363.

Articles connexes

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