André-François Boureau-Deslandes

André-François Boureau-Deslandes

André-François Boureau-Deslandes, (1690, Pondichéry - 11 avril 1757, Paris), scientifique et écrivain français, fils d'André Bourreau-Deslandes (né à Tours), petit-fils de François Martin (1634-1706), gouverneur de Pondichéry. Son père, André Boureau-Deslandes joua un rôle très important dans les relations diplomatiques entre la France et le Siam, puis dans les Indes où il fut directeur général du Commerce au Bengale. Revenu en France, il fut envoyé à Saint Domingue comme ordonnateur de la Marine pour les rois de France et d'Espagne, et inspecteur général de « l'Assiente ». Il reçut des lettres de noblesse en 1703 et mourut à Léogane en 1707. Il avait épousé en 1686 Marie-Françoise, fille du célèbre chevalier Martin, gouverneur de Pondichery. Ils avaient eu huit enfants dont six survécurent, parmi lesquels deux ecclésiastiques. Il apporta en France avec lui les volumes manuscrits des Mémoires de son beau-père François Martin qui seront publiés en trois tomes.

Il ne vient en France qu'à l'âge de 13 ans. Il entra au service du Roi en octobre 1708 comme contrôleur à Brest et fut nommé commissaire de la marine dans ce port en 1716. Philosophe mondain, à tendances épicuriennes, disciple de Pétrone, de Bernard Le Bouyer de Fontenelle et de Saint-Évremond, il fut traité par Voltaire de « bel esprit provincial ». Reçu élève géomètre à l'Académie des sciences en février 1712, il participe à de nombreuses études rendues par des Académies ou des Sociétés et collabora à de nombreux journaux savants (il est membre de l'Académie des Sciences de Berlin). Il fut longtemps commissaire de la marine, après avoir été lié à Nicolas Malebranche. Il est l’auteur de nombreux livres de littérature, d’économie et d’histoire. Il est aussi l'auteur de très nombreux ouvrages scientifiques et historiques sur la Marine. Il meurt célibataire à Paris en 1757.

Publications

  • L'Apothéose du Beau-Sexe. À Londres, chez Van der Hoeck, 1712. Ce serait le premier livre de l'auteur. D'après Gay Page d'aide sur l'homonymie, ce volume fut imprimé en Hollande. C'est un salmigondis en prose, curieux et souvent libre.
  • Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant. La première édition date de 1712. Rochefort, Jacques le Noir, 1714, 1755. Ce livre sera mis à l'index en 1758. Nouvelle édition, augmentée d'Épitaphes & autres Pièces curieuses qui n'ont point encore paru. À Amsterdam, Aux dépens de la Compagnie, 1758. On trouve dans Les Épitaphes et autres Pièces, entre autres, le sonnet de l'Avorton de Jean Hesnault. Outre les plaisanteries proférées par les hommes (et quelques femmes) alors que résonnent déjà les premières notes de l'Office des Ténèbres, ce badinage contient aussi des réflexions impies qui annoncent les idées de celui que Voltaire nommera « le citoyen et le philosophe ». L'auteur n'est pas hostile au suicide: « C'est une injustice que de traiter en criminel celui qui hâte sa mort. Mais les lois sont-elles toujours conformes au bon sens ? On gardait à Marseille, aux frais du public, un breuvage pour ceux qui voulaient abandonner la vie. Avouons-le de bonne foi, les idées de vertu et de vice sont assez chimériques : elles supposent autant de vanité que d'ignorance, et ce sont là les deux écueils de l'esprit humain ».
  • L'Art de ne point s'ennuyer. Paris, Ganneau, 1715.
  • Remarques historiques critiques et satiriques d'un cosmopolite tant en prose qu'en poésie sur différens sujets. Cologne (Nantes), chez les Héritiers de Pierre Marteau, 1731. Ouvrage rare. Dans ces remarques d'un cosmopolite, sur des sujets variés tels que les Armes, la Bravoure, les Corsaires, les Esclaves, les Fables, les Guerres, Horoscopes, Imbécillité, Libéralité, le Mariage. Voltaire etc., l'auteur rapporte les vers d'un poète inconnu. Dans son avis au lecteur : « il aurait pû donner l'explication de plusieurs passages Allegoriques & Figurés (sixains) du Poète inconnu ; mais à l'imitation de ceux qui composent des Énigmes, il a cru qu'il devait laisser le plaisir aux savans d'être eux mêmes les interprétes de ce qui paraîtra mystérieux dans cette sorte de poësie (sic). »
  • Recueil de differens Traitez de Physique et d'Histoires Naturelles, propres à perfectionner ces deux sciences. Paris, Étienne Ganeau, 1736. Comporte 8 parties : 1) Discours sur la manière la plus avantageuse de faire des expériences, 2) Observations nouvelles et physiques sur la manière de conserver les Grains, 3) Première Lettre à Monsieur de Saint-Bat. sur la prompte végétation des Plantes, 4) Seconde Lettre au même sur la Pêche des Saumons, 5) Éclaircissement sur les Oiseaux de Mer et sur les Huitres, 6) Éclaircissement sur les Vers qui rongent les Vaisseaux, 7) Lettre de M. Deslandes de l'Académie des Sciences et Commissaire de la Marine, sur une Antiquité Celtique, 8) Observations sur l'eau de la Mer et sur l'eau douce qu'on embarque dans les vaisseaux. Cet ouvrage est fort rare. George Fricx Bruxelles 1736. Nouvelle édition revue, corrigée et augmentée d'un Traité des Vents. Cet ouvrage contient six traités : 1º Manière avantageuse de faire des expériences et explication des deux planches représentant une pompe. 2º Manière de conserver les grains. 3º Sur la prompte Végétation des plantes. 4º Sur la Pêche au Saumon. 5º Éclaircissement sur les oiseaux de Mer et les Huitres. 6º Éclaircissement sur les vers qui rongent le bois des vaisseaux, sur l'eau de mer et l'eau douce qu'on embarque sur les vaisseaux.
  • Histoire critique de la philosophie où l'on traite de son origine, de ses progrès, & des diverses révolutions qui lui sont arrivées jusqu'à notre tems. Par Mr. D***. À Amsterdam, chez François Changuion, 1737. Histoire de la philosophie en dix livres, qui commence avant l'écriture et qui se finit avec le XVIIe siècle.
  • Pigmalion, ou la Statue Animée. À Londres, chez Samuel Harding, 1741. Ce roman philosophique reprend à son compte la légende grecque du sculpteur Pygmalion tombant amoureux de l'une de ses propres statues. Des études récentes attribuent à cet « ouvrage rare », qui fut condamné au feu dès 1742 en raison de son caractère libertin, une place significative parmi la littérature matérialiste de son époque. Sources : Anne Deneys-Tunney, « Le Roman de la matière dans Pigmalion » (in Être matérialiste à l'âge des Lumières, 1999), et Sébastien Drouin Allégorisme et matérialisme dans Pigmalion, 2003. Contrairement à la mention du titre, le volume aurait été imprimé à Paris ou en Hollande. Plusieurs autres éditions sont publiées en 1742, 1743, 1744 et 1753. Extraits : Pendant que la Statue parloit encore, Pigmalion entra brusquement, & la surprise fut réciproque. L’Ouvrage & l’Ouvrier s’observèrent long-tems avec des regards distraits & curieux. Enfin, la Statue rompant le silence: Qui que vous soyez, dit-elle à Pigmalion, car m’ignorant moi-même, je dois encore plus vous ignorer, apprenez-moi quel est mon sort. Je n’étois rien il y a quelques instans, & je suis devenue quelque chose (p. 61-62).
  • Essai sur la marine et sur le commerce. Par Mr. D****. Avec des Remarques Historiques & Critiques de l'Auteur. Chez François Changuion, 1743. Place tenue par la marine chez les peuples de l'antiquité et en France depuis le commencement de la monarchie. « La Marine soutenue par l'autorité royale doit servir à protéger le commerce, à l'étendre, à lui donner chaque jour de nouveau accroissemens, et le commerce doit servir à introduire l'abondance et toute sorte de richesses dans le royaume, à le rendre aussi puissant qu'il peut être. » Critique de luxe, éloge des manufactures : l'une des plus graves conséquences de la révocation de l'Édit de Nantes fut le départ d'ouvriers, il faudrait imiter Édouard IV qui fit venir en Angleterre des ouvriers spécialisés. (Source : INED).
  • Lettre sur le Luxe. À Francfort, chez Joseph-André Vanebben, 1745. L'auteur distingue entre le luxe de génie qui est utile, et le luxe de mœurs, celui de la table, des habits et des meubles qui est néfaste.
  • Essai sur la marine des Anciens et particulièrement sur leurs vaisseaux de guerre, 1748 réédité en 1763
  • Des différents degrés de la certitude morale, 1750
  • La Fortune, histoire critique. 1751.

Source partielle

Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « André-François Boureau-Deslandes » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878  (Wikisource)



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